La Lettre du Cardiologue - n° 391 - janvier 2006
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ABSTRACTS
sérieux sous colchicine ; 5 patients (8,3%) ont stoppé le traite-
ment en raison de diarrhées. Aucun cas de tamponnade ou d’évo-
lution vers la constriction n’a été observé lors de l’étude.
En analyse multivariée, le recours à la corticothérapie représente
un facteur de risque indépendant de récidive (odds-ratio :4,30).
Conclusion. L’étude COPE constate les bienfaits de l’ad-
jonction de colchicine au traitement conventionnel par aspi-
rine pour traiter une péricardite aiguë dès le premier épi-
sode : amendement plus rapide des symptômes et réduction
significative du taux des récidives. La prescription sur 3 mois
a bien été tolérée pour l’ensemble des sujets.
À l’opposé, l’utilisation d’une corticothérapie augmente le
risque de récidives.
L’association aspirine + colchicine paraît par conséquent repré-
senter le traitement de choix pour un premier épisode de péri-
cardite aiguë. C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Étude COPE : péricardite aiguë et colchicine
Le but de cette étude prospective et randomisée à laquelle
ont participé deux centres italiens est de vérifier la sécu-
rité et l’efficacité de l’adjonction de colchicine au traitement
conventionnel par aspirine pour traiter un premier épisode
de péricardite aiguë (idiopathique, virale, post-péricardotomie,
ou dans le cadre de connectivites).
Cent vingt patients ont été inclus de janvier 2002 à août 2004.
Soixante patients ont reçu de l’aspirine 800 mg per os toutes les
6 à 8 heures pendant 7 à 10 jours, puis avec une décroissance des
posologies sur 3 à 4 semaines (groupe conventionnel), et soixante
autres ont reçu un traitement identique auquel a été ajouté de la
colchicine 1 à 2 mg le premier jour, puis une dose d’entretien de
0,5 à 1 mg/j pendant 3 mois (groupe colchicine). Une cortico-
thérapie (19 patients, dont 9 dans le groupe colchicine) n’était
proposée qu’en cas de contre-indication ou d’intolérance à l’as-
pirine. Le critère de jugement était représenté par la récidive
de péricardite (suivi de 24 mois en moyenne).
Pour un suivi de 2 873 patient-mois, la colchicine a significa-
tivement réduit le taux de récidive de péricardite (à 18 mois,
10,7 % contre 32,3 % pour le groupe conventionnel ; p =
0,004). Par ailleurs, elle autorise un amendement plus rapide
des symptômes (persistance des symptômes à 72 heures : 11,7 %
contre 36,7 % ; p = 0,003). On ne note pas d’effets indésirables
Colchicine in addition to conventional therapy for acute pericar-
ditis. Results of the COlchicine for acute PEricarditis (COPE) Trial.
Imazio M, Bobbio M, Cecchi E et al.
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Circulation 2005;112: 2012-6.
contre 8,8 % (p < 0,001). Cela est responsable d’une survie
indemne des événements analysés à 5 ans moindre pour le groupe
angioplasties + stents : 58,3 % contre 78,2 % (p < 0,0001).
Conclusion.À 5 ans, à lésions pluritronculaires coronaires compa-
rables, l’angioplastie avec stenting et le pontage aorto-coronaire
autorisent des résultats identiques en termes de survie. Ces cons-
tatations sont également observées en présence d’un diabète.
Si le taux des complications cardiaques et vasculaires cérébrales
est significativement plus important en cas d’angioplasties + stents,
cela est dû à une incidence plus marquée des nouvelles revas-
cularisationspour ce groupe de patients par rapport au groupe chi-
rurgical. La survenue d’infarctus du myocarde ou d’accidents vas-
culaires cérébraux est en effet identique pour les deux groupes.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Patients pluritronculaires : devenir à 5 ans après angioplasties coronaires
avec stents ou pontages aorto-coronaires (étude ARTS)
De plus en plus souvent, des patients pluritronculaires devant
être revascularisés sont confiés aux coronarographistes pour
angioplasties multiples, plutôt qu’aux chirurgiens. L’étude rando-
misée ARTS a évalué les 2 pratiques en regroupant 1 205 patients
pluritronculaires (répartition bi- et tritronculaire 2/3 et 1/3)
accessibles à une revascularisation coronaire par angioplastie
avec stenting ou par pontage aorto-coronaire. Après randomi-
sation, 600 patients ont eu des angioplasties coronaires avec pose
de stents dans 89 % des cas (en moyenne 2,6 lésions traitées par
patient), et 605 ont été pontés (93 % des patients ont eu au moins
un pontage artériel et 2,6 pontages ont été réalisés en moyenne
par patient). Le critère de jugement principal incluait à un et 5 ans
les complications cardiaques et vasculaires cérébrales majeures.
Les résultats à 5 ans font l’objet de cette publication.
À 5 ans, il y a eu 48 décès pour le groupe angioplasties + stents
et 46 décès pour le groupe pontages aorto-coronaires, soit res-
pectivement 8 % et 7,6 % (p = 0,83). Pour les 208 patients dia-
bétiques de l’étude, les taux de mortalité sont respectivement de
13,4 % et 8,3 % (p = 0,27). L’incidence des décès, accidents vas-
culaires cérébraux ou infarctus du myocarde est identique pour
les deux groupes (respectivement, 18,2 % et 14,9 % ; p = 0,14).
En revanche, le recours à de nouvelles revascularisations est
plus fréquent pour le groupe angioplasties avec stents : 30,3 %
Five-year outcomes after coronary stenting versus bypass
surgery for the treatment of multivessel disease. The final
Analysis of the arterial Revascularization Therapies Study
(ARTS) randomized Trial.
Serruys PW, Ong ATL, van Herwerden LA et al.
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J Am Coll
Cardiol 2005;46:575-81.