Quelles solutions pour mes déchets textiles ? Nouvelles valeurs, nouveaux enjeux, vers un modèle d’économie circulaire textile Retour sur le 38ème Journée Technologique Organisée par CLUBTEX, l’ENSAIT, l’IFTH, UP-tex et en partenariat avec CD2E Le 17 novembre 2016, avec une participation de plus de 120 personnes, le recyclage textile était au cœur du sujet de la 38ème Journée Technologique organisée par CLUBTEX, UP-tex, l’ENSAIT et l’IFTH avec le concours précieux du CD2E pour son expertise dans le développement durable. La cible des produits à recycler était le textile à usage professionnel avec un focus sur le vêtement de travail. En effet les usages professionnels (vêtements et linge plat) constituent un gisement conséquent et régulier d’articles fin de vie et aussi de chutes de production. Et en amont de la chaine, il faut savoir que l’industrie du textile et de l’habillement se situe au 2ème rang mondial des industries ayant le plus fort impact sur l’environnement. Donc le recyclage devient un enjeu environnemental important et il faut donner les moyens à la filière de construire un modèle satisfaisant sur le plan technico économique en plus d’être durable, pour la réalisation de produits générant moins de déchets, pour trouver des débouchés à valeur ajoutée pour ces déchets. Allocution de bienvenue CLUBTEX – Appels à projet européens CCI Hauts de France Après une introduction de Jean-Marc VIENOT, Secrétaire Général de CLUBTEX et Directeur d’UP-tex, une veille sur les appels à projets européens proches de la thématique a été présentée par la CCI Hauts de France ; il s’agit des « EEN » (Entreprise Europe Network), un réseau qui recherche des partenariats européens, des évènements à venir, des appels à projets européens. Parmi les attentes relevées dans le réseau, une entreprise avait publié une demande de fil compostable pour rendre son vêtement entièrement bio dégradable. Intervention de Christian TRAISNEL, directeur général du Cd2e, sur l’histoire et la création de la vallée du recyclage textile en région Nord-Pas-de-Calais. Lancement du projet RETEX, vallée du recyclage textile - Cd2e / UP-tex La JT a été l’occasion de présenter un projet de filière de l’économie circulaire textile RETEX, programme INTERREG, fonds européen de développement régional (Hauts de France, Wallonie, Flandres). Le consortium : UP-tex, pôle de compétitivité dédié au textile innovant, CD2E, centre des éco-entreprises, spécialiste du développement durable, FEDUSTRIA, le syndicat professionnel belge du textile et du bois, CENTEXBEL-VKC, centre technique belge de textile et plasturgie et TIO3, l’incubateur flamand spécialisé dans l’accompagnement des entreprises et pour RETEX dans l’étude des nouveaux modèles économiques. L’ambition du projet RETEX est de travailler sur l’offre et sur la demande de matières secondaires afin de préserver les ressources matières de la profession, il s’agit donc : 1. de faire émerger des produits standards issus du recyclage qui correspondent aux 80/20 des besoins de la filière textile (offre) 2. d’animer des groupes de travail avec les professionnels de la filière pour constituer les différents projets d’éco conception de leurs produits (demande) Un questionnaire a été proposé pour connaitre l’intérêt du public à développer une stratégie dans le domaine de l’écoconception et du recyclage textile avec un taux de réponses positives conséquent (40% des participants). Le consortium de RETEX proposera des séances de sensibilisation, où seront présentés des retours d’expériences, des procédés, des métiers de la chaine depuis la collecte jusqu’à des produits finis : ces séances permettront d’identifier des filières spécifiques (matières, circuit, procédés, besoins marchés) qui feront l’objet d’ateliers de brainstorming pour déboucher sur des groupes projets. Une matériauthèque sera prévue et accessible par Internet, avec l’identification de savoir-faire nécessaires, de la veille technologique et marchés dédiés à l’économie circulaire textile. Le but de ce projet qui dure 4 ans est de créer une dynamique, de mettre à disposition des outils, et de valider des modèles économiques viables pour pérenniser la filière et massifier l’utilisation de matières secondaires textiles. Pour une diffusion la plus large possible le projet enrichit son partenariat d’opérateurs associés à sa mission : l’éco-organisme ECO TLC et le syndicat professionnel textile régional UIT NORD en France, le portail du recyclage RES-SOURCES et le programme NEXT dédié à l’économie circulaire en Wallonie www.dotheretex.eu Le contexte institutionnel - ECO TLC / ADEME / COFREET ECO TLC, l’éco-organisme qui collecte la