Avec les enfants les plus jeunes ou les moins armés, les albums échos cultivent en majorité le
présent.
Le présent employé correspond au présent de narration, il correspond à une action passée.
Mais le plus souvent cette action est susceptible de multiples reproductions dans le temps,
passées, présentes ou futures : présent d’habitude. Les enfants les plus jeunes s’installent sans
grand problème dans ce présent.
Le présent correspondant à l’immédiateté de l’action est beaucoup plus rare qu’on l’imagine,
y compris dans les productions des adultes. Il est fréquent pour les actions qui durent : j’enfile
des perles, il grimpe sur la montagne. Il est beaucoup plus rare pour les actions instantanées
qui immédiatement basculent dans le passé : elle saute sur le tapis, j’fais une roulade.
Les présents pour évoquer des passés et des futurs sont courants : je vais à la piscine ce soir et
avant je passe voir Max.
Le champ du présent est beaucoup plus large que celui de l’immédiateté de l’action, y
compris chez l’adulte, ce qui explique son omniprésence chez les jeunes enfants.
Il est provoqué au départ par des questions de l’adulte :
Qu’est ce qui se passe sur cette photo ?
Et, là qu’est ce que tu fais ?
L’enfant est incité à travailler dans le plan de la photo, donc au présent, non dans le plan de
l’action qu’elle représente, qui est évidemment passée.
Dans ce présent, ces albums échos permettent aussi de travailler le premier système à 3
temps : présent / passé composé / futur aller, toujours en restant dans le plan de la photo :
Là, je suis arrivé en haut de la tour
J’me lève pour toucher le plafond.
Après, j’vais redescendre par le toboggan.
En section de moyens les albums échos permettent de cultiver l’alternance imparfait / passé
composé du récit de vie. A partir d’une même série de photos on peut réaliser deux textes de
niveaux différents :
Une première mouture au présent avec quelques passés composés et futurs aller.
Une deuxième mouture, plus difficile, basculée dans l’alternance du récit de vie :
passé composé/ imparfait avec quelques plus que parfait et futur aller dans l’imparfait.
En fonction de l’âge de l’enfant, de son niveau d’acquisition, une même photo peut provoquer
des formes temporelles plus ou moins élaborées, ce qui conditionne les impulsions de
l’enseignant pour élaborer les textes des albums échos à la première personne liés aux
émissions spontanées de l’ enfant. Exemples :
Qu’est ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu fais ?