GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles
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CIM-9 ; CIM-10
Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés.
l’identification de polysaccharides spécifiques aux méningocoques dans le liquide
céphalorachidien par test d’agglutination au latex peut aider, mais les faux négatifs sont courants,
particulièrement pour le sérogroupe B. La PCR offre l’avantage de détecter l’ADN des
méningocoques dans le liquide céphalorachidien ou le plasma sans nécessiter la présence
d’organismes vivants, mais la PCR n’est pas disponible dans de nombreux pays. L’examen au
microscope de frottis de pétéchie colorés au Gram peut mettre en évidence Neisseria.
2. Agent infectieux
Le ménincocoque Neisseria meningitides est un diplocoque aérobie Gram négatif. Les Neisseria
sont divisés en sérogroupes en fonction de la réactivité immunologique des polysaccharides de leur
capsule. Les bactéries des groupes A, B et C représentent 90% des cas, même si la proportion des
groupes Y et W135 augmente dans plusieurs régions. Dans la plupart des pays européens et de
nombreux pays latino-américains, les sérogroupes B et C causent la majorité des maladies, tandis
que le sérogroupe A provoque la majorité des maladies en Afrique et en Asie. Les sérogroupes A, B,
C, Y, W-135 et X peuvent tous provoquer des épidémies – de façon typique, surtout le sérogroupe A,
responsable d’épidémies majeures, en particulièrement dans ce qui est parfois appelé la « ceinture
de la méningite » africaine (voir Prévalence). Les épidémies de N. meningitidis sont habituellement
dues à des souches proches. Un sous-typage moléculaire des isolats (électrophorèse multilocus des
isoenzymes (dit MLEE) ou l’électrophorèse gel en champ pulsé des fragments de restriction de
d’ADN) peut permettre d’identifier une souche responsable d’épidémie et mieux faire ainsi la
différence entre une maladie endémique et des épidémies.
3. Prévalence
En Europe et Amérique du Nord, l’incidence de la méningococcie est plus élevée en hiver et au
printemps. En Afrique sub-saharienne la maladie connait classiquement un pic pendant la saison
sèche. Les nourrissons présentent un risque accru. Les taux de la maladie décroissent pendant
l’enfance puis augmentent à nouveau à l’adolescence et chez les jeunes adultes. En plus de l’âge,
d’autres facteurs de risque individuels pour la méningococcie incluent des déficiences
immunitaires, comme une asplénie, une déficience de properdine et un déficit en facteurs
terminaux du complément. Une surpopulation, un statut socioéconomique faible, une exposition
passive ou active à la fumée de tabac et des infections concomitantes du système respiratoire
supérieur augmentent le risque de méningococcie. Dans certains pays les hommes sont plus à
risque que les femmes. Les recrues militaires présentent de façon régulière un risque plus élevé vis-à-
vis de la maladie, peut être pour les mêmes raisons que celles provoquant aussi un risque accru
parmi les étudiants universitaires vivant en dortoirs.
L'impact le plus important de la maladie se situe sans aucun doute dans la "ceinture africaine de la
méningite", une vaste zone qui recouvre partiellement ou totalement un ensemble de 21 pays. Dans
cette zone, des taux élevés d’infections sporadiques (1 à 20 cas pour 100 000 habitants) se
produisent en cycles annuels, avec en surimposition des épidémies à grande échelle
(habituellement dues au sérogroupe A, rarement au sérogroupe C et récemment au sérogroupe
W-135). Dans les pays de la ceinture africaine de la méningite, des épidémies avec des taux
d’incidence aussi élevés que 1000 cas pour 100 000 habitants se sont produits tous les 8 à 12 ans ces
50 dernières années. De plus, des épidémies majeures se sont produites dans des pays adjacents,
habituellement considérés comme ne faisant pas partie de cette ceinture africaine de la méningite
(comme le Kenya et la Tanzanie).
En 2000, une épidémie de méningocoque du sérogroupe W-135 associé à un pèlerinage musulman
en Arabie Saoudite (hajj) s’est produite en 2000 et 2001 dans plusieurs pays, où des cas de