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qui change son pouvoir de réfraction ou convergence. C’est ce qui permet d’obtenir des images nettes
d’objets placés à différentes distances de l’œil. Pour la vision lointaine, le cristallin est aplati, pour la
vision proche, il est fortement bombé. Cette capacité du cristallin à changer de forme résulte de
l’action combinée des muscles ciliaires, de la choroïde et des ligaments suspenseurs du cristallin.
L’image d’un objet éloigné est nette pour un œil au repos. Les muscles ciliaires sont relâchés et les
ligaments suspenseurs du cristallin sont tendus par la traction de la choroïde : le cristallin est aplati et
son pouvoir de réfraction est faible. Si l’image des objets éloignés est nette sur la rétine, celle des
objets proches est floue. Si l’on fixe un objet proche de l’œil, les muscles ciliaires, qui encerclent le
cristallin, se contractent et diminuent la traction que les ligaments suspenseurs exercent sur le
cristallin. Celui-ci se bombe jusqu’à prendre une forme presque sphérique sous l’effet de son
élasticité. Le pouvoir de réfraction du cristallin augmente et une image nette de l’objet proche se
forme sur la rétine. En revanche, le fond du champ visuel forme une image floue. On appelle
accommodation cette capacité de l’œil à former une image nette sur la rétine d’objets très proches ou
éloignés. Avec l’âge, l’élasticité du cristallin diminue, ce qui empêche la vision nette d’objets
rapprochés ; c’est la presbytie, qui est corrigée par le port de lunettes convergentes.
L’ouverture de la pupille peut aussi être modifiée. La pupille se réduit par suite de la contraction des
fibres musculaires circulaires de l’iris, alors qu’elle s’élargit par la contraction des fibres radiales. Par
ce mécanisme, l’œil s’adapte aux changements de luminosité. L’ouverture de la pupille se réduit aussi
lors de l’accommodation à une vision rapprochée, ce qui augmente la profondeur de champ et donc la
netteté de l’image.
La rétine (figure 28) contient des
photorécepteurs et des neurones
qui captent l’image qui y est
projetée par l’appareil dioptrique
et la transmettent au cerveau sous
forme de potentiels d’action. La
rétine est composée de plusieurs
couches cellulaires. Un épithélium
pigmenté, en contact avec la
choroïde, forme la couche externe.
Le pigment (mélanine) absorbe la
lumière qui diffuse et empêche la
formation de reflets. Les personnes
atteintes d’albinisme n’ont pas de
mélanine et sont éblouies en forte
lumière. La couche suivante, en
direction de l’intérieur de l’œil, est
formée par les
photorécepteurs (figure 56): les
cônes et les bâtonnets. Les cellules
nerveuses viennent ensuite. Les photorécepteurs sont couplés par des synapses aux cellules
bipolaires, qui elles-mêmes sont reliées aux cellules ganglionnaires dont les axones forment le nerf
optique. Les cellules horizontales établissent des contacts latéraux entre les photorécepteurs et les
cellules amacrines entre les cellules bipolaires.
Figure 56 : Structure des photorécepteurs chez les vertébrés. A Bâtonnet – B Cône
Figure 55 : Structure de la rétine chez les vertébrés