2• Août 2014 - n° 50
puissance maritime chinoise, la question du
statut du yuan, la création d’une commission
“indépendante” pour gouverner les entreprises
d’État (c’était la Sasac, dont il est encore
question sous le même angle dans ce numéro
50 de China Analysis !) sont présents dès les
premiers numéros. D’autres sont nouveaux
ou au premier plan aujourd’hui : par exemple,
l’ampleur de la sphère nancière, qu’évoquent
dans ce numéro 50 Jean-François Di Meglio
et Agatha Kratz. La couverture qu’offre China
Analysis a toujours des déciences, qui reètent
tout simplement ce qui n’apparaît pas dans les
publications chinoises : au premier rang, les
droits de l’homme, même si China Analysis a
souvent traité en profondeur les débats légaux
et des visions chinoises de la démocratie chez
les autres.
Comment China Analysis a-t-il perduré,
dans sa formule originale et au milieu d’un
ot médiatique sans précédent sur l’actualité
chinoise ? Avant tout par l’incroyable
dévouement d’auteurs et de responsables
éditoriaux successifs. Commençons par
ces derniers, tous jeunes et qui ont fait leur
chemin. Christile Druhle, entrée par la suite
en diplomatie, Michal Meidan, consultante
internationale sur l’énergie, Mathieu Duchâtel,
représentant du Sipri (Stockholm International
Peace Research Institute) à Pékin, Jérôme
Doyon, jeune chercheur à l’université
Columbia, et aujourd’hui Agatha Kratz. Mais
avec eux, de nombreux jeunes auteurs, trop
nombreux pour être tous cités, ont aussi fourni
un travail irremplaçable. Qu’ils en soient tous
remerciés aujourd’hui, ainsi que quelques
experts conrmés qui nous ont apporté leur
aide.
China Analysis est unique en Europe – mais
l’Europe a bien sûr beaucoup de publications
sur la Chine contemporaine, avec une
multiplication des centres par rapport à il
y a douze ans. La plupart de ceux-ci ne
sont pas en France, et nous ne ferons pas
ici la chronique des occasions manquées.
Mais ce qui donne conance dans l’avenir,
c’est que la France reste une pépinière de
jeunes chercheurs, curieux, globe-trotters,
indépendants et passionnés pour les affaires
publiques. Si China Analysis permet à certains
de publier leurs analyses et d’apporter une
compréhension en profondeur du politique en
Chine, c’est déjà un beau succès.
François Godement