GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles 19ème Editin - 2008 Méningites Méningite virale CIM-9 047.9 ; CIM-10 A87 dont (Méningite non pyogène CIM-9 322.0; CIM-10 G03.0) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles Méningite bactérienne CIM-9 320 ; CIM-10 G00 A. Infection à méningocoques CIM-9 036 ; CIM-10 A39 Infection à Méningocoques sans méningite CIM-10 A39.2-A39.4 Méningite à méningocoques CIM-9 036.0 ; CIM-10 A39.0 (Fièvre cérébrospinale) B. Méningite à Hémophilus CIM-9 320.0 ; CIM-10 G00.0 C. Méningite à pneumocoques CIM-9 320.1 ; CIM-10 G00.1 D. Méningite néonatale CIM-9 320.8, 771.8; CIM-10 P37.8, P35-P37, G00, G03 CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 1/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles Méningite virale CIM-9 047.9 ; CIM-10 A87 (Méningite aseptique, méningite non infectieuse, méningite abactérienne, méningite par hypertension intracranienne) (Méningite non pyogène CIM-9 322.0; CIM-10 G03.0) CCDM19 : Editorial Board CCDM18 : D. Lavanchy] 1. Identification Un syndrome clinique relativement commun mais rarement grave avec de nombreuses étiologies virales, caractérisé par une hyperthermie brutale soudaine avec des signes et symptômes méningés. Une analyse du liquide céphalorachidien montre une pléocytose (habituellement mononucléaire, occasionnellement polymorphonucléaire au stade précoce), un accroissement des protéines, un taux de sucre normal et une absence de bactéries. Une éruption de type rubéole caractérise certains types de méningites dues à des échovirus ou des virus coxsackie ; des pétéchies et des éruptions vésiculeuses peuvent aussi se produire. La maladie active dépasse rarement 10 jours. Des parésies et des signes encéphaliques transitoires peuvent apparaitre, la paralysie est inhabituelle. Des signes résiduels durant une année ou plus peuvent inclure une faiblesse, des spasmes musculaires, une insomnie et des changements de personnalité. Le rétablissement est habituellement complet. Des symptômes respiratoires et gastro-intestinaux peuvent être associés à une infection par un entérovirus. Diverses maladies causées par des agents infectieux non-bactériens peuvent imiter la méningite aseptique : Il s’agit de la méningite pyogène mal traitée, des méningites tuberculeuses et à cryptocoques (pneumocoques), des autres méningites fongiques, de la neurosyphilis et du lymphogranulome vénérien (maladie de Durand-Nicolas-Favre). Des réactions post-infectieuses ou post-vaccinales nécessitent de faire la différence avec les séquelles de la rougeole, les oreillons, la varicelle et la vaccination contre la rage et la variole ; dont les syndromes sont habituellement de type encéphaliques. La leptospirose, la listériose, la syphilis, la méningite lymphocytaire (maladie d’Armstrong), l’hépatite virale, la mononucléose infectieuse, la grippe et d’autres maladies peuvent produire le même tableau clinique, comme présenté dans les chapitres traitant de ces maladies. La transmission de la mère à l’enfant d’une infection à entérovirus est une cause fréquente de fièvre néonatale avec signes neurologiques. Dans les pays où la poliomyélite a été éradiquée, l’agent infectieux le plus courant causant une paralysie est l’entérovirus 71, responsable d’épidémies de méningites et de paralysies dans de nombreux pays. Les enfants et adultes avec des déficiences en cellules B sont sujets à des rechutes de méningite, habituellement dues à des entérovirus. Dans les conditions idéales, une identification spécifique est possible dans environ la moitié des cas, par des techniques sérologiques et d’isolation. Des virus peuvent être isolés aux stades précoces dans des rinçages de gorge et dans les selles, rarement dans le liquide céphalorachidien et le sang et par cultures cellulaires et inoculation d’animaux. L’identification par PCR dans le liquide céphalorachidien (et les selles pour les entérovirus) donne un diagnostic plus rapide. Des sondes sont disponibles pour l’identification de la plupart des virus. CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 2/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles 2. Agents infectieux Il existe une grande variété d’agents infectieux, beaucoup associés à des maladies spécifiques. Plusieurs virus provoquent des symptômes méningés. Au moins la moitié des cas n’ont pas de cause évidente. Pendant les périodes d’épidémies, les oreillons peuvent être responsables de plus de 25% des cas d’étiologie établie dans des populations non immunisées. Aux USA, les entérovirus (picornavirus) provoquent le plus de cas dont l’étiologie est connue, suivis par les virus coxsackie. Il s’agit des virus coxsackie du groupe B, types 1 à 6 et des échovirus de types 2, 5, 6, 7, 9 (la majorité), 10, 11, 14, 18 et 30, et de l’entérovirus 71. Des cas sporadiques sont dus aux virus coxsackie du groupe A (types 2, 3, 4, 7, 9 et 10), aux arbovirus, au virus de la rougeole, de la rubéole, de l’herpès simplex et de la varicelle, au virus de la chorioméningite lymphocytaire, aux adénovirus et à quelques autres. L’incidence des différents virus varie pendant l’année et avec la zone géographique. Dans certaines régions, Leptospira peut être responsable de plus de 25% des cas de méningite aseptique (voir Leptospirose). 