
4.- RÉSUMÉ
Chercher à comprendre la conscience est un exercice aussi ancien que chercher à
comprendre le monde. De nombreuses conceptions ont ainsi vu le jour et il serait illusoire de
traiter de ce phénomène en les ignorant, car les concepts qui les composent et les points de
vue qui les sous-tendent peuvent être encore pertinents. La première partie de notre travail a
donc consisté à en faire une présentation. Nous avons ainsi abordé les conceptions classiques
des XVIIème et XVIIIème siècles, puis les conceptions phénoménologiques, cognitivistes et
fonctionnalistes. Nous avons évoqué la négation comportementaliste. Nous avons ensuite
abordé les conceptions neurobiologiques et leurs tentatives de localisation de la conscience ;
nous avons ainsi examiné les positions émergentistes, celles de Damasio, de Dehaene, puis
celles d’autres auteurs la centrant dans le thalamus, comme Crick et Koch, Llinas, Baars et
Newman. Ces études nous ont permis de comprendre les enjeux présents dans le problème de
la conscience. Nous avons ainsi pu élaborer un cahier des charges spécifiant cette entité, puis
définir nos orientations quant à sa localisation et son mode de prise en compte.
Nous avons pris ensuite une orientation neuro-computationnelle. Nous avons rappelé les
différents modèles de neurone comme les modèles « Intègre-et-tire » et le modèle de
McCulloch et Pitts, puis les modèles de Hopfield et le modèle de l’attention de Taylor et
Alavi. Nous avons rappelé les grandes lignes d’un moteur d’inférence. Nous avons alors
conçu un moteur d’inférence de nature neuro-computationnelle dont nous avons précisé la
structure, le fonctionnement et les paramètres. Nous avons confronté ce modèle au cahier des
charges élaboré précédemment : il est apparu qu’il répondait à plusieurs points, mais qu’il
existait des manques dont la gestion des besoins et des pulsions. Nous avons alors entrepris la
modélisation d’un réseau pulsionnel. Nous avons fait un historique des différentes
conceptions des pulsions et nous avons précisé notre position, ce qui nous a permis de définir
un modèle neuro-computationnel des pulsions. Nous avons vu comment il pouvait s’incarner
et nous l’avons confronté à différentes théories et à notre cahier des charges. Nous avons ainsi
compris ce qu’était la conscience-noyau (dite encore conscience primaire) et comment elle
fonctionnait.
Si le problème des besoins et des pulsions était résolu dans ses grandes lignes, il restait à
examiner certains problèmes comme la planification et les fonctions exécutives, la réflexivité,
la mémoire explicite, la construction du soi et le problème de la verbalisation. Dans ce but,
nous avons abordé l’interface de la conscience-noyau avec différents systèmes de l’esprit dont
le cortex préfrontal. Nous avons traité individuellement chacun de ces problèmes en tentant
d’apporter un point de vue neuro-computationnel. Nous avons compris que le langage avait
un rôle fondamental et donnait à l’homme une conscience d’ordre supérieur.
En annexe, nous avons rendu compte de la construction d’un prototype de notre moteur
d’inférences floues. Celui-ci nous a permis de réaliser un raisonnement simple et de nous
confronter à une tâche de Stroop. Cette simulation a permis de valider notre moteur
d’inférence neuro-computationnel, modèle d’une conscience stricto sensu. Nous avons ensuite
déterminé son pseudo-code. Nous l’avons fait évoluer pour intégrer une condition d’arrêt et
pour qu’il optimise les démonstrations.