Karom A. Zoonose et contexte opérationnel. Facteurs de risques et prévention. Médecine et Armées 2010 ;38(3):213-20.

Dossier « Vétérinaire »
médecine et armées, 2010, 38, 3, 213-220 213
Zoonoses et contexte opérationnel: facteurs de risque
et prévention.
En opération extérieure, le maintien des capacités opérationnelles du personnel militaire est une priorité. Cela passe,
notamment, par un ensemble de mesures d’ordre essentiellement sanitaire, en relation avec les risques induits par les
contacts avec les animaux, par la consommation de denrées alimentaires ou par la pollution des eaux. Ce type de
préoccupation est particulièrement d’actualité dans les pays en voie de développement où les contacts directs ou indirects
entre l’animal et l’homme exposent les militaires à l’éventualité de contracter une zoonose. Dans ce contexte, les
vétérinaires des armées sont chargés d’analyser les risques et de proposer des mesures préventives. Le présent article
donne un aperçu des dangers liés à l’animal et de leur mode de transmission à l’homme, avant de détailler les facteurs de
risque liés à l’environnement, aux conditions de déploiement et à certains comportements du personnel militaire. Les
mesures de prévention sont ensuite présentées.
Mots-clés: Zoonose. Opération extérieure. Prévention. Hygiène.
Résumé
During foreign operations, maintaining operational capabilities of military personnel is a priority. This requires to
preserve the military personnel’s health which is often linked to animal health and food of animal origin. This is
especially true in countries where the development of contacts between animals and humans are frequent, thus exposing
soldiers to the risk of contracting a zoonotic disease. In this context, veterinarians are responsible for analyzing the risks
and proposing preventive measures. This article outlines the dangers associated to animals and exhibits their modes of
transmission, before detailing the risk factors related to environment, deployment conditions and certain behaviours of
military personnel. Preventive measures are then presented.
Keywords: Hygiene. Military operation. Prevention. Zoonosis.
Abstract
Introduction.
En opération extérieure (Opex), les militaires sont
appelés à accomplir leurs diverses missions dans des
environnements où le contexte épidémiologique,
différent de celui de la métropole, est favorable
particulièrement à l’émergence de zoonoses, liées aux
contacts directs avec des animaux sauvages, commensaux
ou domestiques, à l’utilisation d’eau contaminée par des
déjections animales ou à la consommation de denrées
alimentaires d’origine animale. Ces zoonoses, au nombre
de 200, sont définies par l’organisation mondiale de la
santé comme étant des maladies ou des infections
naturellement transmissibles de l’animal vertébré à
l’homme et vice versa. Elles peuvent être d’origine virale,
bactérienne, parasitaire ou mycosique (1).
Les conditions spécifiques de la vie en campagne
(fig. 1), dans des pays parfois dévastés par des actions de
guerre, de même que certains comportements « à
risques » des personnels militaires rendent difficile la
A. KAROM, vétérinaire commandant, praticien confirmé. C. GIRARDET,
vétérinaire principal, praticien confirmé. M. EL ALLOUCHI, vétérinaire capitaine.
E. ATHIAS, vétérinaire capitaine. G. BORNERT, vétérinaire en chef, professeur
agrégé du Val-de-Grâce. P. ULMER, vétérinaire chef des services, professeur
agrégé du Val-de-Grâce.
Correspondance: A. KAROM, École royale de cavalerie des forces armées royales
du Maroc, 12000 Temara – Maroc.
A. Karom a, C. Girardet b, M. El Allouchi a, E. Athias c, G. Bornert d, P. Ulmer e.
a.
École royale de cavalerie des forces armées royales du Maroc, 12000 Temara – Maroc.
b.
Secteur vétérinaire de Paris, 1 place Joffre – 75007 Paris.
c.
Service vétérinaire des forces armées nationales de Côte d’Ivoire, BPV 11 – Abidjan, Côte d’Ivoire.
d.
Direction régionale du Service de santé des armées de Brest, BCRM Brest, CC5 – 29240 Brest Cedex 9.
e.
