revue de presse Revue de presse Les effets des psychotropes chez les enfants E. Bacon INSERM, Strasbourg L es enfants sont parfois confrontés aux effets des psychotropes dans des contextes divers. Ils peuvent se trouver dans la situation d’être eux-mêmes consommateurs de ces substances ou subir les conséquences de la consommation de psychotropes par l’entourage. Les diverses situations dans lesquelles les enfants sont susceptibles de subir les effets des psychotropes incluent la consommation maternelle de ces molécules pendant la grossesse ou l’allaitement, certains traitements dentaires, la dépression infantile, les troubles agressifs ou du comportement, ou une schizophrénie ayant débuté dès l’enfance. Il ne faut pas négliger non plus le tabagisme et la toxicomanie infantiles, qui constituent aussi des problèmes universels. Le rôle du pédiatre ou du médecin généraliste est crucial, car ils sont en général les premiers professionnels de la santé à recevoir ces enfants ou adolescents et les premiers à être confrontés à la difficile tâche d’établir le diagnostic approprié, de mettre en œuvre des examens complémentaires et d’assurer la prise en charge des divers problèmes et situations. Effets de l’exposition prénatale à la marijuana Pittsburgh (États-Unis) L a marijuana est la substance illicite la plus communément consommée Act. Méd. Int. - Psychiatrie (18) n° 1, janvier 2001 par les femmes enceintes. Une enquête nationale publiée aux États-Unis en 1996, visant à évaluer la prévalence et les caractéristiques de la toxicomanie chez les femmes enceintes, révèle que 2,8 % d’entre elles ont consommé du cannabis lors du 1er trimestre de leur grossesse, tandis que 0,9 % reconnaissent avoir consommé du crack ou de la cocaïne. La consommation prénatale de marijuana affecte le système nerveux central de l’enfant et son développement cognitif. Toutefois, les effets à long terme sur les problèmes comportementaux des enfants sont encore peu connus. Le Dr L. Goldschmidt et ses collaborateurs ont entrepris une étude prospective des effets de l’exposition prénatale de marijuana sur les enfants ayant atteint l’âge de 10 ans (Goldschmidt L, Day N, Richardson G. Effects of prenatal marijuana exposure on child behavior problem at age 10. Neurotoxicology and Teratology 2000 ; 22 : 325-36). Sept cent soixante-trois enfants nés de femmes âgées de 18 ans ou plus et ayant consulté la clinique prénatale constituaient l’échantillonnage de l’étude. Les futures mères passaient un premier entretien lors de leur visite du 4e mois, et celles consommant deux joints par mois ou plus étaient comparées avec un échantillon de femmes consommant une quantité moindre de cannabis. Les familles étaient en général de statut socio-économique faible. Des informations concernant leur consommation de marijuana et d’autres substances étaient collectées au cours de chaque trimestre de la grossesse, ainsi que 24 à 48 heures avant l’accouchement. Les femmes étaient interrogées à nouveau lorsque l’enfant avait atteint 8 mois, 18 mois, 3, 6 et 10 ans. Les entretiens comportaient des questions concernant la consommation maternelle de drogues, le statut social et psycho-logique et l’environnement de l’enfant. Les auteurs ont établi à l’aide des outils appropriés la croissance de l’enfant, son développement cognitif, 6 son tempérament et ses caractéristiques comportementales. Le suivi à 10 ans, qui portait sur 636 enfants, soit 83 % de l’échantillon de départ, a été réalisé de 1994 à 1997. La plupart des femmes avaient diminué leur consommation de marijuana pendant leur grossesse. L’exposition prénatale à la marijuana au cours des 1er et 3e trimestres de la grossesse prédisait de manière significative une hyperactivité, une impulsivité et une inattention chez les enfants à l’âge de 10 ans. La consommation maternelle de marijuana pendant la grossesse était également associée avec des taux accrus de délinquance et des problèmes d’externalisation. La relation entre l’exposition prénatale à la marijuana et la délinquance était médiée par les effets de la marijuana sur les troubles de l’attention. Le suivi des enfants à l’âge