PARTIE I - LES ANNÉES DE GUERRE - 1914

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Dr. Angel ANGELIDIS
LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
«REPÈRES CHRONOLOGIQUES DÉTAILLÉS»
 Partie I : LES ANNÉES DE GUERRE - 1914
Une vision différente de l’histoire…
Doc. AA – 20 / TEXTE
FR – 07 – 2015
Auteur: Dr. Angel ANGELIDIS
Docteur Ingénieur Agronome (ETSIA - Université Polytechnique de Madrid),
Docteur d’Etat ès Sciences Economiques (Université de Montpellier, France),
Ex-Membre du Cabinet du Commissaire G. Contogeorgis, (Commission Thorn 1981-1984)
Ex-Chef de Division et Conseille auprès du Parlement Européen,
Ex-professeur invité à l’Ecole Diplomatique de Madrid et à l’Université Montesquieu Bordeaux IV,
Comendador de la Orden Civil de Mérito Agrícola de España,
Comendador de la Real Orden de Isabel la Católica de España,
American Order of Excellence and Academician for lifetime, American Bibliographical Institute, USA,
Vice-président de l’Institut de Gestion des Crises Géopolitiques, Thessalonique, Grèce.
De gauche à droite: Βυζάντιοv, Αυτοκρατορικός Θυρεός κατά τήν περίοδον τῶν Παλαιολόγων (Armoiries
de l’Empire Byzantin, Dynastie de Paléologues – Coat of arms of the Byzantine Empire, Paleologos Dynasty
– Escudo del Imperio Bizantino, Dinastía de Paleólogos) ; Emblème du Patriarcat Orthodoxe de
Constantinople – Blazon of the Orthodox Patriarchate of Constantinople – Escudo del Patriarcado
Ortodoxo de Constantinopla ; Aigle bicéphale russe impérial et contemporain – Russian double-headed
eagle imperial and contemporary – Águila bicéfala rusa imperial y contemporánea ; Armoiries de l'Alcazar
de Tolède, Espagne – Coat of arms of the Alcazar of Toledo, Spain – Escudo del Alcázar de Toledo, España.
Éditeur : Dr. Angel ANGELIDIS
97, Avenue Marcel Thiry
B - 1200 Bruxelles, BELGIQUE
TÉL. & FAX : (+32) 02 762 91 19
E-MAIL : [email protected]
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Les opinions exprimées dans ce document relèvent de la responsabilité exclusive de l’auteur.
La reproduction et la traduction de ce document à des fins non commerciales sont autorisées, à
condition que la source soit expressément mentionnée et que l'auteur et l'éditeur en soient
préalablement informés et qu'ils aient reçu un exemplaire de la publication.
Imprimé à Bruxelles (2015).
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DOC AA-20 FR-07-2015 / PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE - 1914
ère
LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
«REPÈRES CHRONOLOGIQUES DÉTAILLÉS»
SOMMAIRE
DÉFINITIONS
PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE (1914 - 1918)
PARTIE II : LES TRAITÉS DE PAIX (1919 – 1920)
PARTIE III : DU TRAITÉ DE SÈVRES AU TRAITÉ DE LAUSANNE
1. LES TRAITÉS INTERMÉDIAIRES
2. LE TRAITÉ DE LAUSANNE
3. ANNOTATIONS
PARTIE III : ÉPILOGUE
1. LES GRAVES ERREURS DES ALLIÉS OU COMMENT LA TURQUIE VAINCUE
DEVIENT VAINQUEUR ET DICTE LES CONDITIONS DE PAIX A LAUSANNE
2. DES ERREURS QUI SE REPÈTENT OU COMMENT ON RECONNAÎT Á LA TURQUIE
LE STATUT DE CANDIDAT OFFICIEL POUR ADHÉRER Á L’UNION EUROPÉENNE
Carte N° 1 :
---------
Illustres militaires de la Grande Guerre : le général Adolphe
Guillaumat (à gauche), commandant en chef des forces alliées au
Front d’Orient de Thessalonique (décembre 1917 - juin 1918,
succédé par le général Louis Franchet d'Espèrey (à droite).
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ère
DÉFINITIONS
La «Triplice», contraction du terme «Triple Alliance», est le nom
donné à l’alliance conclue entre l'Empire allemand, l’Empire austrohongrois
et
le
Royaume
d'Italie
en
1882
(première
Triplice),
renouvelée le 20 février 1887, à Berlin (deuxième Triplice), puis en
1896 (troisième Triplice) sous le règne du Kaiser Guillaume II
d’Allemagne.
De 1890 à 1914, la Triplice tenta d'isoler diplomatiquement la
France et d'entraver son expansion coloniale. La France s'allia donc
avec la Russie (Alliance franco-russe). Afin de se protéger et de
s'allier en cas de conflit, la France, le Royaume-Uni et la Russie
créèrent en 1907 la «Triple-Entente».
La tension entre les deux blocs ne cessa alors de croître,
aboutissant à la Première Guerre mondiale. Dans un premier temps,
l'Italie préféra rester neutre. Cependant, à la suite de la signature du
Pacte de Londres, le 4 septembre 1914, les Alliés parvinrent à faire
quitter la Triplice à l'Italie qui adhéra au pacte le 26 avril 1915, contre
la promesse d'attribution de territoires dans le Trentin-Haut-Adige, sur
la mer Adriatique et en Turquie. L’Italie déclara alors la guerre à
l'Allemagne le 24 mai suivant.
D’autres pays rejoignent au cours du conflit la «Triple- Entente»:
• 1914 : la Serbie, la Belgique et le Japon ;
• 1916 : la Roumanie et le Portugal ;
• 1917 : la Grèce et les Etats-Unis ;
Par contre, deux pays entrent en guerre aux côtés des Empires
centraux (l’Empire allemand et l’Empire austro-hongrois):
• 1914 : l’Empire Ottoman ;
• 1915 : la Bulgarie.
Dès lors, la «Triplice» devient la «Quadruplice», l’Italie ayant
entretemps changé de camp.
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"Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir"
Ferdinand Foch, maréchal de France
Carte N° 1 : Les systèmes d’alliances dans le monde 1914 - 1918
Source : http://www.atlas-historique.net/cartographie/1914-1945/grand_format/Monde1914-18GF.gif
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Carte N° 2 : Les belligérants et les fronts en Europe durant la 1ère Guerre mondiale
Source : http://mrbelloblog.com/wp-content/uploads/2011/12/WWI-map.jpg
Carte N° 3 : Le Front de l’Ouest, le «Plan Schlieffen»
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ASSORTIS DE RÉSUMÉS DES BATAILLES
ET D’ANNOTATIONS DE L’AUTEUR
Année 1914
 28 juin 1914 : assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du
trône de l'Autriche-Hongrie et de sa femme Sophie par le nationaliste serbe de
Bosnie-Herzégovine Gavrilo Princip, membre de la société secrète de la «Jeune
Bosnie» (Mlada Bosna). Bien qu'organisé à l’insu du gouvernement de Belgrade, c'est
l'évènement déclencheur de la Première Guerre mondiale. Le jeu des alliances oblige
les puissances européennes à s'engager les unes après les autres dans le conflit2.
 2 juillet 1914 : l'ambassadeur d'Allemagne à Vienne réitère l'appui de l'Allemagne à
l'Autriche-Hongrie dans son conflit avec la Serbie. L’empereur de l’Allemagne Guillaume
II presse l'Autriche-Hongrie d'en «finir avec les Serbes» !
 2 juillet 1914 : entretien germano-autrichien à Potsdam. Présentation d'un mémorandum
autrichien envisageant «l'élimination de la Serbie en tant que facteur politique dans les
Balkans». L'Allemagne réitère son appui à l'Autriche-Hongrie, y compris en cas de conflit
austro-russe.
 13 juillet 1914 : la commission d’enquête autrichienne ne parvient pas à prouver
l’implication de la Serbie dans l’attentat de Sarajevo.
 15 juillet 1914 : après la défaite sanglante de ses troupes par la célèbre «División del
Norte» de Francisco (Pancho) Villa à Zacatecas (23.06.1914), le dictateur mexicain
Victoriano Huerta (germanophile) renonce formellement à la présidence et quitte le pays.
Les constitutionnalistes (constitucionalistas) du politicien Venustiano Carranza s’opposent
aux congressistes (convencionistas) des généraux révolutionnaires Pancho Villa et
1
En raison de son volume, le texte est scindé par année de guerre.
Les mobilisations, les ultimatums, les déclarations de guerre et de neutralité, les capitulations, les trêves,
les cessez-le-feu, les armistices et les traités de paix sont signalés en caractères gras.
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Emiliano Zapata notamment sur la question de la réforme agraire. L’Allemagne se mêle
dans la guerre civile mexicaine dans le but de porter atteinte aux intérêts américains dans le
pays voisin, ce qui diminuerait les probabilités d’une implication des Etats-Unis dans le
conflit imminent en Europe.
 17 juillet 1914 : l'ultimatum autrichien au Royaume de Serbie est mis au point avec
les Allemands. «La Serbie est une bande de brigands !» : (empereur Guillaume II).
 22 juillet 1914 : mise en garde russe à l'intention de l'Autriche-Hongrie des conséquences
probables d'une «action irréfléchie» à l'endroit de la Serbie. Le même jour, en Russie, le
président Poincaré, alors en visite diplomatique en Russie, assiste à un défilé militaire à
Krasnοe-Selo.
 23 juillet 1914 : l'ultimatum autrichien est lancé à la Serbie. Celle-ci aura 48 heures
pour donner sa réponse. L'ultimatum amène Poincaré à écourter sa visite en Russie.
 25 juillet 1914 : la Serbie déclenche la mobilisation générale. L'ambassadeur autrichien
quitte Belgrade.
 28 juillet 1914 : la Serbie accepte 9 des 10 points de l'ultimatum 3. Cependant, à 18
heures, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Royaume de Serbie. Les
bombardements sur Belgrade commencent dès le lendemain à partir de navires
empruntant le Danube.
 28 juillet 1914 : la Roumanie, les Pays-Bas et l'Espagne proclament leur neutralité.
 30 juillet 1914 : la Russie étant garante de l’intégrité de la Serbie, le tsar Nicolas II
décrète la mobilisation 4 des armées stationnées dans le sud et le sud-est de l'Empire
russe au nom de la «défense de la Serbie» 5.
 31 juillet 1914 : mobilisation générale en Autriche-Hongrie.
3
Le seul point de l'ultimatum refusé par Belgrade voulait que la police autrichienne soit autorisée à enquêter de
façon indépendante sur le sol serbe.
4
La mobilisation russe est partielle. Fin septembre 1914, les germano-austro-hongrois disposent de 52 divisions
à opposer aux 90 divisions déployées par les Russes sur le Front de l’Est. La supériorité numérique russe oblige
le Reich à étoffer sans cesse ce front en prélevant des unités de l'armée impériale allemande sur le front français.
En décembre 1914, la Triplice oppose 101 divisions à l’armée impériale russe (dont 40 allemandes), et 97 à la
France. En août 1915, les effectifs sont montés à 65 divisions allemandes sur le front russe contre 73 sur le front
français. En janvier 1917, c’est 187 divisions que la Triplice engage contre la Russie (49 % du total) contre 131
contre la France (34 %). Après la prise de pouvoir par les Bolcheviks et la fin des combats fin 1917 sur le front
de l'Est, l'armée allemande dispose en février 1918, de 192 divisions en ligne à l’ouest soi vingt de plus que les
Alliés. À cette date, 53 divisions allemandes sont encore à l’est.
5
L’infanterie russe constitue en 1914 une masse d'hommes peu ou mal formée, utilisée par le commandement
russe sans égards pour les pertes. La cavalerie, nombreuse et formée, est impuissante face aux dispositifs des
puissances centrales, basés sur le feu et la fortification. L’artillerie est prédominée par des canons légers
(seulement 240 canons lourds). De plus, l’armée russe est marquée par les carences de l'encadrement, par la
faiblesse des moyens d'information, par l'emploi de méthodes de combat totalement inadaptées à la guerre
moderne ou par la corruption et l'incompétence des responsables des approvisionnements des armées. À cette
carence de l'encadrement s'ajoute une stratégie militaire héritée des guerres napoléoniennes, une retraite vers
l'intérieur de l'empire devant l’avancée de l’ennemi, mais l'un des proches conseillers de Hindenburg, Hoffmann,
constate l'inadaptation de cette tactique de combat devant les moyens modernes de communication.
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 31 juillet 1914 : l’artillerie autrichienne bombarde Belgrade.
 31 juillet 1914 : la Suède proclame sa neutralité face au conflit austro-serbe et signe
un accord avec le Danemark et la Norvège pour la préserver et protéger les intérêts
économiques communs des pays scandinaves.
 31 juillet 1914 : assassinat du dirigeant socialiste français Jean Jaurès, militant pour la
paix, par le nationaliste Raoul Villain, au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris.
 31 juillet 1914 : ultimatum allemand à la France et à la Russie.
 31 juillet 1914 : le gouvernement belge décrète la mobilisation générale après avoir
refusé le passage par son territoire des troupes allemandes. L’armée belge se porte sur
Liège où des fortifications barrent aux Allemands la route vers la France. Elle envisage de
faire la jonction avec les alliés sur la ligne «Gette-Namur-Meuse»6.
 Août 1914 : en Pologne, le socialiste Józef Piłsudski organise et prend la tête des légions
de volontaires polonais qui combattront aux côtés des Austro-hongrois. En Pologne russe,
les nationaux-démocrates et leur chef Roman Dmowski, hostiles aux empires centraux,
s'allient à la Russie contre la promesse de l’unité et de l’autonomie de la Pologne au sein
de l’Empire russe.
 1er août 1914 : en réponse à la mobilisation russe, l’Empire allemand déclare la
guerre à l’Empire russe ; mobilisation générale en Allemagne 7 . Ce jour, le Kaiser
Guillaume II confie le commandement de la Vème Armée allemande 8 à son fils Guillaume
6
La Belgique dispose d’une force théorique de 350.000 hommes grâce au service militaire obligatoire instauré
depuis peu, mais ne peut opposer à l'armée allemande, dans l'immédiat, qu'une armée de campagne de 140.000
hommes appuyée sur des lignes de fortifications autour de Liège, Namur et, surtout, d'Anvers, énorme placeforte constituée de trois lignes de forteresses autour du port. C'est le réduit national considéré comme la plus
importante place-forte du monde, mais qui n'est pas encore achevé. La résistance belge a cependant permis de
rendre l’invasion de la France impossible par la route «Escaut-Oise».
7
L’Allemagne est bien plus peuplée que la France, 67 millions d’habitants contre 39 millions. Au début de la
guerre, l’Allemagne, contrairement à la France, n’a pas rappelé les classes d’âge élevé et dispose donc encore
d’importantes réserves humaines. L’équipement du soldat allemand est généralement meilleur que celui du
soldat français, il est soutenu par de nombreuses mitrailleuses et par la meilleure artillerie lourde du monde. En
dehors de certains anachronismes, comme le casque à pointe, il tient généralement compte de l’expérience
acquise dans les conflits de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle.
8
La Vème Armée allemande (en allemand: 5. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale, puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. À l'ouverture des hostilités sur le front de l'Ouest, la Vème
Armée du prince héritier, ainsi que sa voisine la IVème Armée (commandée par Albrecht, duc de Wurtemberg),
agissent au centre de l'attaque du «plan Schlieffen» en Belgique et en France. Le 21 août 1914, dans ce qui est
connu comme la «bataille des Frontières», section Ardennes, la IVème et la Vème Armée interviennent dans les
Ardennes pour contrer une attaque des IIIème et IVème armées françaises. Au cours des deux jours suivants, la
Vème Armée allemande joue un rôle majeur dans l'arrêt des forces françaises. Le 23 août, après de lourdes pertes,
les deux armées françaises sont contraintes à la retraite. Après sa victoire lors de la Bataille des Ardennes, la
Vème Armée allemande est positionnée face à Verdun. Elle y reste jusqu'en 1918. Le 21 février 1916, la Vème
Armée lance l'opération «Gericht», c'est le début de l'offensive allemande sur Verdun, une des batailles les plus
sanglantes et longues dans l'histoire. Vers la fin de 1916, le général Max von Gallwitz est nommé à la tête de la
Vème Armée. En septembre 1918, la Vème Armée est impliquée dans la bataille de Saint-Mihiel, quand elle est
défaite par le corps expéditionnaire américain (American Expeditionary Force ou AEF) sous les ordres de John J.
Pershing. La Vème Armée allemande continue de s'opposer aux forces de l'AEF pendant l'offensive MeuseArgonne jusqu'à l'Armistice du 11 novembre 1918.
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de Prusse, aussi connu sous son titre de Kronprinz (terme désignant le prince héritier), avec
le général Schmidt von Knobelsdorf comme son chef d'état-major. Cet organigramme
restera inchangé jusqu'à la fin de 1916.
 1er août 1914 : annonce de la mobilisation en France à 17 heures, valide pour le
lendemain 9.
 1er août 1914 : les Pays-Bas et la Suisse prennent aussi des mesures de mobilisation.
 Août 1914 : campagne de l’Afrique du Sud-ouest. Louis Botha, premier-ministre de
l'Union d'Afrique du Sud 10, décide d’engager son pays dans la guerre aux côtés de la
Grande-Bretagne. Le déclenchement des hostilités en Europe en août 1914 était depuis
longtemps attendu, et le gouvernement de l'Union de l'Afrique du Sud est tout à fait
conscient de l'importance de la frontière que l'Afrique du Sud partage avec la colonie
allemande du Sud-ouest de l'Afrique (aujourd’hui la Namibie). Le gouvernement sudafricain de l'époque est constitué de personnes favorables à l'Empire britannique, telles que
les généraux Louis Botha et Jan Smuts, mais aussi d'anciens Boers 11 qui voient d’un
mauvais œil le soutien accordé par leur pays aux Alliés. Le premier-ministre Louis Botha
informe Londres que l'Afrique du Sud est capable de se défendre et que la garnison
britannique peut donc partir pour la France. Les troupes sud-africaines sont mobilisées le
long de la frontière avec la colonie allemande du Sud-ouest de l’Afrique (aujourd’hui la
Namibie), sous le commandement du général Henry Loukine et du lieutenant-colonel
'Manie' Maritz au début du mois de septembre 1914. Avant la fin de l’année, une attaque
des forces sud-africaines par mer prend les ports de Lüderitz et de Swakopmund, au Sudouest africain allemand. Le ralliement d’officiers et de soldats au camp opposé, des
troubles sécessionnistes dans le Transvaal et l’Orange, retarderont l’armée sud-africaine 12.
9
La France, malgré une population d’environ 39 millions d’habitants, peut disposer immédiatement de près de
800.000 soldats d’active depuis l’adoption de la loi (août 1913) qui augmente à trois ans la durée du service
militaire. La mobilisation est terminée vers le 15 août et complète les effectifs. Les uniformes portés par les
soldats français ressemblent singulièrement à ceux portés lors de la guerre de 1870 avec le fameux pantalon
garance. Il est porté non seulement par tradition, mais aussi pour être vu de loin par l’artillerie, et donc pour
éviter les pertes par tirs amis. En effet, la doctrine française de l’offensive s’appuyait sur le canon à tir rapide de
75, devant accompagner l’infanterie pour réduire les troupes adverses avant l’assaut. Il faut attendre 1915 pour
que soit distribué l'uniforme bleu horizon.
10
En 1914, quand la Première Guerre mondiale éclate, l'Union de l'Afrique du Sud est un Dominion
britannique. Un dominion était un État indépendant membre de l'Empire britannique, mais pas totalement
souverain (la diplomatie était sous la souveraineté de la couronne britannique).
11
Les Boers (du néerlandais «boer», signifiant «paysan», pluriel «Boeren», ou «Boere» en afrikaans) sont les
pionniers blancs d'Afrique du Sud, originaires, pour la plupart, des régions néerlandophones d'Europe, tant des
provinces indépendantes du nord, alors appelées Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), que des provinces du sud
sous domination espagnole, dénommées Pays-Bas espagnols, mais venant aussi d'Allemagne et de France. Au
XXème siècle, le terme de Boers, désignant souvent les habitants des zones rurales de langue afrikaans, a été
supplanté par celui d'Afrikaners, englobant tous les Sud-Africains blancs, urbains ou ruraux, de langue
maternelle néerlandaise ou afrikaans.
12
Lorsque le gouvernement sud-africain propose au début du conflit d'envahir les colonies allemandes voisines,
le général Christiaan Frederick Beyers, commandant en chef de l'Union Defence Force, démissionne soutenu par
un sénateur, le général Koos de la Rey du Parti National. Le 15 septembre, les généraux de la Rey, Beyers,
Bezuidenhout, Kemp et De Wet, ainsi que le lieutenant-colonel Salomon 'Manie' Maritz, montent un complot
armé (dit «rébellion Maritz») contre le gouvernement de Luis Botha. 'Manie' Maritz proclame le pays libre et
indépendant du Royaume-Uni et se joint aux Allemands. Le gouvernement sud-africain proclame la loi martiale
10
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En Afrique de l’Est allemande 13 , au Tanganyika, le colonel von Lettow-Vorbeck 14 ,
commandant les forces allemandes dans la colonie («Kaiserliche Schutztruppe für
Deutsch-Ostafrika»), mène une guerre d’usure pour occuper les soldats adverses afin qu’ils
ne puissent partir en Europe. Il repousse leur attaque sur Tanga en novembre (cf. infra) et
oblige les Alliés à préparer soigneusement leur offensive (construction de la ligne de
chemin de fer Voi-Taveta, arrivée des troupes sud-africaines de Jan Smuts, accord de
participation du Congo belge, etc…). Von Lettow-Vorbeck, surnommé «le Lion
d’Afrique», résistera en Afrique orientale contre des forces alliées de loin supérieures aux
siennes toute au long de la guerre et retournera en Allemagne en 1919, où il sera reçu
comme un héros (cf. note de fin de page).
 2 août 1914 : ultimatum allemand à la Belgique, en vue d'utiliser le territoire belge
pour attaquer la France. Refus belge.
le 14 octobre et les forces gouvernementales sous le commandement du général Jan Smuts vaincront les rebelles
le 28 octobre. 'Manie' Maritz trouvera refuge en Afrique de l’est allemande.
13
L'Afrique orientale allemande recouvrait un territoire correspondant aux futurs Tanganyika (partie
continentale de l'actuelle Tanzanie), Burundi et Rwanda. C'est une superficie vaste de plus de 994.000 km2 à la
géographie complexe. Un recensement effectué en 1913 comptabilise les habitants à 5.336 Européens et
7.645.000 Africains. La zone côtière, qui est la plus peuplée, est occupée par les peuples swahilis et des
commerçants arabes faisant commerce avec le protectorat britannique de Zanzibar et les ports de l'Afrique
orientale britannique et de l'Afrique de l'Est portugaise. Une ligne de chemin de fer («Tanganjikabahn»), longue
de 1.252 km, traverse la colonie entre Ujiji sur le lac Tanganyika et Dar es Salam sur la côte de l'océan Indien.
Le 4 août 1914, une communication télégraphique annonçant la déclaration de guerre du Royaume-Uni à
l'Allemagne parvient à Heinrich Schnee gouverneur de la colonie allemande, qui ordonne qu'aucune action
hostile ne soit prise. Cependant le lieutenant-colonel Paul Emil von Lettow-Vorbeck, commandant en chef des
troupes stationnées en Afrique orientale allemande, ignore les ordres de Schnee et prépare son armée au combat.
Le conflit en Afrique de l'Est débute le 5 août 1914 par une escarmouche entre des militaires britanniques et des
postes avancés allemands le long de la rivière Kagera sur la frontière avec le Protectorat britannique d'Ouganda.
14
Paul Emil von Lettow-Vorbeck, né à Sarrelouis le 20.03.1870 et mort à Hambourg le 09.03.1964, est un
général allemand, commandant des troupes allemandes en Afrique orientale allemande pendant la 1ère Guerre
mondiale. Ce fut la seule campagne coloniale de la guerre où l'Allemagne est restée militairement active jusqu’à
l’armistice du 11 novembre 1918. Lorsque la guerre éclate, les forces de la troupe de protection de l'Afrique
orientale allemande sont de 260 Allemands et de 2.500 Askaris (engagés volontaires indigènes) ; elles vont se
renforcer jusqu'à compter, au 31.12.1915, 2.700 Allemands, 11.400 Askaris, 2.600 auxiliaires Ruga-Ruga et
45.000 porteurs. Conscient de son infériorité numérique, von Lettow-Vorbeck mènera habilement des actions de
guérilla en envahissant et ravageant les possessions britanniques, belges et portugaises voisines. Lorsque ses
troupes engageaient des forces alliés, c'était là où lui l'avait décidé et ce toujours avec des conséquences
humiliantes pour ses adversaires. La triple-Entente a mobilisé 400.000 militaires et 600.000 porteurs, soit
1.000.000 d'hommes, mais sans pouvoir venir à bout de von Lettow-Vorbeck et de sa minuscule armée. Von
Lettow-Vorbeck écrasa les Britanniques lors des batailles de Tanga (03-05.11.1914) et de Jassin (18.01.1915).