3. Prévalence Mondiale, sous forme d’épidémies et de cas sporadiques, l’incidence réelle est inconnue. L’augmentation saisonnière en fin d’été et au début de l’automne est principalement due aux arbovirus et entérovirus, tandis que les épidémies de fin d’hiver peuvent être dues essentiellement aux oreillons. 4., 5., 6., 7. et 8. Réservoir, Mode de transmission, Période d'incubation, Période de contagion et prédisposition Varient en fonction de l’agent infectieux (se reporter aux chap. traitant des maladies spécifiques). 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives En fonction des causes (se reporter aux chap. traitant des maladies spécifiques). B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Dans certaines zones endémiques et dans de nombreux pays, pas de notification, Classe 3 (voir Notification). Si confirmé par laboratoire, spécifier l’agent causal, sinon, indiquer cause non déterminée. 2) Isolement : Le diagnostic différentiel dépend des résultats du laboratoire, habituellement non disponibles avant la guérison. C'est pourquoi, appliquer l’isolement sceptique avec précautions de type contact pendant les 7 premiers jours après le début de la maladie, sauf si un diagnostic exclut l’infection entérovirale. 3) Désinfection concomitante : Aucune précaution spécifique supplémentaire par rapport aux mesures d’hygiène habituelles. 4) Quarantaine : Non applicable. 5) Vaccination des contacts : En fonction de l’agent infectieux spécifique. 6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Habituellement non nécessaire. 7) Traitement spécifique : L’acyclovir peut être prescrit pour la méningite due à l’herpès simplex. Le Pléconaril est disponible pour les infections entérovirales dans de nombreux pays industrialisés. Dans le cas rare ou une méningite entérovirale chronique causerait une agamma-globulinémie, prescrire au patient des immunoglobulines. CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 3/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles C. Mesures épidémiologiques Se référer à l’agent infectieux spécifique. D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Aucune. E. Mesures internationales Les centres collaborateurs de l'OMS offrent un soutien suivant les besoins. Pour plus d’information, voir : http://www.who.int/collaboratingcentres/database/fr Méningite bactérienne CIM-9 320 ; CIM-10 G00 La plupart des études effectuées ont montré que Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae de type b (Hib) provoquent plus de 75% de tous les cas de méningites bactériennes, et 90% des cas de méningite bactérienne chez les enfants. Des méningites dues à Hib, autrefois la cause de méningite bactérienne la plus répandue, ont été éliminées dans de nombreux pays industrialisés grâce à des programmes de vaccination. Les méningocoques sont uniques parmi les méningites bactériennes car ils provoquent une maladie endémique et aussi de vastes épidémies. Les causes moins courantes de méningite, comme les staphylocoques, les bactéries entériques, les streptocoques du groupe B et Listeria se manifestent chez des personnes prédisposées (comme les nouveaux nés et les patients immunocompromis) ou suite à une blessure traumatique de la tête. A. Infection à méningocoques CIM-9 036 ; CIM-10 A39 (Infection à Méningocoques sans méningite : CIM-10 A39.2-A39.4) Méningite à méningocoques CIM-9 036.0 ; CIM-10 A39.0 (Fièvre cérébrospinale) 1. Identification Une infection bactérienne aigüe, caractérisée par une fièvre soudaine, des céphalées intenses, des nausées souvent accompagnées de vomissement, de rigidité du cou et de photophobie. Une pétéchie avec des papules roses ou occasionnellement des vésicules peut être observée en Europe et Amérique du nord mais rarement en Afrique. Le taux de létalité dépassait autrefois 50%. Les antibiotiques, les unités de soins intensifs et une amélioration de la prise en charge symptomatique l’ont diminué, mais le taux de létalité reste élevé, entre 8% et 15%. De plus, 10% à 20% des survivants souffrent de séquelles long terme, y compris d’arriération mentale, de perte d’audition et de perte de l’usage de leur(s) membre(s). Une maladie invasive est caractérisée par l’un ou plusieurs des syndromes suivants : bactériémie, sepsie ou méningite, cette dernière étant la présentation clinique la plus courante. La méningococcémie ou sepsie à méningocoques est l'infection la plus grave, avec pétéchie, hypotension, coagulation intravasculaire disséminée et des défaillances multiviscérales. D’autres formes de méningococcémies, comme la pneumonie, l’arthrite sceptique et la péricardite sont moins courantes. La clé du diagnostic est l’isolation de méningocoques dans un site stérile, essentiellement dans le liquide céphalorachidien ou le sang ; mais la sensibilité de la culture est faible, particulièrement chez les patients sous antibiotiques. Dans les cas où la culture donne un résultat négatif, CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 4/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles l’identification de polysaccharides spécifiques aux méningocoques dans le liquide céphalorachidien par test d’agglutination au latex peut aider, mais les faux négatifs sont courants, particulièrement pour le sérogroupe B. La PCR offre l’avantage de détecter l’ADN des méningocoques dans le liquide céphalorachidien ou le plasma sans nécessiter la présence d’organismes vivants, mais la PCR n’est pas disponible dans de nombreux pays. L’examen au microscope de frottis de pétéchie colorés au Gram peut mettre en évidence Neisseria. 