contribution des metteurs en marché de textile grand public, nous parle d’une filière textile habillement / linge de maison / chaussures (TLC) en mouvement. Depuis 10 ans, la collecte des TLC a doublé, la conscience du tri des déchets est de plus en plus forte. La mise en marché annuelle des TLC est estimée à 600 000 tonnes (3 ©ecotlc kg par habitant) ; les textiles collectés représentent 195 000 tonnes en 2015 soit presque 1/3. Actuellement les débouchés des tonnages collecté et triés (187 500 tonnes en 2015) vont en ce qui concerne les postes majeurs : 62% en réutilisation et 31.5% en recyclage composé de 22% pour l’effilochage et 9.5% pour le chiffon. Si le gisement de collecté/trié augmente avec une sensibilisation régulière auprès du grand public, la partie réutilisable en l’état n’augmentera pas pour autant ; donc il y a un véritable enjeu pour trouver des débouchés par le recyclage des produits usagés. Un enjeu d’autant plus difficile que les matières qui les composent sont peu chères même si leurs prix fluctuent régulièrement (exemple du coton) Le sens de l’histoire fait dire à Alain CLAUDOT DG d’ECO TLC que les cours des matières, le cout du travail et des transports dans le monde vont augmenter, donc il faut maintenant devancer cette hypothèse en développant de nouveaux produits issus du recyclage. ECO TLC propose à ce sujet un appel à projet qu’il reconduit tous les ans avec une enveloppe de 500 000€ à chaque appel, pour encourager l’innovation dans le recyclage des TLC. Alain CLAUDOT a aussi énuméré des verrous qui doivent être levés : le prix acceptable pour des articles issus du recyclage, les aspects règlementaires (encourager l’utilisation de matières secondaires, la règlementation concernant la composition des articles), des procédés à améliorer, l’acceptation du public. www.ecotlc.fr www.lafibredutri.fr L’ADEME Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie, est l’opérateur de l’Etat pour accompagner la transition écologique et énergétique ; son représentant est venu nous présenter des outils que l’ADEME propose pour aider les entreprises : des études nombreuses sur leur site dont le guide pratique de l’écoconception, SINOE site de données d’analyses d’expérimentation, DIAGADEME site de diagnostic et d’outils de méthodologie, Base IMPACTS® site d’évaluation environnementale, des appels à projets. L’agence nous fait prendre conscience des enjeux sur le plan sociétal pour une prise en considération du développement durable. Nous serons passés de 1 à 11 milliards d’individus en 300 ans (de 1800 à 2100) et à chaque fois que la mer s’élève de 1 cm, c’est-à-dire tous les 2.5 ans, ça représente 1 million de migrants climatiques. Il est donc urgent de prendre des dispositions pour l’environnement à tous les niveaux. Au niveau national, l’agence présente ses principaux objectifs, notamment de diminuer de 50% les déchets mis en décharge à l’horizon 2025. Il s’agit d’entrer dans une économie de rupture dans laquelle il faut prélever moins de ressources et davantage recycler, éviter le gaspillage, combattre l’obsolescence programmée, faciliter le tri et l’optimisation des flux, encourager la mise en marché des produits issus du recyclage en gagnant la confiance des utilisateurs de ces produits. L’ADEME nous donne une définition de l’économie circulaire Système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement. Et de l’écoconception : Ecoconception d’un produit ou service promeut un meilleur usage des matières et facilite la recyclabilité et le réemploi des produits tout en préservant ou améliorant leurs performances, et en réduisant les impacts environnementaux. Des expériences ont montré qu’éco concevoir pouvait induire 15 à 20% d’économie dès la fabrication et en plus avoir une action sur l’ensemble de son cycle de vie. En effet le recyclage est un coût non visible alors qu’il représente potentiellement les 2/3 de sa valeur en termes de traitement. L’écoconception est aussi un facteur de motivation au sein des entreprises qui fabriquent ces produits avec une implication plus forte des opérateurs et aussi un argument très valorisant pour les consommateurs. www.ademe.fr - www.diagademe.fr - www.base-impact.ademe.fr – www.sinoe.org Un exemple de démarche environnemental, on le doit à une initiative présentée par Pascale FLORANT, de COFREET, l’organisme qui modélise les étiquettes pour l’entretien des textiles. Des études ont montré que l’empreinte carbone d’un article était importante quant à son entretien par le consommateur (30% dans la durée de vie du produit, depuis sa conception jusqu’à sa fin de vie). L’organisme propose maintenant un logo « CLEVERCARE », lancé