Libérale Glaucome chronique à angle ouvert Une maladie insidieuse Contrairement au glaucome aigu, le glaucome à angle ouvert évolue très lentement car le système de drainage de l’humeur aqueuse de l’œil se bouche très progressivement. Les altérations de la vision sont souvent dépistées tardivement. L e glaucome chronique à angle ouvert est le plus courant. Car il faut savoir qu’il existe plusieurs types de glaucomes. Parmi eux, le glaucome aigu à angle fermé, plus rare, survient secondairement à une ascension rapide de la tension oculaire due à une fermeture brutale de la zone où s’évacue l’humeur aqueuse, ce qui entraîne une élévation très importante de la pression intra-oculaire. L’œil devient alors douloureux et rouge. Cette forme de glaucome se manifeste le plus souvent chez les sujets âgés et hypermétropes. Le glaucome à pression normale est, lui aussi, une forme rare, et survient alors que la tension intra-oculaire est normale mais qu’il existe des lésions visibles au niveau du nerf optique et de la vision périphérique, c’est-à-dire du champ visuel. Il existe également des formes secondaires de glaucome qui peuvent résulter d’un traumatisme oculaire, d’une maladie inflammatoire de l’œil, d’un traitement par cortisone. Des formes encore plus rares de glaucome peuvent se développer dès la naissance (glaucome congénital) et il existe également de très nombreuses autres formes rares de glaucome, associées ou non à des maladies générales. Le glaucome à angle ouvert Ce type de glaucome évolue très lentement car le système de drainage de l’humeur aqueuse de l’œil se bouche très progressivement, augmentant de façon également progressive et peu importante la pression intra-oculaire. La première étape de l’évolution vers le glaucome est appelée “hypertension oculaire” ou “suspicion de glaucome”. A ce stade, la tension oculaire peut être légèrement trop élevée, mais il n’y a encore aucune atteinte décelable du champ visuel ou du nerf optique. Le glaucome menace la vision car cette maladie évolue de façon indolore, entraînant une perte progressive du champ de la vision sans toucher, au début, l’acuité visuelle centrale (calculée en dixièmes). Par conséquent, le diagnostic est aléatoire, et le glaucome est généralement diagnostiqué par un ophtalmologiste lors des contrôles systématiques réalisés au 32 Professions Santé Infirmier Infirmière - No 45 - avril 2003 décours de la prescription de lunettes. Ainsi, en l’absence d’examen, la maladie peut rester longtemps inconnue. Ce glaucome concerne essentiellement la population de plus de 40 ans et son incidence augmente avec l’âge. Ainsi, 1 % de la population est concerné à 70 ans et 2 % le sont à 80 ans. Les premières fibres visuelles atteintes sont celles de la périphérie. La pathogénie semble multifactorielle. La dégénérescence des cellules ganglionnaires est d’abord génétique ou familiale. Ensuite, l’existence d’une myopie, d’un syndrome de dispersion du pigment, d’une hypertonie oculaire sont autant de facteurs de risque. Peu de signes d’alerte Les signes d’alerte peuvent être des céphalées, des troubles visuels vagues comme la perception de halos colorés autour des sources lumineuses ou encore une mauvaise vue dans l’obscurité. Au fond d’œil (FO), l’excavation papillaire est caractéristique si retrouvée, mais un FO normal n’élimine pas le diagnostic. La pression intra-oculaire n’est pas nécessairement élevée et on doit tenir compte des modifications physiologiques nycthémérales. Au début, peuvent seulement être notés une amputation discrète du champ visuel, un allongement de la tache aveugle et l’apparition d’un petit scotome au-dessus ou au-dessous de la macula. La papille peut demeurer longtemps normale, comme l’aspect externe de l’œil. C’est donc l’examen du champ visuel à l’appareil de Goldman ou automatisé ou encore une courbe de pression intra-oculaire sur 12 heures qui permettent de diagnostiquer un glaucome à angle ouvert. Les traitements sont à base de collyres (maléate de timolol à raison de 1 goutte à 0,25 % deux fois par jour ; si le résultat est insuffisant, on peut passer à 0,5 %). Chez un patient myope, on doit conseiller une surveillance ophtalmique régulière devant le risque de glaucome, mais aussi de plicature et de décollement de la rétine. Non traité, le glaucome mène à la cécité. J.B.