Cependant, en 1916, des troupes britanniques et belges sont arrivées en renfort et la flotte fluviale allemande du
lac Tanganyika fut anéantie par des bateaux démontables avec l'appui de quelques hydravions belges, nouveauté
en Afrique. Von Lettow-Vorbeck, fut ensuite attaqué par les Britanniques au sud du Kilimandjaro et à Mombasa
et battu par les Belges à Tabora (19.09.1916), puis à Mahengé (09.10.1917). Il se retira alors pour recomposer
ses forces d’abord en Mozambique (où il vaincra les Portugais à la bataille de Negomano, le 28.11.1917), puis en
Rhodésie du Nord (où il prend et brûle la ville de Kasama, évacuée par les Britanniques, le 13.11.1918, soit deux
jours après la signature de l’armistice à Rethondes). Apprenant (par la capture d’un télégramme britannique
porteur de la nouvelle), la défaite allemande en Europe, il accepta de rendre les armes au général sud-africain Jan
Smuts, à Abicom (anciennement Abercorn, aujourd’hui Mbala au nord de la Zambie), le 25 novembre 1918, soit
quatorze jours après l’armistice du 11 novembre 1918. Von Lettow-Vorbeck retourna en Allemagne en janvier
1919. Accueilli comme un héros, il reçut le grade de major-général (général de division). Il fut le dernier officier
général à recevoir une promotion signée par le Kaiser en personne. Les 155 soldats allemands survivants de la
«Schutztruppe» et leur chef eurent même droit à une parade sous la porte de Brandebourg, le 02.03.1919.
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 2 août 1914 : le lieutenant Charles de Gaulle rejoint les Armées du Nord-Nord-Est où il
sert au 1er bataillon du 33ème Régiment d'Infanterie.
 2 août 1914 : le premier mort militaire français est le caporal Jules-André Peugeot, tué le 2
août 1914 à Joncherey
 2 août 1914 : le Luxembourg (pays neutre conformément au traité de Londres de 1867) est
occupé, sans opposition, par les troupes allemandes.
 2 août 1914 : l'Angleterre mobilise sa flotte.
 2 août 1914 : l'Allemagne conclut un traité secret d'assistance et d'alliance avec
l'Empire ottoman. L’Empire allemand protègera l’Empire ottoman contre la promesse de
l’intervention turque à ses côtés.
 2 août 1914 : le gouvernement britannique réquisitionne deux cuirassés de la classe
«Dreadnought»15, le «Sultan Osman I» (nommé d'après le fondateur de l'Empire ottoman)
et le «Reşadiye», construits par les chantiers navals britanniques pour le compte de
l'Empire ottoman. Renommés respectivement HMS «Agincourt» et SMS «Erin», ils
rejoignent la «Grand Fleet» de la «Royal Navy» dans la mer du Nord. Ils participent à la
bataille de Jütland en 1916 (cf. Année 1916).
 3 août 1914 : l’Empire allemand déclare la guerre à la France et à la Belgique.
 3 août 1914 : premier bombardement aérien de la guerre sur Lunéville. Les troupes
allemandes pénètrent en Belgique par la région d'Aix-la-Chapelle dans le cadre de la mise
en œuvre du «plan Schlieffen» 16. Le roi Albert 1er de Belgique lance un appel à la France
15
Le «Dreadnought» est le type prédominant de cuirassé du XXe siècle. Il tire son nom du navire de guerre
britannique HMS «Dreadnought», lancé en 1906, qui présentait deux caractéristiques nouvelles pour l'époque :
son artillerie principale n'était que d'un seul calibre (all-big-gun) et il était propulsé par un système
révolutionnaire de turbine à vapeur. Son impact fut si grand que les cuirassés construits après lui reprirent ces
caractéristiques et furent appelés des «dreadnoughts» (sans peur). Ceux construits avant, furent appelés prédreadnoughts. Le terme dreadnought pouvait aussi inclure les croiseurs de bataille, type de navire alliant la
vitesse mais aussi la légèreté de blindage des croiseurs à l'armement principal des révolutionnaires dreadnoughts.
Les développements techniques continuèrent rapidement pendant l'ère des dreadnoughts, avec des changements
dans l'armement, le blindage et la propulsion. Côté armement, les Américains et les Anglais franchirent le pas
des canons de 12 pouces (305 mm), puis de 13,5 pouces (343 mm), puis au début du premier conflit mondial, ils
adoptèrent le calibre de 15 pouces (381 mm). À partir de là, ces navires de guerre furent dénommés «Superdreadnoughts». Le terme «Dreadnought» fut progressivement abandonné après la Première Guerre mondiale,
quand tous les cuirassés en partagèrent les caractéristiques.
16
Le «plan Schlieffen» est le surnom d'un plan militaire datant de 1905, qui a été appliqué sous une forme
modifiée par les armées allemandes au tout début de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom au général et
stratège prussien Alfred von Schlieffen qui fut le chef d'état-major de l'armée allemande de 1891 à 1905 ; mais
c'est le général von Moltke qui a adapté le plan à partir de 1906 et l'a fait appliquer en 1914 (d'où l'autre nom de
«Plan Schlieffen-Moltke»). La France et la Russie étant alliées, le Reich ne peut espérer mener victorieusement
une guerre simultanée contre ces deux puissances. Il est donc indispensable de vaincre les deux armées ennemies
l’une après l’autre. Les idées maîtresses du plan «plan Schlieffen» sont d’éviter le combat sur deux fronts en
attaquant d'abord avec le gros des forces la France pour obtenir une victoire rapide et ensuite se retourner contre
les Russes pour les écraser. Le «plan Schlieffen» prévoit concentrer le gros des armées allemandes le long des
frontières occidentales du Reich en n'assurant qu'une protection minimale à l'est face au danger russe en
comptant sur une mobilisation lente des Russes. Pour les stratèges de Guillaume II, la lenteur de la mobilisation
russe offre un répit de six semaines sur le front de l’Est, qu’il faut mettre à profit pour régler définitivement la
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et à la Grande-Bretagne, invoquant le traité de Londres de 1839 qui garantit la Belgique
contre toute invasion et/ou annexion. La résistance de l’armée belge dirigée par le roi
Albert Ier (dénommé «Roi Chévalier») sera particulièrement vive, mais n’empêchera pas
l’occupation de la quasi-totalité du territoire national sauf le saillant d’Ypres.
 3 août 1914 : déclaré inapte au service militaire par les Autrichiens, Adolf Hitler sollicite
et obtient du roi Louis III de Bavière l'autorisation de s'engager dans un régiment de
Bavière. Le 01.10.1914, Hitler devient agent de liaison sur le front de la Somme (France),
au XVIème régiment Bavarois d'infanterie de réserve. Le 07.10.1914, Hitler est reporté
d’avoir été blessé à la jambe.
 3 août 1914 : l'Italie se désolidarise de la «Triple Alliance» et se déclare neutre. Un
accord entre les états-majors allemands et italiens prévoyait que l’Italie appuierait le Reich
en envoyant sur le Rhin trois corps d’armée et deux divisions de cavalerie.
 3 août 1914 – fin février 1916 : campagne d'Afrique de l'Ouest. Elle évoque deux
opérations militaires franco-britanniques au cours la Première Guerre mondiale, dont le but
est de capturer les colonies allemandes en Afrique de l'Ouest, le Togoland (Togo) et le
Kamerun (Cameroun).
 4 août 1914 : dans la matinée, l'armée allemande commence l'invasion de la Belgique,
deux jours après la décision du gouvernement belge d'interdire le passage des troupes
allemandes vers la France. La 1ère Armée allemande 17 d’Alexander von Kluck déferle sur
Liège où l'armée de campagne belge résiste à un contre trois en manœuvrant par contreattaque dans les intervalles des forts. Le général von Bülow, surpris de cette résistance à
laquelle il ne s'attend pas, use alors de l'artillerie lourde allemande pour pilonner les forts
clés, les réduisant à l'état de ruines.
 4 août 1914 : le Royaume-Uni répond favorablement à l'appel du roi Albert Ier de la
Belgique et déclare la guerre à l'Allemagne. La violation de la neutralité belge, garantie
par le Traité des XXIV articles ou traité de Londres du 19 avril 1839, donne au
gouvernement britannique le motif qui lui permet d'obtenir l'assentiment de la Chambre
question française. Le «plan Schlieffen» prévoit donc de surprendre la France et de la vaincre vite. Pour ce faire,
l’état-major allemand compte traverser la Belgique (quitte à violer sa neutralité) pour former une gigantesque
manœuvre d’encerclement de l’armée française par le nord et l’ouest. Ensuite d'attaquer la France à travers le
Luxembourg et la Belgique pour contourner par le nord toutes les forces françaises massées le long de la
frontière franco-allemande, puis de faire pivoter l'aile droite marchante allemande vers le sud pour prendre Paris
et enfin encercler les troupes françaises placées en face de la frontière avec l’Allemagne. Le «plan Schlieffen»
implique l'obtention d'un droit de passage par la Belgique ou, à défaut, le passage en force avec violation de la
neutralité belge. Les Allemands espéraient ainsi contourner les zones françaises «à risque» et éviter un combat
frontal. 30 ans plus tard, le «plan Schlieffen» inspirera Adolphe Hitler lors de la bataille de France (1940).
17
La 1ère Armée allemande (en allemand: 1. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de terre
allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale, puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. La 1ère armée allemande combat pendant la Première Guerre
mondiale sur le front occidental. Elle prend part à l’offensive allemande contre la France et la Belgique en août
1914. Commandée par le général Alexander von Kluck, la 1ère Armée se situe à l'extrême droite des positions
allemandes et fait face au flanc gauche de l'armée française. La 1ère Armée allemande capture Bruxelles le 20
août 1914. Elle contourne ensuite Paris par l'est, quand elle est arrêtée à une vingtaine de kilomètres de la
capitale, durant la première bataille de la Marne. Alexander von Kluck est remplacé en 1915, après une grave
blessure à la jambe.
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des communes. Le vote de la Chambre des communes du Royaume-Uni engage ses
colonies et Dominions, dont le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande 18. Informé par
l'ambassadeur britannique de l'entrée de son pays en guerre à la suite notamment de la
violation du Traité des XXIV articles, le chancelier allemand Theobald von Bethmann
Hollweg déclara qu'il ne pouvait croire que la Grande Bretagne et l'Allemagne entraient en
guerre pour un «chiffon de papier» (!).
 4 août 1914 : la France aussi répond favorablement à l'appel du roi des Belges.
Raymond Poincaré, président de la République française, appelle à l'«Union sacrée»
devant les deux chambres parlementaires qui votent les crédits de guerre à l’unanimité.
 4 août 1914 : les Etats-Unis se déclarent neutres 19.
 4 août 1914 : Français et Belges encerclent le territoire allemand et installent un blocus
maritime.
 4 août 1914 : les croiseurs de bataille allemands "Goeben" 20 et "Breslau" 21 de la
«Mittelmeerdivision» de la «Kaiserliche Marine» ouvrent le feu sur Bône et Philippeville
18
Un Dominion est un pays issus de la colonisation britannique pouvant s'occuper lui-même de ses finances, de
sa politique intérieure (à part quelques «règles éthiques de base» imposées par l'entité dominante) et de son
commerce (ici aussi à l'exception des exigences de la métropole). Toutefois, à l'origine, le gouvernement d’un
Dominion ne peut gérer les affaires étrangères, cette fonction étant assurée par le gouvernement du RoyaumeUni. Il a droit à une force armée se rapportant en dernier lieu à l'entité dominante, donc, par exemple, l'armée
canadienne était partie intégrante de l'armée britannique jusqu'en 1917. Le Canada fut le premier pays issu de la
colonisation britannique à acquérir le statut de dominion, le 1er juillet 1867. Il fut suivi par l'Australie le 1er
janvier 1901, la Nouvelle-Zélande le 26 septembre 1907, la Terre-Neuve la même année et l'Afrique du Sud le
31 mai 1910. Après la fin de la Grande Guerre, d’autres colonies britanniques accéderont au statut du Dominion.
19
La politique officielle de stricte neutralité des Etats-Unis est contestée par un certain nombre de citoyens
américains qui désirent manifester leur sympathie pour la France et ses alliés et les idées pour lesquelles ils
combattent. La colonie américaine de Paris lance un appel à l'engagement volontaire dans l'armée française.
Mais répondre à cet appel n'était pas aussi simple. Les États-Unis n'étaient pas en guerre contre l'Empire
allemand, et tout citoyen américain se mettant au service d'une puissance étrangère perdait ses droits et sa
nationalité. L'ambassadeur des États-Unis à Paris leur souffla la solution : ils devaient soit s'engager comme
combattants dans la Légion étrangère, soit comme non-combattants dans les services ambulanciers volontaires.
Des volontaires américains sont donc engagés au régiment de marche du 2ème régiment étranger, qui est
regroupé le 11 novembre 1915 avec le régiment de marche du 1er régiment étranger pour former le régiment de
marche de la Légion étrangère, l'un des deux régiments les plus décorés de France. Au début du mois d’octobre
1914, ils furent envoyés en campagne dans le secteur de Reims et en novembre ils comptaient leur premier tué.
Participant à l'offensive de septembre 1915 en Champagne, ils y essuient de lourdes pertes. Par la suite certains
quittent la Légion étrangère pour être incorporés dans un régiment français.
20
Construit par les chantiers «Blohm & Voss», le SMS «Goeben» est mis à l'eau le 28 mars 1911. Il est baptisé
du nom du général prussien August Karl von Goeben (1816-1880). C'est un dreadnought qui, avec le SMS
«Moltke» forment la «classe Moltke». Par rapport au SMS «Von der Tann», mis en service précédemment, les
«grands croiseurs» allemands SMS «Goeben» et «Moltke» et étaient légèrement plus grands, plus rapides et
mieux armés. Leurs machines, avec vingt-quatre chaudières au lieu de dix-huit, développaient 52.000 CV, et la
vitesse maximale s'en trouvait accrue d'un nœud (28 nœuds maxi). Ils étaient moins rapides, moins puissants, et
avaient un déplacement moindre que les croiseurs de bataille britanniques dont ils étaient contemporains, mais
conformément au concept retenu par la Marine Impériale allemande pour ses «grands croiseurs», qui devaient
pouvoir être incorporés dans la ligne de bataille des cuirassés, l'épaisseur de la ceinture blindée, à hauteur des
soutes d'artillerie principale et des machines, se trouvait portée à 270 mm, soit une épaisseur de 120 mm
supérieure à celle de la «classe Indefatigable» et 50 mm supérieure à celle de la «classe Lion» de la «Royal
Navy». Longueur : 186,50 m. Largeur (Maître-bau) 29,50 m. Déplacement : 25.400 tonnes (pleine charge).
Propulsion : 24 chaudières à charbon, 2 turbines, 4 hélices. Vitesse : 25,5 nœuds (28 nœuds maxi). Armement :
10 (5 × II) x 28 cm SK L/50, 12 × 150 mm (cal.45), 12 puis 10 × 88 mm (cal.45), remplacés par 4 × 88 mm
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(ports de l’Algérie française). Des éléments de la flotte britannique en mer Méditerranée
tentèrent de les intercepter, mais les navires allemands échappèrent et franchirent le détroit
des Dardanelles pour atteindre Constantinople, où ils furent finalement remis à l'Empire
ottoman. Renommés respectivement «Yavuz Sultan Selim» et «Midilli», les anciens
«Goeben» et «Breslau» furent dirigés par le contre-amiral Wilhelm Souchon - devenu
commandant en chef de la marine de guerre ottomane - pour attaquer la marine de guerre
russe et les ports russes en mer Noire, poussant ainsi l'Empire ottoman dans la guerre du
côté des Empires centraux (cf. infra). L'échec de la poursuite britannique eut d'énormes
conséquences politiques et militaires 22.
 5 - 16 août 1914 : Bataille de Liège. Elle fut la première bataille menée par l'Empire
allemand durant la Première Guerre mondiale. Résistance héroïque des Belges sous le
commandement du «roi-chevalier» Albert 1er. Le siège de la ville commence le
05.08.1914 par l'attaque des forts situés à l'est de la ville et se termine le 16 août 1914 lors
de la prise du dernier fort, tandis que l'armée belge se retire vers l'ouest.
 5 août 1914 : début du conflit en Afrique de l'Est par une escarmouche entre des militaires
britanniques et des postes avancés allemands le long de la rivière Kagera sur la frontière de
l’Afrique orientale allemande avec le Protectorat britannique d'Ouganda.
 6 août 1914 : le SMS «Königsberg» arraisonne et capture le navire de charge britannique
SS «City of Winchester» dans le golfe d'Aden.
 6 août 1914 : campagne de l’Afrique de l’Ouest (Togo). Les forces militaires britannique
et des troupes françaises occupent le Togoland, petite colonie allemande, qui est prise en
tenaille entre le Dahomey français et la Côte--d'Or britannique. L'enjeu stratégique est la
prise d'un important poste TSF à Kamina (proche de l'actuelle Atakpamé) permettant de
communiquer directement avec l'Allemagne et les autres colonies allemandes. Les combats
sont terminés le 27 aout 1914 avec la capitulation sans conditions du petit contingent
allemand (500 hommes) sous le commandement de von Döring.
 6 août 1914 : création, à la demande du gouvernement britannique, de la force
expéditionnaire terrestre et navale australienne (AMNEF – «Australian Naval and
Military Expeditionary Force»). Les objectifs de la force étaient de s’empare et de détruire
les stations de radios allemandes en Nouvelle-Guinée allemande, dans le sud-ouest du
Pacifique qui étaient utilisées par l'escadre allemande d'Asie de l'Est sous le
commandement du vice-amiral Maximilian von Spee pour attaquer la marine marchande
(anti-aériens) après 1916 × 37 mm (DCA), 4 tubes lance-torpilles (500 mm). Équipage : 1.050 hommes (1.350 en
tenue de combat). Rayon d'action : 4.120 miles nautiques (nmi) à 14 nœuds (combustible requis : 3.100 tonnes
de charbon et 200 tonnes de mazout).
21
Le SMS «Breslau» est un croiseur léger de la Marine impériale allemande, appartenant à la «classe
Magdeburg», mis sur cale en 1910 et lancé le 16 mai 1911. Le navire est construit par le chantier naval de la
compagnie «AG Vulcan de Stettin» et baptisé du nom de la ville de Breslau. Il est lancé le 16 mai 1911.
Longueur : 136 m. Largeur : 14 m. Blindage : 60 mm. Déplacement : 5.500 tonnes à pleine charge. Mode de
propulsion : à turbines. Vitesse : 27,6 nœuds. Armement : 12 × 105 mm. Équipage : 370 hommes. Rayon
d’action : 5.820 nmi (10.780 km; 6.700 mi) à 12 nœuds (22 km/h; 14 mph).
22
Cf. l’ouvrage du Dr. Angel ANGELIDIS : «À LA POURSUITE DES SMS "GOEBEN" ET "BRESLAU
(04-10.08.1914)", www.angelidis.be
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alliée dans la région 23. À la suite de la capture des possessions allemandes dans la région,
la force d'occupation australienne resta sur place pour la durée de la guerre. En parallèle, la
Nouvelle-Zélande fournit une force d'occupation des Samoa allemandes.
 6 août 1914 : entrée des premiers corps d’armée français en Belgique.
 6 août 1914 : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à l’Empire russe et le Royaume de
Serbie déclare la guerre à l’Empire allemand.
 6 août 1914 : la Confédération Suisse réaffirme sa neutralité et l’inviolabilité de son
territoire dans une déclaration solennelle aux pays belligérants.
 7 - 28 août 1914 : «Bataille des Frontières». Le terme désigne la série d'affrontements
entre les troupes alliées et les troupes allemandes dans la toute première phase de la
Première Guerre mondiale sur le front de l’Ouest en août 1914, juste après la mobilisation
des belligérants. Elle comprend plusieurs zones de combats : d'une part en Haute-Alsace
(batailles de Mulhouse et de Dornach), dans les Vosges (bataille du Donon, etc.) et sur le
plateau lorrain (batailles de Morhange et de Sarrebourg) où les Allemands repoussent les
offensives françaises, d'autre part dans l'Ardenne belge (bataille des Ardennes) et le sillon
Sambre-et-Meuse (batailles de Charleroi et de Mons) où les Français, les Belges et les
Britanniques sont enfoncés par l'offensive allemande. Les victoires allemandes entrainent à
partir du 23 août la retraite de l'aile gauche française et de la petite armée britannique
jusqu'en Champagne : c'est la Grande Retraite, qui se termine par la bataille de la Marne en
début septembre (cf. infra). En Lorraine, le front se stabilise sur la même période. En
Alsace, le général Pau est relevé le 25 août, puis l'armée d'Alsace est dissoute le 28 août et
coupée en deux. Une partie (7ème corps et 63èmedivision) part pour Amiens afin de
constituer une partie de la 6ème armée. Les éléments restant, renommés «groupement des
Vosges», reculent sur une ligne col du Bonhomme – Belfort avec pour mission de garder la
ligne de crête des Vosges (tel que l'Hartmannswillerkopf). Malgré des violents combats
pendant les quatre années qui suivent, la ligne de front ainsi décrite reste sensiblement la
même jusqu'en 1918.
 7 - 10 août 1914 : premières offensives françaises en Alsace et en Lorraine en application
du «plan XVII» 24 (1ère Armée). Thann, sous domination allemande depuis 1871, est libérée
et devient, jusqu'à la fin de la guerre, la capitale d'une portion de territoire alsacien
23
Du 1er octobre au 9 novembre 1914 la flottille allemande du Pacifique Sud a coulé 18 navires marchands, 1
croiseur japonais, et 1 destroyer australien.
24
Le «plan XVII» est un plan militaire de l'armée française préparé en 1913, applicable à partir du 15 avril 1914
et appliqué en août de la même année, au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom au fait
d'être le 17ème depuis la fin de la guerre franco-allemande de 1870. Il s'agit d'un plan de mobilisation et de
concentration des forces françaises. Il prévoit l'augmentation massive des effectifs grâce à l'arrivée des
réservistes (la mobilisation), puis le transport par chemin de fer des troupes (la concentration), sous la protection
des unités frontalières (la couverture). La majeure partie du corps de bataille est envoyée le long des frontières
franco-belge et franco-allemande (de Givet à Belfort), avec une variante pour faire face à une invasion de la
Belgique par les armées allemandes. Le plan est mis en œuvre à partir du 2 août 1914 sous les ordres du
commandant en chef français, le général Joffre. Il entraîne les offensives françaises en Haute-Alsace (à partir du
7 août), sur le plateau lorrain (à partir du 14 août) et dans l'Ardenne belge (à partir du 21 août), qui échouent
toutes lors de la «Bataille des Frontières».
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redevenue française. Le même jour, les troupes françaises sous le commandement du
général Louis Bonneau prennent Altkirch et entrent sans combat à Mulhouse le
08.08.1914, défile musique en tête. Le lendemain 9 août, une contre-attaque allemande
menée par une partie de la 7ème Armée allemande du général von Heeringen sur Cernay
(par une division du 15ème corps, venant de Strasbourg), Illzach et Riedisheim (par les deux
divisions du 14ème corps, concentrées dans la Hardt) oblige les Français à évacuer
Mulhouse le 10 août et à se retirer sous la protection de la place fortifiée de Belfort. Le
général Joffre envoie une division de réserve en renfort, mais qui arrive trop tard pour
sauver la ville. La reprise de Mulhouse par les Allemands et le retrait à Belfort sont vus à
la fois comme une humiliation réelle et symbolique par le général Joffre, sa réponse dès
lors est immédiate. Le général Bonneau est relevé de son commandement pour son manque
d'agressivité et remplacé par le général Pau. Reconnaissant le nombre élevé de pertes, le
général Joffre ajoute quatre nouvelles divisions à l'armée d'Alsace.
 7 août 1914 : le Monténégro déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie. Entrée de troupes
serbes et monténégrines en Bosnie.
 8 août 1914 : les croiseurs HMS «Astraea» et HMS «Pegasus» bombardent Dar es Salam
(centre administratif et commercial de l'Afrique de l'Est allemande).
 10 août 1914 : les croiseurs de bataille allemands "Goeben" et "Breslau" passent les
Dardanelles et sont remis à la Turquie devenant respectivement le «Yavuz Sultan Selim»
et le «Midilli», mais ils conservèrent leurs équipages allemands avec le contre-amiral
allemand Wilhelm Souchon à leur tête (cf. supra). L'accès aux ports russes de la Mer Noire
est condamné. Pendant la suite de la Première Guerre Mondiale, le «Yavuz Sultan Selim»
affronta en mer Noire les navires de la marine impériale de Russie, dans diverses
escarmouches, qu'il s'agisse de cuirassés pré-dreadnoughts, comme le «Panteleimon» (en
russe : Пантелеймон) - (l'ex-«Potemkine») - à la bataille du cap Sarytch, en novembre
1914 et en mars 1915, ou contre le plus récent cuirassé de la classe Dreadnought
«Impératrice Maria» (en russe : Императрица Мария), en janvier 1916.
 11 - 12 août 1914 : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'AutricheHongrie.
 12 août 1914 : mobilisation générale en Russie.
 12 août 1914 : deux corps d'armée autrichiens entrent en Serbie, mais l’offensive austrohongroise contre la Serbie est repoussée.
 12 août 1914 : Bataille de Halen ou «Bataille des Casques d'argent» 25. Il s’agit d’un
affrontement de cavalerie entre les troupes belges et allemandes qui a eu lieu le 12 août
1914, sur le territoire de la commune belge de Halen, dans la Province de Limbourg. Au
début de l'invasion de la Belgique, après la prise des forts entourant Liège, l'état-major de
25
Ce nom est emprunté à la couleur des casques des cuirassiers allemands abandonnés sur le champ de bataille.
En 1937, le célèbre général allemand Heinz Guderian y consacra un chapitre entier de son livre «Achtung :
Panzer» à montrer que même la cavalerie la plus audacieuse est condamnée à échouer si l'ennemi s'y oppose
avec des armes à feu modernes.