de 14 ans est actuellement en cours et permettra de déterminer si ces relations persistent à l’adolescence. Mots clés. Enfance – Marijuana – Exposition prénatale. Antidépresseurs et benzodiazépines dans le sérum des bébés nourris au sein Boston (États-Unis) I l est important de pouvoir quantifier précisément les risques relatifs à la médication par les psychotropes des femmes souffrant de troubles psychiques postpuerpéraux et allaitant leur enfant. Les bénéfices, sur les plans émotionnel et médical, de l’allaitement maternel et les effets négatifs de la dépression maternelle sur le développement infantile sont bien connus. Toutefois, le rapport bénéfice/risque de l’allaitement maternel par rapport aux effets possibles des psycho- revue de presse Revue de presse tropes utilisés au cours de la lactation, qui doit guider la décision clinique, n’est pas encore clairement établi. L’étude menée par le Dr Birnbaum et ses collaborateurs avait pour objectif d’évaluer les taux de psychotropes dans le sérum de bébés nourris au sein par des mères traitées avec des antidépresseurs et des benzodiazépines (Birnbaum C, Cohen L et al. Serum concentrations of antidepressants and benzodiazepines in nursing infants : a case series. Pediatrics 1999 ; 104 : e11). L’étude a été réalisée dans le cadre du programme de psychiatrie périnatale et de la reproduction de l’hôpital général du Massachusetts, à Boston. Ce centre régional assure le traitement des femmes souffrant de troubles psychiatriques pendant la grossesse et le postpartum. Les taux sériques de psychotropes ont été mesurés chez 35 nouveau-nés de mères ayant consommé des psychotropes pendant la grossesse et/ou pendant l’allaitement. Le bien-être des enfants présentant des taux détectables de psychotropes était établi le cas échéant d’après l’évaluation qu’en faisait la mère. Chez 26 enfants (soit 74 %), les concentrations sériques de médicaments étaient inférieures au seuil de détection (5 à 50 nanogrammes/ml). Des psychotropes et/ou leurs métabolites étaient détectés dans le sérum des 9 enfants restants, soit chez 26 % des bébés, et, dans tous les cas détectés, les enfants avaient été exposés aux psychotropes durant la grossesse. Aucune trace de ces médicaments n’était décelable chez les enfants dont les mères n’avaient consommé de psychotropes que lors du post-partum. Par ailleurs, aucune difficulté particulière avec ces enfants n’était décrite par les mères. Selon ces résultats, l’utilisation au cours de l’allaitement d’antidépresseurs et de benzodiazépines aurait peu d’incidence toxique et guère d’effets secondaires sur les bébés. Du fait de la faible quantité de données disponibles sur les concentrations sériques de psychotropes chez les bébés nourris au sein, on ne peut pas affirmer qu’un médicament donné soit meilleur qu’un autre. Le choix du traitement pharmacologique doit donc être guidé par le souci de rétablir le bien-être psychique de la mère. Mots clés. Psychotropes – Enfance – Allaitement – Exposition prénatale. Pharmacothérapie du trouble dépressif majeur chez les enfants et les adolescents Philadelphie (États-Unis) L a prolifération de nouvelles classes d’antidépresseurs présentant une plus grande marge de sécurité que les tricycliques a entraîné une prescription accrue de ces médicaments chez les enfants et les adolescents, non seulement pour traiter les troubles affectifs mais aussi dans les cas d’anxiété et de troubles du comportement. On continue d’utiliser les antidépresseurs chez les enfants et les adolescents, malgré leur effet limité, à cause de la grande morbidité associée à la maladie dépressive dans cette classe d’âge. Celle-ci inclut des taux de suicide importants, une insertion psychosociale médiocre, le risque de chronicité du trouble et la rareté des alternatives thérapeutiques. Par ailleurs, la similarité phénotypique observée pour les symptômes dépressifs entre l’adulte et l’enfant n’implique pas nécessairement une concordance génotypique des troubles. Le Pr Ambrosini a passé en revue les bénéfices thérapeutiques des antidépresseurs dans la dépression sévère chez les enfants et les adolescents (Ambrosini