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BULLETIN
Droit de la responsabilité sociale d'entreprise
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Projet de document d’action
Le Sommet Rio+20 a pour objectif d’atteindre un consensus sur un document d’action politique concertée, actuellement intitulé « L’avenir
que nous voulons ».[6] Les négociateurs ont pris part jusqu’à maintenant à huit rondes de pourparlers préalables officiels et non officiels.
En date de la dernière ronde de pourparlers, qui s’est conclue le 2 juin à New York, les négociateurs ne s’étaient entendus que sur 70 des
259 paragraphes du document, et certaines questions d’envergure n’avaient toujours pas fait l’objet d’une entente. Étant donné ce
consensus aussi faible, des commentateurs doutent de voir les négociateurs en venir à une entente, ou encore craignent que le document
ratifié soit tellement dilué qu’il n’ait aucun effet tangible. La dernière session du Comité préparatoire avant le Sommet était prévue pour les
13, 14 et 15 juin.
L’une des sections du document donnant lieu à certaines tensions à l’heure actuelle entre les pays en développement et les pays
développés porte sur les modalités financières. Les pays en développement du G77 veulent de nouvelles ressources financières pour
soutenir les engagements pris dans le document d’action, ressources qui comprennent une hausse de l’aide officielle au développement,
des ressources dédiées fournies au moyen d’institutions financières internationales, et une augmentation des ressources octroyées aux
programmes de développement des Nations Unies. Les pays développés, dont le Canada et les États-Unis, ont cependant demandé la
suppression de ces paragraphes. De plus, ces pays développés demandent le transfert de la responsabilité financière du développement
social au secteur privé et aux organismes de coopération entre les États du sud (la « coopération Sud-Sud », soit des processus, des
institutions, des arrangements et du financement fournis par des pays en développement à d’autres pays en développement en vue
d’atteindre des objectifs de développement communs).[7]
Objectifs en matière de développement durable
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a annoncé son intention de faire endosser, par les dirigeants présents au Sommet
Rio+20, l’idée d’objectifs de développement durable (les « ODD »), semblables aux Objectifs du millénaire pour le développement
(les « OMD »), une série de huit objectifs assortis de délais précis visant à réduire la pauvreté extrême. Les ODD seraient en fait des
objectifs avec des cibles claires et mesurables permettant de suivre les progrès accomplis dans les 15 ans suivant l’adoption des OMD
(période qui se termine en 2015).[8]
Le Sommet Rio+20 se veut le fer de lance des ODD grâce à un panel de haut niveau, dont les membres seront nommés par le Secrétaire
général Ban Ki-Moon, qui étudiera en détail les ODD. Le premier ministre britannique David Cameron, la présidente libérienne Ellen
Johnson Sirleaf et le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono agiront à titre de coprésidents de ce panel.[9] Cependant, les pays
en développement du G77, de même que la Chine, veulent que les gouvernements décident des ODD, et non les experts des Nations
Unies. L’Union européenne veut quant à elle que les objectifs prioritaires soient énoncés dans le document d’action et soient accompagnés
d’indicateurs et de cibles d’action pour permettre au Rio+20 de se traduire par des résultats tangibles.[10]
Par ailleurs, les forces et les faiblesses des OMD devraient être prises en compte dans l’élaboration des ODD, pour en assurer le succès
dans toute la mesure du possible. Selon Jeffrey Sachs, conseiller spécial du Secrétaire général Ban Ki-Moon sur les OMD, les objectifs
devraient être faciles à énoncer et simples à retenir, former un ensemble d’engagements moraux et pratiques plutôt qu’une série de
contraintes juridiques, et devraient pouvoir être atteints au moyen de mesures précises et pratiques. Les ODD devraient comprendre des
objectifs et des jalons intermédiaires, interpeller le secteur privé et prévoir la diffusion et la mise à jour périodiques de données exactes et à
jour.[11]
Autres enjeux critiques
Le Sommet Rio+20 portera également sur d’autres enjeux critiques, comme l’emploi et la garantie des moyens d’existence, l’énergie, les
villes durables, la sécurité alimentaire et l’agriculture durable, la gestion des sources d’eau, la santé des océans, l’égalité des sexes,
l’autonomisation des femmes et la préparation aux catastrophes.
Conclusion
Étant donné le nombre élevé de questions qui demeurent non résolues dans le projet de document d’action, il sera intéressant de voir si
les pays membres pourront en venir à une entente d’ici la fin du Sommet et, si pour en arriver à une entente, ils auront dilué le document
au point qu’il soit dépourvu de toute mesure tangible?
[1] Initiative pour une Économie verte du Programme des Nations Unies pour l’environnement
http://www.unep.org/french/greeneconomy/%C3%80proposdelIEV/tabid/78152/Default.aspx