Cancers des voies aéro-digestives supérieures : le “
switch
HPV”
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Références bibliographiques
critère de jugement principal étaient statistiquement
significatifs (5 versus 12,5 mois ; p < 0,0001). Le TTP
et la SG ne l’étaient pas. Contrairement à ce à quoi
l’on pouvait s’attendre, l’efficacité était similaire dans
les bras B et C.
Malheureusement, ces résultats ne peuvent pas
être pris pour argent comptant. En effet, 9 patients
(7 %) dans le bras A, 33 patients (21 %) dans le bras B
et 44 patients (28 %) dans le bras C n’ont pas été
inclus dans l’analyse sous prétexte qu’ils n’avaient pas
complété le premier cycle de traitement. En d’autres
termes, ce sont les résultats de l’analyse per protocole
et non ceux de l’analyse en intention de traiter qui ont
été présentés. De plus, le choix inhabituel du critère de
jugement principal laisse dubitatif, en particulier parce
que la chirurgie était considérée comme un échec.
En effet, il n’était pas précisé de quels actes chirurgi-
caux il s’agissait (curage ganglionnaire ? chirurgie de
rattrapage ?). Or, on peut aisément comprendre que
la réalisation d’une CT d’induction conduit à moins de
curages ganglionnaires en règle générale. Il se pour-
rait donc que le temps jusqu’à échec soit plus long
dans les bras expérimentaux uniquement à cause
d’une différence en termes d’actes chirurgicaux. Cela
expliquerait pourquoi le critère de jugement “temps
jusqu’à échec” est statistiquement positif alors que
la SSP ne l’est pas. Cet essai ne permet donc toujours
pas de valider la stratégie néo-adjuvante dans les
cancers des VADS localement avancés. Il ne reste plus
qu’à patienter avant d’avoir les résultats des essais
Paradigm, DeCIDE et de celui du Georgia Centers for
Total Cancer Care (GCTCC) qui sont en cours.
Conclusion
À la suite des travaux présentés sur l’HPV, il est
devenu clair que la recherche clinique en oncologie
ORL doit impérativement distinguer les cancers
des VADS liés à l’HPV de ceux qui ne le sont pas.
En d’autres termes, ces deux entités doivent être
étudiées dans des essais thérapeutiques distincts.
En effet, le pronostic bien meilleur des cancers
des VADS liés à l’HPV permettrait certainement
d’envisager des désescalades thérapeutiques plutôt
que des stratégies d’intensification thérapeutique,
en particulier en situation localement avancée.
Cela représente une opportunité unique lorsque
l’on observe les problèmes de tolérance associés
aux stratégies d’intensification thérapeutique. Par
ailleurs, les caractéristiques biologiques spécifiques
des cancers liés à l’HPV incitent fortement à l’éva-
luation de thérapies moléculaires ciblées spécifiques
dans ce contexte. Si cette distinction se révèle perti-
nente, il se pourrait bien que ce “switch HPV” ouvre
une première porte vers un traitement personnalisé
des cancers des VADS dans le futur. ■