P. A review of pharmacotherapy of major depression in children and adolescents. Psychiatric Services 2000 ; 51 : 627-33). Une recherche bibliographique en ligne sur Medline lui a permis de localiser les 7 études menées en double aveugle, contrôlées par placebo, entre 1960 et 1999. Seules les études utilisant des paramètres fiables de diagnostic et de guérison ont été prises en compte. Il existe peu de protocoles correctement conçus comparant antidépresseurs tricycliques et placebo chez les enfants ou les adolescents. Leurs résultats suggèrent que les antidépresseurs tricycliques sont inefficaces. Les premiers protocoles menés avec la fluoxétine et la paroxétine ont démontré un effet significatif des médicaments. Toutefois, les résultats se révèlent contradictoires, ce qui pourrait refléter des différences dans la manière dont la réponse au médicament a été définie, la façon dont les échelles utilisées mesurent la récupération et des imprécisions dans les techniques de dosage des antidépresseurs de seconde génération. Les hypothèses proposées pour expliquer le profil de réponse particulier des enfants incluent les modifications du statut hormonal chez les enfants, les différences dans les niveaux de maturation des systèmes de neurotransmission noradrénergique et sérotoninergique, et l’existence possible chez les jeunes d’une phase précoce d’un trouble bipolaire traité inefficacement par les médicaments. Les profils de résultats observés suggèrent également que les troubles affectifs chez les enfants et les adolescents pourraient constituer une entité biologique distincte du trouble affectif s’installant à l’âge adulte, qui présente un profil de réponse différent à la pharmacothérapie. De là l’idée que les adultes souffrant de dépression réfractaire à la pharmacologie pourraient être issus du groupe d’adultes ayant contracté ce trouble affectif pendant l’enfance. Comme nous l’indiquons plus haut, l’effet des antidépresseurs tricycliques n’est pas supérieur à celui du placebo dans le traitement du trouble dépressif majeur de l’enfant et de l’adolescent. Quoique deux des trois protocoles ayant étudié les effets des antidépresseurs de seconde généra- revue de presse Revue de presse tion dans ce groupe d’âge aient donné des résultats négatifs, ces molécules semblent plus prometteuses. La psychothérapie ou les nouvelles classes d’antidépresseurs pourraient se montrer efficaces. Le traitement de la dépression grave des enfants et des adolescents reste difficile, tant pour le patient que pour sa famille et le clinicien. Par ailleurs, d’après le Dr Sitholey, la fluoxétine serait à ce jour le seul antidépresseur efficace dans la dépression pédiatrique. Il précise que les antidépresseurs devraient être utilisés pendant un an ou plus (Sitholey P. Pediatric depression and psychopharmacology. Indian J Pediatr 1999 ; 66 : 613-20). Mots clés. Enfance – grave – Psychotropes. Dépression La toxicomanie chez l’enfant et l’adolescent Kalamazoo (États-Unis) L a consommation d’alcool, de tabac et d’autres drogues est un problème universel qui concerne de nombreux enfants et adolescents. En Inde, par exemple, l’usage par des enfants d’opiacés, de cannabis, de tabac et d’alcool est reconnu depuis des siècles. L’abus d’alcool est un comportement répandu dans les collèges. Aux États-Unis, en 1997, 54 % des étudiants ont expérimenté une substance illicite. La perception des adolescents de la nocivité des drogues est un bon prédicteur de l’augmentation ou de la diminution de leur consommation. Dans leur étude sur la toxicomanie infantile, les Drs Patel et Greydanus ont passé en revue entre autres l’épidémiologie, les facteurs de risque, les facteurs protecteurs, les indicateurs non spécifiques de toxicomanie infantile (Patel D, Greydanus D. Substance abuse : a pediatric Act. Méd. Int. - Psychiatrie (18) n° 1, janvier 2001 concern. Indian J Pediatric 1999 ; 66 : 557-67). Parmi les facteurs de risque, citons les facteurs génétiques (l’alcoolisme de parents du 1er ou 2e degré, le sexe mâle), les facteurs individuels et personnels (viol, activité sexuelle précoce, troubles de l’attention, comportement