1900 LE TRESOR DES TEMPLIERS
Pierre Lachkareff
Cette légende historique à tout de « Indiana Jones », c’eût été dommage
de ne pas l’associer à son histoire originale de1307. Une légende n’est-elle pas
construite à partir de certains faits réels ?
Au nord de Villefranche-sur-Saône, au pied des monts du Beaujolais, un
peu avant d’arriver au village de Charentay, se dressent les tours du château
d’Arginy, où d’extraordinaires évènements ont eu lieu.
En 1307, lorsque le roi Philippe le Bel décide la destruction de l’ordre du
Temple, le grand maître Jacques de Molay confie au chevalier Guichard une
mission très particulière : celle de mettre à l’abri le sarcophage contenant les
restes de son prédécesseur, Guillaume de Beaujeu. Guichard s’acquitte de sa
mission en inhumant le corps de son oncle au château d’Arginy, puissante
forteresse du XIème siècle, ayant justement appartenu aux comtes de Beaujeu.
Selon la légende, sous le sceau du secret le plus absolu, Jacques de
Molay aurait fait à Guichard cette étonnante confidence :
« Dans la sépulture de mon prédécesseur ne figure point sa dépouille,
mais les archives du Temple.
En outre, y sont déposés des objets extrêmement précieux rapportés de
Jérusalem et des croisades en Terre Sainte : la couronne du roi de Jérusalem, le
chandelier à sept branches de Salomon et les 4 évangiles d’or qui ornaient le
Saint-Sépulcre ».
Sous Louis XI, Anne de Beaujeu, fille aînée du roi, fait fouiller Arginy. Or,
un ouvrier s’enfonça dans le souterrain et l’on entendit un cri horrible… L’homme
réapparut. De son crâne broyé la cervelle coulait ! Foudroyé, il marchait comme
un automate puis s’arrêta devant ses camarades de fouille, leva les bras et
tomba raide port. Cette malédiction devait durer des siècles.
En 1900, un homme vint, qui voulait chercher le trésor. Deux jours plus
tard, on le découvre le crâne broyé.
Les nouveaux propriétaires, les comtes de Rosemont, organisèrent à leur
tour des fouilles. Dans la galerie qui s’enfonçait dans les profondeurs, un ouvrier
eut la cheville broyée dans un « piège » mystérieux. Et puis soudain, le comte de
Rosemont la fit boucher.
Après la guerre, des radiesthésistes explorèrent le terrain, pas de doute,
selon eux, des masses d’or et d’objets précieux se trouvaient enfouis dans le sol.
1900 LE TRESOR DES TEMPLIERS
Pierre Lachkareff
C’est à partir de 1952 que les sortilèges d’Arginy se donnèrent libre
cours… A cette époque, s’installe au château un très curieux personnage :
Jacques Breyer, ésotériste, alchimiste et spécialiste du Temple. Il y restera sept
ans.
Il met en lumière les étranges graffitis qui ornent le vieux donjon dit « tour
des huit béatitudes ». Mais surtout, il y organise avec l’alchimiste André Barbault,
d’étranges expériences, comme cette invocations de l’esprit de onze Templiers
« gardiens du trésor ».
Onze coups, raconte un témoin, furent perçus, comme si quelqu’un, placé
derrière le mur de la tour, le heurtait avec une masse. Cela se produisit dans le
silence de la nuit, entre minuit et deux heures du matin. Habituellement, ces nuits
étaient peuplées de bruits multiples : croassement de grenouilles, hululement
des chouettes, etc. Mais, faits curieux, dès la manifestation des esprits, toute la
faune nocturne se taisait.
Les onze Templiers refusèrent toujours de dire où était caché le trésor.
Puis, André Barbault eut, par son médium personnel, connaissance de l’entrée
des souterrains du château, et on mit des ouvriers sur le chantier.
Et là, la malédiction frappa à nouveau. André Barbault eu un mort parmi
ses proches et les ouvriers, lâchant pelles et pioches, s’en allèrent sans
explications. Les phénomènes étranges ne se sont pas arrêtés : on a vu
apparaître des visages de moines sur les murs du château, à la clarté de la lune,
accompagnés d’inquiétants cliquetis, ainsi que des boules de feu de couleur
mauve qui s’engouffraient par les greniers.
Plus près de nous, quatre jeunes gens connurent la peur de leur vie dans
une pièce située dans la poterne du château ; attirés par des coups et des bruits
étranges, ils virent une forme translucide et blanchâtre se matérialiser sur le
mur ! Elle sembla grandir jusqu’à prendre l’aspect d’un petit homme en armes,
vêtu de blanc, mesurant un mètre environ et dont les pieds ne touchaient pas le
sol… Une des deux filles du groupe poussa un hurlement d’épouvante.
Aussitôt, une ombre noire s’enfuit dans un des angles de la pièce pour y
disparaître tandis qu’un concert de coups frappés dans le sol et les murs retentit !
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Pierre Lachkareff
Cela dura toute la nuit. Au matin, sur un des carreaux de la fenêtre
donnant sur la cour, se voyait parfaitement tracé et comme teinté au noir de
fumée, le masque grimaçant du démon.
On dit encore que les dernières nuits de décembre, on peut voir dans
l’épaisseur d’un brouillard jaunâtre quelques ombres d’un rouge sang se
dirigeant vers le donjon, et qu’au mois de juin, les années en 13, trois silhouettes
blanches s’affairent près des douves en interminables efforts pour maçonner une
« brèche ». Aux premières lueurs de l’aube, une cloche sonne lourdement du
secret de la motte féodale. A cet instant les apparitions s’évanouissent en
gémissant…
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