LE CAMP DE ROYALLIEU
DURANT LA SECONDE
GUERRE MONDIALE
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LES ORIGINES
Mai 1940. Une
fois encore la
guerre frappe Compiègne,
que les Allemands bombar-
dent les 16 et 17 mai 1940.
A Royallieu, petit village
de la périphérie, l’ancienne
caserne construite au début
du siècle retrouve le rôle
qu’elle a déjà connu au
cours de la Première Guerre
mondiale, celui d’hôpital
militaire.
Le 22 juin 1940, la convention d’armistice coupe la France en
deux. Occupant une large zone nord, l’armée allemande réqui-
sitionne une partie des bâtiments de Royallieu pour son caser-
nement. Ceux qui restent servent à loger des réfugiés belges et
français.
Jusqu’en décembre 1940, Royallieu est
utilisé comme camp de prisonniers de guerre
et dénommé “Frontstalag 170 KN 654” puis
vidé de ses occupants, envoyés dans les
Stalags en Allemagne. De juin 1941 à la fin
août 1944, sous l’appellation de “Frontstalag
122”, il devient un camp d’internement
pour tous ceux que le IIIème Reich con-
sidère comme ses adversaires (prisonniers
politiques, résistants, Juifs, ressortissants des pays Alliés…),
constituant ainsi une réserve d’otages destinés à être fusillés ou
déportés en représailles.
Royallieu est le seul camp en France qui dépende exclusivement
de l’administration allemande, la Wehrmacht puis, à partir de l’été
1942, de la Sicherheitpolizei-Sicherheitsdienst (Sipo-SD), c’est à
dire le Service de Sûreté nazi, installé 74 avenue Foch à Paris.
Entre 1939 et 1940, Royallieu abrite
un hôpital qu’une croix rouge sur fond
blanc signale aux aviateurs allemands.
(Photo Hutin)
Cachet de la poste
allemande du camp.
(Doc Annales
Historiques Compiègnoises)
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Les infrastructures du camp
Les nazis utilisent les
installations existantes en
les renforçant : un mur est
construit le long du chemin
de Saint Germain au Bac de
Jaux et une palissade en bois
de trois mètres de haut est
érigée du côté de la rue du
Mouton (cf. plan page 14-15).
Des chicanes barrent les routes d’accès
au camp. A l’intérieur de l’enceinte,
un triple réseau de fils de fer barbelés,
montés sur des chevaux de frise, est
disposé le long de la clôture sur 6 à
8 mètres de profondeur et 2,5 mètres
de haut. Des miradors équipés de
projecteurs permettent la surveil-
lance du camp la nuit. Des pancartes
précisent : « Danger. Si vous approchez
des barbelés, la sentinelle fera feu. ».
Jean Hoen, ancien détenu
« racial » de Royallieu,
décrit l’intérieur de
Royallieu : le camp se
compose « d’une suite de
bâtiments blancs couverts de
tuiles, bas et longs, à un étage,
alignés systématiquement
autour d’un terrain nu (…) ».
L’enceinte de barbelés et un mirador.
(Photo Annales Historiques Compiègnoises)
Mirador entouré
de fils de fer barbelés.
(Photo Royallieu 80 ans d’histoire)
Intérieur du camp de Royallieu.
Dessin réalisé par Auguste Ménage
en décembre 1942 alors qu’il y était interné.
(Coll. Mémorial de l’internement et de la déportation,
don de Monsieur André Pourvoyeur).
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Intérieur du camp de Royal-
lieu. Dessin réalisé par Auguste
Ménage
en décembre 1942 alors qu’il y était
interné.
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Sur un espace de 15 hectares,
24 baraques de 60 mètres de
long et 15 mètres de large
s’alignent selon un plan en
« U » ouvert sur l’entrée.
Cette disposition a facilité
la division en trois secteurs
principaux, cloisonnés entre
eux par des fils de fer bar-
belés :
Le camp A rassemble
l’essentiel des prisonniers français
(politiques, résistants, réfractaires au
S.T.O.).
Le camp B est réservé aux res-
sortissants des pays en guerre contre
l’Allemagne, en particulier des anglo-
saxons, ils y bénéficient de conditions
de détention moins rigoureuses. Bien
que l’essentiel de l’administration alle-
mande soit installée hors du camp, cer-
tains de ses services y sont implantés :
tri des internés à leur arrivée, bureaux
de l’habillement, de la censure …
Le camp C est occupé
au fil du temps par les
Russes, les internés fran-
çais « spéciaux » (déte-
nus dits « d’honneur »),
les femmes, les prisonniers
réputés « difficiles »
(mutins) et
surtout,
entre
décembre 1941 et juillet
1942, par
les Juifs.
Vue aérienne du camp de Royallieu
après 1945.
(AD Oise, fonds Jean-Pierre Besse, 71 J)
Vue prise depuis l’entrée du camp de Royallieu
prise après la guerre.
(Photo Hutin)
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Plan du camp A dessiné par un interné à
Royallieu, vraisemblablement en avril 1942.
(Coll. Mémorial de l’internement et de la
déportation, don de M. André Pourvoyeur)
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LES INTERNÉS
De 1941 à 1944, on estime à 54 000 le nombre
d’internés qui ont transité par Royallieu : ce sont
principalement des prisonniers administratifs, des résistants,
des personnes arrêtées au cours des rafles ou comme otages,
des opposants politiques notamment des communistes, des
internés « raciaux » notamment les Juifs. Certains viennent des
nombreuses prisons et des camps d’internement de France.
Origine des convois arrivant au camp de Royallieu.
(D’après Christian BERNADAC, le train de la mort)
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