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l'armée belge choisit la Gette 26 comme position de défense naturelle pour arrêter l'avancée
allemande vers le nord et Anvers. C'est là qu'ont eu lieu les premières charges de cavalerie
de la Grande Guerre. Dans la matinée du 12 août, l'état-major belge reçut l'information
qu'un grand nombre de troupes allemandes marchaient en direction de Saint-Trond,
Borgloon et Hasselt dans le but de traverser la Gette par le pont de Halen. Le lieutenantgénéral de Witte devait défendre avec un petit nombre de soldats une ligne de 14 km qui
courait de Drieslinter à Halen. Il décide de faire combattre les cavaliers belges pieds à terre
car les bataillons de chasseurs à pieds allemands étaient chacun équipés de six
mitrailleuses Maxim dont le tir nourri pourrait se révéler fatal pour les charges de
cavalerie. La cavalerie allemande, convaincue de sa supériorité, opta pour les charges de
cavalerie «à l'ancienne», c'est-à-dire au galop et sabres au clair. Lorsque les 17ème et
18ème régiments de dragons à cheval chargèrent contre Halen, la concentration de troupes
allemandes fut prise entre le feu croisé de l’infanterie belge retranchée dans le village et
celui des lanciers belges placés auprès d’une ferme entre la forêt de Loksbergen et le
village de Halen difficilement visible des Allemands. La cavalerie allemande se désagrège
suite aux coups frontaux et transversaux qui leur sont portés, plusieurs chevaux sans
cavaliers furent dispersés dans les champs de maïs avoisinants. Des sources chiffrent les
pertes allemandes à 3.000 tués ou disparus et 200 prisonniers. On compte, parmi les morts,
beaucoup de cavaliers du 17ème Régiment de Dragons, la fine fleur germanique de la
noblesse du Mecklembourg. La bataille de Halen est une bataille d'arrêt, au bord de la
Gette, qui permet de sauver le gros de l'armée belge qui bat en retraite vers la place forte
d'Anvers où elle possède ses approvisionnements en munitions et en vivres.
 14 août 1914 – 1er octobre 1914 : au Mexique, le climat de méfiance entre les chefs
révolutionnaires s'exacerbe. Le 14 août 1914, par le traité de Teoloyucan, l'armée fédérale
mexicaine se rend aux constitutionalistes de Venustiano Carranza. Une des clauses de
l'accord prévoit que les troupes fédérales occuperont leurs positions face aux zapatistes
jusqu'à l'arrivée de Carranza et des troupes constitutionnalistes. Le 16 août, Carranza fait
son entrée à Mexico. Les constitutionnalistes y sont en position de force et en interdisent
l'entrée aux zapatistes. Emiliano Zapata et Pancho Villa sont tous deux frustrés. Le 21
août, Zapata écrivit une lettre à Villa, lui faisant part de son mécontentement devant cette
situation et de sa méfiance à l'égard de Carranza. Le 23 août, le général constitutionnaliste
Álvaro Obregón se rendit auprès de Pancho Villa pour régler un conflit qui opposait dans
l'État de Sonora deux généraux carrancistes, Plutarco Elías Calles et Benjamin Hill, d'une
part et le gouverneur de l'État, José Maria Maytorena, allié de Villa, d'autre part. Les deux
hommes arrivèrent à un accord sur ce point, mais également sur la future succession à la
présidence : Carranza serait président provisoire, mais ne pourrait pas être candidat aux
élections présidentielles. Carranza refusa aussitôt qu'une décision aussi importante puisse
être prise par quelques personnes et convoqua à Mexico pour le 1er octobre 1914 une
convention des représentants des gouverneurs et des commandants des unités de l'armée
26
La Gette (ou encore Gète, en néerlandais Gète) est une rivière de Belgique, sous-affluent de l'Escaut par la
Dyle et affluent du Demer, faisant partie du bassin versant de l'Escaut, qui naît de la confluence de la Grande
Gette et de la Petite Gette à Budingen en Région flamande. De Budingen la rivière continue pour 12 km jusqu’à
Halen où elle se joint à Demer.
18
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ère
constitutionnaliste. Cette convention fut un fiasco. Sous la pression de certains généraux,
qui souhaitaient éviter un affrontement entre Carranza et Villa, il fut décidé qu'elle se
poursuivrait le 1o octobre 1914 en terrain neutre, à Aguascalientes. Comme la situation au
Sonora restait bloquée, Obregón retourna voir Villa le 16 septembre. La confrontation
entre les deux hommes est un des épisodes les plus dramatiques et les plus connus de la
révolution mexicaine. Obregón manque par deux fois d'être fusillé sur l'ordre de Villa, qui
l'accuse de duplicité. Les lieutenants de Villa étaient divisés sur l'opportunité de fusiller
Obregón. Villa lui-même hésita pendant plusieurs jours, puis autorisa Obregón à reprendre
le train vers Mexico. Il regrettera plus tard sa décision, car Obregón se ralliera à Carranza,
vaincra Villa à l’aide d’armement sophistiqué américain lors de la bataille de Celaya (0615.04.1915), puis il deviendra ministre de la guerre de Carranza (1916), contre lequel il se
révoltera en 1919 et finalement le succédera à la présidence du Mexique le 01.12.1920 27.
 14 - 25 août 1914 : Bataille de Lorraine. Elle fait partie de la «Bataille des Frontières».
Le «plan XVII» prévoyait une offensive française en Alsace et en Moselle, partiellement
occupées par les Allemands depuis la défaite française lors de la guerre franco-allemande
de 1870-1871, qui éventuellement se prolongerait en Allemagne elle-même. La Bataille de
Lorraine commence le 14 août lorsque la 1ère Armée française 28 sous le commandement du
27
Carranza, assuma la présidence du Mexique le 1er mai 1915 et son gouvernement fut reconnu par les ÉtatsUnis en octobre 1915. En septembre 1916, il vit le besoin d'une nouvelle constitution et appela une convention
constitutionnelle. La constitution de Querétaro fut adoptée le 5 février 1917 et le 1er mai 1917, Carranza fut élu
le premier président sous la nouvelle constitution. Carranza autorisa l’expédition punitive américaine contre
Villa, qui a eu lieu du 3 mars 1916 au 7 février 1917 sur le propre sol mexicain, en espérant de se débarrasser de
Villa, mais l’expédition tourne à l’échec et les américains repartiront sans pouvoir éliminer Villa. La haine que
Villa vouait désormais à Carranza, le pousse à continuer une lutte désespérée avec quelques centaines d'hommes.
En juillet 1917, il conçut le projet de se rendre dans le plus grand secret à Mexico, de kidnapper Carranza et de
l'emmener en territoire zapatiste, pour le faire juger. Le plan n'était pas aussi fou qu'il pouvait le paraître. Villa
espérait que la disparition de Carranza entraînerait la chute du régime carranciste, mais l'affaire tourna au
désastre. Carranza réussit à éliminer le 10.04.1919 le chef de l'armée du Sud, Emiliano Zapata, en le faisant
assassiner. En juin 1919, à l'approche des élections présidentielles, Álvaro Obregón, son ancien ministre de la
guerre, qui s'était retiré dans son état natal de Sonora, présente sa candidature. En août 1919, Obregón conclut un
pacte secret avec la Confederación Regional Obrera Mexicana (CROM), dont l'émanation politique, le Partido
Laborista, œuvre pour son élection. Carranza tente de lui barrer la route. Comme la constitution ne lui permet
pas de se représenter, il appuie la candidature d'un homme de paille, Ignacio Bonillas (ambassadeur du Mexique
à Washington), qu'il pourra manœuvrer. Obregón accusé de trahison se réfugie à l'état de Guerrero. Le 23 avril
1920, les «Sonoriens» - Adolfo de la Huerta et Plutarco Elías Calles, tous deux natifs de l'état de Sonora, comme
Obregón, auquel ils sont très liés - proclament le plan d'Agua Prieta» appelant à renverser Carranza. Obregón se
joint à eux dans une révolte contre Carranza, qui tente de fuir Mexico pour rejoindre Veracruz où il compte
établir sa capitale, à bord d'un train composé de 60 wagons, dans lequel est embarqué entre autres le numéraire
en or de l'État. Le 21 mai, il est rattrapé à Tlaxcalantongo dans l'État de Puebla et assassiné par les troupes du
général Rodolfo Herrera, un carranciste traitre agissant sous les ordres de Plutarco Elías Calles, ami d’Obregon...
28
La 1ère Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la
Seconde Guerres mondiales. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand
quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. À la
mobilisation, en août 1914, elle est composée de cinq corps d'armée : les VIIème, VIIIème, XIIIème, XIVème et
XXIème, deux divisions de cavalerie et une division de réserve d'infanterie. Elle est commandée par le général
Dubail, réputé comme un géographe éminent pour qui la topographie des Vosges n'avait aucun secret. Elle est
massée entre Belfort et la ligne Mirecourt-Lunéville, son Quartier Général se trouvant à Épinal. Sa zone d'action
est comprise entre la frontière Suisse, au Sud, et la ligne Bainville-aux-Miroirs, Bayon, Lunéville, Lagarde et
Dieuze, au Nord. En août 1914, elle constitue l'armée d'aile droite et doit attaquer dans la direction générale
Baccarat-Sarrebourg-Sarreguemines, la droite du gros de ses forces suivant la crête du massif des Vosges et son
extrême-droite dans la plaine d'Alsace pour appuyer au Rhin le dispositif général.
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général Auguste Dubail marche sur Sarrebourg, alors que la IIème Armée française 29 sous le
commandement du général Xavier de Curières de Castelnau se dirige d'une part vers
Morhange (Mörchingen) avec son 20ème corps d'armée commandé par le général Foch et
d'autre part vers Dieuze avec ses 15ème et 16ème corps d'armée commandés respectivement
par les généraux Espinasse et Taverna. La prise des trois villes, situées en Moselle
allemande (depuis 1871), résulte nécessaire pour atteindre la ligne de chemin de fer
Strasbourg-Metz. Le terrain où se développe la bataille est un plateau largement ondulé
d’où émergent des hauteurs boisées : les hauteurs en arc de cercle dominant Sarrebourg ;
plus à l’ouest, les côtes de Dieuze, les collines entre Château-Salins et Morhange et enfin
la côte de Delme. La Seille qui prend sa source à Morhange, coule vers l’ouest. La Sarre
qui prend sa source au Donon, coule vers le nord. Entre Dieuze et Sarrebourg, la plaine
comprend de nombreux étangs. Le plus important est celui de Lindre à l’est de Dieuze. Au
sud de cette région, la Lorraine restée française présente l’aspect d’un plateau ondulé, où
les cours d’eau se dirigent généralement du sud-est vers le nord-est. Ce plateau est traversé
par deux lignes de hauteurs qui vont du sud-est au nord-ouest : entre Mortagne et Moselle,
les collines de Saffais et Belchamps ; à l’est de Nancy, le «Grand Couronné» qui comprend
le Mont Amance, le Mont Toulon et le Mont Sainte-Geneviève. Less crêtes vers Morhange
et Sarrebourg ont été fortifiées en grand secret par les Allemands dès le 1e août. Aussi, des
inondations ont été tendues dans la vallée de la Seille, les digues de l’étang de Lindre ayant
été rompues. Le «plan Schlieffen» prévoit de reculer jusqu’à la ligne Metz - Nied - Sarre Strasbourg et ainsi d’attirer l’aile droite Française dans une énorme embuscade. L’attaque
vers Sarrebourg échoit à la 1ère Armée française (Dubail). L’attaque vers Morhange et sa
région échoit à la IIème Armée française (de Castelnau). La Bataille de Sarrebourg se
déroule du 18 au 20 août 1914. Sarrebourg est prise par les Français le 18 août, mais sera
reprise par les Allemands le 20 août lors d’une contre-offensive qui oblige la 1ère Armée
française à reculer d'une quinzaine de kilomètres. Cependant, à la suite de l'échec de la 2ème
Armée devant Morhange, Dubail donne l'ordre de se replier sur Blâmont le 21 août. La
Bataille de Morhange, («Schlacht bei Dieuze» pour les Allemands), se déroule les 19 et
20 août 1914 sur un front qui s'étire sur près de 30 kilomètres et impliquant séparément les
villes de Morhange et de Dieuze dans l'actuel département de la Moselle, alors territoire
allemand. Les deux villes - distantes de 14 kilomètres - étaient en effet séparées par les
lignes fortifiées des hauteurs de la forêt de Bride tenues par les unités allemandes. Les
Français s’affrontent à la VIème Armée 30 et VIIème Armée 31 allemandes réunies sous le
29
La IIème Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la
Seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier
général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. À la mobilisation,
en août 1914, la IIème armée est commandée par le général Xavier de Curières de Castelnau, un des principaux
collaborateurs du général Joffre dans la préparation à la guerre. Elle comprend cinq corps d'armée actifs, les 9ème,
15ème, 16ème, 18ème et 20ème, un corps de cavalerie, trois divisions de réserve, une brigade d'infanterie coloniale de
réserve, deux divisions de cavalerie. Son rôle est majeur dans le plan de campagne, elle est en effet le fer de
lance de l'offensive française pour libérer la Lorraine et pénétrer en Allemagne conformément au «plan XVII».
Cette armée a pour quartier général Neufchâteau. Elle est massée dans la région de Nancy, son quartier général
est à la Mine du Val de Fer et son aile gauche est située vers Nomeny, près de Toul.
30
La VIème Armée allemande (en allemand: 6. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le
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commandement du Kronprinz Rupprecht qui engage le combat avec les forces françaises
pour les fixer au centre, pendant que l'aile droite de l'armée allemande encerclerait ses
adversaires, dans le cadre du «plan Schlieffen». La tactique des Allemands est de laisser
pénétrer les unités françaises jusqu'à leurs lignes de défense fortifiées dotées d'artillerie
lourde et de mitrailleuses pour les anéantir. Ainsi, les forces françaises progressent une
vingtaine de kilomètres à l'intérieur du territoire allemand, mais leurs unités sont
finalement clouées au sol après avoir subi de très lourdes pertes. Le 20 août en matinée, les
unités allemandes intactes et très supérieures en nombre lancent une contre-offensive
violente qui surprend les Français. C'est ainsi que les «Méridionaux» du 15ème corps
d'armée du général Espinasse en avancée dans le secteur de Bidestroff au nord de Dieuze
sont pris en tenaille entre les positions allemandes de la forêt de Bride à l'ouest et celles de
Bassing au nord. La situation critique contraint le général de Castelnau à ordonner à ses
troupes de se replier. Le 21 au soir, toute la 2ème Armée française est revenue dans la vallée
de la Meurthe (dont le génie prépare la destruction les ponts). Les Allemands poursuivent
les Français en fuite au-delà de la Vezouze, prenant Lunéville le 22 août, franchissant la
Meurthe le 23 août, commençant le siège du fort de Manonviller (qui se rend le 27), et
atteignant la Mortagne. Le 24 août, la 6ème armée allemande, qui couvre son flanc devant
Nancy par deux corps d'armée, relance l'offensive dans la «trouée de Charmes» (l'espace
sans fortification entre Toul au nord et Épinal au sud). Les forces françaises réagissent et
après cinq jours de combats (bataille de la trouée de Charmes ou de Rozelieures), elles
s'approchent à deux kilomètres de Lunéville et reprennent toute la rive gauche de la
Mortagne. La tentative de percée par la «trouée de Charmes» ayant échoué, les Allemands
vont changer de tactique. Au lieu de déborder Nancy (leur objectif principal) par le sud, ils
vont l’attaquer de front le 4 septembre au cours de la «Bataille du Grand Couronné» (cf.
infra). La Bataille de Morhange marque l’échec de la tentative française d’une percée en
Lorraine. En effet, après quelques succès initiaux, l’offensive française échoue et la Ière
Armée du général Dubail et de la IIème Armée du général de Castelnau sont obligées de se
commandement de la VIème Armée est confié au Kronprinz Rupprecht de Bavière. La VIème Armée est à l'origine
constituée d'unités de l'Armée bavaroise, le Royaume de Bavière ayant conservé son autorité militaire après
l'unification allemande ; quelques unités prussiennes complètent la structure. Lors de la mise à exécution du
«Plan XVII», la VIème Armée est stationnée en Lorraine, couvrant ainsi le secteur central du front. Elle fait face à
la IIème Armée française du général de Castelnau. En août 1914, lors de la bataille de Morhange, la VIème Armée
parvient à arrêter l'offensive française, leurrant l'adversaire en feignant d'abord de se replier pour finalement
stopper sa progression sur une ligne de défense arrière très bien fortifiée. Une fois que le front de l'ouest se
stabilise, la VIème Armée s'installe dans le Nord de la France. La plupart des unités bavaroises sont
progressivement éparpillées sous différents commandements, tandis que des unités non bavaroises rejoignent la
VIème Armée. Néanmoins, son commandement reste dans les mains de Rupprecht, alors considéré comme l'un
des meilleurs généraux dont l'Allemagne dispose. En juillet 1916, Rupprecht est promu Generalfeldmarschall.
Le 28 août suivant, il prend le commandement du groupe d'armées «Rupprecht», composé des 1ère, 2ème, 6ème et
7ème armées allemandes. Après la promotion de Rupprecht, le commandement de la VIème Armée est confié au
général Ludwig von Falkenhausen. En mars 1917, la VIème Armée se trouve face à l'attaque anglo-canadienne
lors de la bataille de la crête de Vimy. La VIème Armée perd environ 20.000 hommes lors des combats et est
chassée de la crête par le corps canadien.
31
La VIIème Armée allemande (en allemand : 7. Armee) est une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Au début de la guerre, la 7e armée est placée en Alsace, elle
participe aux combats dans cette région et repousse les attaques françaises durant les mois d'août et septembre
1914. Le 27 mai 1918, la 7e Armée est le fer de lance dans la bataille de l'Aisne lors de l'offensive Michael
(Seconde bataille de la Marne) commandée par le général Max von Boehn composée de 42 divisions.
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replier sur près de 200 km. Aussi, la IIIème Armée 32 et IVème Armée 33 françaises se replient
derrière la Meuse, en conséquence de l’avance foudroyante des forces allemandes qui
appliquent le «plan Schlieffen».
 14 – 22 août 1914 : Bataille de Donon (dans les Vosges). Elle se rattache à la «Bataille
des Frontières». Le 14 août, la 25ème brigade d'infanterie (13ème DI) s'empare du col du
Donon (Vosges). Les défenseurs Allemands opposent peu de résistance et, suivant la
stratégie adoptée par leur État-Major, se retirent assez rapidement, vers la vallée de la
Bruche. La bataille principale aura essentiellement lieu au Petit Donon, au col Entre les
Donons et à la côte 707, les 20 et 21 août 1914 où une contre-offensive allemande réussit à
déloger les Français. Les combats ne dureront que quelques heures, mais les pertes seront
importantes des deux côtés. Suite de la défaite française à Morhange, les deux armées de
l'aile droite française sont obligées de battre en retraite sur la ligne de défense retenue, à
savoir la Meurthe, depuis sa haute vallée jusqu'aux défenses du Grand Couronné à Nancy.
La position du Donon va se retrouver en flèche et ne pourra plus être tenue. Le 22 août, le
général von Pavel ordonne l'attaque du Grand Donon. Les troupes allemandes ne
rencontreront aucune résistance, puisque les unités françaises depuis la veille sont
redescendues dans la vallée de la Plaine. La 25ème brigade va retraiter en direction de la
Meurthe, tout en menant des combats retardateurs. Le massif du Donon restera allemand
jusqu'en 1918, il servira de môle de défense et sera fortifié dans l'option d'avoir à résister à
une offensive alliée d'envergure visant Strasbourg et le Rhin.
 14 août 1914 : début de l’offensive française dans les Vosges. Le 1er bataillon de chasseurs
à pied s'empare du premier drapeau allemand pris par des Français pendant la guerre.
 15 août 1914 : la XXIème Cie française (dont fait partie Charles De Gaulle) connaît le
baptême du feu au pont de Dinant. De Gaulle est blessé et évacué sur Charleroi.
 15 août 1914 : l’Empire du Japon envoie un ultimatum à l’Empire allemand afin
d'obtenir ses possessions en Chine. Le territoire à bail de Jiaozuo doit être restitué à la
Chine avant le 15 septembre.
 16 août – 12 octobre 1914 : victoires allemandes en Belgique. Le 16 août, les Allemands
entrent à Liège et le 19 août, à Bruxelles. Le 17 août, le gouvernement d'union nationale
du baron de Broqueville quitte Bruxelles pour Anvers. Le 19 août, les installations
d'émissions radiophoniques de Laeken, sont explosées à la dynamite sur ordre du roi Albert
Ier. Le 23 août marque la chute des forts de Namur, à la suite de quoi, l’armée belge du sud
ne pouvant rejoindre le corps belge principal se replie sur la France, tandis que le gros des
32
La IIIème Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la première et la
seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier
général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. La IIIème Armée
française de l'armée de terre française était commandée par le Général Ruffey, et comprenait trois Corps d'armée
actifs : les 4e, 5e et 6e, une division de cavalerie et trois divisions de réserve.
33
La IVème Armée française, surnommée «Armée de Fontainebleau», est une unité de l'armée de terre française
qui a combattu durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur
le pied de guerre par le Grand quartier général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque
allemande d'août 1914.
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troupes Belges continue à reculer tout en combattant pour gagner la place forte d'Anvers.
Le 03.10.1914, l'occupant allemand met son mark en circulation en Belgique avec un cours
forcé : 1 mark = 1,25 franc belge. Le 09.10.1914, les Allemands prennent Anvers. Le
gouvernement belge d'union nationale du baron de Broqueville se retranche à Ostende.
 16 – 22 août 1914 : en Alsace, les Français reprennent l'offensive autour de Mulhouse et
s’affrontent aux Allemands lors de la «Bataille de Dornach», dans la banlieue de
Mulhouse. L'issue de la bataille est une victoire française. Pour la seconde fois, en quinze
jours, les Français entrèrent à Mulhouse à quatre heures de l'après-midi du 19 août.
Munster est prise le 17 août et Turckheim le 21 août. Le 22 août, les forces françaises se
trouvaient aux abords mêmes de Colmar. Malheureusement, le 22 août, la 2ème Armée
française brisait ses efforts sur les défenses de Morhange en Loraine, sa retraite entraînait
le repli de la 1ère Armée, qui abandonnait le 23 août le Donon et le col de Saales. L'Armée
d'Alsace ne pouvait plus rester en flèche. La «Bataille des Frontières» était finie, la France
l’avait perdue.
 16 – 20 août 1914 : Bataille du Cer, opposant les forces serbes à celles de l'Empire
d'Autriche-Hongrie. Elle doit son nom au mont Cer, sur lequel elle a été menée. C'est aussi
la première victoire des Alliés. De nombreux historiens la mentionnent sous le nom de
Bataille du Jadar.
 16 août 1914 : débarquement du corps expéditionnaire britannique en France. Le même
jour, ce corps est rejoint par son commandant, le général French, reçu le jour précédent par
le président Poincaré.
 16 août 1914 : le combat d'Antivari (aujourd'hui Bar au Monténégro) est la première
bataille navale de la Première Guerre mondiale livrée au large des côtes du royaume du
Monténégro, en mer Adriatique, entre la marine de guerre française et la marine austrohongroise. Les Français font couler le croiseur léger «Zenta», mais les trois autres navires
qui l’accompagnent parviennent à fuir.
 17 août 1914 : offensive russe en Prusse orientale avec Königsberg (aujourd’hui
Kaliningrad) pour objectif. 40 % de la population prussienne, fuient devant l’avancée de
l’armée russe. La Bataille de Stallupönen est la première victoire allemande sur le Front
de l'Est pendant la Première Guerre mondiale. Elle se déroula près de la ville allemande de
Stallupönen, à la frontière de l'Empire russe. Comme l'indiquait le «plan Schlieffen», les
Allemands ont commencé la guerre avec un front défensif à l'est, puisque le gros de leurs
troupes était affecté au front occidental en vue de vaincre rapidement la France.
Cependant, le général Hermann von François, commandant du Premier corps de la VIIIème
armée allemande 34, était convaincu que ses troupes, mieux entraînées et mieux équipées
34
La VIIIème Armée allemande (en allemand: 8. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, la
VIIIème Armée est en poste en Prusse-Orientale en défense contre une attaque attendue russe. Après la bataille de
Gumbinnen, le Generaloberst Maximilian von Prittwitz und Gaffron, commandant de la VIIIème Armée, ordonne
la retraite. Cette manœuvre entraîne son remplacement par le Generalfeldmarschall Paul von Hindenburg, avec
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étaient en parfaite position pour ralentir, sinon stopper, les forces russes qui avaient
commencé à envahir la Prusse-Orientale dès les hostilités déclarées. Le 17 août, von
François engage les Russes malgré les instructions du commandant de la VIIIème armée,
Maximilian von Prittwitz und Gaffron, qui avait donné l'ordre de se retirer si les Russes
pressaient le front. Quand von Prittwitz apprit que von François avait engagé les Russes, il
dépêcha un émissaire afin de lui ordonner de rompre l’engagement et de se retirer vers
d’autres positions. Avec le résultat de la bataille toujours incertain, von François n’obéit
pas et lance une offensive d’envergure sur toute la ligne en infligea de lourdes pertes aux
Russes : cinq mille morts et trois mille prisonniers. Alors que les Russes se retirent sur la
frontière, von François obéit finalement à von Prittwitz et recule de vingt kilomètres vers
l’ouest, prenant position autour de Gumbinnen.
 19 août 1914 : le roi Albert Ier de Belgique ordonne le repli de l’armée belge sur Anvers.
 19 août 1914 : le Canada 35 déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.
