Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos de 75 % sous diététique riche en hydrates de carbone, ce qui peut diminuer l’insulinorésistance. NAASO : North American Association for the Study of Obesity Métabolisme chez l’obèse Long Beach, États-Unis, novembre 2000 Leptine Six ans après sa découverte, la leptine est toujours d’actualité. La résistance à la leptine a fait l’objet de plusieurs communications. Chez le rat âgé obèse, la résistance de la leptine serait due à une diminution des récepteurs de la leptine et à une altération des signaux de transduction (Scarpace). Toujours chez le rat, Vasseli a montré que cette résistance à la leptine était liée à l’augmentation de l’adiposité et non pas au régime alimentaire. Il en ressortait également que cette leptinorésistance était centrale, mais que la lipolyse induite par la leptine était préservée. Dans une remarquable étude, l’équipe de Schoeller, en comparant des périodes de sur- ou de sous-alimentation, a mis en évidence qu’il y avait aussi chez l’homme obèse une résistance à la leptine en cas de balance énergétique positive, s’opposant donc à l’arrêt de la prise de poids, alors qu’en cas de balance énergétique négative, la réponse était normale, induisant une sensation de faim. Chez des adolescentes obèses, Castle a montré qu’après un repas riche en lipides et pauvre en glucides, la sécrétion nocturne de leptine était plus basse qu’après un repas pauvre en lipides et riche en glucides, ce qui peut contribuer à accroître la prise de poids. Le profil était simultanément associé à une insulinémie plus basse, tandis que la sécrétion d’acides gras libres était réduite 36 Faraj a étudié les voies métaboliques des acides gras chez les post-obèses et montré, dans une étude utilisant acide oléique marqué au C13, que la clearance des lipides était accrue chez l’obèse avec une diminution de leur oxydation et donc une augmentation de leur stockage, expliquant en partie la tendance accrue chez les post-obèses à la reprise de poids. La perte de poids s’accompagne d’une diminution de la dépense énergétique. Mais chez l’obèse, celle-ci est inférieure à celle prédite par les équations chez le sujet normal. Pour Doucet, c’est essentiellement la thermogenèse d’adaptation qui est réduite, cela étant lié à la restriction énergétique. L’équipe canadienne de Després et Tremblay a montré, dans l’étude familiale de Québec, que le tissu adipeux viscéral était le meilleur élément prédictif de la survenue d’une intolérance au glucose chez les femmes, et, pour la première fois, que la teneur en acide alpha-linolénique des triglycérides du plasma était inversement corrélée à la pression artérielle, à l’insulinémie à jeun, à l’apo-B et positivement corrélée au cholestérol HDL et à la taille des LDL. Perte de poids et tissu adipeux Tchernof a montré que, chez la femme obèse ménopausée, la perte de poids concernait la masse grasse totale et, de façon préférentielle, le tissu adipeux viscéral, mais que l’amélioration du profil métabolique était mieux corrélée à la diminution de la masse grasse totale. Wang, également chez la femme obèse, a confirmé que la restriction calorique réduisait proportionnellement davantage le tissu adipeux souscutané à 6 mois. Interaction avec la génétique Dans une étude suédoise familiale, Jacobson a étudié les similarités du métabolisme de repos entre les enfants (dont 1 seul obèse) et leurs parents, ainsi qu’entre époux, et constaté un haut degré de ressemblance entre frères, sœurs et parents, mais également entre époux, suggérant que ce fait serait en partie non génétique. Faith a étudié la compensation alimentaire après une précharge dans 17 familles avec des fratries de 7-10 ans : une faible compensation était inversement corrélée à l’incitation maternelle à manger, indiquant que l’enfant mangera moins après charge si la mère exerce une pression alimentaire accrue. Il a également montré qu’il n’y avait pas de ressemblance entre frères et sœurs, ce qui atténue le rôle de la génétique dans ce comportement. Goûts et préférences Del Parigi a étudié la représentation cérébrale du goût par PET (Positron Emission Tornography) chez des obèses. Il a observé des localisations cérébrales différentes chez les hommes et les femmes pouvant rendre compte de différences de comportement alimentaire. Salbe a étudié la réponse hédonique au gras et au sucré chez les Indiens Pima, comparativement aux Caucasiens, et montré que les Caucasiens préféraient les solutions plus sucrées. Densité énergétique La densité énergétique, facteur de prise alimentaire, corrélée à la préférence alimen- Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 1, janvier-février 2001 Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos taire a été reconsidérée par Drewnowski, d’une part, et Rolls, d’autre part. Pour Drewnowski, la densité énergétique de l’ensemble de l’alimentation était inversement corrélée à la teneur en eau de l’alimentation, au pourcentage de glucides, à la consommation de fruits et de légumes, et positivement corrélée au pourcentage de lipides mais aussi à la consommation de fructose et de caféine, suggérant que les boissons non alcooliques pouvaient contribuer à la densité énergétique de l’alimentation. Rolls a montré que la densité énergétique, avec des apports différents en lipides, influençait l’apport énergétique à la fois chez l’obèse et le non-obèse, quel que soit le niveau de concentration des lipides, et donc que les lipides n’en étaient pas les seuls déterminants. Elle a également étudié l’effet d’une précharge de 250 Kcal sur la prise alimentaire peu avant (20 mn) ou longtemps avant (120 mn) un