15-10-2008 Les chirurgiens libéraux en grève
Face à l’annonce du gouvernement de limiter les dépassements d’honoraires des médecins libéraux, les chirurgiens
lyonnais se sont mis en grève pour toute le semaine. Une initiative rare mais suivie puisque que 80 % des chirurgiens
libéraux de la région auraient repoussé leurs opérations programmées, alors que les urgences sont en partie assurées.
“On ne pourra pas travailler à ce tarif là” a déclaré Didier Legeais, vice président de l’Union des Chirurgiens De France,
mardi en conférence de presse. Les représentants des principaux syndicats de chirurgiens, dont Jacques Caton, président
du syndicat national des chirurgiens orthopédistes, ont même dénoncé “le risque sanitaire qu’une telle mesure pourrait
engendrer”. Sous entendu : les chirurgiens seront obligés de réduire leurs frais, notamment les aides opératoires, pour
gagner leur vie. Et d’insister sur les frais de plus en plus importants, notamment techniques, que doivent assumer les
médecins, alors que la sécurité sociale refuse de réévaluer le coût des actes chirurgicaux. Résultat, cette mesure pourrait,
selon ces syndicats, accentuer encore la pénurie de chirurgiens en France.
Ci-dessous l’interview de Jacques Caton publiée dans Lyon Mag de juin où un dossier était consacré aux
dépassements d’honoraires.
“Nécessaires”
Chirurgien orthopédique, Jacques Caton défend les dépassements d’honoraires.
Comment vous justifiez les dépassements d’honoraires ?
Jacques Caton : D’abord, le coût des actes chirurgicaux n’a pas été réévalué depuis 20
ans ! Du coup, les remboursements proposés ne correspondent pas à la valeur réelle
des actes. Et si l’assurance maladie ne veut pas payer, il faut bien que ce soit
quelqu’un d’autre : les assurances complémentaires ou les patients. Car sans ces
compléments d’honoraires, les médecins mettraient tout simplement la clef sous la
porte.
Mais ces dépassements sont de plus en plus importants !
Mais nos charges aussi augmentent beaucoup : les frais de personnel, d’équipements, de loyers... Donc il faut bien qu’on
augmente nos tarifs pour continuer à faire vivre nos cabinets qui sont de véritables PME. De plus, nos cotisations sociales
ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie, contrairement aux médecins de secteur 1. Ce qui renchérit nos
frais de 30 %. Enfin, il est reconnu que les médecins de secteur 2 soignent moins de patients que ceux du secteur 1 car
ils leur consacrent plus de temps.