Direction centrale du Service de santé des armées, sous direction action scientifique et technique, bureau vétérinaire, Fort neuf de Vincennes, cours des Maréchaux – 75012 Paris.
ZOONOSES AND OPERATIONAL CONTEXT: RISK FACTORS AND PREVENTION.
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S
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maîtrise des dangers et exposent les forces à des
conséquences graves. Les enquêtes de terrain montrent la
complexité de l’épidémiologie des zoonoses par
comparaison aux affections strictement humaines ou
animales, et mettent l’accent sur la nécessité d’une
surveillance épidémiologique, fondement d’actions de
prévention (2).
L’objectif de ce travail est de rappeler les dangers
associés aux animaux et aux denrées d’origine animale et
de mettre l’accent sur les facteurs de risque spécifiques du
contexte opérationnel. Sur la base de ces éléments, la
stratégie de prévention à adopter sera présentée, destinée
à maintenir les capacités opérationnelles des militaires.
Identification des dangers et des
modes de contamination.
Les zoonoses transmises à l’homme par les animaux, de
manière directe ou indirecte, sont nombreuses et
d’origine variée. Certaines existent en France; d’autres
sont exclusivement exotiques.
En opérations, la rage figure évidemment en bonne
place dans l’environnement des militaires et constitue
le danger le plus redouté, de par sa gravité mais aussi
en raison de sa fréquence élevée dans tous les pays où
des forces françaises sont actuellement déployées, en
Afrique comme en Afghanistan ou au Liban. Les
autres zoonoses d’intérêt peuvent être d’origine virale,
bactérienne, parasitaire ou mycosique, dont certaines
sont extrêmement graves et parfois mortelles.
La transmission d’agents de zoonoses peut s’effectuer
par contact, par aérosols, par piqûres d’arthropodes, par
l’eau ou par les aliments. Concernant la transmission par
contact direct, en plus de la rage qui représente le chef de
file, les principales affections à redouter sont les
leptospiroses et la fièvre hémorragique d’Ebola. Les
principaux dangers, regroupés par origine en fonction des
espèces animales, sont présentés dans le tableau I.
La transmission peut survenir de façon indirecte, via
des vecteurs actifs (tiques, phlébotomes…). Ainsi, même
si maladie vectorielle en Opex rime principalement avec
paludisme, il n’en reste pas moins que d’autres affections
zoonotiques sont à considérer telles que la maladie de
West-Nile, la leishmaniose, les trypanosomoses ou la
fièvre de la vallée du Rift (2). La propagation rapide de
cette dernière maladie pose d’ailleurs actuellement la
question d’une extension à l’Europe (3).
Les produits alimentaires d’origine animale, provenant
d’animaux parasités ou infectés peuvent aussi être à
l’origine d’une contamination de l’homme. Il s’agit là
d’un mode de transmission assez habituel pour des
maladies toujours d’actualité dans de nombreux pays,
dont un aperçu est présenté dans le tableau II.
Une contamination indirecte peut aussi être assurée par
la consommation d’eau, par la baignade ou d’une manière
générale par l’environnement souillé par des déjections,
secrétions et excrétions animales. D’une manière
générale, la préoccupation la plus significative, dans
certaines régions du monde, est représentée par les
bilharzioses. En ce qui concerne la cryptosporidiose, la
participation du réservoir animal est probablement
moindre que celle de l’homme dans la pollution des eaux.
Le tableau III présente un aperçu des modes de
transmission à l’homme des principales zoonoses.
Facteurs de risque en contexte
opérationnel.
Environnement.
Le contexte épidémiologique du pays où sont projetées
les forces conditionne l’importance du risque infectieux
et parasitaire. Certaines affections, comme la rage, sont
endémiques en Afrique et en Asie avec le chien comme
vecteur principal ; d’autres sont en relation avec
l’écosystème naturel, comme dans le cas des arboviroses.
Ces maladies sévissent de façon particulière dans les
régions tropicales, qui offrent un terrain propice à la
prolifération des vecteurs et des réservoirs (2).
