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Immunothérapie à l’ère des inhibiteurs de tyrosine kinases
de la réponse au traitement (14). L’anti-PD1 est moins
toxique que l’anti-CTLA-4 sur le plan clinique. Des
associations entre cet anticorps anti-PD1 et des vaccins
thérapeutiques sont en cours de développement.
Les molécules antiangiogéniques
inhibent l’immunosuppression associée
au cancer, ce qui justifi e leur association
avecl’immunothérapie
De façon surprenante, il est apparu que certaines
molécules antiangiogéniques diminuaient le taux de
lymphocytes T régulateurs et de cellules myéloïdes
suppressives, créant un microenvironnement tumoral
moins suppresseur (15). Cette diminution des
lymphocytes T régulateurs était corrélée à une survie
augmentée chez les patients traités par sunitinib (16).
Dans des modèles murins précliniques, l’association de
molécules antiangiogénique à une immunothérapie
améliore l’effi cacité de cette immunostimulation (15).
Ces diff érentes données constituent un fort rationnel
pour le développement de traitements associant
ces molécules antiangiogéniques à des approches
d’immuno thérapie.
Conclusion
Les stratégies vaccinales dans le cancer du rein n’ont pas
encore clairement montré leur intérêt clinique, mais les
résultats d’essais innovants (IMA 901, par exemple) de
phase III associant un vaccin thérapeutique à des inhibi-
teurs de lymphocytes T régulateurs et à des traitements
par sunitinib sont attendus prochainement. La levée
des mécanismes de résistance constitue un prérequis
important pour le succès de l’immunothérapie.
Dans ce contexte, le contrôle de la voie immunologique
PD1 semble le plus prometteur. Les critères RECIST ne
sont pas toujours adaptés pour évaluer une immuno-
thérapie, car la réponse à l’immunothérapie peut être
diff érée de plusieurs mois. Une augmentation transitoire
des lésions peut même précéder leur régression, et
des réponses dissociées sont fréquentes. Pour mieux
prendre en compte ce type de réponse, de nouveaux
critères irRC (immune related Response Criteria) sont
apparus, qui considèrent le volume tumoral comme
une variable continue. La levée de la tolérance et de
l’immunosuppression exposent aussi à de nouvelles
toxicités liées aux éventuelles manifestations auto-
immunes qu’il faut apprendre à gérer.
L’eff et immunomodulateur des antiangiogéniques, et
en particulier du sunitinib, permet d’espérer un eff et
synergique de leur association aux immunothérapies. ■
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Références
Les molécules de costimulation inhibitrices
(17)
Les cellules présentatrices d’antigène (CPA) − les cellules dendritiques, les monocytes et les
macrophages − jouent un rôle central dans l’induction de l’activation des cellules T spécifi ques
d’antigène. Les lymphocytes T ont besoin de 2 signaux simultanés indépendants pour une
activation optimale.
Le premier signal provient de l’interaction entre le complexe antigène-CMH, présent à la surface
des CPA, et le récepteur des cellules T (TCR) spécifi que correspondant.
Le second signal provient de B7-1 (CD80) et B7-2 (CD86), molécules costimulatrices également
présentes sur la surface des CPA qui interagissent avec CD28 (récepteur de costimulation des
lymphocytes T).
Ce second signal de costimulation antigène indépendant est essentiel pour faciliter l’activation
des lymphocytes T−, la prolifération et la génération de lymphocytes T mémoires. L’interaction
entre B7 et CD28 induit une réponse des lymphocytes T. D’autres signaux de costimulation
positifs émanent d’une variété de récepteurs de cellules T qui interagissent avec leurs ligands
apparentés, tels que OX-40 (CD134), 4-1BB (CD137) et le costimulateur inductible (ICOS, CD278).
D’autre part, les molécules costimulatrices inhibitrices, telles que CTLA-4, PD1, Lag3, Tim3, etc.,
peuvent inhiber l’activation des lymphocytes T et induire une anergie (tolérance) vis-à-vis de
l’antigène présenté. Indispensables au maintien de la tolérance immunologique vis-à-vis des
tissus sains, ces molécules sont également impliquées dans la tolérance en réponse à une
stimulation antigénique chronique d’origine tumorale.