ÉDITORIAL IXe Journée nationale du GREP IXth meeting of the GREP Luc Favard* L * Service de chirurgie orthopédique, hôpital Trousseau, CHU de Tours. a IXe Journée nationale du GREP n’a pas dérogé à ses principes. Organisation parfaite, dynamisme, pluridisciplinarité et amitié, voilà les ingrédients de cette réussite toujours renouvelée au fil des ans. Pour la deuxième année consécutive, un chirurgien avait l’honneur d’en être le président, et je le prends à la fois comme une marque d’amitié sincère et comme un souci d’ouverture permanent des trois inséparables organisateurs, fondateurs et catalyseurs de ce groupe : E. Noël, T. Thomas et P. Goupille. Je crois pouvoir dire que la dominante de cette IXe Journée a été la priorité donnée au diagnostic et à l’indication. Notre métier, notre passion quotidienne, c’est de guérir les patients ou de prévenir les maladies. Mais, pour bien soigner, il faut bien diagnostiquer, puis bien choisir le traitement adéquat. Il ne sert à rien d’être un brillant technicien chirurgical si vous ne réalisez pas le geste adapté à la pathologie de votre patient, et il ne sert à rien d’avoir à disposition les médicaments les plus efficaces si vous ne les prescrivez pas à bon escient. Bref, le traitement commence par le diagnostic, et le diagnostic, c’est écouter son patient, c’est l’observation et l’expérience accumulée au fil des ans, c’est une démarche logique et une demande raisonnée d’examens complémentaires, c’est enfin la discussion et la confrontation des hypothèses avec les collègues. Alors, et seulement alors, vous savez ce que vous avez à traiter. Chaque sujet abordé a respecté ces principes. Tout d’abord, les radiologues nous ont exposé – avec, à l’appui, une imagerie superbe – les critères diagnostiques de bénignité et de malignité des tumeurs osseuses de la région scapulaire. Puis chirurgiens et oncologues ont insisté sur deux éléments primordiaux dans la prise en charge de ces pathologies : la pluridisciplinarité et la nécessité de confier les biopsies à l’équipe qui prendra en charge le patient. C’est le respect de ces principes qui donnera le maximum de chances aux patients. Chirurgiens et rhumatologues nous ont ensuite clairement expliqué comment faire le diagnostic d’une épaule traumatique. Bien sûr, le problème n’est pas de faire le diagnostic de ce qui est évident, mais, au contraire, de ce qui est com- 4 | La Lettre du Rhumatologue • N° 356 - novembre 2009 pliqué ou caché. Le premier principe, essentiel, si simple et si compliqué à la fois dans le cadre de l’urgence, est d’avoir une radiographie de bonne qualité. Le second principe est de ne pas se laisser obnubiler par la lésion évidente mais de rechercher les lésions associées. Le troisième principe est de ne pas hésiter à immobiliser et à réexaminer plus tard lorsque ni la radiographie ni l’examen clinique ne permettent d’aboutir à un diagnostic précis. De plus en plus difficile dans la démarche diagnostique, mais ô combien important, le problème des prothèses d’épaule douloureuses. Radiologues et chirurgiens ont bien insisté sur les critères importants (notion d’intervalle libre, association à une raideur ou à une instabilité), mais ils ont surtout insisté sur la menace permanente de l’infection, si redoutable dans le cadre des prothèses, et si particulière à l’épaule, où le Propionibacterium fréquemment en cause est difficile à mettre en évidence. Encore plus difficile, l’épaule neurologique. Peutêtre là plus qu’ailleurs, le diagnostic précis de la lésion est indispensable à l’indication du traitement. Les neurologues nous ont démontré toute l’importance de l’électromyogramme, qui fait partie intégrante de l’examen clinique. Enfin, le bourrelet glénoïdien a été décortiqué et analysé sous toutes les coutures. Il s’agit d’un sujet qui résume bien la difficulté de faire un diagnostic précis pour proposer un traitement adapté. Où est la limite entre le normal et le pathologique ? Quelle est la relation entre les lésions observées et les données de l’examen clinique ? C’est bien là le principal problème de la pathologie du bourrelet, dont la connaissance bien meilleure permise par l’arthro­scopie nous autorise de plus en plus à proposer des traitements efficaces et ciblés. Ainsi, cette IXe Journée du GREP a reposé sur les principes fondamentaux de notre métier que sont la démarche diagnostique, la demande logique des examens complémentaires et la réflexion pluridisciplinaire. Son succès a été possible grâce à la participation de l’industrie, à l’efficacité du groupe Nukleus et au dynamisme de ses trois membres. L’an prochain, la Xe Journée sera une grande date. Des surprises vous y attendent : venez nombreux et de tous horizons ! ■