antisocial, mauvaise image de soi, rejet par les parents, troubles de l’apprentissage, etc.), les facteurs familiaux (permissivité ou autoritarisme, divorce, conflit à l’intérieur de la famille, etc.), les facteurs de société et d’environnement (influence des médias, facilité à se procurer la drogue, criminalité élevée de l’environnement proche, acceptation sociale de l’usage de drogue, etc.), l’influence du groupe (rébellion, rites de passage de la puberté, comportements à risque, curiosité, désir d’appartenance à un groupe, etc.) et les facteurs scolaires (scolarité médiocre, absentéisme). Les facteurs protecteurs incluent un environnement familial attentionné, la bonne communication à l’intérieur de la famille, une bonne estime de soi, une scolarité réussie, l’intelligence, un bon modèle parental, la pratique religieuse, le sens personnel de la morale, etc. En majorité les enfants et les adolescents toxicomanes ne manifestent pas de symptômes spécifiques. La façon la plus efficace d’identifier le problème, en particulier chez les adolescents, semble consister à faire passer régulièrement un court bilan psychosocial lors des visites chez le généraliste ou le pédiatre et d’être attentif aux indicateurs non spécifiques. Les auteurs ont en effet répertorié trois classes d’indicateurs non spécifiques de la toxicomanie. Parmi les indicateurs physiques, citons une perte de poids inexpliquée, une hypertension, des yeux rouges, des douleurs dans la poitrine, un excès d’acné, une atrophie testiculaire, etc. Les indicateurs “académiques” peuvent être une détérioration de la mémoire à court terme, un absentéisme scolaire, des conflits avec les enseignants. Enfin, les 8 indicateurs comportementaux et psychologiques incluent des comportements à risque, des troubles de l’humeur, une dépression, des réactions de panique, une paranoïa, des conflits avec les autorités et des membres de la famille, des troubles de l’appétit et du sommeil, une tendance à préférer les types de musique, de vêtements, de films s’identifiant à une certaine culture de la drogue, etc. L’histoire du sujet reste le moyen diagnostique le plus important et parfois le seul en cas de toxicomanie, étant donné que les signes physiques sont généralement minimes, voire nuls, sauf en cas d’intoxication aiguë. Les tests d’urine routiniers ne sont ni utiles ni recommandés en tant qu’outil diagnostique. La détection de drogues dans les urines est influencée par de nombreux facteurs, comme la voie d’administration, la dose, les différences individuelles de métabolisme, voire une maladie rénale ou hépatique. Chez les adolescents, l’histoire doit être rapportée par le patient lui-même et ses parents, mais séparément et de manière confidentielle. Le rôle du pédiatre ou du médecin généraliste est crucial. Souvent, il est difficile pour le médecin d’accepter l’abus du tabac, de l’alcool ou d’autres drogues chez des adolescents, voire des enfants. Les avantages de l’implication active de ces praticiens sont leur disponibilité et leur facilité d’accès, l’absence de stigmatisation que constitue la consultation et la continuité du soin et de l’attention portés tant au patient qu’à sa famille. Le rôle d’information du praticien sur les dangers du tabac, de l’alcool et de la toxicomanie est important. Une étude indienne démontre que le tabagisme est bien plus élevé dans les populations illettrées, ignorantes des méfaits du tabac, et que la volonté de s’arrêter augmente avec l’information. Mots clés. Toxicomanie – Enfance – Adolescence – Indicateurs. revue de presse Revue de presse Effets du midazolam administré en i.v. aux enfants dans les unités de soins néonatals intensifs Toronto (Canada) L es enfants nouveau-nés et prématurés sont supposés capables de ressentir de la douleur et du stress. Dans les unités de soins néonatals intensifs, les enfants sont souvent soumis à des traitements douloureux et/ou inconfortables. Cependant, le stress et la douleur étant des phénomènes subjectifs difficiles à évaluer chez les prématurés, l’utilisation de sédatifs et d’analgésiques appropriés est souvent négligée par les soignants. Certains