 20 – 23 août 1914 : Siège de Namur (Belgique). Le 16 août 1914, environ 107.000
hommes de la seconde armée allemande aux ordres de Karl von Bülow avancèrent sur
Namur. La garnison de Namur comportait environ 37.000 hommes de la IVème division
d'infanterie belge sous les ordres du général Michel. L'intention belge était de tenir la
position fortifiée jusqu'à l'arrivée de la Vème armée française sensée les relever. Les troupes
françaises envoyées en soutien furent défaites à la bataille de Charleroi (23.08.1914) et
seules quelques-unes purent participer aux combats autour de Namur. Durant le siège de
Namur, les Allemands mirent à profit les leçons apprises de leur attaque sur la position
fortifiée de Liège qui avait des forts semblables à ceux de Namur. À Liège, l'infanterie
allemande avait d'abord tenté de capturer la ville par un coup de main, puis avait eu recours
au bombardement par de l'artillerie lourde de siège. À Namur, les Allemands attendirent
l'arrivée des canons de siège provenant de Liège et commencèrent les bombardements le
21 août 1914. Parmi les canons, il y avait des obusiers Škoda de 305 mm, des canons
Grosse Bertha de 420 mm, alors que les forts étaient construits pour résister à un
bombardement par des pièces de maximum 210 mm. Le 23 août au soir, les forts de Namur
étaient en ruines. Profitant d’un défaut de conception des forts belges, les Allemands
purent s'infiltrer entre les forts et les attaquer par l'arrière. Le général Michel donna alors
l'ordre pour la 4ème division d'évacuer Namur. Les troupes de forteresse poursuivirent
néanmoins leur résistance et le dernier fort se rendit le 25 août.
 20 août 1914 : mort du pape Pie X, favorable à l'Autriche-Hongrie. À Paris, les rues
d'Allemagne et de Berlin deviennent respectivement la rue Jean-Jaurès et la rue de Liège.
 20 août 1914 : victoire russe lors de la Bataille de Gumbinnen 36 . Initiée par les
Allemands à l’aube, c’est la première offensive majeure allemande sur le front russe. Elle
Erich von Ludendorff en tant que chef d'état-major. En vertu de son nouveau commandement, la VIIIème Armée
est responsable pour les victoires à la Bataille de Tannenberg et à la Bataille des lacs de Mazurie.
35
Le Canada était alors Dominion du Royaume-Uni. Un Dominion était un État indépendant membre de
l'Empire britannique, mais pas totalement souverain (la diplomatie était sous la souveraineté de la couronne
britannique).
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succède à une bataille livrée par la VIIIème Armée allemande, à Stallupönen, le 17 août
1914 (cf. supra). Approximativement 130.000 soldats de la VIIIème Armée allemande
commandée par Maximilian von Prittwitz und Gaffron affrontent 60.000 soldats de la 1ère
Armée russe. Encouragé par le succès de l’impatient commandant du Premier Corps, le
général Hermann von François à Stallupönen (cf. supra), Maximilian von Prittwitz und
Gaffron décide de mener un assaut contre la 1ère Armée russe. L’offensive allemande est
lancée en toute hâte avant que les différentes unités n’aient fini leurs préparatifs. Les
Allemands réalisent une percée, mais l’artillerie lourde russe, alertée par l’attaque hâtive,
fit un massacre parmi les assaillants, les forçant à se replier en désordre sur près de 24 km.
Dans la débâcle, les Russes capturèrent 6.000 Allemands. Paniqué par l’efficacité de la
contre-attaque russe et craignant que la 2ème Armée russe ne se joigne à la 1ère Armée russe
afin d’encercler la VIIIème Armée allemande, von Prittwitz ordonna une retraite générale
sur la Vistule, concédant ainsi la totalité de la Prusse-Orientale aux Russes. Furieux de la
décision de retraite générale de la VIIIème Armée, von Moltke rappelle von Prittwitz et son
second, von Waldersee à Berlin pour les démettre de leurs fonctions. Ramenant
l’imperturbable Paul von Hindenburg de la retraite, von Moltke lui donne le
commandement de la VIIIème Armée et assigne Erich von Ludendorff, qui s'est distingué
durant la capture de Liège, comme chef d’état-major de la VIIIème Armée allemande.
 21 - 22 août : Première Bataille de la Sambre. Les troupes françaises en retraite prennent
leur cantonnement à Monceau. Le vendredi 21 août, les Français quittent Monceau pour
occuper les positions stratégiques de Marchienne, Gozée et Fontaine-l'Évêque où va
s'amorcer la première Bataille de la Sambre. Pour couvrir leur retraite, ils déploient en
embuscade aux endroits les plus propices des hommes bien armés pour retarder la
progression des troupes du général Karl von Bülow qui sont supérieures en nombre et en
armement.
 21 août 1914 : victoire de la cavalerie russe contre les Autrichiens à Lvov (Galicie
autrichienne).
 21 août 1914 : les généraux von Hindenburg et von Ludendorff prennent le
commandement de la VIIIème Armée allemande sur le Front de l’Est.
 21 au 23 août 1914 : Bataille des Ardennes. C’est une des batailles d'ouverture de la
Première Guerre mondiale, entre les armées allemande et française. Il s'agit d'un épisode de
la «Bataille des Frontières». Pendant deux jours, la IIIème et la IVème Armée française
combattent farouchement les forces allemandes, composées des IVème et Vème Armées
allemandes 37 , avant que les forces françaises ne battent en retraite. Les deux armées
36
Ville située environ 40 km à l’intérieur de la frontière de la Prusse-Orientale, actuellement Goussev (en russe :
Гусев).
37
La IVème Armée allemande (en allemand: 4. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Au début de la guerre, la IVème Armée et la Vème Armée
forment le groupe «Centre» des armées allemandes sur le front occidental. Elles se déplacent à travers le
Luxembourg et la Belgique, en l'appui de la grande boucle de l'aile droite destinée à déborder les armées
françaises, les encercler, et capturer Paris suivant le Plan Schlieffen. La IVème Armée défait les forces belges sur
la frontière, chasse les Français des Ardennes, puis rencontre le Corps expéditionnaire britannique (en anglais :
25
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ère
allemandes forment le centre de l'avance du «plan Schlieffen». A l'issue de cette bataille,
la IVème Armée française du général Langle de Cary se replie.
 21 - 23 août 1914 : massacre de Tamines (en Wallonie, Belgique). Située dans un des
méandres de la Sambre, la bourgade de Tamines se trouve au Sud-Est de Fleurus, entre
Jemeppe-sur-Sambre et Châtelineau ; plus près de Charleroi que de Namur, dans le même
axe Ouest-Est. Alors que le général von Kluck se concentre sur Mons, en direction de
Paris, le général von Bülow, à la tête de la IIème Armée allemande, poursuit sa route vers la
Basse-Sambre, en direction de Namur et de Charleroi. Le 12 août, il arrive à Huy et le 20 à
Andenne, où il fait fusiller 200 civils. Le jour d’après, il se rend à Tamines, où il engage la
XIXème division d’infanterie française, une composante du Xème corps de l'armée française.
Poussant devant eux des civils comme bouclier humain pour dégager les sacs de sable et
autres engins ou véhicules qui encombrent, les Allemands franchissent le pont enjambant
la Sambre. Dès lors, les Français, peu nombreux, décident de quitter les lieux par le Sud.
Les Allemands rassemblent ensuite les habitants du village et les entassent dans l’église où
un officier annonce, en allemand, que certains seront fusillés pour avoir rué des soldats
allemands. Plus ou moins 600 hommes sont poussés hors de l’église par la troupe, au
milieu du village ravagé par les flammes. Là ils sont attendus par le peloton d’exécution et
fusillés. La fusillade terminée, le peloton d’exécution se disloque, pour faire place à un
ensemble de soldats munis de fusils, baïonnette au canon, de gourdins, de haches et
d’autres outils de fortune. Ils portent un brassard de la Croix-Rouge, mais leur objectif
n’est pas de venir au secours des blessés au titre d’aide humanitaire. L’abbé Donnet qui a
survécu témoigne : « ... Il y eut dans l’opération, deux parties bien distinctes. Ils se mirent
tout d’abord à tuer à tort et à travers, dans le tas. Ils longeaient le monceau,
l’escaladaient, passaient sur les morts, sur les blessés, sur les mourants, et s’acharnaient
sur tout ce qui paraissait âme vivante. (…) Pour leur terrible besogne, les ambulanciers et
les soldats se servaient de toutes sortes d’instruments. D’abord et surtout de la baïonnette
: ils l’enfonçaient partout, dans le monceau de chair humaine ; certains ont été
transpercés qui étaient en dessous de plusieurs cadavres ;(…) Ils frappaient aussi de la
crosse des fusils ; certains avaient de grosses bûches de bois, des barres de fer : j’en ai
revu et retrouvé le lendemain à côté du carnage, toutes couvertes de chair, de cervelle et
de sang. Enfin, j’ai entendu aussi donner sur les blessés des coups de cravache. (…) Nous
arrivons ici, si je puis dire au clou de la cruauté. Les soldats opéraient à deux ; ils
saisissaient les victimes une par une, examinaient si elles étaient en vie, puis les achevaient
à coups violents et répétés de baïonnettes. …Après,…, ils les jetaient dans la Sambre»38.
Les suppliciés seront enterrés dans une fosse de 10 mètres de long sur plus ou moins 6 de
large creusée par des survivants «volontaires». Vidée de la grande majorité de sa
population, Tamines, pour ce qui reste debout de la cité, sera incendiée et pillée
systématiquement.
 22 août 1914 : la Belgique déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
«British Expeditionary Force» ou BEF) dans la Course à la mer pendant la première bataille d'Ypres. La IVème
Armée reste en face des Britanniques dans la plaine de Flandre durant la grande majorité de la guerre.
38
Cf. http://www.horizon14-18.eu/charleroi.html
26
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ère
 22 août 1914 : «Combat de Rossignol» (en Lorraine belge). Il fait partie d'un ensemble de
combats beaucoup plus important connu sous le nom de «Surprise de Neufchâteau»,
composante de la «Bataille des Frontières». Il marque le baptême du feu du Corps
Colonial français. L’issue de la bataille est une victoire allemande, qui anéantit l'une des
divisions du corps colonial français. Les soldats français survivants sont fait prisonniers,
dont les deux généraux de brigade Charles Félix Eugène Montignault et Charles Rondony
(tous deux blessés, le second meurt dans la nuit), tandis que les 36 canons de 75 mm du
régiment d'artillerie divisionnaire sont pris par les troupes allemandes. Les Allemands
regroupent en soirée, ainsi que le lendemain, leurs 5.000 prisonniers à la sortie nord de
Rossignol, en un lieu-dit dénommé depuis «Camp de la Misère», jusqu'à leur départ en
captivité le 25 août. Les civils furent utilisés pour enterrer les cadavres des humains et des
chevaux dans des fosses communes.
 22 août 1914 : premier engagement du corps expéditionnaire britannique près de Monge.
 22 août 1914 : en 1914, le lieutenant-colonel von Lettow-Vorbeck, commandant en chef
des forces coloniales allemandes en Afrique de l’est, dispose du bateau à roues à aubes
armé SMS «Hedwig von Wissman» et du remorqueur armé «Kingani», basés à Kigoma sur
le lac Tanganyika. Le 22 août, le SMS «Hedwig von Wissman» ouvre le feu sur le port
belge d'Albertville et parvient à faire s'échouer le navire belge «Alexandre Delcommune».
 23 août – 10 septembre 1914 : Bataille de la Haute Meurthe (ou «bataille de la
Mortagne»). Elle fait partie de la «Bataille des Frontières». Après les défaites françaises
lors des batailles de Lorraine (Bataille de Sarrebourg et Bataille de Morhange), les 1ère et
IIème Armées françaises se retirent sur la rivière la Meurthe. Une série de combats se
déroulent du 23 août au 10 septembre 1914 devant Rambervillers (au col de la Chipotte,
Saint-Barbe), autour de Saint-Dié, Mandray, le col d'Anozel, Taintrux, Nompatelize,
Étival...) et des massifs environnants. Ces combats tout d'abord défensifs, puis offensifs (à
partir du 11 septembre), sont menés par la Ière Armée francaise. Dans ce secteur entre
Nancy et les Hautes Vosges, la ligne de front sera stabilisée jusqu'à la fin du conflit.
Cependant, des combats locaux, souvent dans des corps à corps effroyables et très
meurtriers, s'y dérouleront de façon sporadique : batailles de l’Hartmannswillerkopf
(15.000 morts dans chaque camp et environ trois à quatre fois plus de blessés), de la
Fontenelle à Ban-de-Sapt, du Col de la Chapelotte...). La «Bataille de la Haute Meurthe»
est simultanée à la «Bataille du Grand Couronné» autour de Nancy. Toutes deux, en
fixant un nombre important de divisions allemandes, ont permis de soulager les troupes
françaises sur le front de la Marne (cf. infra).
 23 - 25 août 1914 : Bataille de Krasnik. Elle s'est déroulée dans la province de Galicie. La
1ère armée austro-hongroise met en déroute la IVème Armée russe signant ainsi la première
victoire de l'Autriche-Hongrie pendant le conflit.
 23 août 1914 : le général von Hindenburg prend le commandement de la VIIIème Armée
allemande et reprend l'offensive sur le Front de l’Est.
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ère
 23 août 1914 : Bataille de Charleroi. Elle fait partie de la «Bataille des Frontières». Elle
oppose les troupes françaises du général Lanrezac à la IIème Armée allemande 39 du général
Karl von Bülow. Les IIIème et Xème corps de la Vème Armée française 40 fortement éprouvés
par l'échec de leur contre-offensive se mettent en défensive sur les hauteurs sud de la
Sambre. Le 1er corps français prend contact avec les flancs-gardes de la 1ère Armée
allemande le long de la Meuse et tente d'empêcher le franchissement du fleuve notamment
dans la région de Dinant. Le général Charles Lanrezac se voit contraint d'ordonner la
retraite sur une ligne Avesnes-Regniowez, puis La Capelle-Hirson-Charleville avec pour
appui à gauche la place forte de Maubeuge, à droite les Ardennes afin de tenter de se
rétablir. Le général Lanrezac sera limogé pour avoir désobéit aux ordres du général Joffre
(partisan du principe de l’«offensive à outrance») de ne pas se replier. Cependant, cette
manœuvre sauvera les forces françaises de l’encerclement/anéantissement.
 23 août 1914 : Bataille de Mons ou «Bataille des Anges de Mons». Il s'agit du dernier
affrontement de la «Bataille des Frontières». Elle oppose le Corps expéditionnaire
britannique à la 1ère Armée allemande du général Alexander von Kluck. Les Britanniques
résistent toute la journée aux assauts allemands en leur infligeant de fortes pertes, ils sont
cependant contraints d'effectuer une retraite du fait de la pression des troupes allemandes et
du retrait de la Vème Armée française sur son flanc droit. C'est le début de la «Grande
Retraite» ou «Retraite de la Marne», nom donné à la lente retraite, menée par les forces
alliées jusqu'à la Marne, sur le Front de l’Ouest au début de la Première Guerre mondiale,
suite à leur défaite par les troupes de l'Empire allemand lors de la Bataille de Mons. Les
Alliés sont poursuivis de près par les Allemands, qui appliquent le «plan Schlieffen».
Cette retraite durera 15 jours jusqu'au 6 septembre 1914, date à laquelle les troupes
britanniques contre-attaquent lors de la Bataille de la Marne.
 23 août 1914 : victoire autrichienne contre les Russes près de Lublin (Pologne).
 23 août 1914 : le Japon déclare la guerre à l'Allemagne pour s'emparer des
concessions allemandes de Chine (Shandong) et des colonies allemandes du Pacifique
(îles Marshall et Carolines). Le Japon annonce aux puissances de l'Entente que son action
se limitera à l'Extrême-Orient.
39
La IIème Armée allemande (en allemand: 2. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. La IIème Armée combat sur le front occidental. Elle fait partie
intégrante du «plan Schlieffen» contre la France et la Belgique en août 1914. Commandée par le général Karl von
Bülow, la mission de la IIème Armée est de soutenir la 1ère Armée allemande de passer autour du flanc gauche de
l'armée française et de l'encercler contre le centre allemand apportant une conclusion rapide à la guerre. La IIème
Armée a assiégé et prend les forteresses belges autour de Namur, et combat la Vème Armée française du général
Charles Lanrezac à la bataille de Charleroi, du 23 au 24 août 1914, et à nouveau à Saint-Quentin le 29 août 1914.
Une grande partie de la IIème Armée allemande sera anéantie pendant l'offensive conjointe anglo-française sur la
Somme.
40
La Vème Armée française est une unité de l'armée de terre française qui a combattu durant la Première et la
Seconde Guerre mondiale. C'est l'une des cinq armées créées et mises sur le pied de guerre par le Grand quartier
général lors du déclenchement du «plan XVII» en réponse à l’attaque allemande d'août 1914. À la mobilisation,
en août 1914, cette armée comprenait les 1er, 2ème, 3ème, 10ème et 11ème Corps d'armée, quatre divisions de
cavalerie et trois divisions de réserve. Le 1er Corps d’armée fut commande par le général Franchet d’Espèrey.
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 24 - 26 août 1914 : «Bataille de la trouée de Charmes» (en Lorraine). Apres la défaite
française de Morhange, von Moltke voulait se servir de la VIème Armée 41 de Rupprecht de
Bavière pour tenter une manœuvre de débordement par l’est. Afin de la réussir von Moltke
envisagea le plan suivant : la VIème Armée allemande aura d’abord pour objectif de
s’engouffrer dans ce que l’on appelait la «trouée de Charmes». Cette trouée est en fait
l’espace vide de fortifications qui règne entre le camp retranché de Toul au nord et ceux
d’Épinal au sud. Pour atteindre cet objectif, la VIème Armée allemande devra tout d’abord
réussir à percer les lignes françaises qui protègent cette «trouée de Charmes», en
l’occurrence une bonne partie des troupes de la IIème Armée française du général de
Castelnau. Si la VIème Armée allemande réussit à percer les lignes adverses, elle aura alors
pour mission de s’engouffrer dans la trouée, pivoter son axe de marche vers le nord-ouest
pour contourner les forts de Toul et de Verdun, et, enfin, marcher plein nord vers Bar-leDuc pour prendre à revers les IIIème et IVème Armées françaises commandées
respectivement par les généraux Sarrail et Langle de Carry. Autant dire que si le plan de
von Moltke fonctionne, le redressement sur la Marne sera impossible. En effet, car même
si la manœuvre de débordement par l’ouest ne donne rien, le débordement par l’est si
réussi par Rupprecht de Bavière terminera tristement le sort des IIIème et IVème Armées
françaises prises entre deux feux (entre les deux armées allemandes qui leur font déjà face
et, en outre, la VIème Armée allemande sur leurs arrières). Le 24 août, les troupes de
Rupprecht de Bavière commencent à attaquer en direction de la fameuse trouée. C’est le
centre de la IIème Armée française qui protégeait la majeure partie de l’accès à la trouée;
c’est donc là que les efforts allemands seront les plus puissants. En milieu de journée, de
Castelnau s’aperçoit qu’en voulant à tout prix s’enfoncer dans la «trouée de Charmes», les
troupes de la VIème Armée allemande commencent à dégarnir leurs flancs droit et gauche.
Le général français en profite alors et commence à s’attaquer aux flancs ennemis avec les
ailes droites et gauches de la IIème Armée française. Pressé sur ses flancs, Rupprecht de
Bavière tente encore de s’enfoncer dans la «trouée de Charmes» et lance le XXIème Corps
allemand contre les positions occupées par le centre de Castelnau. Les troupes allemandes
ne peuvent cependant avancer plus avant et sont repoussées par la résistance opiniâtre des
41
La VIème Armée allemande (en allemand: 6. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le
commandement de la VIème Armée est confié au Kronprinz Rupprecht de Bavière. La VIème Armée est à l'origine
constituée d'unités de l'Armée bavaroise, le Royaume de Bavière ayant conservé son autorité militaire après
l'unification allemande ; quelques unités prussiennes complètent la structure. Lors de la mise à exécution du
«Plan XVII», la VIème Armée est stationnée en Lorraine, couvrant ainsi le secteur central du front. Elle fait face à
la IIème armée française du général de Castelnau. En août 1914, lors de la bataille de Morhange, la VIème Armée
parvient à arrêter l'offensive française, leurrant l'adversaire en feignant d'abord de se replier pour finalement
stopper sa progression sur une ligne de défense arrière très bien fortifiée. Une fois que le front de l'ouest se
stabilise, la VIème Armée s'installe dans le Nord de la France. La plupart des unités bavaroises sont
progressivement éparpillées sous différents commandements, tandis que des unités non bavaroises rejoignent la
VIème Armée. Néanmoins, son commandement reste dans les mains de Rupprecht, alors considéré comme l'un
des meilleurs généraux dont l'Allemagne dispose. En juillet 1916, Rupprecht est promu Generalfeldmarschall.
Le 28 août suivant, il prend le commandement du groupe d'armées «Rupprecht», composé des 1ère, 2ème, 6ème et
7ème armées allemandes. Après la promotion de Rupprecht, le commandement de la VIème Armée est confié au
général Ludwig von Falkenhausen. En mars 1917, la VIème Armée se trouve face à l'attaque anglo-canadienne
lors de la bataille de la crête de Vimy. La VIème Armée de von Falkenhausen perd environ 20.000 hommes lors
des combats et est chassée de la crête par le corps canadien.
29
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troupes françaises. Le 25 août, une contre-offensive généralisée de Castelnau a donné sur
la majeure partie du front de très bons résultats. Les troupes ennemies reculent presque
partout et avec de lourdes pertes. La situation de la VIème Armée allemande est mauvaise.
Rupprecht de Bavière ordonne alors la retraite de son armée. C’est une victoire défensive
décisive pour la IIème Armée française. En empêchant les Allemands de percer jusqu’à la «
rouée de Charmes», de Castelnau a sauvé le front français d’un probable désastre.
 24 - 26 août 1914 : 1ère sortie de l'armée belge camp retranché d'Anvers, retenant
150.000 soldats allemands avec une importante artillerie de siège. Les sorties de l'armée de
campagne belge avaient pour but de délester la pression de l’ennemi sur les armées
françaises et britanniques, et de tenir l'armée allemande aussi éloignée que possible de la
dernière ceinture de forts, immédiatement proche de la ville.
 24 août 1914 : échecs autrichiens du Generalfeldmarschall Conrad von Hötzendorf sur le
front serbe dans le mont Cer.
 24 août 1914 : Bataille du Cateau. Elle a lieu au cours de la retraite menée par les forces
britanniques et françaises, suite aux Batailles de Mons et Charleroi. Elle oppose les troupes
du IIème corps de l'armée britannique aux troupes de la 1ère Armée allemande. En grande
infériorité numérique et matériel, les troupes britanniques bloquent pendant douze heures
l'avancée de la 1ère Armée allemande au prix de lourdes pertes.
 25 août 1914 : fin de la Bataille de Lorraine qui se termine par un statu quo. La IIème
Armée française s'est repliée. Elle occupe désormais le «Grand Couronné», une série de
hauteurs à l'est de Nancy, sur un arc «Pont-à-Mousson – Champenoux - Lunéville Dombasle».
 25 août 1914 : les Allemands occupent Cambrai.
 25 août 1914 : les troupes allemandes détruisent une bonne partie de la ville de Louvain
(Belgique).
 25 août 1914 : l’Autriche déclare la guerre au Japon.
 26 - 30 août 1914 : Bataille de Tannenberg 42. Les généraux allemands von Hindenburg et
von Ludendorff infligent une défaite cuisante aux armées russes et enrayent leur
progression en Prusse orientale. La stratégie des Russes consiste à prendre en tenailles la
VIIIème Armée allemande. À l'Est, la IIIème Armée russe sous le commandement du général
Paul von Rennenkampf (lui-même d’origine germano-balte d’Estland) avance lentement
vers l’Ouest et la IIème Armée russe sous le commandement du général Alexandre
Samsonov referme le piège en remontant vers le nord à partir du «saillant polonais» (situé
au sud de la Prusse-Orientale). Chacune des armées russes compte 400.000 hommes, tandis
que les Allemands n'en ont que 200.000 au début de la bataille, renforcés il est vrai, ensuite
par les deux corps venant du front de l'Ouest. Ayant appris que les deux armées russes sont
42
La première bataille de Tannenberg, en 1410, vit la victoire complète des Polonais et des Lituaniens contre
les chevaliers Teutoniques. Ces deux batailles, à cinq siècles d'intervalle, confirment l'importance stratégique de
cette localité (Grunwald pour l'historiographie polonaise).
30
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DOC AA-20 FR-07-2015 / PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE - 1914
ère
séparées et que les deux généraux russes se détestent, les Allemands laissent une mince
ligne de troupes face à la première armée russe, puis ils coupent les lignes de ravitaillement
et de retraite derrière la seconde armée russe qu'ils laissent avancer vers le Nord. L’avance
incessante de Samsonov est tellement imprudente qu’il s’enfonce lui-même dans le piège
allemand. Bientôt, la IIème Armée russe dispersée croule sous le poids des Allemands,
toujours plus nombreux, qui l’encerclent. Les renforts russes tentent bien de lui venir en
aide en attaquant la formation allemande autour de Samsonov, mais sans succès, ils se
replient donc vers la frontière polonaise, laissant Samsonov à son triste sort. Ce dernier
opte alors pour le suicide plutôt que pour la capture. Le 30 août 1914, la IIème Armée russe
est bel et bien entièrement annihilée. Les Allemands captureront plus de 90.000 hommes et
500 canons. Le 29 août, avant même que la bataille ne soit terminée, von Ludendorff
prépare déjà l’assaut au Nord contre la IIIème Armée russe qui n’a toujours pas bougé. Ils la
vaincront une semaine plus tard lors de la Première Bataille des lacs de Mazurie (cf. infra).
