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L’Afrique, l’OMC et le développement -Fiche de lecture- A. Merad Boudia
les pays africains ne cessent de mettre l’accent sur la nécessité de réformer
le système commercial multilatéral afin qu’il puisse prendre en
considération les préoccupations du développement. Ce sont ces efforts qui
ont abouti à la Déclaration de Doha en novembre 2001 et au lancement d’un
cycle de négociations favorable au développement.
La troisième partie intitulée : « L’Afrique et la marginalisation, éléments
pour une alternative » est précisément à visée normative. Conformément à la
démarche générale de l’auteur, la réponse à la crise des économies africaines
doit se situer à un double niveau. Le premier est d’ordre national. et
concerne l’adoption de politiques commerciales stratégiques et dynamiques.
Il faut rappeler de ce point de vue que la grande différence entre les pays
africains et les pays asiatiques ne réside pas dans une plus ou moins grande
ouverture sur le marché international mais plutôt dans l’articulation d’une
politique commerciale dynamique à une vision stratégique du
développement. L’expérience historique des pays actuellement développés
comme celle en cours des NPI montre que le choix entre ouverture ou
contrôle ne se pose pas en termes exclusifs d’une option par rapport à l’autre
mais qu’il est le résultat d’une quête incessante des combinaisons optimales
entre ces deux options afin de consolider le développement et construire la
compétitivité. Le second niveau est lié aux réformes nécessaires à opérer
dans le système commercial multilatéral afin qu’il puisse contribuer aux
efforts de développement engagés par les pays africains. Il importe en
particulier de desserer la contrainte multilatérale à travers notamment un
renforcement du traitement spécifique et différencié des PED et d’améliorer
l’insertion des pays africains dans le commerce international à travers une
série de réformes visant entre autres un meilleur accès au marché des pays
développés, une réduction de la dette, le renforcement des préférences,
l’abandon de la réciprocité… .
A l’analyse rigoureuse, l’auteur, qui est aussi directeur à la Commission
économique des Nations-Unies pour l’Afrique, mêle aussi impressions de
voyage et émotions ressenties dans l’atmosphère générale des négociations
internationales. On connaît un peu mieux Cancun ( où s’est déroulé la 5ème
Conférence ministérielle de l’OM en septembre 2003), un grand complexe
touristique du Mexique où une semaine tout frais compris revient , selon les
dires d’une jeune américaine, voisine du vol Mexico-Cancun, à près de
300$, le même prix somme toute que pour une semaine à Djerba, en
Tunisie. Cancun , c’est aussi l’occasion de se remémorer le discours de F.
Mitterrand prononcé le 20 octobre 1981 lors du sommet Nord-Sud. Malgré
l’échec de la Conférence ministérielle de l’OMC, Cancun c’est une certaine