repas. La réduction de la faim et de la prise alimentaire était la plus nette après la précharge consommée sous forme de soupe, quel que soit le délai. Nutrition L’ordre des aliments du repas peut être rapproché de la notion de précharge. O’Neil a montré que consommer la salade en premier plat plutôt qu’en second conduisait à réduire l’apport énergétique total quels que soient le sexe et le poids. Une étude de Dennisson sur des enfants de milieu défavorisé a révélé que la consommation de carottes (!) était inversement corrélée à la prévalence de l’obésité, cette consommation pouvant, après ajustement, être également le marqueur d’un meilleur comportement alimentaire. Pour Specter, l’acceptabilité d’aliments à teneur lipidique réduite était améliorée par une exposition répétée à ceux-ci, avec simultanément une amélioration des scores de préférences alimentaires, suggérant qu’il est peut-être plus efficace de réduire la teneur en lipides des aliments (gras) préférés, plutôt que faire des recommandations générales restrictives. Activité physique L’activité physique a été particulièrement étudiée. Sys a mesuré la dépense énergétique et l’activité physique réelles à partir de la méthode de l’eau doublement marquée : une augmentation des apports de 1 Kcal/jour était associée à une augmentation de la masse grasse de 0,025 kg et une augmentation de 0,1 unité d’activité physique était associée à une diminution de 3 kg de la masse grasse. Ces résultats n’étaient pas retrouvés lorsque l’apport énergétique et l’activité physique étaient estimés par l’individu. Enfants et activité physique Strauss a montré que chez l’enfant, le temps passé de façon sédentaire était inversement corrélé à un faible niveau d’activité physique, mais que ce sont les influences sociales et psychologiques qui sont liées à un niveau d’activité physique élevé. À 34 ans, l’activité physique de l’enfant n’est pas corrélée au statut socio-économique et au poids mais est plus faible lorsque l’enfant est en garderie (Jackson). Le métabolisme de repos de l’enfant de 12 ans, ajusté sur la masse maigre et grasse, est identique chez l’obèse et le non-obèse, mais la dépense liée à l’activité physique est plus faible chez l’obèse (De Larry). Dennisson a étudié l’impact de la télévision chez les très jeunes enfants (1-5 ans) : la prévalence de l’obésité était plus grande parmi ceux regardant beaucoup la télé, ce comportement étant fortement influencé par le milieu socio-éducatif. Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 1, janvier-février 2001 Image corporelle Sherman a étudié la perception du poids chez les mères obèses d’enfants obèses et a montré une distorsion entre ce qu’elles expriment et la réalité. Sherwood a confirmé chez des filles de 8-10 ans et leurs mères des perturbations de l’image corporelle exprimant soit qu’elles se trouvent trop grosses, soit que le surpoids est associé à une meilleure santé. Les mères de milieu social moins aisé considérant moins souvent que leur fille est en surpoids quand c’est le cas. Dix-neuf pour cent des filles ont déjà suivi un régime et 15 % sont au régime. Or, Austin a montré, dans une étude prospective, que le fait de faire un régime était associé, chez les préadolescentes et adolescentes, à un risque accru d’obésité. Cela doit être pris en compte dans l’attitude des professionnels de santé qui doivent développer des concepts positifs autour du poids souhaitable. D’autant plus que l’équipe de Birch a souligné que la reconnaissance par les mères d’un problème pondéral chez leurs enfants et la pression qu’elles exercent sur eux pour manger sont les paramètres les plus impliqués dans la variance de leur masse grasse. Objectif de poids Womble a montré que les objectifs de perte de poids chez les femmes étaient très différents de ceux souhaités par les médecins – et qu’ils le restent malgré les explications mais s’atténuent avec la prise en charge – et Reichman que la perte de poids obtenue était bien corrélée à celle initialement désirée par le patient. Médicaments Les effets de la Sibutramine® ont été étudiés. Berkowitz a montré que la perte de 37 Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos poids par Sibutramine® ou modifications du comportement amélioraient l’humeur, indépendamment de l’importance de la perte de poids, mais que des pertes de poids plus importantes entraînaient une sensation de faim plus importante au début du traitement. Levin a travaillé sur des rats rendus obèses par l’alimentation : la Sibutramine® abaissait le niveau du poids de consigne par des mécanismes centraux impliquant l’homéostasie énergétique et susceptibles de maintenir le poids à un niveau inférieur. Mittendorf a montré que l’orlistat dimi- 38 nuait l’absorption du cholestérol, ce qui peut accroître l’effet observé sur les lipoprotéines obtenu par la perte de poids. Chez des sujets diabétiques, l’orlistat améliore davantage l’équilibre métabolique que la diététique seule. Une étude préliminaire de McCann a souligné l’intérêt de l’orlistat chez des adolescents obèses. Womble a montré que l’orlistat, associé à la Sibutramine®, pouvait avoir un effet additif et permettre d’atteindre une perte de poids de plus de 15 %. Une étude menée par Fujioka a mis en évidence que la leptine par voie intramusculaire entraînait une perte de poids chez l’obèse. Ces travaux sont justifiés par l’importance de l’obésité en termes de santé publique. Hoppin, quant à lui, a indiqué que l’obésité était surreprésentée dans les admissions à l’hôpital aux États-Unis. Jean-Michel Lecerf, Institut Pasteur,Lille. Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 1, janvier-février 2001