2. Agent infectieux Le ménincocoque Neisseria meningitides est un diplocoque aérobie Gram négatif. Les Neisseria sont divisés en sérogroupes en fonction de la réactivité immunologique des polysaccharides de leur capsule. Les bactéries des groupes A, B et C représentent 90% des cas, même si la proportion des groupes Y et W135 augmente dans plusieurs régions. Dans la plupart des pays européens et de nombreux pays latino-américains, les sérogroupes B et C causent la majorité des maladies, tandis que le sérogroupe A provoque la majorité des maladies en Afrique et en Asie. Les sérogroupes A, B, C, Y, W-135 et X peuvent tous provoquer des épidémies – de façon typique, surtout le sérogroupe A, responsable d’épidémies majeures, en particulièrement dans ce qui est parfois appelé la « ceinture de la méningite » africaine (voir Prévalence). Les épidémies de N. meningitidis sont habituellement dues à des souches proches. Un sous-typage moléculaire des isolats (électrophorèse multilocus des isoenzymes (dit MLEE) ou l’électrophorèse gel en champ pulsé des fragments de restriction de d’ADN) peut permettre d’identifier une souche responsable d’épidémie et mieux faire ainsi la différence entre une maladie endémique et des épidémies. 3. Prévalence En Europe et Amérique du Nord, l’incidence de la méningococcie est plus élevée en hiver et au printemps. En Afrique sub-saharienne la maladie connait classiquement un pic pendant la saison sèche. Les nourrissons présentent un risque accru. Les taux de la maladie décroissent pendant l’enfance puis augmentent à nouveau à l’adolescence et chez les jeunes adultes. En plus de l’âge, d’autres facteurs de risque individuels pour la méningococcie incluent des déficiences immunitaires, comme une asplénie, une déficience de properdine et un déficit en facteurs terminaux du complément. Une surpopulation, un statut socioéconomique faible, une exposition passive ou active à la fumée de tabac et des infections concomitantes du système respiratoire supérieur augmentent le risque de méningococcie. Dans certains pays les hommes sont plus à risque que les femmes. Les recrues militaires présentent de façon régulière un risque plus élevé vis-àvis de la maladie, peut être pour les mêmes raisons que celles provoquant aussi un risque accru parmi les étudiants universitaires vivant en dortoirs. L'impact le plus important de la maladie se situe sans aucun doute dans la "ceinture africaine de la méningite", une vaste zone qui recouvre partiellement ou totalement un ensemble de 21 pays. Dans cette zone, des taux élevés d’infections sporadiques (1 à 20 cas pour 100 000 habitants) se produisent en cycles annuels, avec en surimposition des épidémies à grande échelle (habituellement dues au sérogroupe A, rarement au sérogroupe C et récemment au sérogroupe W-135). Dans les pays de la ceinture africaine de la méningite, des épidémies avec des taux d’incidence aussi élevés que 1000 cas pour 100 000 habitants se sont produits tous les 8 à 12 ans ces 50 dernières années. De plus, des épidémies majeures se sont produites dans des pays adjacents, habituellement considérés comme ne faisant pas partie de cette ceinture africaine de la méningite (comme le Kenya et la Tanzanie). En 2000, une épidémie de méningocoque du sérogroupe W-135 associé à un pèlerinage musulman en Arabie Saoudite (hajj) s’est produite en 2000 et 2001 dans plusieurs pays, où des cas de CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 5/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles sérogroupes W-135 se sont déclarés chez des pèlerins de retour dans leur pays et leurs contacts proches. En 2002, la première épidémie majeure à sérogroupe W-135 s’est produite au Burkina Faso, avec 13 000 cas et 1 400 décès notifiés. Pendant les décades 1980 et 1990, le sérogroupe B a émergé comme la cause la plus commune de maladie en Europe et dans la plupart des pays des Amériques. Des épidémies caractérisées par une augmentation de 5 à 10 de l’incidence en 10 à 20 ans ont été signalées pour de nombreux pays en Europe, en Amérique Centrale et du Sud et plus récemment en Nouvelle Zélande et sur la côte nord-ouest du Pacifique. Des épidémies communautaires du groupe C se sont produites avec des fréquences croissantes au Canada et aux USA depuis 1990. À la fin des années 1990, la maladie du groupe Y est devenue aussi fréquente que les groupes B et C dans certaines régions des USA. 4. Réservoir Humains. 