La situation dégradée sur les théâtres d’opérations,
avec souvent une population locale en détresse et de
nombreux animaux de compagnie abandonnés, contribue
aussi largement à l’augmentation du nombre d’animaux
errants (fig. 2). Les chiens s’organisent souvent en
meutes et ont tendance à se regrouper autour de sources de
nourriture. Les contacts accidentels entre le personnel
militaire et ces animaux, au statut sanitaire inconnu,
deviennent ainsi de plus en plus fréquents, accroissant le
risque zoonotique. En outre, la méconnaissance des
zoonoses, de leur mode de transmission et de leur gravité
est à l’origine de comportements irresponsables de
personnels, qui nourrissent les animaux errants (4).
Conditions de déploiement des forces.
Dans un environnement difficile, une force militaire se
voit souvent contrainte de s’installer de façon précaire, au
moins durant la phase d’engagement sur un théâtre, avec
inévitablement une majoration des risques associés de
transmission de maladies : protections insuffisantes
contre les rongeurs et vecteurs animés, gestion hasardeuse
des installations sanitaires, difficultés pour éliminer les
déchets… Une autre préoccupation, particulièrement
214 a. karom
Figure 1. Camp militaire français sous tentes sur l’aéroport de
Kaboul (Afghanistan).
critique lors de la phase de déploiement, est d’assurer
l’approvisionnement en denrées alimentaires et en eaux
destinées à la consommation humaine (EDCH) au profit
des effectifs militaires positionnés sur le théâtre. Les
contraintes logistiques conduisent parfois la force à se
ravitailler sur place, notamment en viandes fraîches, dans
des pays où l’inspection sanitaire vétérinaire est souvent
défaillante et les conditions d’hygiène de l’abattage des
animaux de boucherie parfois très mauvaises (fig. 3).
Comportements à risque.
Divers comportements, assez habituellement constatés
chez le militaire en mission opérationnelle, conduisent à
une majoration très significative du risque de zoonose.
Tout d’abord, il importe de retenir que la présence de
certaines espèces animales originales, singes, aras,
mangoustes, fennecs, est un facteur de risque majeur, en
raison de l’engouement du grand public, donc de certains
personnels militaires, pour ces « nouveaux animaux de
compagnie » (NAC). En contexte opérationnel,
l’isolement et le stress lié à la vie dans un milieu hostile
sont trop souvent à l’origine de comportements
déraisonnables des militaires, qui adoptent des animaux
sauvages (4). Ce constat n’est pas nouveau et vaut pour
la plupart des dispositifs militaires. Longtemps limité
à l’adoption de chiens errants (fig. 4), voire de chats,
le penchant pour les animaux mascottes prend
désormais une dimension nouvelle, d’un point de vue
sanitaire. Les primates, par exemple sont à l’origine
d’un risque sanitaire particulièrement sérieux du fait
de leur proximité phylogénétique avec l’homme (fig. 5).
Les principales zoonoses à redouter sont alors la rage, la
pasteurellose, les salmonelloses, la tuberculose, l’herpes-
virose B. Les singes africains sont susceptibles de
215
zoonoses et contexte opérationnel : facteurs de risque et prévention
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Virus Bactéries Parasites Micromycètes
Chiens, renards,
fennecs Rage Pasteurellose
Leptospiroses
Echinococcoses
Leishmaniose
Ascaridiose
Giardiose
Echinococcoses
Leishmaniose
Ascaridiose
Giardiose
Teignes et autres dermatophytoses
Cryptococcose
Chats Rage
Pasteurellose
Leptospiroses
Bartonellose
Toxoplasmose
Ascaridiose Teignes et autres dermatophytoses
Cryptococcose
Primates
Rage,
Fièvre jaune
Fièvre d’Ebola
Maladie de Marburg
Variole
Herpès B
Hépatite A
Pasteurellose,
Shigellose,
Leptospiroses
Toxoplasmose
Giardiose
Cysticercose
Cryptosporidiose
Strongyloidose
Trichuriose
Teignes et autres dermatophytoses
Cryptococcose
Ruminants sauvages
et domestiques
Rage
Fièvre de la vallée du Rift
Fièvre Q
Fièvre hémorragique de
Crimée-Congo
Ehrlichiose
Leptospiroses
Brucellose
Tuberculose
Charbon bactéridien
Salmonelloses
Trichinellose Teignes et autres dermatophytoses
Sangliers et porcs
Rage
Encéphalite japonaise
Grippe
Infection par le virus de Nipah
Leptospiroses
Brucellose
Tuberculose
Charbon
Salmonelloses
Trichinellose Teignes et autres dermatophytoses
Equidés
Rage
Fièvre à virus West-Nile
Méningo-encéphalites
Infection par le virus Hendra
Morve
Charbon bactéridien
Leptospiroses
Teignes et autres dermatophytoses
Rongeurs
et lagomorphes
Rage
Fièvre de Lassa Hantavirose,
Encéphalite à tique
Tularémie
Peste
Leptospirose Tuberculose
Pseudotuberculose
Borréliose
Teignes et autres dermatophytoses
Oiseaux
Chlamydiose
Tuberculose
Salmonelloses
Campylobactériose
Toxoplasmose Teignes et autres dermatophytoses
Reptiles
Salmonelloses
Tuberculose,
Fièvre Q
Campylobactériose
Ophidascarose
Pentastomose Zygomycoses
Tableau I. Identification des principaux agents de zoonoses en fonction des espèces animales.
