Le renforcement musculaire isocinétique sur le membre inférieur

Institut de formation régional aux métiers de la rééducation et
réadaptation
54, rue de la Baugerie - 44230 SAINT- SEBASTIEN SUR LOIRE
Le renforcement musculaire isocinétique sur le
membre inférieur parétique chez les patients
hémiplégiques et l’impact sur la qualité de marche.
Royer Maude
2011-2012
REGION DES PAYS DE LA LOIRE
Résumé :
Le renforcement musculaire en neurologie centrale est une nouvelle approche de la
rééducation du patient hémiplégique. La littérature fait un lien entre l’augmentation de la
force musculaire et les capacités fonctionnelles à la marche des personnes hémiplégiques.
C’est pourquoi nous avons étudié l’application du renforcement musculaire isocinétique
excentrique sur trois patients hémiplégiques, au vu de l’amélioration de leur qualité de
marche. Nous avons renforcé les muscles du genou, sur machine d’isocinétisme, pendant
quatre semaines. Dans l’étude présentée, ce type de renforcement musculaire n’a pas
démontré de corrélation avec l’amélioration des défauts de marche des patients. En revanche,
au regard de la littérature, des arguments sont en faveur d’une éventuelle modification de la
qualité de marche, par l’application de cette méthode de rééducation.
Mots clefs:
Isocinétisme
Hémiplégie
Marche
Renforcement
musculaire
Isokinetics
Hemiplegia
Walking
Strength training
Sommaire
Introduction : ........................................................................................................................................... 1
1-Approche théorique : ............................................................................................................................ 2
1.1) L’hémiplégie : .......................................................................................................................... 2
1.2) Les différentes approches rééducatives pour les patients hémiplégiques : .............................. 3
1.3) Les différents types de contraction musculaire ....................................................................... 5
1.4) Les appareils d’isocinétisme : ................................................................................................. 6
1.5) Biofeedback visuel et plasticité cérébrale : ............................................................................. 7
1.6) Qualité de marche et marche du patient hémiplégique : ......................................................... 8
2-Analyse d’études : .............................................................................................................................. 10
3-Etude de cas : ..................................................................................................................................... 13
3.1.Introduction : ............................................................................................................................... 13
3.2. Matériel et méthode : .................................................................................................................. 14
3.2.1. Population étudiée : ............................................................................................................. 14
3.2.2. Présentation de l’étude : ...................................................................................................... 15
Le protocole : ............................................................................................................................. 15
Les évaluations cliniques :......................................................................................................... 15
3.3. Résultats : ................................................................................................................................... 18
4-Discussion : ........................................................................................................................................ 23
Conclusion : ........................................................................................................................................... 27
Références ............................................................................................................................................. 29
Annexes ................................................................................................................................................. 34
1
Introduction :
« Dans les pays occidentaux, l’AVC (accident vasculaire cérébral) est la première
cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence après la maladie
d’Alzheimer et la troisième cause de mortalité. En France, l’incidence annuelle est de 1,6 à
2,4/1 000 personnes tous âges confondus, soit de 100 000 à 145 000 AVC par an, avec 15 à
20 % de décès au terme du premier mois et 75 % de patients survivant avec des séquelles; la
prévalence annuelle des AVC est de 4 à 6/1 000 personnes tous âges confondus » [1].
Les conséquences de l’AVC sont variables. Tout dépend de la localisation de la lésion
dans le cerveau et de son importance. L’AVC peut toucher les zones du cerveau ayant pour
fonction d’activer la motricité et entraîner une paralysie totale ou partielle de la moitié du
corps, du côté opposé à la lésion. Lorsque tout l’hémicorps est touché, nous désignons cette
pathologie sous le vocable « hémiplégie ». D’autre part, la lésion peut toucher les zones
sensorielles et engendrer des troubles du langage, des aphasies, des troubles de l’écriture, de
la vision, des troubles cognitifs, du comportement.