5. Mode de transmission Contact direct, y compris par gouttelettes respiratoires du nez et de la gorge de patients infectés ; l’infection cause habituellement uniquement une infection subclinique des muqueuses. Jusqu'à 5 à 10% de personnes seraient porteurs asymptomatiques avec colonisation nasopharyngée par N. meningitis. Moins d’1% des personnes colonisées progressent jusqu’à la maladie invasive. Des taux de porteurs de 25% ont été documentés dans certaines populations en l’absence de tout cas de méningococcie. À l’inverse, pendant certaines épidémies de méningococcie dans des pays industrialisés, aucun porteur de la souche responsable de l’épidémie n’a été identifié. La transmission par objets contaminés est insignifiante. 6. Période d’incubation De 2 à 10 jours, communément 3 à 4 jours. 7. Période de contagion Jusqu’à ce que les méningocoques vivants aient disparu du fluide nasal et buccal. Les méningocoques disparaissent habituellement du nasopharynx sous 24 heures après amorçage d’un traitement antimicrobien auquel les microorganismes sont sensibles ; leur concentration dans les sécrétions oronasopharyngées décroit aussi significativement. La pénicilline élimine temporairement les microorganismes mais ne les éradique pas habituellement de l’oronasopharynx. 8. Prédisposition La sensibilité à l’infection clinique est faible et décroit avec l’âge, ce qui provoque un rapport élevé entre le nombre de porteurs et de cas. Les personnes présentant un déficit en certains éléments du système du complément sont particulièrement sensibles à des méningites à répétition. Celles ayant subi une splénectomie sont sensibles à des septicémies. Une immunité de groupe spécifique de durée inconnue fait suite aux infections, même subcliniques. 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives 1) Éduquer le public sur le besoin de réduire le contact direct et l’exposition à l’infection par gouttelettes. 2) Réduire le surpeuplement dans les lieux d’habitation et de travail comme les baraquements, les écoles, les camps et les bateaux. CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 6/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles 3) Des vaccins polysaccharides contre les méningocoques des sérogroupes A, C, W-135 et Y sont actuellement disponibles. Il existe un vaccin divalent AC et un vaccin quadrivalent ACYW-135. Les vaccins polysaccharides divalents contre les méningocoques des sérogroupes A et C sont sûrs et efficaces chez les adultes et enfants au dessus de 2 ans, mais ils n’induisent pas de réponse suffisante pour une protection long terme, en particulier chez les enfants avant 5 ans. Le polysaccharide du sérogroupe A peut induire la production d’anticorps même chez les nourrissons de 3 mois, mais le polysaccharide C est faiblement immunogénique et inefficace chez les moins de 2 ans. Les polysaccharides des sérogroupes Y et W135 sont aussi immunogéniques chez les adultes et les enfants de plus de 2 ans, mais la réponse immunitaire et la protection clinique induites n’ont pas été complètement documentées. Les vaccins polysaccharides méningococciques sont efficaces pour le contrôle des épidémies et la prévention parmi les groupes à risque comme les voyageurs se rendant en pays endémiques, les pèlerins du hajj, les groupes de militaires et les personnes souffrant de disfonctionnements immunitaires. Comme ces vaccins sont souvent faiblement immunogènes chez les jeunes enfants et ont une efficacité limitée, ils ne sont généralement par utilisés dans les programme de vaccinations infantile de routine. Une revaccination peut être envisagée tous les 3 à 5 ans si les raisons pour la vaccination demeurent. Aucun vaccin efficace contre les méningocoques de groupe B n’est disponible sur le marché actuellement, bien que plusieurs aient été développés et aient montré une certaine activité chez des enfants et des adultes. B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Notification des cas obligatoire dans la plupart des pays, Classe 2 (voir Déclaration). 2) Isolement : Isolement respiratoire pendant 24 heures après le début du traitement. 3) Désinfection concomitante : des écoulements du nez et de la gorge ainsi que des articles contaminés par ceux-ci. Désinfection terminale. 4) Quarantaine : Non applicable. 5) Protection des contacts : Une surveillance étroite des contacts familiaux, à la garderie et tous les autres contacts très proches doit être menée pour détecter les signes précoces de maladie, en particulier une fièvre, pour amorcer la thérapie sans délais ; l’administration d’une chimiothérapie prophylactique aux contacts très proches (contacts du cercle familial, militaires partageant la même chambrée et personnes ayant partagé des couverts ou de la vaisselle, par ex. des amis proches à l’école mais pas toute la classe). Les enfants les plus jeunes dans des garderies, même s’ils ne sont pas de proches amis, doivent tous recevoir une prophylaxie après la détection d’un cas index. La rifampicine, la ceftriaxone et la ciprofloxacine sont également des prophylactiques efficaces. La rifampicine est administrée 2 fois par jour pendant 2 jours : adultes 600 mg par dose ; enfants après1mois, 10 mg/kg ; enfants de moins d’un mois, 5 mg/kg. La rifampicine ne doit pas être prescrite aux femmes enceintes et peut réduire l’effet des contraceptifs oraux. Chez les adultes, la céftriaxone, 250 mg intramusculaire donnée en simple dose est efficace ; 125 mg en intramusculaire chez