en 2014 pour que les consommateurs changent leurs habitudes en termes d’entretien des textiles. www.lavermonlinge.com – www.clevercare.info Table ronde animée par la FACIM - Une réflexion de filière, du donneur d’ordre aux fournisseurs – CESCOF / OREE / SNCF / AIR France / TDV INDUSTRIES / CEPOVETT La table ronde a réuni des donneurs d’ordre et leurs fournisseurs, dans le domaine du vêtement professionnel. Autour du commissariat de l’Armée de Terre, de la SNCF et Air France, des industriels fournisseurs, CEPOVETT, TDV INDUSTRIES ont montré leur expérience, leur savoir-faire dans le domaine de l’écoconception et le recyclage et la nécessité de travailler de façon collaborative (cahiers des charges, logistique inverse, durabilité des produits, débouchés...). TDV INDUSTRIES présente une démarche RSE et agit tant sur le process de production que sur la valorisation de ses déchets ; l’entreprise avait d’ailleurs envisagé un programme de valorisation de biomasse pour créer du méthane mais le développement était trop complexe en termes de caractérisation. L’entreprise s’engage dans des projets de recyclage et est membre d’OREE un club engagé dans l’écoconception et la mise en place d’une structuration de filière de recyclage du vêtement de travail. CEPOVETT, quant à lui, fabrique 10 millions de vêtements professionnels par an ; il est en veille pour travailler à la fois sur l’écoconception de ses produits et aussi sur l’enjeu de collecte auprès de ses clients. Le confectionneur cite un opérateur allemand qui travaille en partenariat avec son client (domaine automobile) sur une massification de récupération des textiles usagés. Il met en évidence la notion de partenariat avec l’aval pour consolider la filière de recyclage de façon pérenne. La SNCF incite ses fournisseurs à avoir une réflexion sur le recyclage dans ses cahiers des charges, et elle cherche aussi à impliquer ses agents pour la collecte des vêtements usagés, avec un certain succès. En chiffre, ce sont 30 000 agents dont on renouvelle la garde-robe. La SNCF a expérimenté la collecte dans 62 établissements et récolté 100 tonnes de vêtements (3kg par agent). Ce gisement a été orienté vers du réemploi dans les restos du cœur, a généré 15000 heures dans le tri, en emploi en réinsertion, notamment pour supprimer l’identité du produit pour en permettre le réemploi. Les produits à recycler ont été triés par couleur et composition pour être orienté vers l’effilochage pour en refaire du fil et pour les parties non récupérables, pour en faire de la valorisation énergétique. Si l’expérience était enrichissante, elle ne trouve pas encore son modèle économique car le coût a été estimé à 2000€ la tonne, surtout pour le tri et le délissage (enlever les points durs : coutures, boutons, logos, etc.) et aussi en termes de logistique pour l’acheminement des articles fin de vie jusqu’aux centres de traitement. AIR France a présenté un film sur la sécurisation de la fin de vie des articles de ses opérateurs : l’entreprise a un partenariat pour orienter les produits vers la valorisation énergétique (CSR, combustibles Solides de Substitution). Si la sécurité est assurée, certains auditeurs ont trouvé dommage de ne pas choisir une voie de recyclage plus valorisante. AIR France étudient en effet des pistes en ce sens. Le CESCOF, c’est la porte d’entrée pour les cahiers des charges des produits destinés aux militaires ; l’organisme surveille de très près la fin de vis des produits et déplorent les reventes sur des sites de produits d’occasion. Son approche est donc double : 1/ sécuriser, 2/ recycler ou valoriser (énergie), donc récupérer impérativement les produits, ce qui est un problème car chaque grade ou corps d’armée a ses règles. Il faut identifier un processus sécurisé de récupération qui soit viable économiquement. Le CESCOF travaille sur ce sujet avec LA POSTE et la SNCF ; ils doivent formaliser une approche globale en 2017. Le club OREE, porté par Michel LOPEZ qui est aussi à la SNCF, RSE, travaille sur le sujet avec deux problématiques majeures pour l’optimisation du recyclage : le tri / le démantèlement. Un groupe – FRIVEP - a été constitué pour mutualiser les gisements et travailler sur la faisabilité du tri, sans pour autant préfigurer d’une REP mais à tout le moins diagnostiquer les quantités, la localisation, la composition, etc… de ces gisements. Des premiers résultats d’études devraient être disponibles au deuxième semestre 2017. Le débat portait sur le verrou économique du recyclage. Pour le moment, ça coute de l’argent et les acteurs attendent beaucoup d’un projet comme RETEX pour identifier des solutions pérennes. Parmi les priorités, la