Il faut savoir que parmi les patients atteints d’un AVC, 50% retournent à leur
domicile, ce sont des patients ayant fait un accident ischémique transitoire ou ayant des
séquelles légères d’emblée , 25% relèvent d’une hospitalisation en médecine physique et
réadaptation; et enfin 15% relèvent d’une autre prise en charge, ils peuvent soit être affectés
dans un service de soins de suite médicalisés, soit être placés dans une unité gériatrique, ou
bien dans une unité de soins de longue durée en fonction de leur âge et de leurs besoins [2].
Par ailleurs, les AVC sont un véritable problème de santé publique en France dans la
mesure les dépenses sanitaires et médico-sociales annuelles sont estimées à 8,4 milliards
d’euros. À titre indicatif, sur la période 2010-2014, le plan d’action national AVC mobilise
près de 134 millions d’euros [3].
Lors de mon stage de septembre-octobre 2011 au centre de rééducation et réadaptation
de Saint Hélier à Rennes, j’ai été amenée à rééduquer des patients atteints de cette pathologie.
La rééducation kinésithérapique menée pour ces patients différait de celles que j’avais déjà
vues dans d’autres centres. En effet, cet établissement est muni d’appareils d’isocinétisme.
Lorsque j’ai cherché à savoir quel type de patients en bénéficiait, l’équipe de
kinésithérapeutes m’a appris que les patients atteints d’hémiplégie, faisaient partie du groupe
2
de malades pour lequel ces appareils étaient destinés. Or dans l’enseignement et parmi les
professionnels, la question du renforcement musculaire chez les patients hémiplégiques se
pose encore. J’ai donc voulu approfondir cette problématique, en m’intéressant aux bénéfices
que pouvait apporter cette machine dans la rééducation du patient hémiplégique. C’est au
cours de mes lectures que je me suis rendue compte que plusieurs études faisaient un lien
entre la faiblesse de la force musculaire et le handicap à la marche chez le patient
hémiplégique. Ainsi j’ai décidé de me centrer sur la thématique suivante : dans quelle mesure
le renforcement musculaire isocinétique excentrique sur le membre inférieur parétique chez
les patients hémiplégiques a-t-il un impact sur la qualité de marche ?
Dans la première partie du mémoire, nous expliquerons les notions théoriques
nécessaires à la compréhension de l’ensemble du sujet. Dans la seconde partie, nous
exposerons le fruit de nos recherches à propos du renforcement musculaire isocinétique chez
les patients hémiplégiques. Enfin, dans la troisième partie, nous nous intéresserons à l’étude
menée sur trois patients hémiplégiques sur le lieu de stage ; ce qui permettra de se faire une
idée de l’utilité de cette machine.
1- Approche théorique :
1.1) L’hémiplégie :
L’hémiplégie est la paralysie d’un hémicorps. L’hémiplégie est une atteinte centrale,
due à une lésion du faisceau pyramidal. L’atteinte pyramidale se traduit par la perte de la
motricité volontaire, une hypertonie spastique, une exagération des réflexes tendineux et une
abolition des réflexes cutanés d’un hémicorps. Il existe différents tableaux cliniques qui
dépendent de la localisation de la lésion au niveau de la voie pyramidale. Le faisceau de la
voie pyramidale se rassemble dans le centre ovale du cerveau, puis gagne la capsule interne,
le pied du pédoncule cérébral, décusse à la partie basse des pyramides bulbaires et descend
ensuite dans les cordons antérolatéraux de la moelle épinière (cf. fig.1). En ce qui concerne
l’hémiplégie la lésion peut se faire à différents niveaux : hémisphère cérébral, capsule interne,
tronc cérébral ou encore moelle épinière. Lors d’une lésion au-dessus du tronc cérébral les
symptômes sont controlatéraux à la lésion, du fait de la décussation de la voie pyramidale
dans le tronc cérébral. Les causes principales des hémiplégies sont les traumatismes crâniens,
les AVC et les tumeurs [4]. Au début de la prise en charge le muscle en périphérie reste sain,
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