les enfants de moins de 15 ans. La ciprofloxacine, 500 mg par voie orale peut être donnée en simple dose aux adultes. Comme 50% des isolats de N meningitis sont résistants à la sulfodiazine dans la plupart des pays, cette dernière est rarement utilisée en prophylaxie. Si les microorganismes sont sensibles à la sulfadiazine, ce traitement peut être donné aux adultes et enfants plus âgés en 4 doses, à la dose de 1 g toutes les 12 heures. ; chez les nourrissons et les enfants, la posologie est de 125 à 150 mg/kg/jour répartie en 4 doses égales CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 7/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles pendant 2 jours consécutifs. Le personnel de santé est rarement à risque, même lorsqu’il s’occupe de patients infectés. Seule une exposition extrêmement proche aux sécrétions nasopharyngées (ex. bouche à bouche) nécessite une prophylaxie. L’efficacité de la prophylaxie est la raison pour laquelle la vaccination n’est généralement pas recommandée. 6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Des cultures de prélèvements nasopharyngés sont sans intérêt pour guider une décision de prophylaxie vu que la détection de porteurs dans la population normale n’a aucune signification par rapport à l’existence d’une épidémie. 7) Traitement spécifique : La pénicilline en intraveineuse à doses adéquate est le traitement de choix en cas de méningite à méningocoques prouvée. L’ampicilline et le chloramphénicol sont aussi efficaces. Des souches résistantes à la pénicilline ont été notifiées dans de nombreux pays, comme l’Espagne, le Royaume Uni et les USA. Des souches résistantes au chloramphénicol ont été signalées en France et au Vietnam. Le traitement doit commencer aussitôt que le diagnostic présomptif est posé, même si les méningocoques n’ont pas encore été identifiés. Chez les enfants, le traitement choisi doit aussi être efficace contre Haemophilus influenzae type b (Hib) ainsi que Streptococcus pneumonia tant que l’agent spécifique d’infection n’a pas été identifié. Même si l’ampicilline est le traitement de choix contre ces deux agents infectieux, tant que les microorganismes sont sensibles à l’ampicilline, l’ampicilline devrait être combinée avec une céphalosporine de 3ième génération, ou avec le chloramphénicol, ou la vancomycine devraient être substitués dans les nombreuses zones où il est connu qu’il existe des souches de H. influenzae résistantes à l’ampicilline ou des souches de S. pneumoniae résistantes à la pénicilline. Pour s’assurer de l’élimination du microorganisme, des patients atteints de méningite à méningocoques ou de Hib devraient se voir prescrire de la rifampicine avant leur sortie de l’hôpital s’ils n’ont pas reçu de ciprofloxacine ou aucune céphalosporine de 3ième génération. C. Mesures épidémiologiques 1) Lors d’une épidémie, insister fortement sur une surveillance minutieuse, un diagnostic précoce et un traitement immédiat des cas suspects. Un index de suspicion élevé est nécessaire. Dans de nombreux pays en voie de développement, une approche par seuil adaptée à l’épidémiologie du pays est utilisée pour faire la différence entre la maladie endémique et des épidémies. Les seuils (d’alerte et d’épidémie) d’un pays avec de forts taux d’endémies (de la ceinture africaine de la méningite) sont donnés à titre d'exemple : Quand les seuils sont dépassés, des campagnes de vaccination doivent être mises en place. Seuil d’alerte : 5 cas/100 000 habitants ou augmentation par rapport aux précédentes années non épidémiques. Une fois atteint le seuil d’alerte : Enquête obligatoire, confirmation de l’agent, renforcement de la surveillance, amélioration de la préparation et traitement des patients. Seuil épidémique : 10 cas/100 000 habitants et dépassement précoce du seuil d’alerte pendant la saison de la méningite ou doublement hebdomadaire du nombre de cas pendant une période de 3 semaines ou 15 cas/100 000 habitants ou 2 cas à un rassemblement de masse ou parmi des réfugiés ou personnes déplacées. Une fois atteint le seuil épidémique : Vaccination de masse, fournir les médicaments aux unités de soin, traitement des cas et éducation du public. Dans certains pays industrialisés, les étapes suivantes sont utilisées pour décider s’il faut décréter le seuil épidémique atteint et démarrer une campagne de vaccination : a) Déterminer s’il s’agit d’une épidémie institutionnelle (ex. école, université, prison) ou d’une épidémie communautaire (ville, agglomération, division administrative) CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 8/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles b) Rechercher les liens entre les cas parce que les cas secondaires ou co-infectés sont exclus des calculs c) Calculer les taux d’attaque par la souche responsable parmi la population à risque d) Sous-typer les isolats de N. meningitis s’ils sont disponibles à partir des cas de maladies avérées en utilisant des méthodes de typage moléculaire. Si au moins 3 cas se sont produits dans une période de 3 mois, le taux d’attaque excède 10 cas pour 100 000 dans la population à risque, et si la vaccination peut prévenir l’infection par cette souche (sérogroupes A, C, Y ou W-135), la vaccination du groupe à risque doit être envisagée. 