transmettre les fièvres hémorragiques (virus Ebola,
fièvre de Marburg…). Les oiseaux, notamment les
perroquets fréquemment adoptés par les militaires en
Opex, peuvent être responsables de cas humains de
chlamydiose, de salmonellose ou même d’influenza
aviaire. Quant aux reptiles, ils hébergent de façon
inapparente des salmonelles (5). Les zoonoses transmises
par ces NAC sont nombreuses et parfois graves ; par
ailleurs, la tentation est forte de ramener ces animaux en
France à l’issue de la mission, ce qui pose alors le
problème de l’éventuelle introduction sur le territoire
européen d’agents pathogènes « exotiques » (6).
Une autre pratique à risque est la chasse des animaux
sauvages, pour le plaisir ou dans le cadre d’entraînements
à la survie en milieu hostile. Cette pratique favorise les
contacts avec les animaux et accroît les risques sanitaires
pour les militaires. La consommation des denrées issues
de ces activités peut aussi exposer de façon critique les
personnels à des agents particulièrement dangereux. À
titre d’exemple, la viande de phacochère constitue en
Afrique un réservoir pour les trichines. La consommation
de ces viandes après une cuisson modérée (grillades)
représente alors un autre facteur de risque majeur. Dans le
216
Famille de denrées Principaux agents de zoonoses
associés
Viandes de porc
Bactéries:
Salmonelles
Yersinia enterocolitica
Parasites:
Trichinella spp.
Taenia solium
Sarcocystis sui-hominis
Viandes de bovins
Bactéries:
Salmonelles
Escherichia coli producteurs de vérotoxines
Mycobacterium bovis
Parasites:
Taenia saginata
Sarcocystis bovi-hominis
Viandes de petits
ruminants
Bactéries:
Salmonelles
Parasites:
Toxoplasma gondii
Viandes de volailles
Bactéries:
Salmonelles
Campylobacter spp.
Mycobacterium avium
Produits de la pêche
Bactéries:
Salmonelles
Vibrio parahaemolyticus
Parasites:
Anisakis simplex
Pseudoterranova decipiens
Trématodes de la F/Opistorchiidés, en
particulier Clonorchis sinensis et
Opistorchis felineus
Gastrodiscoides hominis
Watsonius watsoni
Paragonimus westermanni
Diphyllobothrium latum
Toutes denrées
(contamination lors
de manipulation)
Giardia intestinalis
Cyclospora cayetanensis
Balantidium coli
Toxoplasma gondii
Echinococcus granulosus
Eaux de boisson
Bactéries:
Salmonelles
Escherichia coli
producteurs de vérotoxines
Parasites:
Cryptosporidium spp.
Giardia intestinalis
Spirometra spp
Tableau II. Principaux agents de zoonoses susceptibles d’être transmis par les
denrées alimentaires d’origine animale et par les eaux de boisson.