Ce succès est attribué notamment au renforcement du dispositif allemand avec deux corps
d'armées prélevés sur le Front de l'Ouest, forces qui firent cruellement défaut à l'armée
allemande durant la bataille de la Marne et dont l'absence permit le salut de la France.
 26 août 1914 : rencontre des généraux Joffre (France) et French (Grande – Bretagne) à
Saint-Quentin.
 26 août 1914 : la VIème armée française est créée des suites de l'armée d'Alsace et placée au
Nord-est de Paris, à l'extrême gauche du dispositif allié. L'objectif de son commandant, le
général Maunoury est double : couvrir Paris et envelopper par la gauche les armées
ennemies.
 26 août 1914 : le croiseur SMS «Magdeburg» 43 s'échoue devant Odensholm.
 26 août 1914 : Capitulation des troupes coloniales allemandes à Kamina au Togo.
Prise de Togoland (colonie allemande) par les troupes franco-britanniques (27.08.1914).
 27 août 1914 : en France, le Président du Conseil René Viviani forme le Gouvernement de
la "Défense nationale" et proclame l'"Union sacrée".
43
Le SMS «Magdeburg» est un croiseur léger de la marine impériale allemande. Il doit son nom à la ville de
Magdebourg (Magdeburg en allemand). Il est le navire de tête d'une classe portant son nom avec pour sisterships les SMS «Stralsund», «Straßburg» et «Breslau». Au début de la guerre, le navire va en mer Baltique. Dans
les premières semaines, il accompagne les poses de mines et bombarde les côtes de Libau. Le 25 août 1914, il est
présent dans le golfe de Finlande. Le lendemain, il coule à cause du brouillard près de l'île d'Odensholm, au large
de l'actuelle Estonie. Toutes les tentatives de remise à flot échouent. Lorsque les croiseurs russes «Bogatyr» et
«Pallada» s'approchent du «Magdeburg», l'équipage dynamite son navire. Le torpilleur V26 et le croiseur
«Amazone» récupèrent les marins allemands survivants. Le commandant Habenicht et son adjudant, ainsi que 56
marins restés à bord, sont faits prisonniers par les Russes. Les Russes récupèrent dix canons et les reposent sur
quatre de leurs navires dont la canonnière «Krasnoï Snamja». Le capitaine Nepenine, chef des services d'écoute
et de renseignements de la flotte de la Baltique russe, mis au courant, envoie rapidement une équipe inspecter
l'épave, qui met la main sur le code secret de la Marine allemande. En prime, elle récupère des cartes, le code des
signaux, etc., documents qui avaient été conservés pour communiquer avec les navires de secours attendus.
Transmis à la «Room 40» de la marine britannique, ces documents allaient permettre aux Alliés de percer
complètement les codes allemands leur offrant ainsi un avantage décisif sur leurs adversaires. Les Allemands,
ignorant la trouvaille des Russes, ne changèrent pas leur système de codage. Les messages radios de la marine
allemande peuvent être décryptés. On découvrira ainsi le «télégramme Zimmermann» (cf. infra).
31
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ère
 28 août - 8 septembre 1914 : le Siège de Maubeuge (également appelé «Bataille de
Maubeuge») est le premier siège sur le sol français, mené par l'Empire allemand durant la
1ère Guerre mondiale. Le siège de la ville se termine officiellement le 8 septembre lors de
la capitulation de la ville. La garnison a plus de 4.000 blessés et environ 1.000 tués. Les
Allemands font près de 46.000 prisonniers. En raison d’ordre mal transmis, le matériel est
loin d’être détruit en totalité, et les Allemands puisent dans les ressources considérables
disponibles. Les vainqueurs récupèrent ainsi de très nombreuses pièces de 120 et 155 mm
(système de Bange) avec des munitions en quantité, qui seront retournées contre les
Français quelques jours plus tard. Le butin allemand avoisinerait les 400 canons.
 28 août 1914 : Bataille navale de Heligoland 44. Elle a opposé d’un côté les ambitions
navales de l’Allemagne, et de l’autre la volonté anglaise de maintenir sa domination
maritime. Cette bataille navale se divise en trois phases : l’attaque éclair de la Royal Navy,
suivie d’une confusion de bateaux dans la flotte anglaise et enfin la phase finale. L'issue de
la bataille est une victoire britannique. Les Allemands ont perdu les bateaux les plus
puissants de leur flotte : le «Mainz», le «Cöln» et l’«Ariadne» ont été coulés. De plus le
«Frauenlob» a été sévèrement endommagé, tout comme le «Straßburg» et le «Stettin». En
termes humains, les Allemands ont eu 712 morts et 336 prisonniers, contre 35 victimes
anglaises. Du côté allemand, la bataille d’Heligoland a eu des conséquences négatives sur
la «Kaiserliche Marine». Du côté britannique, la «Royal Navy» est sortie plus que grandie
de cette bataille. En effet, la flotte anglaise, qui a subi moins de dégâts que la flotte
allemande (aucun navire coulé, 7 destroyers et 2 navires endommagés), a pu réaffirmer par
le biais de la bataille d’Heligoland sa superpuissance sur les eaux européennes du Nord. La
bataille d'Heligoland est un conflit important et décisif de la Grande Guerre, dans le sens
où il a été le premier à déstabiliser l’un des deux blocs dans le domaine naval.
 29 août - 2 septembre 1914 : les Allemands arrivent à Senlis, à 45 km de Paris. Le 2
septembre 1914, le gouvernement français quitte Paris menacée par l'avancée allemande et
s'installe à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Joseph
Gallieni (65 ans). Celui-ci rassemble toutes les troupes disponibles et constitue hâtivement
une sixième armée, composée de troupes hétéroclites provenant des différentes armées
françaises, placée sous le commandement du général Maunoury, pour assurer la défense de
Paris. Les Allemands sont à ce moment-là à Chelles, à 30 kilomètres au nord-est.
 29 août - 2 septembre 1914 : Bataille de Guise. Elle oppose la Vème Armée française du
général Lanrezac aux 1ère et IIème Armées allemandes près de Guise, dans l'Aisne. La Vème
44
Heligoland, en allemand Helgoland, du bas allemand ancien signifiant «terre sacrée» en français, est un
archipel d'Allemagne situé dans le Sud-est de la mer du Nord. Il a appartenu successivement au Danemark puis
au Royaume-Uni qui le cède à l'Allemagne en 1890 en vertu du traité «Heligoland-Zanzibar». Composé de deux
îles, Heligoland et Düne, il est habité par 1.150 personnes. Bien que constituant une commune d'Allemagne de
l'arrondissement de Pinneberg du Land de Schleswig-Holstein, Heligoland n'est soumis ni au régime fiscal
allemand, ni au droit de douane de l'Union européenne. Malgré sa petite taille, l’île d’Heligoland a une
importance primordiale en termes de stratégie navale en mer du Nord. Sa proximité avec l’Allemagne accroît son
rôle potentiel. Alors que l’île est à 470 kilomètres de la côte est britannique, elle n’est qu’à 25 kilomètres des
embouchures de l’Elbe, Jade et Weser. Cela signifie donc qu’elle est la porte d’entrée donnant sur les eaux
territoriales allemandes, et consécutivement, qu’elle permet d’accéder aux ports allemands majeurs. Heligoland
est à 55 kilomètres au nord-ouest du port de Cuxhaven, et à 70 kilomètres du port de Wilhelmshaven.
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armée française fait face à l'aile droite allemande et évite aux troupes britanniques d'être
encerclées. Cette bataille d'arrêt est considérée avoir joué un grand rôle dans la réussite de
la bataille de la Marne. Elle permet en effet aux troupes alliées de ralentir la progression
des deux armées allemandes et de continuer leur retraite de façon cohérente.
 29 – 30 août 1914 : débarquement néo-zélandais aux îles Samoa. Face à quatre croiseurs et
au débarquement de 1.400 soldats néo-zélandais, la garnison allemande qui compte à peine
100 hommes n'oppose quasiment aucune résistance.
 29 août 1914 : les Allemands entrent dans Saint-Quentin, Amiens et Soissons.
 29 août 1914 : refus du général French, commandant en chef britannique, de reprendre
place sur les lignes de combat avec les troupes françaises. Il prétexte la grande fatigue de
ses hommes. Il faudra l'intervention du ministre de la guerre britannique, Lord Kitchener,
pour rétablir la coopération tactique franco-britannique. Celle-ci reprendra sur le terrain le
5 septembre.
 29 août 1914 : Foch est appelé par Joffre à la tête de la IXème Armée française. Son rôle est
de maintenir inviolé le centre du dispositif allié.
 29 août 1914 : Gallieni, gouverneur militaire de Paris, réquisitionne une plaine agricole à
cheval sur 2 communes (Dugny et Le Bourget) pour rassembler les premiers avions dont
dispose l'armée (jusqu'alors stationnés à St-Cyr l'Ecole).
 30 août 1914 : premier survol de Paris par des avions allemands. Ils lâchent quelques
bombes et tracts sur la ville.
 30 août 1914 : le capitaine Lepic, officier de cavalerie français, constate au cours d'une
reconnaissance au nord-ouest de Compiègne, que l'avant-garde de von Kluck a infléchi sa
marche vers Meaux, à l'est de Paris. Le 4 septembre, un avion de reconnaissance confirme
ses observations.
 31 août 1914 : l'aile droite allemande, composée de la 1ère armée du général von Kluck et
de la IIème armée du général von Bülow, atteint Compiègne et La Fère. Les Allemands sont
signalés à Roye et Noyon, à proximité de Senlis, puis ils entrent à Senlis(Oise), à 45 km de
la capitale.
 Septembre 1914 : le consul général britannique du Caire change de statut pour devenir
ministre de la Guerre. Il s’agit de Lord Kitchener.
 Septembre 1914 : les sous-marins allemands (U-Boot) font de grands ravages au sein des
navires de la flotte alliée.
 2 septembre 1914 : mobilisation générale dans l’Empire ottoman.
 2 septembre 1914 : les armées allemandes reçoivent l’ordre de bifurquer au sud-est de
Paris. Le gouvernement français quitte Paris à la faveur de Bordeaux. La réserve d'or de la
Banque de France se déplace vers Bordeaux avec le gouvernement.
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 3 septembre 1914 : la «Triple-Entente» est officialisée. La France, le Royaume-Uni et
la Russie renforcent leurs accords militaires et donnent ainsi un fondement politique
stable à la Triple-Entente. Ils s’engagent en effet à ne pas signer de traités de paix
séparés (traité de Londres : 05.09.1914).
 3 septembre 1914 : le pape Benoît XV proclame la neutralité du St-Siège dans
"L’Osservatore Romano".
 3 septembre 1914 : offensive russe en Galicie orientale ; prise de Lvov (Galicie
autrichienne).
 3 septembre 1914 : von Kluck passe la Marne à Château-Thierry avec son aile gauche. Le
général Lanrezac est remplacé au commandement de la Vème armée française par le général
Franchet d'Espèrey.
 4 – 13 septembre 1914 : Bataille du «Grand Couronné». Elle est un épisode de la
«Bataille des Frontières», qui oppose la VIème armée allemande commandée par le prince
Rupprecht de Bavière à la IIème armée française d'Édouard de Castelnau. Après l'échec de
la Bataille de Morhange le 20 août 1914, la IIème Armée française s'est repliée. Elle occupe
le Grand Couronné, une série de hauteurs à l'est de Nancy, sur un arc Pont-à-Mousson,
Champenoux, Lunéville, Dombasle. Après la «Bataille de la trouée de Charmes», une
première tentative de percée au point de jonction de la 1ère et de la IIème Armée française,
les troupes allemandes décident d'attaquer simultanément Saint-Dié dans la bataille de la
Haute Meurthe et Nancy lors de la bataille du Grand Couronné. Après l'échec de la trouée
de Charmes, la prise de Nancy serait pour les Allemands une importante victoire
psychologique. Guillaume II vient en personne superviser l'offensive. Il espère pouvoir
défiler à la tête des cuirassiers de sa garde. La bataille débute le 4 septembre par une
opération d'artillerie allemande. De nombreux villages du secteur sont détruits. Du 5 au 11
septembre, malgré de lourdes pertes, l'issue reste incertaine. Le 7 septembre l’armée
allemande prononce une attaque directe sur Nancy. L’effort principal se porte sur la région
du mont d’Amance, Velaine. L’axe est la route de Château-Salins à Nancy. Le 9 et le 10
septembre, Nancy est bombardée et de Castelnau décide de répliquer. Le 11 septembre, la
lutte se concentre entre le mont d’Amance et le Sanon, la résistance allemande mollit de
plus en plus. Le 12 septembre, la 1ère Armée française rentre dans Saint-Dié et marche sur
Raon-l’Etape et Baccarat. Le même jour, les Allemands entament une retraite générale
jusqu’à l’Aisne, la Vesle et la Suippe. Le 13 septembre, Pont-à-Mousson et Lunéville sont
reprises par les Français sans combat. Les forces françaises continueront d'avancer jusqu'à
la Seille, où les Allemands se retranchèrent. Le front se stabilisera jusqu'en 1918.
 4 septembre 1914 : après plusieurs heures de réflexion et un problème de coordination avec
Gallieni, le général Joffre est décidé : il va attaquer. Le 6 septembre au matin, il lance
toutes les armées à l'attaque.
 4 septembre 1914 : l'armée allemande occupe Reims. Le général Gallieni donne l'ordre au
général Maunoury, commandant de la VIème Armée française, de se porter le lendemain au
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nord de Meaux pour attaquer le flanc droit de la 1ère Armée allemande aux ordres du
général von Kluck.
 6 - 13 septembre 1914 : Première Bataille de la Marne. Cette bataille, qui aura duré six
jours, marque l'arrêt de la progression des troupes allemandes. Après la «bataille des
frontières» et la retraite des Alliés, la 1ère Armée allemande de von Kluck, la IIème Armée
de von Bülow et la IIIème Armée 45 de von Hausen s'enfoncent dans le territoire français.
Mais la 1ère armée de von Kluck, au lieu de continuer vers l'ouest comme cela avait été
envisagé dans le cadre du plan Schlieffen, passe à l'est de Paris dans l'objectif de réduire
les forces françaises. Le général Gallieni, qui dirige la garnison parisienne, demande au
commandant en chef Joffre l'autorisation d'attaquer von Kluck au flanc. La VIème armée
française, dirigée par Maunoury, lance son attaque le 6 septembre. Von Kluck, pris par
surprise, réagit tactiquement, se retourne et replie son centre sur l'Ourcq, mais il creuse une
brèche avec le reste des forces allemandes. Le général von Kluck doit faire face au général
Maunoury sur sa droite et au général Franchet d'Espèrey sur sa gauche. Le général von
Bülow est attaqué au centre et sur sa droite par le général Franchet d'Espèrey et menacé sur
son aile gauche par la IXème armée du général Foch 46 . Les Allemands entament leur
retraite. Le 9, Franchet d'Espèrey envoie alors l'ensemble de ses lignes à la poursuite de
l'ennemi et libère Château-Thierry et Montmirail. Le 10 septembre 1914, le général von
Moltke ordonne la retraite générale des armées allemandes jusqu’à l’Aisne, la Vesle et la
Suippe. Le 13 septembre, Joffre annonce la victoire au gouvernement : «Notre victoire
s'affirme de plus en plus complète. Partout l'ennemi est en retraite. À notre gauche, nous
avons franchi l'Aisne en aval de Soissons, gagnant ainsi plus de cent kilomètres en six
jours de lutte. Nos armées au centre sont déjà au niveau de la Marne et nos armées de
Lorraine et des Vosges arrivent à la frontière». La retraite allemande se termine sur la rive
droite de l'Aisne dès le 14 septembre, ce qui déclenche la bataille de l'Aisne (cf. infra). Le
Front de l’Ouest est alors stabilisé. En conséquence de la défaite allemande lors de la
Bataille de la Marne, le général von Hausen est limogé à la faveur du général von
Rothmaler. L’acheminement rapide par tous les moyens disponibles (y compris les taxis et
les bus) sur le front des troupes françaises concentrés autour de Paris a permis ce «miracle
de la Marne» 47, qui a mis en échec le «plan Schlieffen». Les célèbres vignobles et caves
45
La IIIème Armée allemande (en allemand : 3. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de l'Armée de
terre allemande au sein de la «Deutsches Heer» pendant la Première Guerre mondiale puis au sein de la
«Wehrmacht» lors de la Seconde Guerre mondiale. Dès la mobilisation, Max von Hausen reçoit le
commandement de la IIIème Armée principalement composée de Saxons. La IIIème Armée participe à la bataille
des frontières, principalement dans les combats de Dinant et de Charleroi. La IIIème Armée est responsable de la
destruction de Reims en septembre 1914. Après la retraite de la IIème armée après la première bataille de la
Marne, von Hausen voit son propre flanc exposé et ordonne la retraite. Lors de la stabilisation du front sur la
rivière Aisne, von Hausen est relevé de son commandement et remplacé par le général Karl von Einem.
46
Célèbre télégraphe de Foch à Joffre : «Pressé fortement sur la droite, mon centre cède. Impossible de me
mouvoir. Situation excellente, j'attaque» !
47
La paternité de la victoire de la Marne est complexe. À la base elle a été permise grâce au général Lanrezac
qui, par sa victoire à Guise dans l’Aisne (29 août - 2 septembre 1914), a neutralisé en partie l'armée de von
Bülow qui devait rejoindre von Klück sur Paris. Bien entendu, elle a découlé des conceptions de l'État-Major
général, à la base de la création des VIème et IXème armées qui ont eu un rôle majeur, mais elle n'a pas suivi la
tactique d'enveloppement de départ préparée par Joffre. Les généraux Gallieni et Maunoury, véritables artisans
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de Champagne ont été des alliés inattendus dans la victoire française : en fait, de nombreux
soldats allemands faits prisonniers ont été retrouvés saouls !
 6 - 7 septembre 1914 : sur ordre du général Gallieni, environ 600 taxis G7 et les bus
parisiens sont réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de la 7ème
division d'infanterie. Les véhicules sont en majorité des Renault AG1 Landaulet roulant à
une vitesse moyenne de 25 km/h. Rassemblés aux Invalides, ces 600 véhicules partent au
cours de la nuit en deux groupes, direction Tremblay-lès-Gonesse, (aujourd'hui Tremblayen-France), puis Le Mesnil-Amelot. Ce sont les célèbres «taxis de la Marne» qui
transporteront 4.000 hommes vers le front le 5 septembre 1914.
 7 - 14 septembre 1914 : Première Bataille des lacs de Mazurie. Elle a lieu sur le front de
l’Est, en Mazurie (Prusse-Orientale). Elle oppose la VIIIème armée allemande du général
Hindenburg à la 1ère armée russe du général Rennenkampf. La destruction de la IIème armée
russe du général Samsonov lors de la bataille de Tannenberg (cf. supra), donne
temporairement aux Allemands une supériorité numérique que Hindenburg et Ludendorff
veulent mettre à profit pour écarter la menace de la 1ère armée russe en brisant la ligne de
front au Sud du dispositif russe. En utilisant le réseau ferroviaire, ils parviennent à déplacer
rapidement leurs troupes et les positionner face aux troupes russes. A l'issue de cette
bataille, les Russes sont contraints au repli.
 8 septembre 1914 : après avoir longuement dissimulé son jeu, l’Empire ottoman
rejoint le camp de la Triplice. Exaltations populaires à Constantinople.
 8 septembre 1914 : les Russes écrasent les Autrichiens à Lemberg (Lvov). Siège de
Przemysl, occupation de la Galicie orientale jusqu’au San et contrôle des cols des
Carpates, par l'armée russe en octobre 1914.
 8 septembre 1914 : le gouvernement belge est évacué à Ostende.
 8 septembre 1914 : 1er appel du pape Benoit XV à la paix.
 9 - 13 septembre 1914 : 2ème sortie de l'armée belge d'Anvers.
 9 septembre 1914 : le chancelier allemand Bethmann-Hollweg énonce son programme
des buts de la guerre, visant à l'hégémonie allemande sur l'Europe et de nombreuses
annexions («September-Programm»).
 10 septembre 1914 : le régiment d’Erwin Rommel est engagé face à la XIIème division
d'infanterie française. Le 24.09.1914, Rommel est blessé alors qu'il se bat seul contre 3
soldats français, dans un bois, en Argonne.
 11 septembre 1914 : Bataille de Bita Paka. 1.500 soldats australiens débarquent en
Nouvelle-Guinée et engagent le combat contre 350 soldats Allemands, (37 morts, 16
blessés, 75 soldats allemands capturés).
sur le terrain de la victoire, ont obligé l'ennemi à découvrir son centre droit, où une brèche s'est ouverte pour les
hommes de Franchet d'Espèrey.
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 12 septembre 1914 : libération de Reims.
 13 septembre 1914 : arrêt du repli allemand, marquant la fin de la bataille de la Marne.
Reims, libérée, restera cependant sous le feu de l'artillerie allemande et ce, jusqu'en 1918.
 13 septembre 1914 : espion allemand fusillé à Villers-Cotterêts.
 14 - 17 septembre 1914 : siège de Toma (Nouvelle-Guinée). À cours de vivres,
bombardés quotidiennement par le croiseur HMAS «Encounter», encerclés par plusieurs
centaines de soldats australiens, les 150 soldats allemands de la garnison de Toma finissent
finalement par se rendre après plusieurs jours de siège. Ils seront envoyés en Australie où
ils seront internés dans des camps de prisonniers jusqu'à la fin de la guerre. Plusieurs
soldats Allemands refusant de se rendre s'enfuient dans la jungle et tentent de monter des
actions de guérillas avec le soutien de colons Allemands et d'une partie de la population.
 14 septembre – 17 novembre 1914 : Première Bataille de l’Aisne 48 et début de la
«Course à la mer». Alors que les forces belges ont retenu 120.000 Allemands au nord
autour d'Anvers, le général Joffre, voulant profiter de sa victoire à la bataille de la Marne,
ordonne aux armées françaises et britanniques d'attaquer les armées allemandes qui se
replient, lors de ce qui deviendra la première Bataille de l'Aisne. Encore une fois, il
préconise la tactique d'enveloppement du flanc droit allemand. Le principal effort est
fourni par les Britanniques au «Chemin des Dames» 49 (cf. note de fin de page), entre
Soissons et Craonne dans la direction de Laon. Cependant, leur attaque rencontre une
solide résistance des troupes allemandes appuyées par une puissante artillerie lourde. Le 17
septembre, la manœuvre de Joffre est un échec, les Allemands renforcent leur droite avec
la VIIème armée de von Heeringen venue en renfort. Mais décidé à en finir en enveloppant
par le nord-ouest, il appelle une partie des troupes de Castelnau, stationnées en Lorraine.
Le 20 septembre, une énergique offensive française est lancée entre Noyon et Péronne. En
vain. Les lignes françaises manquent de matériel pour lancer des offensives efficaces. Le
commandant des forces allemandes, von Bülow, a imaginé un efficace retranchement de
ses troupes et lance à son tour des contre-manœuvres qui obligent l'armée française à
s'allonger sans cesse vers le nord. Les deux camps tentent à présent de déborder leurs
flancs respectifs et de se rapprocher du littoral, les Allemands en attaquant le flanc gauche
des Français et des Britanniques, qui eux chargent à l'opposé le flanc droit allemand. Il en
suit une série d'actions tournantes qui conduisent les forces belligérantes près de la mer du
Nord à partir d'octobre 1914, réalisant la réunion des forces françaises, anglaises et belges.
Cette partie de la guerre prend le nom de «Course à la mer» qui fixe finalement le front
nord sur littoral de la mer du Nord. La Bataille de l'Yser derrière les inondations tendues
48
Il y eut plusieurs «batailles de l’Aisne» au cours de la Première Guerre mondiale :
- La Première bataille de l’Aisne, en septembre 1914, liée à la «Course à la mer».
- La «Bataille du Chemin des Dames», ou «Seconde bataille de l'Aisne» ou «Offensive Nivelle», d’avril à
octobre 1917.
- La Troisième bataille de l'Aisne, de mai à juin 1918, liée a l’offensive allemande «Blücher et Yorc».
49
Le «Chemin des Dames» est un plateau calcaire, orienté Est-Ouest, situé entre la vallée de l'Aisne, au sud, et la
vallée de l'Ailette, au nord. Ce plateau est un bel observatoire, tant vers le nord et la plaine située à l'est entre
Reims et Laon, que celle située au sud depuis Soissons.
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par les Belges fin octobre 1914 (cf. infra) constitue la fin de la «guerre des mouvements»,
qui fait place à la «guerre de position» ou «guerre des tranchées».
 14 septembre 1914 : dans le cadre de la 1ère bataille de l'Aisne, les troupes françaises
reprennent Amiens, abandonnée par les Allemands. À partir du 18 septembre, les combats
continuent autour du massif de l'Aisne ; l'armée anglaise essuie de lourdes pertes. Trois
jours après, le général de Castelnau fait son entrée à Noyon, mais il ne peut s'y maintenir
longtemps. Cependant, les lignes allemandes sont contenues.
 14 septembre 1914 : suite à la bataille de la Marne, le général von Moltke est démis de ses
fonctions de chef d'état-major général et remplacé par le ministre prussien de la guerre, le
général von Falkenhayn.
 14 septembre 1914 : Pétain est nommé Général de Division suite à sa belle conduite lors de
la bataille de la Marne.
