millions de tonnes par an, celles du secteur économique, public et privé, se montent à 320 millions de
tonnes. Or de belles expériences prouvent qu'il est possible d'agir efficacement.
30 000 meubles professionnels ont trouvé une seconde vie
C'est le cas de l'action menée par Valdelia. Cet éco-organisme à but non lucratif a été créé en 2011 par les
acteurs de l'ameublement professionnel pour appliquer les principes de l'économie circulaire à tous leurs
bureaux, armoires ou tables, mis au rebut chaque année. Et cela fait du volume : 250 000 tonnes de meubles
professionnels usagés envoyés à la poubelle chaque année par les entreprises et collectivités. Avant la
création de l'éco-organisme, 15 % de ces déchets étaient recyclés, 45 % étaient incinérés, et le reste était
enfoui. L'objectif premier de Valdelia est de parvenir d'ici à 2017 au recyclage ou à la réutilisation de 75 %
de l'ensemble de ces déchets. Pour ce faire, l'autre grand objectif est de développer une filière française de
collecte, de recyclage et de réutilisation, en s'appuyant sur les acteurs existants, afin de générer des emplois
qui sont, par définition dans ce secteur, non délocalisables.
Pour l'heure, 18 000 tonnes de meubles usagés sont passées entre les mains des entreprises locales
partenaires de Valdelia. 500 tonnes ont même été réutilisées grâce à une remise en état ou à l'invention de
nouveaux meubles à partir des anciens. Soit l'équivalent de 30 000 meubles pros à avoir trouvé une seconde
vie. Pour remplir son cahier des charges, Valdelia s'est allié à une centaine de structures de l'économie
sociale et solidaire, déjà présentes dans le recyclage et la réutilisation, telles les recycleries ou les entreprises
d'insertion. « Nous les aidons à développer leurs offres de formation vers des emplois plus qualifiés dans la
menuiserie, la soudure, la chaudronnerie par exemple, explique Arnaud Humbert-Droz, directeur général de
Valdelia. Nous allons créer une plate-forme en Île-de-France dans laquelle ces associations pourront
s'approvisionner selon leurs besoins et capacités. Et, avec de grands réseaux comme la Croix-Rouge ou
Emmaüs, nous structurons une offre humanitaire d'envoi de meubles à l'étranger en faveur d'école ou
d'hôpitaux. »
L'association les Portes de l'Essonne a ainsi saisi la main tendue de l'éco-organisme et ses aides financières
pour donner un coup d'accélérateur à sa recyclerie et à ses 14 CDI d'insertion dans la propreté, la gestion des
points de collecte, la réparation de meubles et de vélos. « L'offre d'une centaine d'armoires d'une grosse
entreprise nous a permis de convaincre nos collectivités locales partenaires de financer l'acquisition d'un
poids lourd de transport des bennes. Depuis, nous formons des chauffeurs qui intéressent l'entreprise de
recyclage voisine », raconte Michel Gerber, directeur de l'association. Ce dernier pourrait peut-être prendre
en stage le commissaire européen en charge des déchets pour recycler son paquet européen.
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Préciméca. Nouveau départ pour les broyeurs industriels
Juliette Jaulerry
Biens d'équipement.
Eric Plantié a repris Préciméca et veut développer l'export des machines de broyage de pneus usés
fabriquées dans son usine à Fenouillet.
L'entreprise a plus de quarante ans mais elle est tout à fait dans la mouvance verte du moment : dans le
thème du recyclage, de l'économie circulaire et de l'internationalisation. Préciméca fabrique et répare des
machines de tri et de broyage. 70 % de l'activité est consacrée aux machines de broyage de pneus usagés et
30 % au tri et broyage alimentaire (déchets d'abattoirs).
Investisseurs et banquiers locaux autour du repreneur
Éric Plantié a repris les rênes de l'usine en novembre dernier. Une cession voulue par Patrick Rolland qui est
parti à la retraite. Cette reprise a été rendue possible grâce à des investisseurs locaux : « MP Croissance et
CA Toulouse 31 Initiatives pour le haut du bilan et trois banques (Caisse d'Épargne, Banque Courtois et
Crédit Agricole) pour le bas du bilan » liste l'entrepreneur qui a déjà reçu la Région, susceptible de l'entourer
pour ses projets de développement. Qu'est-ce qui a attiré le repreneur dans cette entreprise ? L'idée de
contribuer au développement de l'économie circulaire et les capacités de développement à l'export ont été les
deux atouts qui ont décidé ce Toulousain à devenir chef d'entreprise. Une décision qu'il avait pris le temps
de mûrir avec le conseil de Catherine Pini du cabinet Horige Conseil (transmission d'entreprise et ingénierie
financière). Ingénieur et titulaire d'un master en marketing, Eric Plantié a travaillé dans des sociétés de biens
d'équipements. Il était précédemment chez Libéo en charge de cinq sociétés installées en Europe et maîtrise
donc bien les métiers du commerce international.
Expansion géographique et améliorations technique
s
La stratégie du repreneur est de développer l'export en ajoutant de nouvelles destinations pour ses broyeurs.
Pour le moment plus de 50 % de l'activité est destinée à des pays européens, asiatiques (notamment au