Maladies Modes de transmission
Rage Contact direct (morsure, griffure, léchage)
Influenza aviaire Voie respiratoire
Leishmaniose Vecteur (phlébotome)
Trypanosomoses Vecteur (moustiques)
Virus West-Nile Vecteur (moustiques)
Ehrlichiose/Maladie de Lyme Vecteur (tiques)
Fièvre jaune Vecteur (moustiques)
Fièvre de la vallée du Rift Contact ou vecteur (moustiques)
Hantavirose Environnement, par voie respiratoire
indirecte
Fièvre hémorragique de
Crimée Congo
Contact direct, vecteur (tiques),
nosocomial
Variole du singe Contact direct ou environnement
Fièvre hémorragique d’Ebola Contact ou environnement
Herpès virus B (singes
d’Asie) Contact direct (morsure, griffure)
Leptospiroses Contact direct (urines) ou indirect (eaux de
baignade).
Bartonellose Contact direct, vecteur (puces, poux)
Shigellose Voie alimentaire indirecte
Tularémie Contact (peau saine), voie respiratoire,
voie alimentaire directe, vecteur (tiques)
Charbon bactérien Contact direct ou environnement (voie
respiratoire ou peau lésée)
Salmonellose Voie alimentaire, environnement
(déjections animales)
Brucellose Contact, voie alimentaire directe, voie
respiratoire
Tuberculose Voie respiratoire, voie alimentaire directe
Trichinellose Voie alimentaire directe
Toxoplasmose Voie alimentaire directe (kystes) et
indirecte (oocystes)
Giardiose - Cryptosporidiose Environnement, voie alimentaire indirecte
Echinococcose - Hydatidose Voie alimentaire indirecte (manipulation
d’aliments avec des mains souillées)
Tableau III. Modes de transmission des principales zoonoses.
domaine alimentaire, le consommateur français se
caractérise par des habitudes culinaires particulièrement
hasardeuses. L’engouement pour les viandes saignantes,
ou même crues, ou pour les préparations à base d’œufs
crus (mayonnaises, crèmes) et, d’une manière générale,
la recherche permanente d’une certaine forme de
gastronomie sont autant de facteurs qui favorisent la
survie voire le développement des agents pathogènes
dans nos aliments. Le militaire en opérations n’échappe
pas à cette règle, même lorsque la précarité des
installations n’autorise pas, en principe, les prouesses
culinaires. Par ailleurs, le recours à la restauration locale
représente une autre habitude regrettable pour des
personnels engagés dans un dispositif opérationnel.
Prévention.
La lutte contre les zoonoses en contexte opérationnel
s’inscrit dans une démarche globale d’hygiène en
campagne, avec des mesures non spécifiques et d’autres
plus clairement orientées vers l’interruption des
mécanismes de transmission d’agents pathogènes de
l’animal vers l’homme.
Action sur l’environnement.
D’une manière générale, c’est dès le stade de la
conception d’un dispositif opérationnel que le risque de
zoonoses doit être pris en compte. Le choix de
l’implantation des camps militaires doit permettre
de limiter les contacts homme- animal: la zone choisie
doit être aussi éloignée que possible des zones d’éle-
vage et de pâturage des cheptels, voire du territoire
des animaux errants et sauvages. Les campements
doivent être clôturés, même s’il est en général difficile
de se prémunir de façon absolue contre l’intrusion
d’animaux indésirables.
Les déchets, notamment les reliefs alimentaires,
doivent être incinérés ou enfouis, pour éviter l’afflux
d’animaux.
La prévention des maladies vectorielles passe par
l’application des mesures habituelles de désinsectisation,
l’utilisation de moustiquaires et de treillis imprégnés
d’insecticides, l’usage d’insecticides corporels.
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zoonoses et contexte opérationnel : facteurs de risque et prévention
D
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R
Figure 2. Porc à la recherche de nourriture sur la décharge d’un
camp militaire.
Figure 3. Abattage et découpe de viande à même le sol dans une rue de Kaboul
(photo VeP S. Gorsane).
Figure 4. Chien errant recueilli par des militaires français au Tchad.
Figure 5. Singe adopté comme mascotte au Tchad.
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