 16 - 17 septembre 1914 : infiltration d'un commando allemand en Normandie.
 16 septembre 1914 : un émetteur de longue portée est mis en service à Lyon La Doua pour
éviter que la Tour Eiffel ne reste le seul émetteur sur le territoire français en liaison avec
les colonies et les alliés, notamment la Russie.
 16 septembre 1914 : premières tranchées allemandes près de Sainte-Menehould
(Champagne).
 18 septembre 1914 : Rudolf Hess est transféré à la 1ère Cie du 1er régiment d'infanterie
(König) de Bavière.
 19 septembre 1914 : circulaire du ministre de la guerre, Alexandre Millerand, relative à la
censure de la presse par les commandants de région militaire. Cette restriction des libertés
individuelles, est remise en cause. De nouveaux journaux verront le jour, comme le
«Canard Enchainé», ou encore les journaux de tranchées.
 19 septembre 1914 : l'armée allemande contre-attaque sur tout le front de l’Ouest, bloquant
la progression des troupes anglo-françaises.
 19 septembre 1914 : Bombardement et incendie de la cathédrale de Reims. Il s’agit
d’un évènement d’une portée considérable, à la fois par ses conséquences matérielles et
humaines, mais aussi par son retentissement international. La cathédrale de Reims a été
qualifiée de «cathédrale martyre» car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle
commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la
cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En
urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire
cesser les bombardements. Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les
Allemands qui se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims reprennent
le bombardement de la cathédrale dès le lundi 14 septembre, affirmant que les tours
servent d'observatoire pour l'artillerie française. Les tirs se poursuivirent toute la semaine
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et le samedi 19 septembre vingt-cinq obus touchent la cathédrale 50. Un échafaudage, qui
avait été dressé en 1913 sur toute la hauteur de la tour nord de la façade de la cathédrale
pour sa restauration, prend feu vers 15 h. Aussitôt après, trois foyers d’incendie se
déclaraient sur le toit. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles,
détruisant le palais du Tau, résidence des archevêques. L’incendie est relayé par les bottes
de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et
statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la grande charpente de
bois du XVème siècle. Une grande partie du mobilier est en cendres : les tambours et les
stalles du XVIIIème siècle, le tapis du sacre de Charles X, le trône archiépiscopal. Plusieurs
prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La destruction du
monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. A. Demar-Latour écrit : «Il
fallait détruire la cathédrale de Reims parce que Clovis vint y célébrer la bataille de
Tolbiac, la première victoire française contre les Allemands ! Il fallait détruire la
cathédrale de Reims parce que Jeanne y affirma, jadis, la vie de la France et montra
comment nous savons, quand il est nécessaire, bouter hors les envahisseurs ; It fallait
détruire la cathédrale de Reims, parce que celle-ci constituait la plus antique, le plus
noble, le plus auguste témoin de la grandeur française!» 51. Anatole France réagit avec la
même vigueur : «…Ils se sont couverts d’une infamie mortelle et le nom allemand est
devenu exécrable à tout l’univers pensant».
 20 septembre - 4 octobre 1914 : Première Bataille de Picardie 52. Première phase de la
«Course à la mer». Celle-ci voit les belligérants tenter de déborder l'ennemi par le nord et
se terminera sur le littoral de la mer du Nord. Ne pouvant atteindre Paris, but originel et
mythique dans la pensée militaire allemande, les Allemands entament avec vigueur la
manœuvre de débordement vers la mer du Nord en espérant envahir complètement la
Belgique. Mettant ainsi ce pays hors-jeu, l'Allemagne espère pousser les Anglais au
réembarquement, laissant la France seule pour se défendre. L’état-major du Kaiser a donc
décidé d’amplifier le plan de base de débordement des Alliés sur leur gauche en fixant
pour objectif la prise de Calais et de Dunkerque. L'intervalle entre l'Oise et la mer du Nord
est essentiellement tenu par des soldats territoriaux français et quelques éléments de
cavalerie. La IIème Armée française sous le commandement du général de Castelnau
localisée en Lorraine est alors retirée, renforcée avec le XXème corps d'armée et envoyée au
Nord de l'Oise, grâce notamment à une manœuvre de rocade essentiellement fondée sur le
réseau ferré. De même, les Allemands ont ramené la VIIIème Armée de von Heeringen
d'Alsace. Les ailes montent en puissance et s'étendent progressivement vers le Nord grâce
50
La cathédrale de Reims a reçu 288 obus pendant la Grande Guerre dans une ville détruite à 85 %.
Cf. A. DEMAR-LATOUR «La Cathédrale de Reims, bombardée et incendiée par les Allemands en septembre
1914», édité par Les Éditions Pratiques et Documentaires, 56 Rue d’Aboukir, Paris.
52
Il y eut plusieurs batailles de Picardie au cours de la Première Guerre mondiale, à ne pas confondre avec la
bataille de la Somme :
- Première bataille de Picardie, en septembre 1914, liée à la «Course à la mer» comprenant la Bataille d'Albert
(1914).
- Seconde bataille de Picardie, du 21 au 31 mars 1918, liée à l'«offensive Michael» dans le secteur de
Montdidier jusqu'à Arras.
- Troisième bataille de Picardie, du 8 août au 14 septembre 1918, liée à l'«offensive des Cent-Jours»,
comprenant la Bataille d'Amiens (1918).
51
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à l'apport de nouvelles troupes qui se font face mutuellement au fur et à mesure de leur
arrivée. Lorsque la IIème Armée française atteint la Somme, elle s'étire dangereusement. Le
général Joffre, commandant en chef, envoie le général Maud’huy pour constituer la Xème
Armée française au Nord de la Somme.
 20 septembre 1914 : la presse française invite toutes les femmes de France à se mettre au
tricot afin de vêtir les «Poilus»53 en prévision de l'hiver. Le ramassage de ces bas et gilets
de laine est fait aux lieux d'édition des journaux.
 20 septembre 1914 : campagne de l’Afrique de l’Est. Le SMS «Königsberg» attaque, par
surprise, le HMS «Pegasus» dans le port de Zanzibar, alors que ce dernier est en révision
pour des problèmes aux chaudières. Le navire britannique, dont les tirs ne peuvent
atteindre le navire allemand, est mis hors de combat en 40 minutes et compte 38 tués et 55
blessés. Il sombre, plus tard dans la journée, sans avoir pu désancrer. L'attaque sur le HMS
«Pegasus» terminée, le SMS «Königsberg» envoie quelques tirs en direction du bateau
auxiliaire HMS «Helmuth», l'atteint, puis rompt l'engagement.
 21 septembre 1914 : reddition de la Nouvelle-Guinée allemande. Les troupes
australiennes occupent la région qui, par décision de la Société des Nations, deviendra un
territoire sous mandat australien et sera renommé le Territoire de Nouvelle-Guinée.
53
«Poilu», est le surnom donné aux soldats français de la Première Guerre mondiale. Le mot «poilu» désignait
aussi à l’époque dans le langage familier ou argotique quelqu’un de courageux, de viril (cf. par exemple
l’expression plus ancienne «un brave à trois poils», que l’on trouve chez Molière, de même les expressions
«avoir du poil» et avoir du poil aux yeux») ou l’admiration portée à quelqu’un «qui a du poil au ventre». Une
version populaire de la signification prétend que le surnom fut donné pendant la Grande Guerre, du fait des
conditions de vie des soldats dans les tranchées. Ils laissaient pousser barbe et moustache et, de retour à l’arrière,
paraissaient tous «poilus». Cette version ne peut trouver de fondements que dans les débuts de la guerre, car dès
lors que les gaz eurent fait leur apparition, les masques à gaz bannirent la barbe des visages des soldats ainsi que
du règlement militaire. En septembre 1914, lorsque la mobilisation est déclarée, les soldats se rendent à la guerre
dans leur uniforme bleu (pour la veste longue, dite «capote») et rouge (pour le pantalon). Ils n’ont pas de casque,
mais une simple casquette rouge et bleu. Ils portent sur eux 30 kg de matériel, ainsi qu’une gamelle, une musette
(sac de toile) et un bidon pour la nourriture et le vin. Cette tenue colorée, qui fait d’eux des cibles idéales, n’est
pas adaptée à la guerre qui se prépare, une guerre moderne. Après les premières blessures par éclats d’obus, on
équipe les «poilus» d’une calotte d’acier qu’ils portent sous leur casquette. Le commandement français, averti
sur la nécessité pour ses soldats d'arborer des couleurs discrètes, ne choisissent pas le kaki, mais le bleu horizon.
On pense en effet qu'un soldat se voit d'abord de loin, donc près de la ligne bleu du ciel. Ces uniformes sont
produits dès 1914, et distribués à partir de fin 14 /début 1915. Le bleu horizon devient rapidement le symbole du
"poilu" de la Première Guerre mondiale. Au fil du temps, l’armée française se modernise. Le «poilu» de 1918 a
appris à se protéger des gaz, à lutter contre les grenades ou les obus et à utiliser de nouvelles techniques : radio,
chars, aviation, etc. Le poilu attaque à la baïonnette et creuse des tranchées, qu’il doit parfois quitter très
rapidement, si la ligne de front se déplace dans un sens ou dans l’autre. Pendant la guerre le «poilu» vit dans les
tranchées. Si la bataille a lieu pendant l'hiver, il doit y supporter la boue, si elle tombe pendant l'été il doit vivre
dans la poussière au milieu des cadavres abandonnés. Il se bat contre les rats, les poux, les puces et les maladies
(pneumonie, typhus, tuberculose, grippe…). Il lui est interdit de faire du feu pour ne pas être repéré. Il ne peut
donc pas faire sécher ses vêtements lorsqu’ils sont trempés par la pluie. La ration alimentaire quotidienne du
«poilu» est de 750 g de pain, 500 g de viande, 100 g de légumes secs ou de riz, 30 g de lard, ainsi que du sucre et
de l’eau de vie à volonté ou presque. Les repas sont préparés par des cuisines roulantes situées à l’arrière des
lignes, et sont souvent livrés froids. Sur 8 millions de soldats français mobilisés, 1,4 million sont morts, 4 soldats
sur 10 ont été blessés au moins une fois, et 2,3 millions d’hommes sont restés mutilés ou invalides. Parmi ces
invalides, beaucoup ont été rendus aveugles par les gaz de combat. D’autres sont des «gueules cassées», des
blessés de la face, défigurés par les éclats d’obus. Un très grand nombre de familles françaises ont été touchées
par la Première Guerre mondiale.
Cf. : https://scribium.com/leon-martin-mbembo/a/qui-etaient-les-poilus-pendant-la-premiere-guerre-mondiale/
40
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DOC AA-20 FR-07-2015 / PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE - 1914
ère
 22 septembre 1914 : les troupes allemandes entrent à Lunéville.
 22 septembre 1914 : Bataille de Papeete (en Polynésie française). Les croiseurs
allemands «Scharnhorst» et «Gneisenau» bombardent la ville avant de rejoindre l'escadre
allemande d'Extrême-Orient au large du Chili.
 23 – 25 septembre 1914 : victoires allemandes. Prise de Varennes le 23 septembre, de
Dinant le 24 septembre et de Louvain le 25 septembre par les Allemands.
 24 septembre 1914 : le sous-marin U-9 torpille le croiseur cuirassé HMS «Aboukir».
 24 septembre 1914 : Théâtre océanien de la Première Guerre mondiale. Prise du port de
Madang en Nouvelle-Guinée par les troupes australiennes après la fuite de la petite
garnison allemande qui embarque à bord du croiseur «Cormoran» qui, échappant aux
navires australiens, réussit à rejoindre sans dommages les deux autres croiseurs de la
flottille allemande du Pacifique Sud.
 25 – 27 septembre 1914 : Bataille d'Albert. Elle a lieu dans le prolongement immédiat de
la première Bataille de la Marne et de la première Bataille de l'Aisne. Après l'échec des
tentatives d'extension du front au nord, le général de Castelnau lance avec la Xème Armée
française une attaque frontale sur les positions allemandes près d'Albert (Somme).
Cependant, le général de Castelnau doit faire face à une forte résistance et à la contreoffensive de la VIème Armée allemande. Le 26 septembre, la VIème Armée allemande atteint
Bapaume et le 27 septembre, Thiepval. La bataille d'Albert se termina le 29 septembre
avec le déplacement des combats au nord, vers Arras, Lille et dans la Flandre-Occidentale.
Cette confrontation et celles qui suivirent ne dégagèrent pas de grands vainqueurs, et la
guerre de mouvement ne tarda guère à se transformer en guerre de tranchées.
 26 – 27 septembre 1914 : 3ème sortie de l'armée belge d'Anvers.
 26 septembre 1914 : Bataille de Sandfontein. Elle est livrée, pendant la 1ère Guerre
mondiale, durant la campagne du Sud-ouest Africain (la Namibie d'aujourd'hui). Joachim
von Heydebreck, commandant des forces allemandes y défait les troupes sud-africaines,
qui subirent de lourdes pertes. Cette bataille a pour conséquence, la précipitation de
l'insurrection irrédentiste boer, menée par le lieutenant-colonel Salomon 'Manie' Maritz,
commandant les troupes sud-africaines stationnées dans la région d'Upington. C'est aussi,
l'un des rares succès allemands de cette campagne.
 27 septembre 1914 : création du premier groupe d'avions de bombardement par l'armée
française.
 27 septembre 1914 : campagne d'Afrique de l'Ouest (Cameroun). Un détachement
français, avec l'aide de quatre croiseurs britanniques et français utilisés comme artillerie
mobile, prend Douala (Cameroun). Des troupes françaises et britanniques occupent la ville
jusqu'en février 1916, date à laquelle les troupes britanniques se retireront. Les Français et
les Britanniques implantent leur base arrière dans le village de Suellaba, près de Douala.
Le seul foyer important de résistance allemande est désormais Yaounda (aujourd'hui
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ère
Yaoundé). Les troupes franco-belges suivent la voie ferrée pour pénétrer à l'intérieur des
terres. Elles avancent malgré les contre-attaques allemandes. En novembre, la ville de
Yaounda tombe. La plupart des soldats allemands survivants partent se réfugier en Guinée
espagnole (l’actuelle Guinée équatoriale), territoire neutre. Le dernier fort allemand du
Cameroun se rend en février 1916.
 28 septembre - 10 octobre 1914 : siège d'Anvers. L'armée allemande ayant récupéré sa
capacité offensive entamée par les sorties belges, commence le pilonnage des forts
proprement dits. Après la chute des deux ceintures fortifiées entourant la ville à distance,
les troupes allemandes commencent l'attaque du noyau urbain.
 28 septembre 1914 : prise de Malines (Belgique) par les Allemands.
 29 – 30 septembre 1914 : débarquement japonais aux îles Marshall.
 29 septembre 1914 : la «Ligue patriotique des Françaises» organise un «pèlerinage de
supplication à Jeanne d'Arc» à Paris.
 29 septembre 1914 : passant par les cols des Carpates les premières troupes russes
pénètrent en Hongrie.
 Octobre 1914 : débarquement australien aux îles Salomon.
 1er - 4 octobre 1914 : Bataille d'Arras (également connue sous le nom de Première
Bataille d'Arras ou Bataille d'Artois). C’est une bataille qui débute le 1er octobre 1914,
avec une tentative de l'armée française de déborder l'armée allemande, pour l'empêcher de
se déplacer vers la Manche pendant la «Course à la mer», au début de la 1ère Guerre
mondiale. La XXème Armée française, commandée par le général de Maud'huy, attaque les
troupes allemandes qui progressent vers le nord-ouest, connaissant un certain succès
jusqu'à ce que la ville de Douai soit atteinte. Là, la VIème Armée allemande du Kronprinz
Rupprecht de Bavière lance une contre-offensive, aidée par trois Corps des 1ère, IIème et
VIIème Armées allemandes. Les Français sont alors contraints de se retirer sur Arras.
L'échec français à repousser l'offensive allemande se termine par la prise de la ville de
Lens, le 4 octobre, et permet aux Allemands de se déplacer davantage vers le nord, vers les
Flandres. Les Français, cependant, réussissent à tenir Arras.
 3 - 4 octobre 1914 : débarquement japonais en Micronésie.
 3 octobre 1914 : un premier contingent canadien (32.000 hommes) est mobilisé pour aller
se battre en Europe.
 4 - 5 octobre 1914 : les Allemands atteignent la Vistule sur le front de Pologne.
 5 - 10 octobre 1914 : attaque finale allemande et retrait de l’armée belge d’Anvers.
L'armée allemande parvient à briser les défenses belges dans la ville de Lierre, à 20
kilomètres au sud-est d'Anvers, et fait mouvement vers Termonde, au sud d'Anvers, où elle
essaye de traverser l'Escaut. Ce «mouvement en tenaille» de l'armée allemande menace la
route de retraite vers l'ouest seule possibilité qu'a l'armée belge dans l'éventualité où il
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ère
faudrait abandonner Anvers, les routes au sud et à l'est ayant déjà été prises par les
Allemands et la route au nord menant vers la frontière Belgo-néerlandaise ayant été fermée
depuis le début de la guerre, car les les Pays-Bas restés neutres. La place est abandonnée
sans reddition sous la couverture des forts de la rive gauche. Les derniers forts de la rive
gauche, protégeant la retraite vers la côte, succombent l'un après l'autre. Le gouvernement
belge est évacué à Sainte-Adresse (France). Le bourgmestre d'Anvers, Jan De Vos, offrit la
capitulation de la ville le 10.10.1914, au grand dépit du général Hans von Beseler,
commandant en chef des troupes allemandes de siège, qui avait espéré recevoir une
reddition en bonne et due forme d'un général belge. La ville d'Anvers allait rester occupée
par les troupes allemandes jusqu'en 1918.
 5 - 15 octobre 1914 : deuxième phase de la «Course à la mer». En se retirant d’Anvers,
l'armée belge réussit un mouvement de rocade vers la côte par le nord-ouest aidée par les
7ème D.I. et 4ème D.C. britanniques débarquées à Zeebrugge et Ostende et par les 6.000
fusiliers marins français de l'Amiral Ronarc'h. Finalement repositionnée dans la région
d'Ostende-Nieuport-Dixmude, l’ultime fraction du territoire national qui reste libre, l'armée
belge a réussi son regroupement avec les forces franco-britanniques en vue de la grande
bataille de Flandre que tout laisse prévoir.
 5 octobre 1914 : premier combat aérien homologué. L'Aviatik du lieutenant allemand Von
Zangen est abattu, près de Reims, par le biplan Voisin III du sergent Frantz et du caporal
Quénault. Ce combat est considéré comme étant le premier de la Grande Guerre à s'être
déroulé dans les airs.
 5 octobre 1914 : le gouvernement serbe quitte Belgrade pour Uskub (Skopje).
 9 – 10 octobre 1914 : les troupes françaises évacuent puis réoccupent Lille. L’artillerie
allemande bombarde Lille (jusqu’au 12.10.1914).
 9 octobre 1914 : en Prusse orientale, l'armée allemande remporte la bataille d'Augustowo,
perdant toutefois 60.000 hommes.
 10 octobre 1914 : le XVIème régiment d'infanterie de réserve bavaroise quitte Munich.
Adolf Hitler, engagé volontaire dans l'armée allemande, y est affecté. Cette unité combat
les Britanniques, perdant 70% de ses effectifs. Hitler est alors nommé caporal.
 11 octobre 1914 : bombardement aérien de Paris par les Allemands.
 12 octobre – 2 novembre 1914 : Première bataille de Messines. Elle fait partie de la
«Course à la mer» et elle oppose les troupes de Sir John French à la VIème Armée
allemande. L'affrontement a lieu dans une zone située entre la Douve et le canal CominesYpres. Au début, les Britanniques marquent un succès, mais leur avance prend fin le 22-23
octobre, après que les Allemands se soient mis sur la défensive. La ligne de front reste
alors inchangée jusqu'au 30 octobre, quand les Allemands la repousseront au niveau de
Hollebeke, bien que la contre-attaque de ces derniers à Messines ait échoué. Le 31 octobre,
les troupes françaises viennent renforcer les lignes britanniques pour tenter d'endiguer la
43
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contre-attaque allemande. Le 2 novembre, la bataille prend fin lorsque les états-majors des
deux camps ont reçu l'ordre de concentrer leurs efforts à Ypres.
 12 octobre 1914 : Capitulation des forces françaises défendant Lille. Après la prise de
Lille et celle d'Anvers, les troupes allemandes ont pour objectif d'assurer leur déploiement
en mer du Nord afin d'affaiblir le ravitaillement des armées de l'Entente et de menacer
directement l'Angleterre.
 12 octobre 1914 : après avoir bombardé le port de Papeete à Tahiti (22.09.1914), la
flottille allemande du Pacifique sous le commandement de l’amiral Maximilian von Spee
arrive à l'île de Pâques 54.
 13 octobre 1914 : à Sarajevo, début du procès des 23 accusés dans l'attentat du 28 juin
contre l'archiduc François-Ferdinand.
 13 octobre 1914 : le gouvernement belge demande officiellement à la France de l'accueillir
sur son sol. Les ministres, une partie des archives belges et l'encaisse de la Banque
nationale arrivent au Havre en bateau.
 14 octobre 1914 : le gouvernement belge d'union nationale (baron de Broqueville) est
évacué au Havre à bord de deux bateaux et s'installe à Ste-Adresse. Le roi Albert 1er
installe son armée derrière la ligne de l'Yser. Les Allemands occupent désormais la plus
grande partie du territoire belge.
 14 octobre 1914: le Royaume de Grèce réoccupe l'Épire du Nord - région habitée
majoritairement par des Grecs, mais cédée par le Traité de Florence (01.12.1913) à la
Principauté albanaise - reconnue ensuite par le traité de Corfou (17.05.1914) en tant que
région autonome (autonomie qui ne sera jamais appliquée) 55.
54
L’île de Pâques est l'une des terres les plus isolées au monde. Elle se trouve à 3.700 kilomètres des côtes
chiliennes et à 4.000 km de Tahiti
55
En mars 1913, l’armée grecque, en guerre contre l’Empire ottoman dans le cadre du premier conflit
balkanique, fait une brèche dans les fortifications turques d'Épire à la bataille de Bizani, puis conquiert la ville
d’Ioannina avant de se diriger plus au nord. Quelques mois auparavant, le 5 novembre 1912, la ville d’Himara,
sur la mer Ionienne, est passée sous domination grecque après qu’un natif de la région, l’officier de gendarmerie
Spyros Spyromilios, y a débarqué et s’en est emparé après une courte bataille. À la fin de la guerre, les forces
hellènes contrôlent la majeure partie de l’Épire historique, atteignant une ligne allant des montagnes
cérauniennes, au-dessus d’Himara, jusqu’au lac Prespa, plus à l’est. Après la Première Guerre balkanique, l’idée
d’un État albanais indépendant est soutenue par les grandes puissances européennes, et surtout par l’AutricheHongrie et l’Italie, qui cherchent en réalité à contrôler l’Albanie. L’annexion de Shkodër par la Serbie et la
possibilité que la frontière grecque passe à quelques kilomètres seulement de Vlora déplaisent donc fortement à
ces puissances. Le protocole de Florence du 17 décembre 1913 attribue la possession de l'intégralité de l’Épire
du Nord à la principauté d’Albanie. Peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, l’Albanie
connaît une période d’instabilité politique et de chaos. Les grandes puissances autorisent alors la Grèce
d’envoyer son armée en Épire du Nord, ce qu’elle fait le 27 octobre 1914. En août 1915, Elefthérios Venizélos a
proclamé que «seule une faute colossale» pourrait séparer cette région du reste de la Grèce. Dans les premiers
mois de l’année 1916, la population de l’Épire du Nord participe aux élections législatives grecques et envoie 16
représentants à l’Assemblée, à Athènes. En mars 1916, l’union de la région de l’Epire du Nord au royaume de
Grèce (énosis) est proclamée officiellement et le territoire est divisé en deux préfectures : Argyrokastron et
Korytsa. À la fin du premier conflit mondial, l'«accord Tittoni-Venizélos» prévoit le rattachement de la région
à la Grèce. Le 14 janvier 1920, la session de la Conférence de la Paix, présidée par Georges Clemenceau,
entérine l'«accord Tittoni-Venizélos». Le changement de gouvernement à Rome et les difficultés militaires de la
Grèce face à la Turquie de Mustafa Kemal profitent toutefois à l’Albanie, qui reçoit finalement la région le
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Dr Angel ANGELIDIS : LA 1 GUERRE MONDIALE «REPÈRES CHRONOLOGIQUES DÉTAILLÉS»
DOC AA-20 FR-07-2015 / PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE - 1914
ère
 15 octobre 1914 : le premier contingent de l'armée régulière canadienne débarque à
Plymouth pour parfaire son entraînement à Salisbury, Grande-Bretagne. Au Canada,
fondation du 22ème Bataillon canadien-français. Ce dernier est financé par M. Arthur
Mignault, médecin. Le conseil municipal de Montréal décide de nommer certaines avenues
de la ville avec des noms d'hommes politiques et militaires, français et belges.
 17 – 31 octobre 1914 : Bataille de l’Yser. C’est est l'appellation donnée à l'ensemble des
combats qui se sont déroulés du 17 au 31 octobre 1914, dans le cadre de la 3ème phase de
la «Course à la mer», et qui ont opposé les troupes allemandes qui voulaient franchir le
fleuve en direction de Dunkerque aux troupes franco-belges qui essayaient de les y arrêter.
Pour les opérations de 1914 de l'armée française, la bataille de l'Yser et la bataille d'Ypres
(cf. infra) font partie de la 1ère Bataille des Flandres. Après la retraite à travers les
Flandres, les forces Belges, réduites à 70.000 hommes, vinrent s'aligner sur une position
qui longeait en pratique l'Yser 56, avec une tête de pont à Dixmude et une autre à Nieuport.