première est de trouver des applications pour consommer les matières secondaires, la deuxième, dans le cas des vêtements de travail, serait de faire évoluer la règlementation car certaines normes EPI (équipement de protection individuelle) empêchent des solutions de retraitement fin de vie (le certificat de destruction en particulier) ou d’encourager une fiscalité taxant les coûts cachés ou diminuant les taxes des produits durables. Il faut aussi promouvoir la durabilité des produits, dans leur construction, dans leur usage par l’opérateur. www.tdv-industries.fr – www.cepovett.com – Air France – SNCF/ Orée Comment améliorer la vie du produit : le rôle transversal du designer Lionel DOYEN Studio / BILUM / ALINFINI Des designers étaient invités à partager leur expérience et leur perception du recyclage pour démontrer qu’il existe des solutions très séduisantes d’up-cycling. Lionel DOYEN Studio a conçu un canapé en identifiant dès sa création des voies de valorisation des chutes de mousse qui devenait des poufs complémentaires au canapé. De plus la fin de vie est prévue dès la conception du produit, par la récupération des mousses pour des poufs www.lioneldoyen.com BILUM transforme des bâches / textiles publicitaires, gilets de sauvetages et autres textiles techniques usagés en accessoires made in France dans le respect de l’environnement. www.bilumstore.fr Sandrine DOLE, designer spécialisée dans la conception d’articles artisanaux issus de déchets avec une démarche globale, basée au Maroc, a conçu des objets de décoration à partir de chambres à air et aussi lancé une marque d’accessoires avec des ceintures de sécurité (chutes de production, secteur automobile et ceintures usagées, secteur aéronautique) www.alinfini.info Les nouveaux modèles économiques / l’ACV / l’écoconception – CD2E / AVNIR / ENSAIT Des nouveaux concepts émergent, comme l’économie de la fonctionnalité ou l’économie collaborative ; les réseaux sociaux transforment nos habitudes de consommation. Nous sommes davantage portés sur l’usage d’un bien ou d’un service plutôt que l’appropriation de ce bien ou service. Des expériences existent déjà dans l’habillement, les accessoires de mode en location pour en optimiser l’usage. Il faut aussi favoriser la modularité, la réparation, des options qui deviennent des gisements d’emplois locaux. Isabelle CARI du CD2E fait référence à la Fondation Ellen Mac Arthur qui propose un schéma reprenant toutes les boucles de flux matières, avec l’objectif de retarder, voire d’éviter le plus possible la destruction des ressources. ©Ellen Mac Arthur Pour bien éco concevoir ses produits et se familiariser avec l’économie circulaire, des outils existent et la plateforme AVNIR propose son centre de ressources et expertise en ACV, analyse en cycle de vie. Cela passe par l’écoconception en se posant les bonnes questions dès le concept : dans les principes de base : intégrer les exigences environnementales, penser aux impacts sur l’environnement le plus tôt possible, éviter les transferts de pollution sur l’ensemble de la vie d’un produit. Vanessa PASQUET, d’AVNIR a comparé les impacts de t-shirts de compositions différentes : coton, polyester. Le coton aura un impact important sur l’eau en général (consommation élevé, toxicité) le polyester venant du pétrole aura un impact sur l’épuisement des ressources fossiles et le réchauffement climatique. Il ne s’agit pas de discriminer l’un ou l’autre, mais de trouver des axes d’amélioration pour diminuer les impacts sur l’ensemble de la vie du produit en rendant par exemple les produits plus solides et faciles à recycler. A ce titre, Vanessa PASQUET précise que ces mêmes t-shirts, dès lors qu’ils contiennent de l’élasthanne, deviennent très compliqués à recycler. A ce sujet, Anne PERWUELZ de l’ENSAIT a présenté une étude sur les impacts environnementaux d’un objet textiles recyclé une ou plusieurs fois. L’analyse démontre une diminution globale de l’impact environnemental notamment par l’amortissement de l’impact de la fabrication. ©ensait www.cd2e.com - www.ensait.fr Le recyclage, un univers de process – ENSAIT / IFTH / CETI Anne PERWUELZ de l’ENSAIT a présenté une synthèse de procédés existants, à l’échelle industrielle ou laboratoire, et un rappel des étapes pour recycler des articles textiles. Au-delà du tri, il faut aussi préparer les matières, enlever éventuellement les points durs en fonction du procédé choisi en aval. Ensuite il faut séparer les fibres ; cela peut se faire de façon mécanique par le défibrage, l’effilochage ou le broyage ; par la voie chimique, la séparation (solvolyse) de composants différents ou la dépolymérisation. Pour des