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Une étude, à laquelle a participé le Français Pierre Rol-
lin, montre l'efficacité d’un vaccin contre le virus Ebola
dans un modèle primate
(Sullivan N et al. Nature 2000 ;
408 : 605-9).
Cette nouvelle est particulièrement ras-
surante au moment où une nouvelle épidémie est en
train de se développer aux confins de l’Ouganda et du
Soudan (370 cas et 140 décès rapportés à la date du
5 décembre 2000). L’équipe de Sullivan et al. (Natio-
nal Health Institute, Bethesda, États-Unis) a vacciné
quatre macaques avec un vaccin ADN exprimant les
glycoprotéines de trois souches de virus : soudanaise,
zaïroise et ivoirienne. Trois doses ont été administrées
en intramusculaire à trois semaines d’intervalle, et
ont été suivies d’un rappel avec un adénovirus atté-
nué exprimant une glycoprotéine de virus Ebola
souche Zaïre. Les quatre animaux contrôles ont été
vaccinés avec les vecteurs nus (plasmide et adéno-
virus). Trois mois après la dernière injection, tous les
singes ont été infectés avec une dose létale de virus
Ebola souche Zaïre. Les quatre singes témoins sont
morts en moins d’une semaine après avoir présenté
des charges virales et des perturbations hépatiques
intenses. Les quatre singes vaccinés ont tous survécu
à cette inoculation avec un recul de plus de six mois.
L’un d’entre eux a présenté une virémie transitoire au
dixième jour d’infection. Des études immunologiques
avant l’inoculation avaient montré chez ces singes des
titres élevés d’anticorps et une réponse proliférative
lymphocytaire significative. Ces résultats très encoura-
geants ouvrent la possibilité d’une protection pour les
personnels de santé prenant en charge de telles épidé-
mies. Ils pourront sans aucun doute être utilisés pour la
mise au point d’un vaccin contre un autre filovirus respon-
sable de la fièvre de Marburg. Ce dernier virus sévit depuis
quelques années sous le mode endémique dans une région
de la République démocratique du Congo, proche de l’ac-
tuel foyer ougandais d’Ebola.
J. Dupouy-Camet, Paris
A.P. Brézin et al. ont rapporté deux observations faites
chez l’enfant de choriorétinite évocatrice de toxoplas-
mose, mais dont les sérologies contre ce parasite
étaient négatives. En revanche, les sérologies contre
le virus de la chorioméningite d’Armstrong étaient for-
tement positives
(Brézin AP et al. Am J Ophthalmol
2000 ; 130 : 245-7).
Des observations identiques ont
également été rapportées aux États-Unis. Ce virus
peut être source, en sus de la classique choriomé-
ningite lymphocytaire, d’une fœtopathie proche de
celle provoquée par le toxoplasme, associant cho-
riorétinite, hydrocéphalie, microcéphalie et retard
mental. Le réservoir de cet Arenavirus est consti-
tué de rongeurs sauvages ou domestiques tels que
souris, hamster ou cochon d’Inde. La contamina-
tion se fait par inhalation ou ingestion de particules
virales présentes dans les déjections de ces ron-
geurs. La prévalence des anticorps dans la popu-
lation française est inconnue, mais des séropréva-
lences comprises entre 2,4 % et 4 % ont été décrites
chez des éleveurs de porcs aux Pays-Bas et dans
certaines régions du Canada et des États-Unis.
Une étude ancienne avait montré que parmi
60 patients atteints de chorioméningite d’Arm-
strong, 59 avaient eu des contacts avec des ham-
sters
(Deibel R et al. JAMA 1975 ; 232 : 501-4)
. La
recommandation classique faite aux femmes
enceintes d’éviter les contacts avec les chats devrait
donc être élargie aux souris !
J. Dupouy-Camet, Paris
Du 20 au 24 août 2000, 150 scientifiques vétérinaires et
médecins de trente-trois pays se sont réunis à Fontai-
nebleau pour la XeConférence internationale sur la tri-
chinellose
(résumés des communications disponibles à
http://www.imaginet.fr/~dupouyca/ICT.html).
