Il y a cent ans, la Grande Guerre …
Les guerres balkaniques de 1912 et 1913 avaient laissé s’installer une paix très précaire en Europe et le
vieil empire austro-hongrois en sortait ébranlé. Les puissances en présence en Europe étaient au seuil de
l’affrontement lorsque survint, le 28 juin 1914, l’attentat de Sarajevo qui devait coûter la vie à l’héritier
du trône d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand. L’annexion de la Bosnie Herzégovine avait ruiné le
projet serbe d’un grand Etat yougoslave.
En France, Déroulède et la « Ligue des patriotes » fondée en 1882 sonnent la revanche tandis que
Jaurès engage à tout faire pour s’opposer à la guerre lors de son discours de Vaise, le 25 juillet 1914,
cinq jours avant son assassinat à la terrasse du Café du Croissant à Paris. La Ligue est née comme un
mouvement nationaliste et républicain du traumatisme de la défaite de 1870 et de la perte de l’Alsace-
Lorraine, elle reçoit dès ses débuts le soutien d’hommes tels que Gambetta et Victor Hugo. Avec le
succès du boulangisme puis la scission profonde causée par l’affaire Dreyfus, elle devient rapidement
antirépublicaine, antisémite et xénophobe. Jaurès est à l’origine de la création de la « Section française
de l’Internationale ouvrière » (S.F.I.O.) qui permet l’unification du mouvement socialiste en France.
Ses positions pacifistes sont cause de son assassinat par le militant nationaliste Raoul Villain.
Paradoxalement, cet assassinat entraîne le ralliement de la gauche à l’« Union sacrée » qui rassemble
l’ensemble des forces politiques françaises autour de la figure du Président Raymond Poincaré.
Lorsque le jeune nationaliste serbe Gavrilo Princip tue l’Archiduc François-Ferdinand, le jeu des
alliances se met en place, entraînant toute l’Europe dans la guerre, mettant fin à ce que l’on appelle
« La civilisation du XIXè siècle » et jetant des millions d’hommes sur les champs de bataille.
L’Autriche est liée à l’Allemagne de l’empereur Guillaume II tandis que Français et Anglais ont signé
en 1907 la « Triple Entente » avec la Russie des Tsars, elle-même alliée de la Serbie. L’Italie qui
adhère officiellement à l’alliance austro-allemande a signé un accord secret de neutralité.
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France et le 12 août, la France et l’Angleterre déclarent à
leur tour la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Les Allemands envahissent aussitôt la Belgique et se heurtent aux troupes françaises le 20 août aux
alentours de Metz et dans le Luxembourg belge. L’armée française est rejetée vers la frontière et le
maréchal Joffre sonne la retraite. La guerre de mouvements voulue par les Allemands du général
Moltke s’enlise et se transforme rapidement en une guerre de positions, de tranchées. La bataille de la
Marne repousse les Allemands en aval de Verdun entre les vallées de l’Oise et de la Meuse (septembre
1914).
La campagne de 1914 s’achève par la bataille de Flandre. A la fin novembre, les tentatives allemandes
d’encercler l’armée française ont échoué. Alors commence la guerre des tranchées, que tous
pressentent longue et douloureuse, et l’année prend fin sur les premiers massacres de la guerre de
positions.
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