Glossaire
Arbitrage
Règlement d’un litige entre deux parties par l’intermédiaire d’une tierce
personne, choisie par elles. On parle aussi de justice arbitrale lorsque
l’investiture du juge se fonde sur la convention des adversaires.
L’arbitrage réalise une forme de justice qui n’est pas la justice d’État,
mais une justice privée. Il ne peut être exercé que dans le cas de litiges
qui ne mettent pas en cause les fondements légaux de la société. Le
jugement rendu dépend en effet non pas des lois, mais de la décision du
juge. Toutefois, même dans le cas de la justice légale, le juge joue bien
aussi un rôle d’arbitre, puisqu’il tranche le différend, en prenant certes
appui sur les textes, mais en appréciant aussi la situation des deux
parties en présence.
Convention
Accord durable et volontaire entre des personnes ou des groupes. Dans le
domaine politique, et plus particuliè-rement dans le domaine de la
justice, les sophistes grecs d’abord, puis les théoriciens du contrat social
(Hobbes, Locke, Rousseau…) ont eu recours à l’idée de convention, qu’ils
opposent alors à la nature. C’est seulement par une convention préalable
que les hommes acceptent de se soumettre aux lois, alors que les lois de
la nature s’imposent à tous par nécessité. Le positivisme juridique
moderne défendu par Kelsen peut être considéré comme l’héritier de ce
courant de pensée.
Égalité
L’égalité désigne le principe selon lequel les hommes doivent être traités
de la même façon, c’est-à-dire bénéfi-cier des mêmes droits, ou des
mêmes avantages. L’égalité des droits renvoie à l’égalité juridique et
politique et peut s’entendre pour une société donnée (Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789, par exemple) ou pour
l’humanité tout entière (Déclaration universelle des droits de l’homme
de 1948). L’égalité dans la répartition des avantages renvoie à l’égalité
sociale. Elle répond au principe d’une distribution de ces avantages
proportion-nelle soit à la capacité, soit au travail, soit encore au mé-rite
de chacun. L’égalité n’est pas directe dans ce cas, mais résulte
indirectement du rapport entre la part donnée et la part reçue.
Égalité proportionnelle ou géométrique/égalité arith-métique
Cette distinction est utilisée par Aristote et renvoie à la justice
distributive et à la justice corrective. L’égalité pro-portionnelle est une
égalité de rapports entre quatre termes, l’égalité arithmétique est une
égalité entre les termes eux-mêmes. Dans le premier cas, il s’agira de
don-ner plus à celui qui donne plus (de travail, de courage, etc.), dans le
second cas, il s’agira de donner autant à cha-cun, quelle que soit sa
valeur, ou son mérite, par ailleurs.