chercheurs ont avancé que la sédation pourrait diminuer le stress lors de la respiration assistée et faciliter une respiration efficace, ce qui permettrait de prévenir des complications comme le pneumothorax. Les benzodiazépines, administrées en intraveineux, sont utilisées comme sédatifs, mais non comme analgésiques, dans de nombreuses procédures cliniques. Les récepteurs du système nerveux central auxquels elles se lient sont présents chez le fœtus dès la 7e semaine de gestation et potentialisent l’inhibition GABAergique. Le midazolam est une benzodiazépine de durée d’action brève, de plus en plus présente dans les unités de soins néonatals intensifs. Il est utilisé préférentiellement aux autres benzodiazépines du fait de son hydrosolubilité et de son élimination rapide. Toutefois, quoique sa demi-vie soit significativement plus courte que celle des autres benzodiazépines, comme le diazépam, son élimination est retardée chez les nouveau-nés prématurés par rapport aux enfants plus âgés, probablement du fait de l’immaturité fonctionnelle des systèmes rénal et hépatique. L’efficacité sédative de l’injection i.v. de midazolam chez les nouveau-nés n’a pas été systématiquement étudiée. De plus, son innocuité aux dosages couramment utilisés n’est pas clairement établie. Les Drs Taddio et Ohlsson ont réalisé une revue de la littérature destinée à établir l’efficacité de l’injection i.v. de midazolam chez des prématurés traités dans des unités de soins néonatals intensifs (Taddio N, Ohlsson A. Intravenous midazolam infusion for sedation of infants in the neonatal intensive care unit. Cochrane Database Syst Rev 2000 ; 2 : CD002052). Ils ont sélectionné les protocoles utilisant le midazolam comparé au placebo ou à d’autres sédatifs, dans des procédures randomisées ou quasi randomisées publiées de 1990 à 1999. Les niveaux de sédation obtenus devaient être évalués par des mesures physiologiques ou comportementales. Seules deux publications, parues en 1994 et 1999 respectivement, répondaient à ces critères. L’étude de Jacqz-Airain (1994) incluait des mesures d’excitabilité spontanée, l’expression faciale de la douleur, l’activité motrice spontanée, la tétée, etc. Cette étude montrait pour le midazolam un effet sédatif statistiquement supérieur au placebo. L’étude d’Anand (1999) mesurait le niveau de sédation par le score COMFORT, une échelle composite qui utilise 8 mesures comportementales et physiologiques (pression sanguine, rythme cardiaque, tonus musculaire, tension faciale, agitation, calme, comportement respiratoire, mouvements, etc.). Cette étude, comparant le midazolam à la morphine et à un placebo, ne constatait pas de différence significative dans la sédation pour les trois groupes. Des taux de sédation significativement plus élevés étaient observés pour le groupe midazolam, par comparaison avec le placebo, pendant la durée de l’injection. Toutefois, les échelles de sédation utilisées n’ayant pas été validées chez des prématurés, l’efficacité du midazolam comme sédatif ne peut être inférée de façon certaine à partir de ces résultats. En outre, les enfants du groupe midazolam de la deuxième étude étaient restés plus longtemps que ceux du groupe placebo dans l’unité de soins néonatals intensifs. Ce 9 protocole montrait également une incidence statistiquement supérieure de troubles neurologiques dans le groupe midazolam. La littérature révèle en effet l’existence de troubles neurologiques associés à l’utilisation du midazolam chez des nouveau-nés prématurés et à terme. Les effets décrits incluent des troubles de la conscience, un défaut de la poursuite visuelle, une hypertonie, une hypotonie, etc., accompagnés parfois d’anomalies de l’électroencéphalogramme. Les effets étaient transitoires. Toutefois, des données concernant les effets sur le développement à long terme manquent. Dans l’état actuel des connaissances, on ne peut pas tirer de conclusions sur l’innocuité du midazolam utilisé comme sédatif chez des nouveau-nés prématurés. Les recherches futures devraient développer des outils spécifiques pour mesurer la sédation chez les prématurés et s’intéresser aux éventuels