Dossier thématique >>> Apport de la génomique dans les pathologies hypophysaires Contribution of genomics to pituitary pathology Alexandru Saveanu*,**,***, Anne Barlier*,**,***, Thierry Brue*,***, Alain Enjalbert*,** points FORTS S Trois gènes peuvent être impliqués dans les syndromes familiaux d’adénomes hypophysaires : MEN1, PRKAR1α et AIP. S Le gène AIP est muté dans 15 % des cas d’adénomes familiaux isolés et jusque dans 50 % des cas d’adénomes somatotropes familiaux. S Au niveau somatique, le gène GNAS est muté dans 40% des cas d’adénomes somatotropes, mais il n’explique pas à lui seul l’apparition tumorale. S L’hyperexpression de PTTG est associée à l’agressivité tumorale hypophysaire. S Les niveaux d’expression des récepteurs de la somatostatine (sst) et de la dopamine D2 (D2DR) sont corrélés aux niveaux de réponse aux agonistes somatostatinergiques et dopaminergiques utilisés. S La génétique explique plus de 50 % des déficits hypophysaires isolés en GH (isolated GH deficiency [IGHD]) et des hypogonadismes hypogonadotropes (HH). S Le gène Tpit est responsable d’environ 60 % des tableaux d’insuffisance corticotrope isolée néonatale. S Dans les phénotypes de déficits hypophysaires combinés (combined pituitary hormone deficiency [CPHD]), le gène le plus fréquemment impliqué est le gène PROP1, mais seuls 13 % des CPHD sporadiques et 44 % des CPHD familiaux sont expliqués par une anomalie génique. S Les mutations des autres facteurs de transcription hypophysaires (POU1F1, LHX3, LHX4, HESX1) sont retrouvées quasi exclusivement dans un contexte familial, parfois associées à des malformations des structures cérébrales voisines. Mots-clés : Adénomes hypophysaires – Déficit hypophysaire combiné – AIP – PROP1. Keywords: Pituitary adenomas – Combined pituitary hormone deficiency – AIP – PROP1. * CRN2M UMR-6231, CNRS, université de la Méditerranée, faculté de médecine Nord, Marseille. ** Laboratoire de biochimie et biologie moléculaire, hôpital de la Conception, Marseille. *** Service d’endocrinologie, hôpital Timone Adultes, Marseille. 84 L a connaissance du génome a entraîné une révolution de l’ensemble de la biologie. C’est également le cas en endocrinologie. Concernant les pathologies hypophysaires, les avancées de la génomique et de la biologie moléculaire ont permis des progrès importants dans deux grands types de pathologies : les adénomes hypophysaires, caractérisés dans la majorité des cas par une sécrétion hormonale excessive; les insuffisances hypophysaires congénitales, dans lesquelles la sécrétion d’une ou plusieurs hormones antéhypophysaires est insuffisante ou inexistante, affections qui peuvent s’accompagner d’une hypoplasie hypophysaire. Des mécanismes moléculaires ont été mis en évidence dans les deux cas au moyen de modèles animaux ou grâce à l’utilisation d’approches de biologie moléculaire, aboutissant à l’identification d’altérations de nouveaux gènes : détection de mutations, délétions, modifications de l’épissage ou altérations du niveau de leur expression hypophysaire. Cette revue fera état de quelquesunes des avancées les plus importantes enregistrées dans le cadre de ces deux types de pathologies hypophysaires. Les adénomes hypophysaires Pour les adénomes hypophysaires, deux situations différentes impliquent la génétique et la biologie Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd84 84 22/04/08 16:25:3 moléculaire : les altérations génomiques et les altérations somatiques. Altérations génomiques Les adénomes hypophysaires font partie du tableau clinique des syndromes familiaux de néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM1), du complexe de Carney et du syndrome de McCune-Albright, dont les causes génétiques identifiées sont des mutations respectivement du gène de la