Tous les
participants se sont accordés pour dire que cette mala-
die parasitaire, théoriquement facile à contrôler, était en
pleine expansion. C’est ainsi que des milliers de cas ont
été rapportés au cours des dix dernières années en Rou-
manie, en Argentine, dans les Balkans, en Russie, dans
les pays Baltes et en Chine. Les bouleversements socio-
économiques conduisant à un relâchement du contrôle
vétérinaire en sont souvent la cause. Mais des épidémies
sont toujours rapportées dans des pays économique-
ment très développés. C’est ainsi que, pour la seule
année 1998, dix foyers épidémiques ont été rapportés
Un vaccin contre le virus Ebola
efficace chez des primates
La trichinellose, une parasitose
émergente ou réémergente
Le virus de la chorioméningite
d’Armstrong peut mimer
une toxoplasmose congénitale
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dans quatre pays de la Communauté européenne
(France, Italie, Espagne et Allemagne), et ont impliqué
791 patients. Dans 87 % des cas, il s’agissait d’épidémies
liées à la consommation de viande de cheval (France, Ita-
lie) ou de porc (Allemagne) commercialisée dans des cir-
cuits de distribution habituels. Une meilleure connais-
sance de la maladie par les médecins permet maintenant
de traiter rapidement les malades par l’association d’une
corticothérapie et d’albendazole (15 mg/kg/j pendant
15 jours), et ainsi d’éviter les complications cardiaques
et neurologiques de la maladie. Il y a toutefois urgence
à améliorer le contrôle vétérinaire par la formation conti-
nue des personnels, par la rédaction précise des procé-
dures techniques, par des contrôles de qualité réguliers
et par la délivrance d’agréments périodiquement redis-
cutés. Cela est particulièrement important pour notre
pays, où la trichinellose autochtone risque de resurgir
en raison de la croissance considérable des populations
de sangliers (320 000 sangliers abattus par les chasseurs
en 1998 contre 36 000 en 1974) et de l’attrait de plus en
plus grand du consommateur pour le porc “biologique”
élevé en plein air. C’est pour cela que l’Institut de la veille
sanitaire a confié au laboratoire de parasitologie du CHU
Cochin à Paris (fax : 01 58 41 22 45) la mission de sur-
veiller les cas humains de trichinellose en France. Merci
donc de bien vouloir les signaler...
J. Dupouy-Camet, Paris
Le paludisme a un retentissement grave chez la femme
enceinte, aussi bien pour la mère (risque de mortalité) que
pour le fœtus (mort in utero, faible poids de naissance,
mortalité infantile précoce). Le paludisme est surtout grave
chez les primipares, car la réponse immunitaire appa-
raissant lors de la première grossesse entraîne une cer-
taine protection pour les grossesses suivantes. Il est empi-
riquement connu que les moustiques ont une attirance
plus prononcée pour certaines peaux. Une étude a été
effectuée en Gambie afin de comparer l’attirance des
moustiques pour les femmes enceintes et non enceintes
(Lindsay S, Lancet 2000 ; 355 : 1972).
Trois femmes de
chaque groupe ont dormi trois jours de suite dans des
conditions identiques, sous moustiquaire, tout en prenant
une chimioprophylaxie. Le lendemain matin, les mous-
tiques ont été comptabilisés dans chaque case. Cette expé-
rience a été renouvelée avec douze groupes de femmes.
Il est intéressant de constater qu’il y en a deux fois plus
de
Anopheles
(vecteurs du paludisme) dans les cases des
femmes enceintes (en moyenne 6,3 moustiques par nuit)
que dans les cases des femmes non enceintes (en
moyenne 3,1 moustiques par nuit). Il en est de même pour
les
Mansonia
(vecteurs de filaires), avec des chiffres
moyens de, respectivement, 7,6 et 5,7. En revanche, il n’a
pas été observé de différence significative avec les autres
espèces, comme les
Aedes
(vecteurs d’arboviroses) ou
les
Culex
(vecteurs de filaires et d’arboviroses). Cette atti-
rance des moustiques pour les femmes enceintes serait
expliquée par une augmentation de 21 % de l’air expiré
et par une élévation moyenne de 0,7 °C de la température
corporelle, ce qui pourrait augmenter la diffusion de sub-
stances volatiles à partir de la surface cutanée. En outre,
les femmes enceintes se lèvent pendant la nuit (proba-
blement pour uriner) deux fois plus souvent que les autres,
et donc quittent momentanément la protection de la
moustiquaire. Tous ces facteurs physiologiques peuvent
expliquer le risque majoré de paludisme chez les femmes
enceintes, et par conséquent la nécessité de renforcer les
mesures de prévention.
P. Bourée, Le Kremlin-Bicêtre
Les
Anopheles
préfèrent
les femmes enceintes
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