effets à long terme des benzodiazépines administrées aux nouveau-nés. Mots clés. Midazolam – Nouveau-nés – Prématurés – Sédation. Pour en savoir plus 4 Greydanus D, Pratt H et al. The rebellious adolescent. Evaluation and management of oppositional and conduct disorders. Adolescent medicine 1997 ; 44 : 1457-85. Vingt pour cent des adolescents auraient des difficultés comportementales suffisantes pour perturber leur fonctionnement psychologique global, et certains seront par la suite qualifiés par la société de rebelles. Cet article fait le point sur ce sujet et passe en revue les stratégies de prise en charge, de l’intervention individuelle, familiale ou psychosociale à la pharmacothérapie des adolescents aggressifs. revue de presse Revue de presse 4 Malone R, Delaney M et al. A doubleblind placebo-controlled study of lithium in hospitalized aggressive children and adolescents with conduct disorders. Archives Gen Psychiatry 2000 ; 57 : 64954. Le lithium paraît un traitement sûr et efficace chez les jeunes patients agressifs présentant des troubles du comportement, quoique son usage s’accompagne de certains effets secondaires. (Cet article fera l’objet d’une analyse détaillée dans une prochaine revue de presse consacrée aux travaux récents sur le lithium). 4 Wilson S, Easton J, et al. A retrospective study of chloral hydrate, meperidine, hydroxyzine and midazolam regimens used to sedate children for dental care. Pediatric Dentistry 1999 ; 22 : 107-12. Un certain nombre de molécules est administré par voie orale à des enfants comme calmant lors de soins dentaires. Cette étude rétrospective visait à examiner le comportement et la physiologie d’enfants préscolaires “sédatés” avec de l’hydrate de chloral, du mépéridine, de l’hydroxyzine et du midazolam en fonction de leur âge, des impressions préopératoires et des nécessités des soins dentaires à apporter. 4 Grothe D, Calis K et al. Olanzapine pharmacokinetics in pediatric and adolescent inpatients with childhood-onset schizophrenia. J Clin Psychopharmacol 2000 ; 20 : 220-5. La détermination de la dose initiale d’olanzapine, pour des jeunes patients présentant une schizophrénie d’apparition précoce, devrait prendre en compte certaines données comme la taille du patient. En règle générale, la dose habituelle recommandée de 5 à 10 mg une fois par jour paraît une bonne directive pour la plupart des adolescents, sur la base des résultats pharmacocinétiques. 4 Patel P. Smoking and children. Indian J Pediatric 1999 ; 66 : 817-24. La consommation de tabac chez les enfants et les adolescents constitue un problème de santé publique majeur. En Inde, par exemple, on considère que 20 millions d’enfants sont dépendants du tabac. Chaque jour, 5 500 nouveaux enfants commencent à fumer, à une fréquence quotidienne, et ce dès l’âge de 10 ans ! 4 Klein U, Nowak A. Characteristics of patients with autistic disorders presenting for dental treatment : a survey and chart review. Spec care dentist 1999 ; 19 : 200-7. L’article passe en revue le profil des patients autistes ayant reçu des soins dentaires et les types de soins apportés. Un traitement sous anesthésie générale a été nécessaire chez 37 % des patients lorsque la procédure dentaire était importante ou difficile. 4 Piontek C, Baab S et al. Serum valproate levels in 6 breastfeeding mother-infants pairs. J Clin Psychiatry 2000 ; 61 : 170-2. Les taux de valproate de sodium étaient faibles chez les enfants nourris au sein de mères traitées par ce médicament pendant l’allaitement. 4 Glazener C, Evans J. Tricyclic and related drugs for nocturnal enuresis in children. Cochrane database Syst Rev 2000 ; 2 : CD002117. Le traitement avec les tricycliques (imipramine, amitriptyline, viloxazine, clomipramine et désipramine) de l’énurésie nocturne chez les enfants était associé avec une réduction d’environ une nuit de miction incontrôlée par semaine, mais l’efficacité du traitement à long terme n’est pas connue. Une alarme semble plus efficace sur le long terme. Le thème de la revue de presse du mois de février sera : Le physique et le psychique Act. Méd. Int. - Psychiatrie (18) n° 1, janvier 2001 10