L'armée belge s'étirait jusqu'à Boesinghe où elle se rattachait aux Français (sur l'Yperlée).
Dans la région d'Ypres, se trouvaient les Anglais qui occupaient un large saillant devant la
ville d'Ypres. Les Allemands s'alignent le long de l'Yser, et, comme ils ne parviennent pas
à forcer les extrémités, ils vont attaquer au centre. Le 18 octobre, le déploiement des
Allemands est achevé et ceux-ci procèdent à un bombardement sur l'Yser en même temps
qu'ils attaquent à nouveau Dixmude et Ypres. Les Allemands reprennent Passchendaele dès
le 18. Une crise se produit dans la boucle de Tervaete et à Stuyvekenskerke où les
Allemands réussissent à traverser l'Yser le 25 octobre, malgré une résistance désespérée
des fusiliers marins français. C'est alors qu'est prise la décision d'inonder la région. Le
principe en est simple : il suffit d'utiliser les écluses de Nieuport qui règlent l'écoulement
des eaux de l'Yser en les faisant travailler à l'envers. On ouvre les écluses et on bouche les
trous et passages dans le remblai du chemin de fer Nieuport-Dixmude, l'eau de mer
commence à s'accumuler lentement dans les polders, terres cultivées situées sous le niveau
de la mer, pour immerger la plaine. Une énorme flaque d’eau d’une largeur de deux à trois
kilomètres et d’une profondeur de trois à quatre pieds s’étend entre l’Yser et le chemin de
fer de Nieuport-Dixmude. Devant la montée de l'eau, les troupes allemandes doivent
reculer le 31 octobre pour échapper à la noyade. Cette inondation artificielle permet aux
09.11.1920. L’Épire du Nord fut à nouveau libérée lors de la contre-offensive victorieuse de l’armée grecque de
l’hiver 1940 contre les forces italiennes de Mussolini qui avaient attaqué par surprise le pays le 28.10.1940.
Malheureusement, l’insurrection des communistes grecs en 1946-49, qui ont utilisé l’Albanie comme arrière
base d’appui à leurs attaques contre les forces du gouvernement d’Athènes afin de s’emparer du pouvoir par les
armes, a empêché que cette région soit incorporée à la Grèce à la fin de la 2ème guerre mondiale.
56
L'Yser est un petit fleuve côtier de 78 km de long qui prend sa source en France, qui entre en Belgique après
quelque 30 km et qui y décrit un arc de cercle avant de se jeter dans la mer du Nord à Nieuport. A Fort Knokke
(ancien fort), il reçoit, venant d'Ypres, son affluent canalisé l'Yperlée. Sur le plan militaire, l'Yser ne constitue
pas un obstacle important car la rivière n'est ni large, ni encaissée. C'est plutôt l'ensemble de la région qui n'est
guère favorable aux opérations militaires, car il s'agit d'une plaine sillonnée par de nombreux canaux d'irrigation
et ne comportant que de rares couverts: quelques petits villages et des fermes isolées. Tout le long de la côte, un
cordon de dunes, renforcé le long de la plage d'une digue datant du XIVe siècle, empêche l'envahissement de la
mer car, lors des marées hautes, la plaine se situe sous son niveau; il s'agit de polders. Les centres urbains sont
Nieuport et Dixmude sur l'Yser et Furnes en arrière. Un remblai supportant le chemin de fer entre Nieuport et
Dixmude aura, pour la bataille, une importance capitale. A Nieuport, un système complexe d'écluses et de
déversoirs sert à réguler les niveaux des eaux intérieures. Il permettra également de tendre des inondations.
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Dr Angel ANGELIDIS : LA 1 GUERRE MONDIALE «REPÈRES CHRONOLOGIQUES DÉTAILLÉS»
DOC AA-20 FR-07-2015 / PARTIE I : LES ANNÉES DE GUERRE - 1914
ère
Alliés de stopper, malgré leur infériorité numérique, la progression ennemie et d’établir un
barrage effectif tout au long de la guerre. À Ypres, les Belgo-Franco-Britanniques sont
retranchés dans les bâtiments détruits par l'artillerie allemande et forment ce qu'on appelle
le «saillant d'Ypres». La VIème Armée allemande attaque la position sur trois côtés et avec
des offensives de puissance croissante dès le 26 octobre puis le 6, 10 et 11 novembre, mais
elle ne parviendra pas à prendre la ville (cf. «Première Bataille d’Ypres», ci-après). Avec
l’aide des Français, Nieuport reste aux mains des Belges, mais les Allemands finissent par
s’emparer de Dixmude. La Bataille de l’Yser fera 75.000 victimes dans les rangs de
l’armée belge et 15.000 dans ceux de l’armée française. Les Allemands déploreront la mort
de 25.000 jeunes conscrits qui ont été amenés sur le front presque sans formation militaire
afin de créer la supériorité numérique. Le sacrifice inutile de ces jeunes gens entraînera
l'expression «Kindermord» (meurtre d'enfants) dans l'opinion publique allemande à qui
parviennent les échos de ces combats féroces.
 18 octobre 1914 : le lieutenant Charles de Gaulle rejoint son régiment sur l'Aisne dans la
région de Pontavert où il reçoit le commandement de la 7ème Compagnie.
 20 octobre – 15 novembre 1914 : Bataille de la Bassée ou Première Bataille d'Ypres 57.
Aussi connue sous le nom de «Bataille des Flandres», la première bataille d'Ypres fut la
dernière bataille majeure de la première année de la Première Guerre mondiale, qui eut lieu
à Ypres en Belgique en 1914. Elle marque, avec la bataille de l'Yser, la fin de ce que l'on
nomma la «course à la mer» (cf. supra). Le général Erich von Lindemann, chef d'étatmajor allemand, a progressivement renforcé les IVème et VIème Armées allemandes autour
de la ville d'Ypres, tenue par les Britanniques, afin de pouvoir gagner les ports français de
Calais et de Boulogne-sur-Mer. Sur place, les Allemands jouissent d'une supériorité
numérique de 6 contre 1 et disposent de plus d'artillerie moyenne et lourde que les Alliés.
Les Allemands, obligés d'attaquer des troupes retranchées, sont handicapés par l'inondation
volontaire de cette région de polders qui, en plusieurs points, recouvre le sol de plus d'un
mètre, ce qui va jouer un rôle important dans la suite des opérations. Les combats pour
Ypres débutent le 20 octobre avec l’offensive anglaise sur Thourout, et l’offensive
française en direction de Roulers. Le 25 octobre, les Allemands franchissent l’Yser malgré
une résistance «désespérée» des fusiliers marins français. Le 27 octobre, les Allemands
réussissent à récupérer le village de Passchendaele et continuent leur progression. Le 29
octobre, ils sont à moins de 5 kilomètres d’Ypres. Le 31 octobre, c’est un véritable vent de
panique qui souffle sur la ville, face à un assaut généralisé des troupes allemandes. La
résistance britannique devant la ville est héroïque, une ligne de front est maintenue tant
bien que mal depuis Langemark au nord, jusque Hollebeke et Messines au sud. Les assauts
allemands du 1er et 2 novembre sont encore plus furieux, mais la défense anglaise tient
bon. Les Anglais, embusqués dans les ruines d'Ypres détruite par l'artillerie allemande,
tirent profit des pans de mur, des anfractuosités et des caves pour bloquer l'ennemi.
57
Bataille d’Ypres : homonymie afférente aux batailles suivantes de la 1ère Guerre mondiale.
- Première bataille d'Ypres (du 20 octobre au 24 novembre 1914) ; aussi appelée bataille des Flandres.
- Deuxième bataille d'Ypres (du 20 avril au 24 mai 1915).
- Troisième bataille d'Ypres (du 31 juillet au 6 novembre 1917), aussi appelée bataille de Passchendaele.
- Quatrième bataille d'Ypres (du 9 avril au 29 avril 1918), aussi appelée bataille de la Lys.
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L'empereur Guillaume II, qui attend beaucoup de la bataille et qui s'est porté
personnellement sur place le 27 octobre, doit regagner Luxembourg le 1er novembre sans
pouvoir assister à la victoire qu'il espérait. Les combats autour du saillant d’Ypres se
calment ensuite progressivement, chaque camp ayant épuisé ses réserves tant au plan du
personnel qu'au plan des munitions. La première bataille d’Ypres se termine le 15
novembre statu quo, aucun des deux camps n’ayant réussi à contraindre son adversaire à la
retraite. Ainsi s'achève la «Course à la mer» et avec elle toute velléité de guerre de
mouvement de part et d'autre du front. Les deux camps s'affairent maintenant à consolider
leurs positions en aménageant un système de tranchées, qui courront bientôt sur près de
700 km sur une ligne allant de la mer du nord à la frontière suisse, traversant l'Artois, la
Picardie, puis plus à l'est la Champagne et la Lorraine. Le front ne variera plus de manière
sensible. Les batailles de l'Yser et d’Ypres sont les prototypes des lourdes batailles à venir,
très coûteuses en hommes et en matériel et qui ne débouchent que sur des succès limités :
le conflit s'enlise désormais dans la guerre de tranchées.
 20 octobre 1914 : Pétain est nommé Général de Corps d'Armée.
 20 octobre 1914 : les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la
Vistule.
 21 octobre 1914 : Thomas Edward Lawrence, dit «Lawrence d’Arabie», est nommé souslieutenant au service cartographique de l’état-major du ministère de la guerre.
 28 - 29 octobre 1914 : échec de la tentative de la prise de Vauquois par les Français.
 28 octobre 1914 : Ordonnance du gouvernement allemand qui impose une part de 10% de
seigle dans la préparation du pain (dénommé K.K. du «Kaiserliches Kriegs-brot») pour
économiser les céréales.
 28 octobre 1914 : combat naval de Penang. Il a opposé le croiseur allemand SMS
«Emden» 58 à des navires français et russes, dans le port de Penang, île de la côte ouest de
la péninsule Malaise, alors sous contrôle britannique (aujourd'hui Malaisie), dans le détroit
de Malacca. L’«Emden» fait partie de l'Escadre d'Extrême-Orient allemande basée à
Tsingtao, concession de l’Allemagne en Chine. Suite aux revendications du Japon sur
Tsingtao, l'escadre allemande part pour une croisière qui s'achèvera lors de la bataille des
58
Le SMS «Emden» est un croiseur léger de classe «Dresden», construit par le Chantier naval «Kaiserliche
Werft Danzig» et lancé en 1908 par la «Kaiserliche Marine». L'«Emden» est le dernier navire de combat
allemand à posséder des machines à vapeur. Le 1er avril 1910, il est affecté à l'Escadre d'Extrême-Orient, basée à
Tsingtao. Une fois arrivé, il gagne du fait de ses lignes élégantes le surnom de Cygne de l'orient. En mai 1913, il
est confié à celui qui devait être son dernier capitaine, Karl von Müller, et quelques mois plus tard, en août, il
rejoint une force multinationale composée d'Anglais et de Chinois qui réprime une révolte chinoise sur le fleuve
Chang Jiang. Von Müller, soucieux de la proximité des forces bientôt ennemies, décida de quitter Tsingtao le 31
juillet 1914. Von Müller rejoint donc l'escadre de l'amiral Maximilian von Spee, le 8 août 1914 à l'île de Pagan
dans les Mariannes. Il convainc l'amiral de lui laisser tenter sa chance en solitaire, contre le commerce
britannique dans l'océan Indien. Ce terrain rempli de gibier, lui est rapidement profitable, car il coule une
trentaine de navires de juillet à novembre 1914. L’action de l’«Emden» sème la panique dans la navigation
alliée, les primes d'assurance s'envolent et le trafic marchand britannique est très réduit. De nombreux navires de
guerre britanniques, français, australiens, japonais… se joignent à la chasse. Le 9 novembre 1914, il est coulé par
le croiseur australien HMAS «Sydney» lors du combat naval des îles Cocos (09.11.1914, cf. infra).
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Falklands (08.12.1914, cf. infra). L’«Emden» part de son côté, comme navire-corsaire,
faire la guerre au commerce allié. Depuis le début du mois d'août, il a déjà coulé 15 cargos
et il se dirige vers le détroit de Malacca pour y chercher d'autres proies. Il y a cinq escadres
alliées qui cherchent les divers navires allemands dans la région, mais sans succès. Peu
avant l’aube du 28 octobre, l’«Emden» s’approche du port de Penang sans être inquiété,
ayant gréé une fausse quatrième cheminée pour s’apparenter aux croiseurs britanniques de
la classe «Yarmouth». Il passe de vive allure devant le croiseur russe «Zhemchug», dont le
commandant, le baron Tcherkassov, est à terre avec des marins permissionnaires qui ont
été ramenés à bord dans un état d'imprégnation alcoolique important. Le croiseur allemand
lance deux torpilles contre le croiseur russe qui se brise en deux et coule. Il canonne au
passage les autres navires à quai. La réaction de ceux-ci est désorganisée et provoque
encore d'autres dégâts par tirs fratricides. L’«Emden» s’éloigne ensuite vers la haute mer,
suivi par les contre-torpilleurs français, «Mousquet», «Pistolet» et «Fronde», armés chacun
d'un seul canon de 47 mm. L’«Emden» réduit alors le premier à l'état d'épave à coup de
105 mm et sème les deux autres. Il se dirige ensuite vers les îles Cocos (cf. infra), pour
continuer faire la guerre comme navire-corsaire au commerce allié. Le commandant russe
et son premier lieutenant passeront en jugement et seront dégradés, condamnés
respectivement à quarante-deux et dix-huit mois de prison.
 29 octobre 1914 : le contre-amiral Wilhelm Souchon, nommé commandant en chef de la
flotte ottomane, fait entrer les croiseurs «Yavuz Sultan Selim» (ex-SMS «Goeben») et
«Midilli» (ex-SMS «Breslau»), ainsi que des petits navires de guerre turcs, en mer Noire.
Le SMS «Goeben» bombarde le port russe de Sébastopol où il coule un mouilleur de
mines, mais des obus russes tirés d'un fort côtier tuent quatorze membres de l'équipage et
provoquent d'importants dégâts. Le SMS «Breslau» bombarde quant à lui Novorossiisk, où
il coule quatorze vapeurs qui sont ancrés au port, tandis que quarante réservoirs de pétrole
prennent feu. Les Turcs refusent une demande alliée d'expulser les missions militaires
allemandes et le 31 octobre 1914, l’Empire ottoman entre officiellement en guerre du côté
des Empires centraux cf. infra).
 29 octobre 1914 : en Autriche-Hongrie, fin du procès des assassins de l'archiduc FrançoisFerdinand et de son épouse. Cinq accusés sont condamnés à mort, mais Gavrilo Prinzip,
mineur au moment de l'attentat, échappe à la peine capitale.
 31 octobre 1914 : une réunion du Conseil général (la direction élargie du Comité
Union et Progrès, dit les «Jeunes-Turcs») décide dès le 17/10/1914 l'entrée en guerre
de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne, qui a lieu formellement le 31.10.1914.
Les ambassadeurs des pays de l'Entente quittent Constantinople le 01.11.1914.
 31 octobre 1914 : offensive japonaise contre l’Allemagne sur le port de Tsingtao (en
allemand Tsingtau, aujourd'hui Qingdao) en Chine.
 31 octobre 1914 : le front tenu par 1er corps anglais est percé, l'empereur Guillaume II
arrive à Thielt pour préparer son "entrée" à Ypres. Le général britannique French songe à
évacuer Ypres, mais le général français Moussy sauve la situation. Devant la montée des
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eaux, causée par l'inondation de la vallée de l'Yser, les Allemands doivent se replier (cf.
supra «Bataille de l’Yser» et 1ère Bataille d’Ypres»).
 31 octobre 1914 : succès russes sur le Front de l'Est. Ils réoccupent Czernowitz à la
frontière austro-hongroise. Au nord, la contre-offensive russe en Pologne conduit les
armées russes jusqu'à la frontière de la Prusse orientale.
 1er novembre 1914 : von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes
sur le Front de l’Est.
 1er novembre 1914 : retrait des noms des empereurs d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie du
tableau des feld-maréchaux honoraires de l'armée britannique.
 1er novembre 1914 : en France, la revue «Les Annales» lance une consultation pour trouver
un autre nom à l'«eau de Cologne». La majorité se prononça en faveur d'«eau de Louvain».
 1er novembre 1914 : Bataille de Coronel. C’est une bataille navale qui a eu lieu le long de
la côte centrale du Chili en Amérique du Sud. Au cours de cet affrontement, l'Escadre des
Indes occidentales de la «Royal Navy» commandée par le contre-amiral Christopher
Cradock, rencontre et est battue par l'Escadre d'Extrême-Orient de la marine impériale
allemande, aux ordres du vice-amiral Maximilian von Spee. Bilan : 2 navires britanniques
coulés (HMS «Good Hope» et «Monmouth») et 1.400 marins britanniques morts, pour 3
blessés allemands ! C'est la première défaite subie par la «Royal Navy» depuis 1812 et elle
a donc eu un retentissement énorme au début de la guerre.
 2 novembre 1914 : l’Empire russe et le Royaume de Serbie déclarent la guerre à
l’Empire ottoman.
 3 novembre 1914 : «Bataille du Kilimanjaro» ou bataille pour Moshi. Fin septembre
1914, le major-général Arthur Aitken, commandant en chef des troupes britanniques en
Afrique de l’Est britannique, envoie au combat trois brigades de l'Armée britannique des
Indes. Une brigade, soit 4.000 hommes, tente de prendre le contrôle du terminal ferroviaire
nord de l’«Usambara Railway» à Moshi, tandis que deux brigades, soit 8.000 hommes,
tentent, en même temps, de prendre le contrôle du terminal sud à Tanga (cf. infra). La
bataille pour Moshi n'a, en fait, pas réellement eu lieu. Les Britanniques, ayant perdu une
grande partie de leur équipement en route, choisissent de rompre le combat après quelques
escarmouches et rentrent en Afrique orientale britannique.
 3 - 5 novembre 1914 : Bataille de Tanga 59, aussi appelée «Bataille des abeilles». C'est le
premier épisode majeur de de la Première Guerre mondiale sur le continent africain. Le 3
novembre 1914, le général britannique Arthur Aitken décida de lancer un débarquement
amphibie à cinq kilomètres au sud de la ville. La reconnaissance du secteur ayant été mal
effectuée, le débarquement fut un désastre et seule la chance évita aux forces britanniques,
59
Tanga est une ville côtière située à l'époque en Afrique orientale allemande (dorénavant en Tanzanie), à 80
kilomètres au sud de la frontière avec l'Afrique orientale britannique (devenue depuis le Kenya actuel). Ce port
actif était d'une grande importance stratégique en tant que point de départ du chemin de fer d'Usambara qui
assurait la liaison à l'intérieur des terres jusqu'au pied du Kilimandjaro.
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composées de 8.000 réservistes indiens mal entraînés, d'être balayées. Le jour suivant,
Aitken ordonna à ses troupes de marcher sur Tanga sans avoir, à nouveau, reconnu son
itinéraire au préalable. Elles tombèrent aussitôt dans une embuscade tendue par la garnison
allemande aux ordres du colonel Paul von Lettow-Vorbeck. Durant l'après-midi, le combat
prit la tournure d'accrochages dans la jungle, fréquemment interrompus par l'irruption
d'essaims d'abeilles en furie, qui expliquent le surnom donné à la bataille. Bien que le
rapport de force ait été à un contre huit en défaveur des Allemands, le colonel von LettowVorbeck lança une contre-attaque qui submergea rapidement les positions britanniques et
contraignit les soldats indiens à rembarquer. Dans leur retraite précipitée, les vaincus
abandonnèrent sur le terrain des fusils, des mitrailleuses et plus de 600.000 munitions qui
tombèrent aux mains des Allemands. Von Lettow-Vorbeck avança sous la sauvegarde du
drapeau blanc jusqu’aux soldats britanniques qui étaient en train de rembarquer et il
demanda une conversation amicale avec le général Aitken laquelle ce dernier accepta.
Tous deux échangèrent alors, entre gentilshommes, leurs impressions en dégustant une
bouteille de brandy. Le commandant allemand ordonna par ailleurs aux médecins
allemands de prendre soin des blessés britanniques. Cette bataille est citée dans la «British
Official History of the War» comme «un des plus remarquables échecs dans l'histoire
militaire britannique».
 3 novembre 1914 : huit navires de guerre allemands attaquent le port anglais de Yarmouth.
 3 novembre 1914 : l’amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée «zone de
guerre».
 3 novembre 1914 : une escadre britannique au large du détroit des Dardanelles bombarde
les forts externes de Kum Kalé et Seddulbahir. Un obus allié atteint une batterie, frappe les
canons hors de leurs montures et tue 86 soldats turcs.
 5 novembre 1914 : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Empire
ottoman. A la fin des comptes les grands perdants furent les chypriotes grecs
 5 novembre 1914 : début de l'installation de mines dans les détroits des Dardanelles par les
Ottomans.
 5 novembre 1914 : les Britanniques annexent Chypre, qu'ils administraient depuis 1878
sous souveraineté ottomane 60.
60
En 1915, pour attirer la Grèce à ses côtés, la Grande-Bretagne avait offert Chypre au gouvernement Zaimis.
Venizélos réclame l'île en 1917, mais les britanniques ne rempliront pas leur promesse. Cela conduira à la révolte
grecque contre l’occupation britannique (1955), l’abandon d’Enosis (rattachement à la Grèce) par le
gouvernement Karamanlis, les accords de Zürich-Londres (1959) et l’indépendance (1960), le coup d’état contre
Makarios (inspiré par H. Kissinger), l’invasion turque (1974) appuyée par les anglo-américains et la partition de
facto de l’île, la partie nord étant toujours occupée par un contingent permanent de 40.000 soldats turcs qui
surpassent les effectifs de la Garde nationale chypriote, même renforcée par un petit contingent grec. 200.000
Grecs vivant dans le nord furent chassés de leurs foyers et remplaces par des colons turcs venus d’Anatolie. Les
immigrants turcs d’Anatolie (120.000) sont plus nombreux aujourd’hui que les Chypriotes turcs «de souche»
(100.000), dont beaucoup sont partis à l’étranger. Avec la division de Chypre et l’affrontement ensanglanté
engendré entre les deux communautés, les Britanniques ont ainsi réussi à perpétuer la présence de leurs bases
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 6 novembre 1914 : la France et la Grande Bretagne décrètent le blocus maritime de
l’Allemagne. Tensions entre la Grande-Bretagne et les États-Unis d'Amérique à propos de
l'application de ce blocus. La Grande-Bretagne coupe les câbles transatlantiques reliant
l'Allemagne au reste du monde.
 6 novembre 1914 : offensive autrichienne en Serbie. L’armée austro-hongroise occupe
Belgrade après la bataille de Rudnik. Des plans de découpage du pays furent préparés.
 7 novembre 1914 : contre-offensive des armées serbes aux ordres du général Putnik. Les
Austro-hongrois doivent se replier vers Belgrade.
 7 novembre 1914 : la garnison du poste allemand en Chine de Tsingtao se rend aux forces
japonaises. Protestations des autorités chinoises quand les Japonais annoncent leur
intention d'administrer Tsingtao pour la durée de la guerre.
 9 novembre 1914 : combat naval des îles Cocos. C’est une bataille livrée au large des îles
Cocos, dans l'océan Indien, entre le croiseur de la «Royal Australian Navy» HMAS
«Sydney», commandé par le capitaine de frégate John C.T. Glossop, et le croiseur léger de
la Marine impériale allemande SMS «Emden», commandé par le capitaine de corvette
(Korvettenkapitän) Karl von Müller. C'est le premier combat de la jeune Marine
australienne dans la Première Guerre mondiale. Après le combat naval de Penang (cf.
supra), l’«Emden», atteint les îles Cocos dans l'intention de se ravitailler en charbon et de
détruire la station télégraphique qui s'y trouve. Cette station était reliée à trois câbles sousmarins, vers l'Australie, l'île Maurice et la Malaisie, justifiant son intérêt pour les
Allemands. L’Emden envoie à terre un détachement de 47 hommes et 3 officiers sous la
direction du commandant en second, le lieutenant de vaisseau Helmut von Mücke. La
station n'a pas de moyens de défense, mais a cependant le temps d'envoyer un SOS. Par
chance pour les Britanniques, un convoi se trouve non loin, au nord. L'un des 4 croiseurs
qui l'escortent, HMAS «Sydney», est dérouté pour voir. Il découvre l'insaisissable croiseur,
dans le lagon, occupé à récupérer la troupe qu'il avait mise à terre. Les vigies du navire
allemand ont d'abord cru que l'arrivant était leur navire-ravitailleur le «Buresk» (capturé
des Britanniques). La méprise reconnue, l’«Emden» appareille, abandonnant à terre ses
marins. Le combat s'engage à une distance d'environ 3.000 mètres, favorisant le navire
australien, armé de canons plus puissants de 152 mm, que ceux du croiseur allemand qui
sont de 105 mm. Il faut douze salves au navire australien pour régler son tir et, en deux
heures de combat, l’«Emden» sera touché près d'une centaine de fois. Le navire allemand
désemparé finit par s'échouer pour éviter le naufrage. Constatant que le pavillon allemand
n'a pas été amené, le commandant du «Sydney», capitaine de frégate Glossop, ordonne la
réouverture du feu. 131 marins allemands perdirent la vie dans l'engagement et 65 furent
blessés ; les Australiens déplorèrent la mort de trois d'entre eux et eurent huit blessés. Le
capitaine de corvette Müller, qui survécut à la bataille, quitta en dernier le pont ravagé de
son navire et demeura prisonnier de guerre jusqu'à la fin du conflit. Pendant le combat
militaires dans le sud de l’île, en pleine souveraineté (cas unique au monde aujourd'hui). A la fin des comptes les
grands perdants furent les chypriotes grecs, trahis par des propres grecs (Ioannidis, Sampson, Karamanlis…).
