L. BODSON ET COLL.
Rev Med Liege 2006; 61 : 5-6 : 494-499
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tion médicale d’une population, qu’elle soit
extra ou intra-hospitalière.
Le dernier maillon de la chaîne (Advanced
Life Support), dont nous parlons ici, a fait la
preuve de sa nécessité, cela avec «un niveau
d’évidence» (les actuels «level of evidence» des
recommandations, LOE) suffisant à propos de
cohortes de patients fragilisés extra ou intra-hos-
pitaliers.
Cela est démontré pour toutes les pathologies
graves (coma, mort subite, polytraumatismes
etc.).
L
ES
SMUR
SHÉLIPORTÉS
L’utilisation d’hélicoptères s’est généralisée
dans de nombreux pays depuis plusieurs années.
En dehors des centres urbains, son efficacité
due à sa rapidité ne fait plus de doute, même en
considérant les délais de décollage et d’atterris-
sage (plus longs que les délais de départ d’un
SMUR terrestre). On estime qu’en moyenne,
tous délais considérés, un SMUR ou une ambu-
lance parcourt 1 kilomètre à la minute tandis que
l’hélicoptère en survole 3 dans le même temps.
A partir d’un rayon d’action de 20 kilomètres,
ses performances sont sans appel. Certains sont
utilisés comme un SMUR, c’est-à-dire qu’ils ne
font qu’amener une équipe médicale et du maté-
riel sur le site auprès de la victime, mais la plu-
part font également office d’ambulance et
transportent le blessé ou le malade après sa sta-
bilisation et son conditionnement. De plus, dans
des régions médicalement défavorisées,
l’équipe de ce SMUR est très vite remise à la
disposition du Système 100.
En résumé, à partir d’une certaine distance,
l’histoire médicale de la prise en charge d’un
patient gravement atteint est accélérée par 3 par
l’équipe médicale héliportée et cela s’est vérifié
actuellement en Belgique aussi. Pensons aux
patients qui nécessitent une intubation endotra-
chéale d’urgence ou qui nécessitent une chirur-
gie thoracique ou crânienne lourde d’urgence.
Q
UALIFICATIONS DU PERSONNEL
SMUR :
Q
UI FAIT
Q
UOI
?
La seule question qui reste en suspens concer-
nant les SMURs, est celle de «l’efficience» des
différents types de chaînes de survies proposées
(« Emergency Medical System» , EMS).
Pour des coûts parfois différents mais très dif-
ficiles à bien évaluer, le même service peut être
assuré par soit, des médecins et des infirmiers
spécialisés (Belgique, France, Allemagne, Pays
Scandinaves …), soit par des «non médecins»; :
des infirmiers spécialisés (Hollande…), soit par
des «non-médecins» et des «non- infirmiers»,
c’est-à-dire du personnel de secours spécialisés
«sauveteurs sanitaires à 3 ou 4 années de forma-
tion».
Réagir en une ou deux minutes maximum à
un appel (120 secondes, pour les SMURs
belges), 24h sur 24h , se déplacer avec un vzhi-
cule de réanimation mobile ou «Mobile Inten-
sive Care Unit , MICU», assurer les :
défibrillation, protection des voies respiratoires,
ventilation mécanique ou assistée, oxygénothé-
rapie , perfusion intraveineuse ou intra-osseuse,
emplois de drogues très efficaces (donc dange-
reuses !) peuvent, avec une formation adéquate,
un encadrement médical approprié et des
moyens de liaison modernes adaptés, être réali-
sés par des groupes très différents de profession-
nels du sauvetage ou des soins de santé.
Dans les pays industrialisés il n’y a pas
actuellement de consensus à propos de «qui doit
faire quoi» dans ces domaines. Il y a, par contre,
un consensus sur «ce qui doit être fait et com-
ment».
Les contextes législatifs et juridiques sont
totalement différents, les lois sur «l’art de gué-
rir» et «l’art de soigner» sont différentes, la dis-
ponibilité en médecins et infirmiers spécialisés
sur le marché est variable. Les problèmes de la
responsabilité civile de l’intervenant sont aussi
primordiaux dans cette réflexion.
Pire : les systèmes d’alerte, les échelons d’in-
tervention, les définitions professionnelles sont
tellement différents d’un pays à l’autre qu’il est
difficile de réaliser les études multicentriques
nécessaires à l’évolution des idées. Actuelle-
ment les échanges «eurégionaux» importants
dans notre région sont très instructifs de ce point
de vue.
De plus, la culture locale vis à vis de la déci-
sion de savoir qui réanimer ou ne pas réanimer
en situation extrahospitalière est souvent étonne-
ment différente ( 4 ).
Par exemple, une série de Göttingen – Alle-
magne (5) dans laquelle seulement 34% des
patients extrahospitaliers sont réanimés montre
un taux de survie global de 14% alors qu’ une
autre à Osaka – Japon (6) où 97% des patients
sont réanimés, montre un taux de survie de seu-
lement 1,9 à 2,4%.
Le sélection des patients extrahospitaliers
pour lesquels une réanimation médicalisée
(ALS) est poursuivie en dehors de l’Hôpital est
bien différent d’un pays industrialisé à l’autre et,