
1. Introduction
Les statistiques officielles montent une évolution favorable du marché du
travail en Algérie ces dernières années. Entre 1999 et 2011, le chômage a
reculé de 17,5%. Dans une large mesure, cette situation est liée aux
différents dispositifs de création d’emplois et d’activités mis en place
depuis l’adoption du plan d’ajustement structurel en 1994 et permise par
l’embellie financière qu’a connu le pays suite à l’évolution favorable des
prix des hydrocarbures au niveau international. Toutefois, si l’on
considère les emplois créés durant la même période, on constate que la
plupart sont des contrats à durée limitée avec une rémunération très
insuffisante et un minimum de droits. 40.7 % des occupés déclarent être
à la recherche d’un autre emploi dont 62.4% motivent leurs recherches
en raison de l’instabilité de l’emploi actuel, 17.4% pour une meilleure
rémunération et 17.2 % en raison de l’inadéquation de l’emploi actuel
avec leur profil (ONS, Enquête sur l’emploi, 2011).
Au delà des chiffres ou d’une approche quantitativiste, la situation de
l’emploi en Algérie, suite à l’ampleur des changements dans les structures
de l’économie et à la forte progression de la population active, est de plus
en plus préoccupante. La nouvelle tendance du marché du travail est
marquée par la progression rapide des emplois temporaires, la
substitution des emplois publics par des emplois privés dont la sphère
des droits se rétrécie de plus en plus, l’inadéquation entre la formation
suivie et le poste occupé (les emplois crées sont pour la plupart sous
qualifiés), une rémunération très insuffisante et un secteur informel sans
cesse en expansion.
La nouvelle politique d’emploi en Algérie est inscrite dans le social
puisqu’elle ne contribue pas à l’amélioration des conditions de vie des
jeunes, destinataires de la plupart des dispositifs mis en place.
L’hypothèse de notre travail est que les différents dispositifs de création
d’emplois et d’activités mis en place depuis les années 1990, même s’ils
sont indispensables au regard de l’approche philosophique et culturelle
de cette politique, ont contribués considérablement à la précarisation de
l’emploi et cette situation a favorisée à son tour la propagation du travail
au noir. Le travail au noir concerne particulièrement ceux qui sont
soumis à l’instabilité depuis la politique de substitution des emplois
permanents par des contractuels. Cette politique dissimule la réalité de la
situation de l’emploi en Algérie, la tendance à la baisse du taux de
chômage n’est que la face cachée des déclarations des institutions
étatiques qui intègre les emplois précaires dans les statistiques officielles.
A cet effet, dans le cadre de ce travail, en se basant sur le territoire de la
Wilaya de Tizi-Ouzou (WTO) dont le taux de chômage dépasse la
moyenne nationale, nous tenterons de présenter et évaluer les nouveaux
dispositifs de création d’emploi et monter que vu qu’ils constituent des