2) Réduire la surpopulation et aérer les bâtiments où les personnes sont particulièrement exposées à l’infection de par l’exigüité des lieux de travail ou de repos (ex. soldats, mineurs, prisonniers). 3) La chimioprophylaxie de masse n’est habituellement pas efficace pour le contrôle des épidémies ; pour des épidémies concernant des populations restreintes (ex. Une seule école), une chimioprophylaxie de tous les membres de la communauté peut être envisagée si le sérogroupe responsable de l’épidémie est inclus dans les vaccins disponibles sur le marché. Si une chimioprophylaxie est décidée, elle doit être administrée à toutes les personnes en même temps. Les contacts rapprochés doivent tous être retenus pour la prophylaxie, que la petite communauté soit entièrement traitée ou pas (voir 9B5). 4) La vaccination de tous les groupes d’âge affectés est fortement recommandée si une épidémie se produit dans une institution de grande taille ou une communauté et que les cas sont dus aux groupes A, C, W-135 ou Y (voir 9A3). La vaccination anti-méningococcique a été très efficace pour prévenir des épidémies dues aux sérogroupes A et C. Dans les pays où des épidémies de grande ampleur se produisent, une vaccination de masse de toute la population des régions affectées doit être envisagée là où les stocks de vaccin et la capacité administrative permettent de l'organiser. La distribution géographique des cas, les taux d’attaques spécifiques par tranche d’âge et les ressources disponibles sont des facteurs devant tous être pris en considération lors de l’estimation de la population cible. Les décisions concernant la vaccination doivent estimer là où l’intervention a le plus de chance d’avoir l’impact le plus élevé sur la prévention de la maladie et la mortalité. D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Des épidémies peuvent se développer dans des situations de surdensité de population forcées E. Mesures internationales Les centres collaborateurs de l'OMS offrent un soutien suivant les besoins. Pour plus d’information, voir : http://www.who.int/collaboratingcentres/database/fr Bien que la maladie ne soit pas couverte par le Règlement sanitaire international, certains pays peuvent exiger un certificat médical valide de vaccination contre la méningite méningococcique comme conditions d’entrée, par ex. L’Arabie Saoudite pour les pèlerins du hajj. Pour plus d’information, veuillez vous reporter à : http://www.who.int/topics/meningitis/fr/index.html B. Méningite à Hémophilus CIM-9 320.0 ; CIM-10 G00.0 (Méningite due à Haemophilus influenzae) 1. Identification CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 9/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles Avant l’utilisation systématique des vaccins conjugués contre Haemophilus b (Hib), le Hib se traduisait dans les pays industrialisés le plus souvent par une méningite. Les deux autres manifestations les plus courantes étaient ensuite une épiglottite et une bactériémie sans cause apparente. Dans les pays en voie de développement, Hib se présente principalement sous forme d’infection du système respiratoire inférieur. Dans ces régions, Hib pourrait être responsable de 5 à 8% de toutes les pneumonies chez les enfants, et il est estimé qu’il provoque 480 000 décès annuels par pneumonie chez les moins de 5 ans. Une infection est habituellement associée à une bactériémie. Son début peut être subaigü, mais est habituellement soudain, inclus de la fièvre, des vomissements, une léthargie et une irritation méningée avec des fontanelles enflées chez les nourrissons ou une rigidité du dos et de la nuque chez les enfants plus âgés. Un état de stupeur progressif ou un coma sont courants. Plus rarement, une fièvre de faible intensité peut s’installer pour plusieurs jours, avec des symptômes du CNS plus faibles. La mortalité globale pour la méningite due au Hib est de 5% et 6% des survivants sont atteints de pertes d’audition permanente neurosensoriel et 25% sont atteints d’un handicap significatif d’un certain type. Le diagnostic peut être fait par isolation des organismes du sang ou du liquide céphalorachidien. Des polysaccharides capsulaires spécifiques peuvent être identifiés par des techniques d’analyse comme la contre immuno-électrophorèse(CIE) ou l'agglutination au latex(LA). 2. Agent infectieux H. influenzae est un coccobacille Gram-négatif dont certaines souches sont encapsulées et d’autres non (non typables). Les souches encapsulées sont classifiées en différents sérotypes, de a à f, en fonction des caractéristiques antigéniques des polysaccharides de leur capsule. L’H. influenzae de sérotype b (Hib) est le plus pathogène. 3. Prévalence Mondiale ; particulièrement prévalent chez les enfants de 2 mois à 3 ans ; inhabituel passé 5 ans. Dans les pays en voie de développement, le pic d’incidence se situe chez les moins de 6 mois ; dans les pays industrialisés, généralement chez les enfants de 6 à 12 mois. A la fin des années 1990, avec la vaccination généralisée lors de la petite enfance, la méningite due à Hib a pratiquement disparu des pays industrialisés. Des cas secondaires dans des familles et des garderies sont rares. 