ménine (MEN1), de la sous-unité catalytique de la protéine kinase A (PRKAR1α) et de la sous-unité alpha des protéines Gs (oncogène gsp). Hormis ces entités bien connues, les mutations de deux nouveaux gènes ont été récemment décrites dans les cas familiaux d’adénomes hypophysaires: dans les phénotypes de NEM1 sans mutation du gène MEN1, le gène CDKN1B/p27kip1 ; dans les adénomes hypophysaires familiaux (familial isolated pituitary adenomas [FIPA]) sans autre pathologie associée, le gène AIP (aryl-hydrocarbon receptor interacting protein). V Mutations du gène MEN1 Le syndrome de NEM1 est induit par des mutations du gène MEN1, gène suppresseur de tumeur situé sur le chromosome 11q13 (1). Il est caractérisé par l’association typique de tumeurs endocrines et non endocrines. Les adénomes hypophysaires sont présents dans 40 % des cas et sont en majorité des prolactinomes (60%) [2]. Il s’agit d’un syndrome au mode de transmission autosomique dominant. Le rôle de la région chromosomique 11q13 dans la tumorigenèse hypophysaire est déjà connu, puisque 8 % des adénomes sporadiques présentent des délétions de cette région (revue en [3]). Néanmoins, dans environ 20 % des phénotypes de NEM1, aucune mutation de MEN1 n’est identifiée. V Mutations du gène CDKN1B/p27kip1 La protéine p27kip1 régule le cycle cellulaire en se liant aux complexes cycline-CdK et en les inhibant. Le gène correspondant CDKN1B/p27kip1 est un gène suppresseur de tumeur. Les souris inactivées pour p27kip1 présentent un phénotype combinant les traits des NEM1 et des NEM2 humaines (adénomes hypophysaire et parathyroïdien, phéochromocytome, cancer thyroïdien et tumeurs neuroendocrines périphériques, association appelée NEMX) [4]. Chez l’homme, c’est dans les phénotypes de type NEM1, sans mutation du gène correspondant, que des mutations du CDKN1B/p27kip1 ont été identifiées, la première chez un patient présentant un adénome somatotrope et une hyperparathyroïdie (4) et une deuxième chez un patient associant un adénome corticotrope, une hyperparathyroïdie et une tumeur neuroendocrine du cou (5). La fréquence de ces mutations semble rare : 2,8 % sur une série de 36 phénotypes NEM1 sans mutation MEN1 (5). V Mutations du gène PRKAR1α Un autre syndrome familial bien identifié est le complexe de Carney, associant des tumeurs non endocrines, une hyperplasie des surrénales et des modifications hypophysaires qui aboutissent dans la plupart des cas (75 %) à une acromégalie. Dans 60 % des cas, une mutation du gène de la sous-unité régulatrice 1α de la protéine kinase A, PRKAR1α, est identifiée. En revanche, les altérations du gène PRKAR1α sont rarissimes dans les adénomes sporadiques (6). V Mutations du gène AIP Les adénomes hypophysaires familiaux isolés (FIPA) présentent un phénotype hypophysaire différent de celui de la NEM1, avec une proportion plus importante d’adénomes somatotropes que de prolactinomes. L’association d’adénomes de différent types – adénomes somatotropes, prolactinomes, adénomes non sécrétants (NFPA) et adénomes cortico- thématique Dossier tropes – est fréquente dans la même famille (7). Par définition, les patients présentant un FIPA sont exempts des mutations de MEN1 et de PRKAR1α. Dans environ 15 % des cas, une mutation du gène AIP est identifiée. La fréquence des mutations atteint 50 % dans les adénomes somatotropes familiaux (familial isolated somatotropinomas [FIS]). La transmission est autosomique dominante, mais la pénétrance est inférieure à 50 %. Ces adénomes s’illustrent par un âge précoce de survenue et leur agressivité. En revanche, dans les adénomes sporadiques, l’analyse de plus de 200 patients a révélé un taux de mutations d’AIP de moins de 1 %, exclusivement chez quelques patients jeunes porteurs de macroadénomes. AIP est une protéine