C Inhibition de la stimulation atriale

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Inhibition de la stimulation atriale
● T. Zerah*, D. Cristoforou, C. Le Feuvre*
C
ette patiente de 48 ans a bénéficié d’un traitement chirurgical pour une tétralogie de Fallot, opérée en 1976
par patch infundibulo-pulmonaire, reprise en 1977
pour récidive de CIV. En 1990, elle présente des troubles du
rythme supraventriculaires sur fond de dysfonction sinusale moti-
Tableau I. Paramètres de programmation.
Vitatron
9790 Version 3.3.3
Date
Docteur
Hôpital
:
1999-10-13
Heure : 11 : 44
: .............................................................................................
: .............................................................................................
Type
Connecteur
N° série
ID patient
Diamond II DDD-R
IS-1 bipolaire
15 52 576
AA-MM-JJ
99-04-21
BONNE
< 2 kΩ
9,3 kΩ
Date implantation
État pile
Impédance pile
Impédance à RRT
Mode
FRQ min.
Ralentissement nocturne
FRQ max. suivie
FRQ max. capteur
Flywheel
Mode switching
Délai AV maximum
Intervalle AV adaptatif
Hystérésis AV
Paramètres
2,5 V
0,4 ms
UNI
1,0 mV
UNI
650 Ω
Période réfractaire
Blanking atriale
Intervalle resync. atriale
Blanking ventriculaire
Stimulation sécurité ventriculaire
* Service de cardiologie adulte, hôpital Necker, Paris.
La Lettre du Cardiologue - n° 330 - mai 2000
La patiente est hospitalisée pour majoration des signes d’insuffisance cardiaque droite avec, à l’examen clinique, une turgescence jugulaire, un reflux hépato-jugulaire modéré ainsi qu’une
hépatalgie. Par ailleurs, elle dit avoir pris 9 kg, alors qu’elle respecte son régime hyposodé.
L’échographie cardiaque transthoracique de 1999 dévoile une
dilatation des cavités droites, un septum interventriculaire akinétique, une fonction systolique du ventricule gauche conservée,
une insuffisance mitrale minime et une insuffisance aortique
modérée, une insuffisance pulmonaire et une insuffisance tricuspidienne importante (en 1998, on notait IM, IT et IP minimes).
L’électrocardiogramme à l’admission inscrit un rythme à
70 bpm avec un aspect de bloc de branche droit sans onde P précédant les QRS (figure 1). Il s’agit donc probablement d’un
rythme jonctionnel avec bloc de branche droit à 70 bpm.
DDD-R
60 mn-1
0 mn-1
140 mn-1
120 mn-1
Arrêt
FIXE
180 ms
MOYEN
Arrêt
Oreillette
Amplitude impulsion
Durée impulsion
Polarité stimulation
Sensibilité
Polarité détection
Impédance sondes
vant la mise en place d’un stimulateur cardiaque intracorporel, de marque Vitatron modèle Diamond II, programmé en
DDD-R à 60 bpm (tableau I).
Ventricule
2,5 V
0,6 ms
UNI
2,0 mV
UNI
750 Ω
260 ms
150 ms
300 ms
30 ms
Marche
Figure 1. ECG à l’admission.
L’échographie cardiaque transthoracique a été réalisée en
insistant sur le flux transmitral. En configuration initiale (DDDR à 60 bpm sans stimulation), l’aspect est celui d’une onde E
exclusive (figure 2, p. 18). En configuration DDD-R à 70 bpm
(stimulation double chambre), on note la présence d’une onde E
et d’une onde A (figure 3, p. 18).
Lors de l’interrogation télémétrique, les marqueurs d’événements inscrivaient une suite d’ESV car pour le stimulateur, tout
QRS non précédé d’une onde P est une extrasystole ventriculaire
(figure 4, p. 18).
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PVC
PVC
PVC
PVC
PVC
PVC
PVC
Figure 4. Marqueurs d’événements.
PVC = ESV.
Figure 2. Flux transmitral en rythme spontané (absence d’onde A).
Figure 3. Flux transmitral en stimulation DDD (ondes E et A).
Il s’agit donc bien de complexes QRS non précédés d’onde P. Le
rythme atrial spontané étant absent, on peut se poser la question
quant à l’absence de stimulation atriale.
L’explication vient du mode de fonctionnement du stimulateur
Vitatron/Diamond II. Le stimulateur considère que le rythme cardiaque est une suite d’ESV ; en conséquence, il applique un algorithme spécifique prévu à cet effet . Lors de la survenue d’une
ESV ou d’une salve d’ESV, l’intervalle d’échappement ventriculaire (période pendant laquelle le stimulateur ne déclenche pas
de stimulation ventriculaire) est allongé du délai AV (délai programmé entre la stimulation atriale et la stimulation ventriculaire), de manière à rétablir une synchronisation auriculo-ventriculaire le plus rapidement possible. Si aucun événement
auriculaire ou ventriculaire n’est détecté, l’oreillette est stimulée
à la fin de cet intervalle étendu (intervalle d’échappement ventriculaire + délai auriculo-ventriculaire). Si une onde P est détectée avant la fin de cet intervalle étendu, le stimulateur démarre
un délai AV pour stimuler un ventricule synchronisé sur
l’oreillette.
Dans le cas présent, ce qu’il considère comme une seconde ESV
survient. Le stimulateur cardiaque recycle de nouveau son intervalle allongé, ce qui inhibe la stimulation atriale suivante.
La conduite à tenir a donc simplement consisté à reprogrammer
le stimulateur en mode DDD-R à 70 bpm, ce qui a permis de
retrouver une systole atriale et d’améliorer la situation hémody■
namique de la patiente.
ANNONCEURS
ASTRA ZENECA (Atacand), p. 7 ;
BAYER PHARMA (Staltor), p. 15 ;
BEAUFOUR IPSEN PHARMA (Tanatril), p. 25 ;
GLAXO WELLCOME (Bourse AHA), p. 19 ;
HOECHST HOUDÉ / AVENTIS (Triatec), p. 28 ;
LIPHA SANTÉ (Foziretic), p. 27.
FOURNIER (Cholstat), p. 2 ;
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La Lettre du Cardiologue - n° 330 - mai 2000
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