Avec plus de 5 000 lits, les HCL représentent une grande partie du potentiel de recherche clinique de l’agglomération
lyonnaise, avec le Centre Léon Bérard, centre de lutte contre le cancer qui compte 300 lits environ. Au cours de l’année
2007, les HCL ont mis en œuvre plus de 1 000 essais cliniques, dans différents domaines, dont plus de 130 pour
lesquels ils assuraient la responsabilité de promoteur.
Quelles sont les missions de la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation (DRCI) des HCL ?
La délégation à la recherche clinique et à l’innovation des HCL a plusieurs grandes missions : tout d’abord, elle participe
à la définition de la politique de recherche de l’institution, en étroite collaboration avec la Commission scientifique de la
recherche des HCL. Elle assure par ailleurs un rôle général de management de la recherche, qui comprend à la fois des
missions de représentation auprès des différents partenaires publics (ministère de la santé, organismes de recherche,
université, collectivités locales, …) ou privés (industriels), et de gestion des projets de recherche. Cela comprend la
gestion des financements « recherche » des HCL, la gestion des aspects technico-règlementaires des recherches
promues par les HCL (obtention des autorisations du CPP, de l’AFSSaPS ou de la Direction Générale de la Santé,
monitoring des études, évaluation des résultats), et de façon très récente le développement de l’innovation. Pour ce faire,
la DRCI dispose d’une équipe d’une vingtaine de personnes, chargée de faciliter l’action des médecins-chercheurs.
Comment s’organisent les essais cliniques médicamenteux aux HCL ?
Les essais cliniques sur le médicament se font en 4 phases. La première phase (phase I) se déroule à la suite des tests
pré-cliniques sur l’animal : c’est la première administration chez l’homme qui vise à étudier le profil de tolérance du
produit chez des volontaires sains. La phase II consiste à déterminer la dose optimale qui concilie le mieux tolérance et
efficacité. La phase III doit apporter la preuve statistique de l’efficacité et de l’innocuité du produit ; le nombre de patients
inclus dans ces études de phase III est important, souvent plusieurs milliers de participants. Ces essais de phase III sont
multicentriques : ils sont réalisés simultanément dans plusieurs centres hospitaliers dans le monde pour avoir, dans les
délais les plus brefs, le nombre suffisant de patients concernés par la pathologie sur laquelle porte le produit à l’étude.
Les essais de phase IV, après l’obtention de l’AMM, sont à visée marketing (extension d’AMM par ex) et de
pharmacovigilance.
Les essais de phase II et III sont très souvent réalisés « en double aveugle ». Les patients sont divisés en 2 groupes. Le
premier reçoit la molécule testée et le second un placebo ou un traitement de référence ; le médecin ne sait pas quelle
molécule il prescrit, de même que le patient ne sait pas quelle substance il reçoit.
L’étude ne peut être mise en œuvre que si le protocole a obtenu les différentes autorisations administratives. Pour être
inclus dans un essai, les patients doivent avoir donné leur consentement écrit, après avoir reçu une information
appropriée de la part du médecin investigateur.
Les hôpitaux ne sont pas rémunérés par les industriels pour effectuer ces essais : seuls les frais spécifiques générés par
l’essai sont pris en charge par l’industriel.
La majorité des essais en cours dans les hôpitaux sont des essais de phase III qui sont réalisés sur un grand nombre de
patients.
Les médecins des HCL sont sollicités directement par les industriels pour réaliser des essais cliniques sur des nouveaux
médicaments. C’est au médecin de décider s’il souhaite ou non participer.
Pour ce type d’essais, nous n’avons pratiquement aucune sollicitation en provenance de la région Rhône-Alpes étant
donné qu’il y a peu d’industriels développant des médicaments implantés dans la région.
Pour l’année 2007, la DRCI a assuré le suivi de 847 essais thérapeutiques portés par des promoteurs extérieurs,
industriels (70%) et académiques (30%).
Comment s’organise la recherche clinique à promotion académique aux HCL ?
En ce qui concerne la recherche clinique académique, il faut d’abord souligner qu’elle est souvent le fait de médecins qui
ont une double ou triple appartenance, hospitalière, universitaire et organisme de recherche (Inserm ou CNRS). Ceci
permet aux médecins d’avoir à la fois des projets de recherche fondamentale et des projets de recherche clinique. Cette
pluri-appartenance permet d’établir des liens entre recherche fondamentale et recherche clinique, ce qui est très
important : elle permet de « faire remonter » les pratiques médicales vers l’amont de la recherche et d’offrir un éventuel
terrain d’expérimentation secondairement aux travaux de recherche fondamentale. Concrètement, un médecin hospitalier
qui veut valider une hypothèse de travail (quel que soit le domaine, physiopathologie, stratégies diagnostique ou
thérapeutique), va concevoir un projet et rédiger un protocole, en obtenir la validation scientifique et les autorisations
administratives nécessaires. Plusieurs sources de financement existent, qui peuvent être nationales (notamment le
Programme Hospitalier de Recherche Clinique, PHRC), régionales ou institutionnelles HCL.
Les HCL ont ciblés 3 thématiques prioritaires dans leur politique de recherche : Cancérologie ; Handicap neurologique et
sensoriel ; Métabolisme et nutrition. Parallèlement, les HCL mènent également des actions incitatives dans d'autres
domaines de façon à être présents sur des secteurs stratégiques pour le CHU : Maladies rares ; Cardiologie ;
Inflammation ; Transplantation, Chirurgie minimale invasive ; Maladies transmissibles. Les appels à projets internes
s’inscrivent dans le cadre de cette politique.
En 2007, la DRCI a assuré le suivi de 136 projets de recherche à promotion HCL.