appartenant à la famille des immunophillines. Elle interagit avec la protéine hsp90 (heat shock protein 90), la protéine p23 et le récepteur AhR (aryl-hydrocarbon receptor) pour former un complexe de stabilisation de ce récepteur (8) [figure 1]. La plupart des informations portant sur ces interactions proviennent de l’étude de la modulation des réponses cellulaires à la dioxine. Une partie des mutations de AIP affectent la région impliquée dans l’interaction avec hsp90/AhR (mutations à l’origine d’une protéine tronquée ou mutations faux-sens au niveau des acides aminés conservés de cette région, comme R271W et K241E). AIP semble intervenir dans de multiples cascades de transduction intracellulaires (7). Cette protéine intervient en particulier dans la modulation de l’activité de la phosphodiestérase PDE4A5 (activité réduite dans le cas d’un mutant d’AIP en position 271), et interagit aussi avec une autre phosphodiestérase, PDE2A, reliant ainsi AIP à la voie de l’AMP cyclique (AMPc) [figure 1]. Or, on connaît l’importance de cette voie de l’AMPc dans la pathogenèse des adénomes hypophysaires (mutations GNAS et PKAR1A) [cf. infra]. Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd85 85 85 22/04/08 16:25:3 Dossier thématique tique sont plus fréquents que les délétions, surtout au niveau du chromosome X (jusque 32 % des NFPA). Les délétions chromosomiques sont parfois associées à la perte des gènes suppresseurs de tumeurs. Les délétions les plus fréquentes concernent la région 11q13, où sont situés les gènes MEN1 et AIP (3). Ligand (TCDD) Membrane cellulaire AIP AMPc p23 hsp90 AhR PDE4A5 PDE2A p23 hsp90 Ligand AIP AMP V Anomalies d’expression des gènes AhR Noyau AIP Ligand AhR Arnt Arnt DRE Figure 1 (AIP). AIP et voies de signalisation intracellulaires. AIP fait partie du complexe de stabilisation du récepteur AhR, incluant la protéine hsp90 et la co-chaperone p23. Sous l’action d’un ligand semblable à la dioxine (par exemple, TCDD), le complexe est partiellement dissocié (départ de hsp90 et p23) et l’ensemble AIP-AhR-ligand est transloqué au noyau, où AhR va agir comme un facteur de transcription sur des éléments de réponse à la dioxine (DRE), sous la forme d’un hétérodimère avec Arnt (aryl-hydrocarbon nuclear translocator) [8]. AIP interagit avec la phosphodiestérase PDE4A5 et inhibe sa fonction enzymatique d’hydrolyse de l’AMP cyclique (AMPc) en 5’-AMP (20), modulant ainsi la voie de transduction de l’AMPc. Par ailleurs, une autre phosphodiestérase, PDE2A, interagit par l’intermédiaire de l’AIP avec le complexe AhR et inhibe la translocation nucléaire et la transduction induite par le complexe ligand-AhR-AIP. TCDD : tétrachlorodibenzodioxine ; AIP : aryl-hydrocarbon receptor interacting protein ; AhR : aryl-hydrocarbon receptor ; hsp90 : heat shock protein 90 ; p23 : p23 co-chaperone ; PDE4A5 : phosphodiestérase de type 4A5 ; PDE2A : phosphodiestérase de type 2A ; Arnt : arylhydrocarbon nuclear translocator ; DRE : dioxin responsive elements (éléments de réponse à la dioxine). Altérations somatiques V Mutations du gène GNAS Les mutations activatrices du gène GNAS, codant pour la sous-unité αs des protéines G responsable du couplage à l’adénylate cyclase, sont retrouvées dans 40 % des cas d’adénomes somatotropes. Ces mutations concernent deux sites, les codons 201 et 227. Elles sont associées à des adénomes de plus petite taille et à une sensibilité accrue aux analogues somatostatinergiques. Néanmoins, le rôle oncogénique de la protéine Gαs mutée (oncogène gsp) n’est pas complètement élucidé. En effet, il existe des phénomènes moléculaires capables de compenser l’activité oncogénique de la protéine gsp, comme une activité élevée des phosphodiestérases, qui diminuent le taux de l’AMPc (9). 