Un drainage thoracique intercostal sera réa-
lisé en présence d’un échec d’une aspiration
d’un PSP, ou en présence d’un PSS symptoma-
tique, de plus de 2cm particulièrement chez le
sujet de plus de 50 ans. Le drain est inséré soit
au niveau du 3ème espace intercostal sur la ligne
médioclaviculaire, soit au 4ème, 5ème ou 6ème
espace intercostal sur la ligne axillaire moyenne,
cette dernière localisation étant préférée en pré-
sence d’un épanchement associé ou si une thora-
coscopie est envisagée. Le drain thoracique sera
retiré une fois le poumon réexpandu, 24 heures
après cessation de toute fuite d’air au travers du
drain (bullage) et ce sans épreuve de clampage
du drain. Les gros drains thoraciques (20-24F)
n’ont pas fait preuve d’une efficacité supérieure
aux petits (10-14F) et ne paraissent donc pas
indiqué dans la prise en charge initiale du PS.
Une option chirurgicale pourra être discutée
devant l’échec de réexpansion après drainage
thoracique de plus d’une semaine ou en présence
d’une fuite prolongée d’air signant l’existence
d’une fistule broncho-pleurale.
2. P
RÉVENIR LES RÉCIDIVES ULTÉRIEURES
En raison de la physiopathologie plurifacto-
rielle du PS (13), et suite au fait que la présence
de bulles et de “blebs” ne constitue pas un fac-
teur prédictif de la récidive de PS (14), il semble
que la bullectomie ne soit pas une approche thé-
rapeutique justifiée du PS.
En raison du risque de récidive du PSP, une
symphyse pleurale pourra être envisagée dès
l’apparition d’un second épisode de pneumotho-
rax.
Néanmoins, devant la sévérité et le risque
fonctionnel d’un PS en présence d’une maladie
pulmonaire sous-jacente, une pleurodèse peut
être proposée dès le premier épisode de PSS, et,
en tout cas, au moment de la première récidive.
Plusieurs techniques chimiques ou chirurgicales
sont décrites pour réaliser cette symphyse pleu-
rale : l’administration de colles biologiques, de
tétracyclines (15) (doxycycline, minocycline )
ou de talc de Luzenac dépourvu d’amiante (sous
contrôle pleuroscopique (16) ou via le drain tho-
racique) minimisent le risque de récidive à res-
pectivement 15, 20 et 8%. L’abrasion pleurale ou
la pleurectomie par abord chirurgical ou par
vidéothoracoscopie (17) réduisent encore ces
pourcentages (0-3%), mais restent des gestes
plus lourds et plus coûteux. La suspension ou
l’instillation de talc de Luzenac permet aujour-
d’hui une pleurodèse efficace (18), peu coûteuse
et en toute innocuité, en particulier, depuis la
publication de la monographie du Centre Inter-
national de Recherche sur le Cancer.
R
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B. DUYSINX ET COLL.
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Les demandes de tirés à part sont à adresser au Dr
B. Duysinx, Service de Pneumologie, CHU Sart-Til-
man, 4000 Liège 1.