matières thermofusibles, on peut aussi procéder par la fusion. Schématiquement et théoriquement, les matières ainsi préparées sont prêtes pour être utilisées de nouveau en fil, en non tissé, ou comme charges dans d’autres matériaux. La JT a été l’occasion de présenter les plateformes disponibles pour travailler sur le recyclage. Le C.E.N.T. centre européen des non tissés, plateforme de l’IFTH dispose de procédés de coupe, effilochage, non tissé voie mécanique et non tissé air-laid à l’échelle de l’échantillonnage ; le CETI propose à une échelle pilote des procédés non tissé voie mécanique et voie fondue, du filage voie fondue, et envisage d’investir dans une ligne pilote dédiée au recyclage pour pouvoir répondre aux demandes de plus en plus nombreuses de développement de nouveaux produits issus de matières secondaires. IFTH (CENT) - www.ceti.com ©ceti Retours d’expérience de l’industrie : de la collecte aux applications – ENSAIT / YAMANA / LE RELAIS / MINOT RECYCLAGE / WECOSTA / FERLAM / HILATURAS FERRE / FILATURE DU PARC Le recyclage a fortement progressé depuis ces dernières années ; autour de tables rondes d’industriels, de nombreuses expériences portent leurs fruits comme en témoignent Filatures du Parc, le filateur espagnol FERRE et la société FERLAM qui valident des marchés concrets : FERRE dans le coton recyclé avec du polyester issu de bouteilles, FERLAM sur une niche à haute valeur ajoutée avec le para aramide par la récupération de gilets pare-balles. La Filature du PARC a de son coté, breveté une méthode de défibrage de maille depuis 2007. Une stratégie très volontariste d’offre de fils issus du recyclage, fait de cette filature le fleuron dans ce domaine, et la part de production de fibres recyclées augmente sans cesse. Les marques BONOBO, GENTLE FACTORY ont lié des partenariats durables avec le filateur ; la RATP développe un pull 100% recyclé avec le tricoteur REGAIN qui travaille les matières de la Filature du PARC. Les verrous que le filateur exprime, ce sont un besoin de flux, avec une structuration de filière pérenne de tri et approvisionnement, la traçabilité des matières. YAMANA, l’ONG qui accompagne les entreprises de l’habillement dans leur politique RSE a réalisé une étude sur les gisements professionnels et une identification de débouchés potentiels. A l’échelle de la Région Hauts de France, Frédéric FOURNIER de YAMANA a mis en place un dispositif de collecte / tri / recyclage et des préconisations pour la mise en œuvre. Des freins sont identifiés pour une validation d’un modèle économiquement viable : la collecte (problème de gisements diffus) et le démantèlement pour obtenir des matières exemptes de points durs. LE RELAIS et WECOSTA avec l’effilocheur MINOT qui a une capacité d’effilochage de 800 tonnes par jour, font aussi des projets ensemble pour des nouveaux produits dans le bâtiment ou l’automobile ; ils témoignent de la difficulté de mise en œuvre des produits issus du recyclage tant dans la qualité et la massification des gisements que l’aspect règlementaire et l’adoption des produits à mettre sur le marché. Ils attachent d’ailleurs beaucoup d’importance à la portée des pôles d’innovation textile et environnement comme UP-tex et team2. Un exemple d’écologie industrielle avec le projet CALAFIL – CD2E / UTTI / DICKSON CONSTANT / MORTELECQUE / TRADILINGE ©team2 Exemple pilote de filière, le projet CALAFIL porté par le Cd2e, TEAM² t et UP-tex, permet une mutualisation de gisements entre CARDON TRADILINGE, MORTELECQUE, DICKSON CONSTANT et UTTYARN : le projet débouche sur des idées de nouveaux matériaux et produits mis en marché par les acteurs eux-mêmes. Le consortium réfléchit maintenant à la phase d’industrialisation. Et si on se projetait dans l’économie de demain… RESEAU ALLIANCES En référence au WORLD FORUM qu’il organise, le RESEAU ALLIANCES propose de nouvelles perspectives en appuyant sur des points qui nous touchent directement : faire de l’innovation sociale pour dynamiser le territoire, créer de la valeur pour l’entreprise, ses salariés, leur environnement, trouver des nouveaux services ; des cours de réparation, des services d’entretien, de réparation, la location plutôt que la propriété d’un bien, etc… et surtout monter des projets collaboratifs. Pauline PAQUIER avait d’ailleurs organisé un atelier sur les 7 vies d’un textile et suscité plein d’idées à développer, depuis l’UP-cycling, des produits humanitaires valorisants en passant par des nouveaux modes d’organisation entre les structures de la filière de recyclage. Tout seul on va plus vite, certes ! Mais ensemble on va plus loin ! www.reseau-alliances.org Jeanne MEILLIER / UP-tex www.up-tex.fr