4. Réservoir Humains. 5. Mode de transmission Infection par gouttelettes et décharges du nez et de la gorge pendant la période infectieuse. La porte d’entrée la plus commune est le nasopharynx. 6. Période d’incubation Inconnue ; probablement de 2 à 4 jours. 7. Période de contagion Tant que les organismes sont présents, ce qui peut durer longtemps, même sans écoulement nasal. Non contagieux dès les 24 à 48 heures après le début d’une antibiothérapie efficace. 8. Prédisposition CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 10/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles La prédisposition semble être universelle. L’immunité est associée à la présence d’anticorps anticapsulaires et/ou bactéricides circulants acquis soit par le placenta maternel, soit lors d’une infection précédente ou par vaccination. 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives 1) Vaccination de routine des enfants Plusieurs vaccins conjugués (protéine-polysaccharide) ont montré qu'ils pouvaient prévenir la méningite chez les enfants de plus de 2 mois et sont autorisés dans de nombreux pays, tant seuls qu’en combinaison avec d’autres vaccins. La vaccination est recommandée dès 2 mois, suivie de doses supplémentaires après un intervalle de 2 mois ; les doses varient suivant le vaccin utilisé. Tous les vaccins nécessitent des rappels vers 12 à 15 mois. La vaccination n’est par recommandée pour les enfants de plus de 5 ans. Malgré la disponibilité des vaccins conjugués anti Hib depuis les années 1980, et malgré la quasiélimination de la plupart des pays industrialisés, l’infection par Hib reste courante dans de nombreux pays en voie de développement, où le coût du vaccin et la non reconnaissance du fardeau causé par l’infection par le Hib constituent des obstacles majeurs à l’introduction du vaccin conjugué anti Hib. Les efforts pour introduire le vaccin anti-Hib dans le monde sont cependant en augmentation. 2) Suivre les cas se déclarant dans des populations sensibles, comme dans des garderies et des villages d’enfants ou de grands orphelinats. 3) Éduquer les parents sur les risques de cas secondaires chez les frères et sœurs de moins de 4 ans et le besoin de consulter et d'obtenir un traitement si une fièvre ou une rigidité de la nuque se développent. B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : dans certaines régions endémiques sélectionnées, Classe 3 (voir Notification). 2) Isolement : Isolement respiratoire pendant 24 heures après le début du traitement. 3) Désinfection concomitante : Non applicable. 4) Quarantaine : Non applicable. C. Mesures épidémiologiques Non applicable. D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Aucune. E. Mesures internationales Aucune. C. Méningite à pneumocoques CIM-9 320.1 ; CIM-10 G00.1 1. Identification CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 11/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles La méningite à pneumocoques a un taux de létalité élevé. Elle peut être fulminante et se produit avec une bactériémie, mais pas forcément d’autres causes, bien qu’elle puisse se produire avec une antrite ou une mastoïdite. Son début est habituellement soudain avec une forte fièvre, une léthargie ou un coma et des signes d’irritation méningée. La maladie est sporadique chez les jeunes nourrissons, les personnes âgées et d’autres groupes à risque, y compris les patients aspléniques et présentant une hypogammaglobulie. Un implant cochléaire et une fracture basilaire permettant une communication avec le nasopharynx sont des facteurs de prédisposition (voir pneumonie à pneumocoques). Le diagnostic peut être fait par isolation des organismes dans le sang ou le liquide céphalorachidien. Des polysaccharides capsulaires spécifiques peuvent être identifiés par des techniques d’analyse comme la contre immuno-électrophorèse (CIE) ou l'agglutination au latex(LA). 2. Agent infectieux Le Streptococcus pneumoniae est un diplococcus Gram-positive. Presque toutes les souches provoquant une méningite et d’autres formes graves de pneumoncoccie sont des souches capsulées ; il existe 90% de sérotypes capsulaires connus. La distribution des sérotypes varie en fonction des régions et de l’âge. En Amérique du nord, les 7 sérotypes contenus dans le vaccin conjugué anti-pneumocoques provoquent 80% des méningites à pneumocoques chez les enfants et la majorité de celles chez les adultes. 3. Prévalence Mondiale ; particulièrement prévalent chez les enfants de 2 mois à 3 ans ; dans les pays en voie de développement, les nourrissons présentent le risque le plus élevé ; en Amérique du nord, le pic se situe de 6 à 18 mois. Les personnes âgées et adultes immunodéprimés ou atteints de certaines maladies chroniques présentent aussi un risque accru. 4. Réservoir Humains. Des pneumocoques sont souvent trouvés dans le système respiratoire supérieur de personnes en bonne santé. L’état de porteur est plus fréquent chez les enfants que chez les adultes. 5. Mode de transmission Propagation par gouttelettes et contact avec des sécrétions respiratoires, un contact direct avec une personne ayant une pneumococcie conduit généralement à un état porteur avec présence des microorganismes dans les écoulements nasopharyngés plutôt qu’une maladie. 