Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIII - n° 6 - novembre-décembre 2009
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Cas clinique
Au-delà du test génétique, qui permet un diagnostic
précis dans la plupart des cas, le test à l’hydrochloro-
thiazide (étude de l’excrétion fractionnelle de chlore sur
3 heures après administration d’hydrochlorothiazide)
ore une très bonne sensibilité et une très bonne spé-
cicité pour le diagnostic de syndrome de Gitelman (5).
Une étude récente a montré que le syndrome de
Gitelman – bien que généralement considéré comme
une condition bénigne, et malgré une variabilité phé-
notypique importante – pouvait être associé à une
réduction de la qualité de vie similaire à celle décrite
dans le diabète et l’insusance cardiaque (6). Dans le
cas de notre patient, l’hypokaliémie était très bien tolé-
rée, sans symptomatologie particulière, ce qui explique
le diagnostic très tardif de la maladie. Cela est cohé-
rent avec un âge moyen d’apparition du syndrome
de Gitelman autour de 18 ans. La fuite potassique est
dicile à compenser, et les seuls traitements qui soient
connus comme améliorant à la fois la kaliémie et la
symptomatologie sont une supplémentation potas-
sique et des précautions diététiques (fruits secs, etc.),
ainsi qu’un apport complémentaire de magnésium. Il
faut comprendre que l’hypokaliémie chronique peut
être tolérée, même lors d’une intervention chirurgicale,
dès lors que l’on atteint une kaliémie de base de 3,0-
3,5 mmol/l avant l’anesthésie.
■
1.
Medeau V, Moreau F, Trinquart L et al. Clinical and bioche-
mical characteristics of normotensive patients with primary
aldosteronism: a comparison with hypertensive cases. Clin
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2.
Jeck N, Schlingmann KP, Reinalter SC et al. Salt handling in
the distal nephron: lessons learned from inherited human disor-
ders. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol 2005;288:R782-95.
3. Gitelman HJ, Graham JB, Welt LG. A new familial disorder
characterized by hypokalemia and hypomagnesemia. Trans
Assoc Am Physicians 1966;79:221-35.
4. Devuyst O, Konrad M, Jeunemaitre X, Zennaro MC. Tubular
disorders of electrolyte regulation. In: Handbook of Pediatric
Nephrology. Berlin Heidelberg: Springer-Verlag, 2009.
5. Colussi G, Bettinelli A, Tedeschi S et al. A thiazide test for the
diagnosis of renal tubular hypokalemic disorders. Clin J Am
Soc Nephrol 2007;2:454-60.
6. Cruz DN, Shaer AJ, Bia MJ, Lifton RP, Simon DB. Gitelman’s
syndrome revisited: an evaluation of symptoms and health-
related quality of life. Kidney Int 2001;59:710-7.
R é f é r e n c e s
Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations, organisés par l’industrie pharmaceutique
Les Français et le diabète :
une maladie proche…
mais mal connue
Le thème central de la Journée mondiale
du diabète (14 novembre 2009), soutenue
depuis plusieurs années par l’ONU, portait
cette année sur “Éducation et Prévention”.
L’objectif était de sensibiliser le public aux
enjeux du diabète aussi bien en termes de
prévention que de vie quotidienne. À cette
occasion, Novo Nordisk a réalisé avec l’IFOP
une étude destinée à évaluer la connaissance
et l’image que les Français ont de cette mala-
die. Les résultats montrent que 75 % d’entre
eux connaissent au moins une personne
atteinte, qui appartient dans plus de la moi-
tié des cas au cercle familial. Un quart des
Français estiment présenter un risque élevé
de développer un diabète et 56 % d’entre eux
ont déjà cherché à savoir s’ils étaient atteints.
Une majorité (65 %) a conscience que cette
pathologie peut générer de très graves
complications et 81 % des sujets interrogés
estiment bien connaître la maladie. Dans les
faits, ce degré de connaissance paraît relatif
et les enjeux de prévention bien lointains. En
eet, les associations citées sont bien sou-
vent vagues et portent principalement sur
le taux de sucre, le dysfonctionnement du
pancréas et l’existence de plusieurs types de
diabète. Les références au traitement médi-
cal portent essentiellement sur le diabète de
type 1 : insuline, injections/piqûres. Les réfé-
rences au mode de vie montrent un niveau
de sensibilisation faible face aux enjeux de
prévention, notamment pour le diabète de
type 2. Les deux tiers des Français s’estiment
bien informés sur le diabète en général, mais
cette information passe avant tout de bouche
à oreille avec le risque d’approximation et d’er-
reurs que cela implique. Enn, pour évaluer
l’attitude des sujets interrogés face au diabète,
une série de questions sur leurs pratiques ali-
mentaires et physiques ont été posées. Quatre
prols d’individus ont pu être établis. Les bons
élèves (27 %) : ils représentent majoritairement
des femmes retraitées de plus de 65 ans, sont
adeptes d’un mode de vie vertueux, ne sont
pas en surpoids et ont fréquemment recours
au dépistage. Les insouciants (23 %) : ils ont
entre 25 et 34 ans, sont actifs, ne consom-
ment pas susamment de fruits et légumes,
connaissent mal l’existence des deux types de
diabète et ne se sont jamais fait dépister. Les
sensibilisés (24 %) : ils ont plus de 65 ans, sont
plutôt retraités, sédentaires et grands consom-
mateurs de télévision mais restent vigilants
sur leur alimentation, conscients des facteurs
de risque qu’ils présentent. Ils ont déjà eec-
tué à plusieurs reprises un dépistage. Enn, les
exposés (26 %) : âgés de 35 à 49 ans, ils sont
issus des couches populaires, ne connaissent
qu’une alimentation riche en produits gras et
sucrés, sont adeptes du grignotage entre les
repas, sont en surpoids, n’exercent aucune
activité physique et passent beaucoup de
temps devant la télévision. Ils se distinguent
des autres par le niveau de moindre connais-
sance de la maladie et l’absence de recours
au dépistage. L’émergence de ces diérents
groupes conrme bien l’importance de la sen-
sibilisation et de l’information du grand public.
MP
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