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INTERVIEW - A l'approche des fêtes de Pâques, Tristan
Lecomte, fondateur de la marque Alter Eco, dresse un bilan
de la situation du marché du cacao...
Dans les jardins, ce dimanche, se cacheront des œufs et des lapins en
chocolat. Mais ces gourmandises cachent elles-mêmes de nombreux enjeux
économiques pour les pays producteurs de cacao, sociaux pour les agriculteurs
qui en vivent, et environnementaux. Le cacao, source de richesse ou de
pollution des sols? Tristan Lecomte, qui a fondé la marque de chocolat
équitable Alter Eco en 1998 et est aujourd’hui à la tête de «Pur Projet», un
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Article : D'où viennent
les œufs de Pâques en
chocolat?
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2 contributions
Fêtes de Pâques: «Le cacao est un marché
florissant»
Créé le 29/03/2013 à 15h44 -- Mis à jour le 29/03/2013 à 15h44
Fèves de cacao en Côte d'Ivoire en 2002. — LE MOINE MICHEL/SIPA
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collectif qui conseille les entreprises pour intégrer les problématiques
climatiques dans leur stratégie, est plutôt optimiste pour l’avenir du cacao.
Quelle est la situation des producteurs de cacao aujourd’hui? Arrivent-ils
à vivre décemment de leur travail?
On trouve à la fois le pire et le meilleur. Certains producteurs évoluent dans un
environnement très dégradé, dans des champs mal entretenus avec un
rendement très faible d’environ 400 kilos par hectare. Les écosystèmes étant
dégradés, ils essayent de compenser avec des fertilisants de synthèse qui
coûtent cher et ont une efficacité limitée. Par exemple, en Côte d’Ivoire, dans
beaucoup de régions où on a encouragé la plantation de cacaoyers, on a
coupé les autres arbres. C’est une erreur car le cacao a besoin d’ombre. C’est
aussi un arbre qui a besoin d’être taillé, or les producteurs ne le font que
rarement car ils croient qu’ils vont avoir plus de fruits sur un plus grand arbre.
Et quelles sont les situations plus positives?
D’autres producteurs qui développent l’agroforesterie plantent dans les forêts où
les arbres sont utiles aux cacaoyers ou en plantant des légumineuses pour fixer
l’azote dans le sol. Si l’écosystème est préservé et diversifié, un producteur
peut bien s’en sortir et produire environ deux tonnes de cacao bio à l’hectare.
Il y a donc un cacao à deux vitesses dans le monde?
Deux modèles existent: une agriculture intensive où on a fait du cacao sans
s’intéresser à l’écosystème et qui a mené les producteurs dans l’impasse car
aujourd’hui ils vieillissent et leurs enfants ne veulent pas reprendre les
plantations, et une agriculture plus extensive, comme au Pérou, où cohabitent
acajous, teks, pins, bananiers et champs de cacao. Ces écosystèmes plus
résistants n’ont pas besoin d’intrants et les planteurs sont heureux.
Comment voyez-vous l’avenir pour les producteurs de cacao?
Tout porte à croire que les cours du cacao vont continuer à rester très haut car
ce marché va exploser dans le monde avec l’occidentalisation des modes
d’alimentation. Le cacao est un marché florissant qui va devenir stratégique. Il
va donc falloir rendre les champs de cacao plus résistants au changement
climatique et préserver les écosystèmes pour pouvoir produire. Même les
grosses entreprises ont compris les bienfaits de ces méthodes et essayent d’y
amener les producteurs de cacao pour ne pas qu’ils se tournent vers d’autres
cultures.
— Propos recueillis par Audrey Chauvet
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