6. Période d’incubation Inconnue ; probablement brève, de 1 à 4 jours. Période de contagion : Tant que les microorganismes sont présents, ce qui peut être une longue période, particulièrement chez l’hôte immunodéprimé. Prédisposition : On considère qu’elle est universelle. L’immunité est associée à la présence d’anticorps anticapsulaires et/ou bactéricides circulants acquis soit par le placenta maternel, soit lors d’une infection précédente ou par vaccination. 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives La vaccination est le point principal de la prévention. Dans de nombreux pays industrialisés, un vaccin conjugué anti-pneumocoques est recommandé pour les enfants avant 2 ans et pour ceux CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 12/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles de 2 à 4 ans présentant certains facteurs de risque, comme ceux immunodéprimés, avec une anémie à cellules falciformes (drépanocytose), une asplénie, une maladie cardiaque ou pulmonaire ou un implant cochléaire. Le vaccin couvre les 7 sérotypes causant des méningites à pneumocoques dans les pays industrialisés. D’autres pays utilisent actuellement le vaccin conjugué dans des populations à risque sélectionnées. Un vaccin polysaccharide contre 23 des sérotypes les plus courants est disponible depuis 1983 et est recommandé dans plusieurs pays pour une utilisation chez les 65 ans et plus et de 2 à 64 ans chez les patients immunocompromis ou souffrant de certaines maladies chroniques. B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Dans certaines régions particulières, classe 3 (voir Notification). 2) Isolement : Précautions standard pour les patients hospitalisés. 3) Désinfection concomitante : Des sécrétions nasales et de la gorge. 4) Quarantaine : Non applicable. 5) Protection des contacts : Non applicable, sauf en cas d’épidémie (voir mesures en cas d’épidémie). 6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Généralement pas utile. 7) Traitement spécifique : Le traitement préférable est la péniciline, la céftriaxone ou la céfotaxime. Comme des souches résistantes sont courantes dans de nombreuses régions, des cultures du sang et du liquide céphalorachidien doivent être effectuées pour tous les patients pour qui existe une suspicion de méningite bactérienne et des tests de sensibilité doivent être effectués sur les pneumocoques. Là où la résistance est courante, il est recommandé d’administrer la ceftriaxone ou la céfotaxime en combinaison avec de la vancomycine comme thérapie empirique en attente des résultats de laboratoire. Une administration précoce de dexaméthasone en intraveineuse, tôt dans le cours de la maladie réduit les complications long terme de la méningite à pneumocoques. C. Mesures épidémiologiques Une méningite à pneumocoque peut se produire dans un des cas groupés de pneumococcies dans un environnement institutionnel. Une vaccination, soit avec le vaccin polysaccharide 23valent ou le vaccin conjugué 7-valent, suivant le milieu, doit être réalisée pour contrôler l’épidémie. Une prophylaxie antimicrobienne dirigée (par ex. pénicilline) peut être utile lors de certaines épidémies, particulièrement pour celles dues à des souches contre lesquelles la vaccination n’existe pas et quand la souche provoquant l’épidémie n’est pas résistante aux antibiotiques. Une prophylaxie généralisée aux antibiotiques n’est pas toujours efficace et peut provoquer des résistances. D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Aucune. E. Mesures internationales Aucune. CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 13/14 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles D. Méningite néonatale CIM-9 320.8, 771.8; CIM-10 P37.8, P35-P37, G00, G03 CCDM18 : W. Perea Les nourrissons atteints de méningite néonatale développent une léthargie, des convulsions, des épisodes d’apnée, se nourrissent mal, présentent une hypo ou hyperthermie et parfois une détresse respiratoire, habituellement dans la première semaine après la naissance. La numération leucocytaire peut être élevée ou anormalement basse. Une culture du liquide céphalorachidien indique des streptocoques du groupe B, Listeria monocytogenes (voir Listeriose), E. coli K-1 ou d’autres microorganismes acquis pendant l’accouchement lors du passage dans le canal pelvien. Les nourrissons de 2 semaines à 2 mois peuvent développer des symptômes similaires, avec présence dans leur liquide céphalorachidien de streptocoques du groupe B ou de microorganismes du groupe Klebsiella-Enterobacter-Serratia acquis de l'environnement de leur pouponnière/garderie. Dans les deux groupes, la méningite est associée à une septicémie. Traiter à l’ampicilline, plus une céphalosporine de 3ième génération ou un aminoglycoside, jusqu’à ce que l’organisme causal ait été identifié et sa sensibilité aux antibiotiques déterminée. Site dédié à la méningite en Afrique – Projet Vaccin Méningite Africain, OMS : http://www.meningvax.org/fr/about-meningitis.php CIM-9 ; CIM-10 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 14/14