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naval, l'équipe débarquée à terre, sous le commandement du second Helmut von Mücke
réalisa très vite que le destin de «Emden», confronté à un navire plus rapide et mieux armé
que lui, était scellé. Von Mücke et ses hommes s'emparèrent alors d'un petit vieux troismâts goélette de cabotage, l'«Ayesha» et purent quitter l'île avec toutes leurs armes et
fausser compagnie au HMAS «Sydney», à la faveur de la nuit. Ils ont ensuite réussi à
traverser - dans des conditions épiques, à la voile et a l’aide seulement d'un vieux sextant et
d'instructions nautiques de 1845 - l'océan Indien et la mer Rouge, avant de traverser les
déserts d'Arabie en arrimant leurs 4 mitrailleuses sur des chameaux où ils se heurtèrent à
des tribus Arabes révoltées, alliées aux Anglais. Le 6 mai 1915, ils atteignirent l'extrémité
du chemin de fer et arrivèrent à Alep et de là ils ont pu finalement rejoindre le 23.05.1915
le cuirassé allemand SMS «Goeben», basé à Constantinople, sous le commandement du
contre-amiral Wilhelm Souchon (cf. supra). Le commandant von Müller reçut du Kaiser
Guillaume II la Croix de fer de première classe. Les survivants du SMS «Emden» eurent
aussi le droit de suffixer leur nom de famille par « -Emden ».
 10 novembre 1914 : les Russes doivent cesser l’offensive vers l’ouest devant la poussée
des troupes allemandes sur Lodz et austro-hongroises dans la région de Cracovie.
 10 – 15 novembre 1914 : attaque générale allemande à Ypres et Dixmude. Les
Britanniques, qui subissent le plus fort de l'attaque, parviennent à stopper les Allemands à
Ypres. Prise de Dixmude par l'armée allemande le 11 novembre, mais sans débouché. Les
premières neiges laissent présager la fin des mouvements de l'ennemi dont les assauts
s'enlisent dans les eaux boueuses face aux alliés accrochés à leurs positions. A partir du 15
novembre, immobilisation des deux partis sur les positions conquises.
 13 novembre 1914 : le gouvernement belge s’installe au Havre.
 14 novembre 1914 : le sultan de l'Empire ottoman et calife Mehmed VI proclame un
«Djihad» (guerre sacrée) contre la Russie, la Grande-Bretagne et la France.
 14 novembre 1914 : début de la guerre des tranchées.
 15 novembre 1914 : hospitalisé à Mulhouse, le lieutenant d'infanterie Hermann Göring
sollicite d'être affecté dans l'aviation.
 15 novembre 1914 : offensive russe en Silésie.
 15 novembre 1914 : Benito Mussolini fonde un nouveau quotidien, «Il Popolo d'Italia», et
fait campagne pour la guerre.
 16 novembre – 15 décembre 1914 : Bataille de la Kolubara (d’après la rivière de la
Kolubara, près de laquelle se déroula le combat) ou Bataille de Suvobor. Les forces
serbes sous les ordres du maréchal Radomir Putnik et du général Živojin Mišić, viennent
de subir une attaque de l'armée autrichienne qui les oblige à se replier. Ils lancent dans la
deuxième phase de la bataille une contre-attaque dans l'ouest de la Serbie. Les armées
austro-hongroises plient sous les attaques serbes et sont expulsées du pays. Les Serbes
firent prisonniers 330 officiers et plus de 42.000 soldats ; ils s’emparèrent également d’un
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important matériel militaire autrichien. Le général Oskar Potiorek, commandant des forces
austro-hongroises, est limogé suite à cette défaite humiliante et remplacé par l'archiduc
Eugène. Le roi Pierre Ier de Serbie rentre à Belgrade (15.12.1914).
 17 novembre 1914 : avec la fin de l'offensive allemande sur les Flandres, la «Course à la
mer» s'achève. Les Allemands n'ont pas réussi à percer le front allié.
 17 novembre 1914 : les États-Unis déclarent la neutralité du canal de Panamá.
 18 novembre 1914 : sur le front de l'Est, l'armée russe est battue en Prusse et doit se replier
en Pologne. Elle doit aussi faire face à une attaque austro-hongroise à Cracovie.
 18 novembre 1914 : Bataille du cap Sarytch. Elle eut lieu au large du cap Sarytch, dans la
mer Noire, et elle opposa la flotte russe, commandée par le vice-amiral Eberhardt, aux
navires allemands, battant pavillon turc mais à équipage entièrement germanique, les SMS
«Goeben» et «Breslau», commandés par le contre-amiral Wilhelm Souchon, nommé
commandant en chef de la marine de guerre ottomane le 27.10.1914. Elle se termina par la
retraite de ces derniers, le SMS «Goeben» ayant subi d’importants dégâts et des pertes de
son équipage.
 21 novembre 1914 : prise de Bassora (Irak) par les Britanniques.
 24 novembre 1914 : le général Moritz von Bissing devient Gouverneur allemand en
Belgique. La Belgique passe sous contrôle militaire allemand le 03.12.1914.
 25 novembre 1914 : les Britanniques procèdent au détournement des eaux du canal de Suez
afin d'inonder les terres situées du côté est du canal et en interdire l'accès aux troupes
ottomanes qui menacent la région.
 2 décembre 1914 : offensive française en Alsace-Lorraine. les Français s'emparent de la
Tête-de-Faux dans les Vosges, réoccupent Lesménil sur la rive droite de la Moselle et
s'installent sur la ligne Aspach-Burnhaupt en Alsace.
 2 décembre 1914 : Belgrade, la capitale de la Serbie, est prise par les Autrichiens, sous le
commandement du général Potoriek.
 3 décembre 1914 : l’armée austro-hongroise recule devant une contre-offensive serbe
lancée par le général Živojin Mišić, rendue possible par l’arrivée de munitions promises
par la France et transitant par la Grèce.
 3 décembre 1914 : offensive austro-hongroise en Galicie contre des positions russes.
 4 – 14 décembre 1914 : malgré la dégradation du temps et le renforcement des défenses
allemandes, les Français et les Britanniques lancent une offensive générale depuis la mer
du Nord jusqu'à Verdun. Ils sont en supériorité numérique par rapport aux Allemands qui
ont dépêché beaucoup de soldats vers le front Est où la résistance russe s'est révélée plus
forte que prévu. Mais la bravoure des soldats allemands et l'efficacité de leurs défenses
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retranchées contraignent les franco-anglais à arrêter leur effort le 14 décembre. Deux têtes
de pont sont établies sur la rive droite de l'Yser.
 4 décembre 1914 : sur la recommandation de l'adjudant de son régiment, Gutman (un juif),
Adolf Hitler est décoré de la Croix de Fer pour bravoure au combat.
 4 décembre 1914 : début de la bataille des monts Putnik qui se termine le 7 décembre par
une victoire serbe. Dans leur repli, les armées autrichiennes sont pourchassées par les
forces serbes. Les Serbes poursuivent leur avancée et Belgrade sera reprise le 13 décembre.
 6 décembre 1914 : prise de Lodz par les Allemands. L'offensive allemande en Pologne
russe est arrêtée devant Varsovie.
 6 décembre 1914 : en Mésopotamie, les Turcs doivent céder du terrain aux troupes angloindiennes qui prennent Masera et franchissent le Tigre.
 6 décembre 1914 : au Mexique, le politicien Venustiano Carranza est écarté de la
présidence et doit se réfugier à Veracruz, tandis que les armées réunies des généraux
révolutionnaires Pancho Villa et Emiliano Zapata font une entrée triomphale à Mexico
au terme de quatre ans de luttes révolutionnaires.
 7 – 12 décembre 1914 : offensive secondaire française en Argonne. Le général Dubail
dirige la 1ère et la 3ème Armée. Du 7 au 12 décembre, l'offensive ne rencontre aucun
obstacle et s'empare des tranchées ennemies. Mais une contre-attaque allemande provoque
250 morts. Le 13 décembre, le terrain est également impraticable dans la Woëvre ; comme
ailleurs aucune offensive n'est possible. Le 20, l'infanterie prend avec beaucoup de
difficultés Boureuilles, mais menacée d'enveloppement, elle doit se retirer. Globalement,
les opérations sont un échec.
 8 décembre 1914 : Bataille navale des Îles Malouines (Falkland Islands) entre la marine
de guerre britannique, aux ordres du vice-amiral Sturdee, et l’escadre allemande
d'Extrême-Orient dirigée par le vice-amiral Maximilian von Spee. Après sa victoire contre
les forces du contre-amiral Christopher Cradock dans la bataille de Coronel (01.11.1914) et
l'accueil triomphal qu'il a reçu des populations germanophones au Chili, Maximilian von
Spee décide d’appareiller de Valparaíso avec toutes ses forces, et franchit le cap Horn. Une
fois dans l'Atlantique, il tente, au passage, de mener un raid contre la base britannique de
Port Stanley aux îles Malouines, avant de foncer vers le nord. Le 8 décembre au matin, von
Spee détache deux de ses croiseurs, le «Gneisenau» et le «Nürnberg», pour bombarder la
station radio et le dépôt de charbon de Port Stanley. Ils sont accueillis par des salves bien
ajustées du HMS «Canopus». Ayant manqué l'occasion de surprendre la flotte britannique
dans le port, les bâtiments allemands cherchent leur salut dans la fuite. Les croiseurs de
bataille britanniques HMS «Invincible» et «Inflexible» - plus rapides, mieux blindés et
mieux armés (équipés des canons de 305 mm, contre des canons allemands de 210 mm) prennent l'avantage. Le SMS «Scharnhorst», navire amiral, ayant encaissé au moins
quinze obus de 305 mm est en feu ; il prend de la gîte et il chavire, puis coule dans moins
de 15 minutes avec von Spee, ses deux fils Otto et Heinrich, et tout son équipage. Pendant
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ce temps, le reste de la flotte de Sturdee donne la chasse aux croiseurs légers allemands. Le
«Leipzig» en queue est la première victime, suivi du «Nürnberg». Le «Gneisenau» finit par
se saborder. Des cinq navires allemands engagés un seul survit à la journée, le SMS
«Dresden». Il parvient à échapper aux poursuites jusqu'au 14 mars 1915, quand le HMS
«Kent» et le HMS «Glasgow» le découvrent avec ses machines en panne, dans l'archipel
Juan Fernández. Aucun navire de la «Royal Navy» n'a subi de dommages sérieux : il n'y
eut que dix morts et dix-neuf blessés dans ses rangs. Par contre, 1.871 marins allemands
ont trouvé la mort et 215 ont été repêchés et faits prisonniers. Avec la victoire de la bataille
des Iles Malouines les Britanniques prennent leur revanche sur la défaite subie lors de la
bataille navale de Coronel (cf. supra), ce qui leur permet le contrôle des toutes les routes
commerciales. Par contre, pour les Allemands cette défaite sonna le glas de la présence
outre-mer de la marine impériale allemande, qui fut alors obligée de recourir aux sousmarins et aux navires de commerce camouflés.
 8 décembre 1914 : retour du président Poincaré et du gouvernement français à Paris.
 9 – 15 décembre 1914 : victoires des Serbes sur les Austro-hongrois. Le 9 décembre, les
Serbes reprennent Ujzice et Lazarevats et font 2.000 prisonniers. Le 9 lendemain l'armée
serbe réoccupe Baïna-Bachta, Rogatchitza et Kamenitza. Le 11 décembre débute
l'offensive serbe dans le but de reprendre leur capitale. C'est la France qui fournit l'armée
serbe en munitions d'artillerie. Les Autrichiens commencent à quitter Belgrade dès le
lendemain. La retraite autrichienne dégénère en fuite alors que les Serbes reprennent
Konalich, Borak et Bosdarevatz. Le 14 décembre, les Serbes reprennent Emckluk, Dedilié,
Banovo et Brdo. Le 15 décembre, les derniers soldats autrichiens partent de Belgrade
laissant le terrain libre pour le retour de l'armée serbe dans sa capitale. Après la reprise de
Belgrade, l'armée serbe aux ordres du général Putnik détruit le dernier pont permettant aux
armées autrichiennes de repasser le Danube, mais elle ne tentera aucune invasion en
Autriche-Hongrie. Les Austro-Hongrois perdent 100.000 hommes durant cette opération.
 9 décembre 1914 : l’Italie demande le Sud Tyrol à l’Autriche en contrepartie de sa
neutralité.
 9 décembre 1914 : T. E. Lawrence («Lawrence d’Arabie») quitte la France via le port de
Marseille pour se rendre au Caire. Il débarque le 15 décembre.
 12 décembre 1914 : les Austro-Hongrois remportent contre les Russes la bataille de
Limanowa en Galicie.
 12 décembre 1914 : le Pape lance un appel en faveur d'une «trêve des armes s'appliquant
au moins à la journée de Noël».
 13 décembre 1914 : le sous-marin britannique HMS 11-B, pénètre plusieurs lignes de
mines flottantes et torpille le cuirassé turc âgé «Messudieh», amarré comme navire de
garde hors Chanak dans le détroit des Dardanelles.
 14 décembre 1914 : début de la Première Bataille de Champagne, qui durera jusqu’à mimars 1915. L’Etat-major français, considérant que les Allemands avaient perdu la «Course
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à la mer», décida de lancer une grande offensive à la mi-décembre 1914. En effet, Joffre
cherchait à obtenir une rupture du front et la reprise de la guerre de mouvement. Il a donc
décidé d’attaquer en direction de Cambrai, afin de dégager Soissons. Les combats se
concentrent vers Perthes-lès-Hurlus, Massiges, ferme de Beauséjour ; par ailleurs, d’autres
attaques furent lancées sur le reste des lignes ennemies. Cependant, l’Etat-major français
sous-estimait la capacité de résistance des Allemands. L’ennemi ne recula pas 61 . Les
combats cessèrent donc en fin d’année 1914, sauf en Champagne où les Français avaient
avancé de deux à trois km et résisté à plus de vingt contre-attaques, au prix de pertes
humaines considérables. Les offensives se poursuivirent jusqu’à la mi-mars 1915, sans que
la ligne de front allemande ne soit percée. Au final, la bataille de Champagne fit près de
90.000 victimes dans les deux camps.
 16 décembre 1914 : la marine allemande bombarde les ports anglais d'Hartlepool, Whitby
et Scarborough. Ces trois ports sont des stations balnéaires et manquent donc d’intérêt
militaire. Cette opération vise plutôt à marquer les esprits de la population civile
britannique. Elle a fait 74 tués et 240 blessés.
 16 décembre 1914 : la Grande-Bretagne place l’Egypte sous protectorat britannique, d'où
le représentant du Sultan de Constantinople est chassé.
 17 décembre 1914 – 15 janvier 1915 : première tentative d'une offensive de rupture du
front adverse en Artois. Le général Maud'huy, qui est installé à Cambligneul, lance
l'attaque le 17 décembre 1914. Ses objectifs sont Vimy et la route Arras-Souchez. Pour
désorienter l'ennemi, on commence l'offensive sur La Bassée. Le général Foch
commandant du groupe d’armées du Nord, arrive le 17 décembre pour prendre les
opérations en main. Le 21 décembre, il lance une attaque sur Carency, mais le terrain se
révèle très difficile, les tranchées sont inondées et les hommes épuisés. Les pertes
françaises sont lourdes. Finalement, l'artillerie française tient tête aux attaques allemandes.
Après de nouvelles attaques meurtrières et inutiles, le général Joffre décide de limiter
l'action de la 1Xème armée à des entreprises ponctuelles et de mettre au repos les troupes le
15 janvier 1915. Il est à noter que cette opération artésienne n'est mentionnée ni dans les
«Mémoires» de Joffre, ni ceux de son adjoint Foch.
 17 décembre 1914 – 15 janvier 1915 : offensives secondaires en Flandre et à La Boisselle,
en Argonne. En Flandre, Joffre préconise l'attaque au général d'Urbal lorsque l'artillerie
sera prête. Les résultats se révèlent rapidement insuffisants. Le 17 décembre, le 20ème corps
s'empare de 500 m2 de tranchées, mais ailleurs, l'ennemi semble invincible. Le terrain est
tellement impraticable que Joffre propose au commandant d'adopter la défensive. Plus au
sud, à La Boisselle, de Castelnau ordonne l'attaque le 17 décembre sans même lancer
l'artillerie. La contre-attaque allemande est meurtrière, les pertes sont lourdes et les gains
faibles. De Castelnau suspend l'offensive jusqu'au 24 décembre. Ce jour, le 118ème
61
Cet échec permit toutefois de démontrer à l’Etat-major français que les alliés, se reposant trop sur le canon de
75, avaient omis de s’équiper d’artillerie lourde. Ce retard technologique sur l’armée allemande ne fut rattrapé
qu’en début d’année 1916.
Cf. : http://www.histoire-fr.com/troisieme_republique_premiere_guerre_mondiale_3.htm#_ftn3
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Régiment prend en partie La Boisselle, malgré une violente attaque allemande et garde ses
positions. Globalement, les opérations sont un échec.
 18 décembre 1914 : le 33ème Régiment d'Infanterie se trouve dans la région des Hurlus, au
nord-est de Châlons-sur-Marne. Le lieutenant de Gaulle est officier adjoint du colonel
Claudel.
 18 décembre 1914 : campagne de l’Afrique de l’Est. Victoire allemande sur les Portugais
au Combat de Naulila.
 18 décembre 1914 : le vice-roi d’Egypte (Khédive) est destitué pour mettre en place un
protectorat britannique. Sir Henry Mac Mahon est nommé haut-commissaire.
 20 décembre 1914 : Bataille de Nieuport (Belgique).
 21 - 30 décembre 1914 : la IVème armée française lance une série d’opérations limitées en
Champagne dans le but de préparer une attaque générale prévue pour février 1915. Le 1er
Corps colonial est le premier à s'élancer le 20 décembre. Il repousse une contre-attaque
ennemie, mais les pertes sont lourdes. Le 20 décembre, les Français progressent en
direction de Varennes, mais le terrain gagné est disputé dès le lendemain par une contreoffensive allemande. Le 21 décembre, les Français connaissent de légers succès autour de
Souain (Champagne), après de violents combats qui se terminent en corps à corps dans les
tranchées. Les Allemands reprennent la moitié du terrain perdu le lendemain. Le 24
décembre, la 33ème division française contre-attaque et prend des positions importantes de
la région. Le 25 décembre, le commandant des opérations modifie son plan et ordonne une
poussée vers l'est (Perthes-Massiges). Le 30 décembre, il n'y a plus de progression
possible, le temps est exécrable et on manque de munitions. Au total 5.256 soldats ont été
tués et la ligne est remontée de deux kilomètres vers le nord. Puis, le front se stabilise le
long d’une ligne continue de Nieuport (Belgique) à la frontière suisse. C’est le début d’une
guerre d’usure sur 800 km. Une dizaine de départements français restent occupés par les
troupes allemandes.
 21 décembre 1914 : William Birdwood prend le commandement des troupes australiennes
en Egypte. C’est la naissance de l'ANZAC 62.
 21 décembre 1914 : premier raid aérien allemand sur le sud-est de l'Angleterre.
 22 décembre 1914 - 17 janvier 1915 : Bataille de Sarıkamış ou de Sarikamis ou de
Sarikamish (Grande Arménie). Depuis le 29 décembre 1914, les armées russes du général
Illarion Ivanovitch Vorontsov-Dachkov repoussent l'avance ottomane dans le Caucase. Les
Ottomans, désireux de reprendre Kars – russe depuis 1877 – lancent une offensive dans des
conditions hivernales extrêmement pénibles, par un froid rigoureux et dans une couche de
neige profonde. Alors que les forces sont équilibrées (environ 100.000 soldats de chaque
côté), les Ottomans furent battus et perdirent 32.000 hommes lors de la bataille et près de
62
Corps d'armée australien et néo-zélandais («Australian and New Zealand Army Corps», populairement appelé
ANZAC). Il sera distingué lors de l’expédition de Gallipoli (1915-1916), (cf. infra).
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60.000 à cause du froid et des maladies, soit environ 90.000 morts au total. Fin décembre
1914, le général Vorontsov-Dachkov est remplacé par le général Nikolaï Ioudenitch, qui
décide de poursuivre les Ottomans en territoire turc. Les débris de l'armée ottomane
refluent à travers les vilayets orientaux, talonnés par les troupes russes, qui pénètrent
profondément dans la province d'Erzeroum et menacent Van. Le commandant des forces
turques Enver-Pacha renonce à son commandement et reproche sa défaite aux Arméniens
vivant dans la région, pour avoir pris activement parti pour la Russie. Cela servira de
prétexte au gouvernement turque pour le déclenchement du génocide arménien.
 22 décembre 1914 : en France, les Chambres sont réunies en session extraordinaire.
Déclaration du Gouvernement lue à la Chambre des députés par René Viviani, président du
Conseil et au Sénat par Aristide Briand, garde des Sceaux. René Viviani, au nom du
Gouvernement, proclame à nouveau l'«Union sacrée» et fait mention pour la première fois
des buts de guerre de la France : retour de l'Alsace-Lorraine, restauration de la
souveraineté de la Belgique, droit à réparation pour les préjudices subis.
 22 décembre 1914 : T.E. Lawrence est affecté au service de renseignements militaires. En
outre, T.E. Lawrence est officier de liaison auprès du service de cartographie.
 23 décembre 1914 : la Chambre des députés en France adopte l'ajournement de toutes les
élections jusqu'à la fin de la guerre.
 24 décembre 1914 : pour Noël, le roi Albert de Belgique commande à Amsterdam une
boîte de 25 cigares pour chacun de ses soldats. La boîte porte l'inscription : «Yser 1914».
 25 décembre 1914 : la trêve de Noël. Au matin du 25 décembre, les Britanniques qui
tenaient les tranchées autour de la ville d'Ypres entendirent des chants de Noël provenant
des positions ennemies, puis découvrirent que des sapins de Noël étaient placés le long des
tranchées allemandes. Lentement, des groupes de soldats allemands sortirent de leurs
tranchées et avancèrent jusqu'au milieu du «no man's land», où ils appelèrent les
Britanniques à venir les rejoindre. Les deux camps se rencontrèrent au milieu d'un paysage
dévasté par les obus, échangèrent des cadeaux et jouèrent au football. Ce genre de trêve fut
courant là où les troupes britanniques et allemandes se faisaient face et se poursuivit encore
par endroits pendant une semaine jusqu'à ce que les autorités militaires y missent fin. Il n'y
eut cependant pas de trêve dans le secteur où les Français et les Allemands s'affrontaient.
 25 décembre 1914 : après s’être opposés à la guerre, les chefs politiques hongrois
soutiennent l’effort de guerre autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une
victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves de Hongrie, puis le
démantèlement du pays. 3.800.000 soldats seront mobilisés en Hongrie ; 661.000 seront
tués, plus de 700.000 blessés et autant faits prisonniers.
 27 décembre 1914 : rapport Kouropatkine. Ancien ministre de la guerre, le général Alexeï
Nikolaïevitch Kouropatkine rédige un rapport alarmant sur l'état de l'armée russe.
 29 décembre 1914 : guerre de positions sur le Front de l’Est. Après la bataille de
Limanowa, Russes et Austro-Hongrois sont forcés de s'enterrer sur leurs positions.
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 30 décembre 1914 : l’année 1914 termine avec des victoires des Alliés. Les troupes
franco-anglaises prennent le hameau de Saint-Georges dans la région de l'Yser. Les
Français sont victorieux à Steinbach en Alsace et ont progressé en Champagne.
Cependant, le bilan de la 1ère année de la guerre est lourd. Depuis le 4 août 1914, plus de
300.000 hommes tués et 600.000 blessés du côté français. Les Britanniques auraient perdu
près des deux tiers de leurs effectifs engagés et les Russes 1.500.000 hommes. Quant aux
Empires centraux, l’Allemagne aurait perdu 296.000 hommes (dont 142.000 morts) et
l’Autriche-Hongrie 750.000.
Dr. Angel ANGELIDIS
Ex-Conseiller au Parlement Européen
Bruxelles, juillet 2015
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Images N° 5 & 6 : La Grande Guerre au travers des iconographies de propagande
Carl Strathmann 1866-1939, Allemagne, "L'assaut" 1914. Huile sur toile 200 x 247 cm, Münchner
Stadtmuseum, Munich. Peinture représentant l’assaut des «Sturmtruppen» (ou «Stoßtruppen»),
unités d'élites de l'armée impériale allemande durant la 1ère Guerre mondiale, qui furent créées fin
1914 - début 1915 dans l'esprit de la guerre de positions. Elles étaient utilisées comme fer de lance
d'un assaut et avaient pour but de capturer les premières lignes ennemies pour ainsi créer une
«tête de pont» que les unités «normales» devaient ensuite exploiter. Les «Sturmtruppen»
bénéficiaient, de par leur statut, d'armes différentes et plus puissantes des autres soldats.
http://peinturesetpoesies.blog50.com/peintres-guerre/
«Troupes indiennes chargent les tranchées allemandes à Neuve-Chapelle, mars, 1915». Gravure d'après une
peinture de Richard Caton Woodville, Jr. (gracieuseté d’œuvres collectées de Nanaki & Sahib).
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Images N° 7 & 8 : La Grande Guerre
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