86 Dans le cadre du syndrome de McCune-Albright, la mutation activatrice de GNAS (Arg201Cys) est présente à l’état de mosaïque dans divers tissus endocrines et non endocrines. Parmi les nombreuses modifications endocrines touchant les gonades, les surrénales et la thyroïde, l’atteinte hypophysaire est responsable d’une acromégalie. V Altérations chromosomiques Des altérations somatiques telles que des délétions ou des duplications chromosomiques sont présentes dans le tissu hypophysaire tumoral. Au niveau cytogénétique, une étude d’hybridation génomique comparative a identifié des gains ou des pertes chromosomiques significatifs dans 45 % des adénomes analysés (10). Les gains de matériel géné- L’expression de PTTG (pituitary tumor transforming gene) est augmentée dans les adénomes non fonctionnels, les adénomes somatotropes et les prolactinomes. Dans les deux derniers types tumoraux, le niveau d’expression de PTTG semble corrélé au caractère invasif de ces tumeurs. La surexpression du gène PTTG semble être une des causes d’aneuploïdie tumorale (11). En effet, la protéine codée par ce gène a des homologies avec la sécurine, qui régule la séparation des chromatides sœurs dans la méiose. En dehors de PTTG, d’autres oncogènes, surtout de la classe de cyclines intervenant dans la progression du cycle cellulaire, comme les cyclines D1 (surexpression dans les NFPA) et les cyclines E (surexpression dans les adénomes corticotropes), semblent également impliqués dans la tumorigenèse hypophysaire (3). V Les récepteurs de la somatostatine et de la dopamine D2 La mesure quantitative des ARNm et des protéines des récepteurs sst et D2DR représente un avantage en permettant d’orienter le choix vers une pharmacologie ciblée, domaine actuellement en cours de développement. En effet, les analogues de la somatostatine et de la dopamine représentent actuellement le traitement pharmacologique de première intention des adénomes somatotropes et thyréotropes d’une part, et des adénomes lactotropes d’autre part. De nouvelles drogues, présentant une affinité différente pour les ssts (comparativement à l’octréo- Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd86 86 22/04/08 16:25:3 tide/lanréotide), comme le ligand multiple de sst, pasiréotide (SOM230), ou combinant des domaines structurels de la dopamine et de la somatostatine, comme les chimères dopastatines (12), pourraient demain être également utilisées dans le contrôle des adénomes corticotropes et gonadotropes. L’expression qualitative des cinq sous-types de sst et du D2DR (tableau I) est assez caractéristique dans les divers types d’adénomes hypophysaires, avec la présence quasi constante de deux à trois récepteurs réalisant des profils typiques comme sst2 + sst5 + D2DR dans les adénomes somatotropes, sst1 + sst5 + D2DR dans les prolactinomes et sst2 + sst3 + D2DR dans les NFPA (13). Le niveau d’expression des ARNm est extrêmement variable (tableau I) dans les diverses tumeurs. Pour les adénomes somatotropes, le niveau de sst2 est corrélé à la sensibilité aux agonistes somatostatinergiques sst2 (octréotide, lanréotide), et celui de D2DR à la sensibilité aux agonistes dopaminergiques D2DR (cabergoline, quinagolide). L’arsenal thérapeutique sera complété prochainement par le pasiréotide, qui reconnaît mieux le soustype sst5 impliqué dans le contrôle de la PRL, la GH et l’ACTH. Par ailleurs, les dopastatines, tel BIM23A760, favorisent la coopération sst2-D2DR dans le contrôle de la GH et de la croissance cellulaire, possiblement via une hétérodimérisation des récepteurs. Les déficits hypophysaires Dans les cas de déficits hypophysaires congénitaux, les analyses génétiques sont d’un apport certain pour le patient et sa famille, permettant d’éviter les séquelles irréversibles de certains de ces déficits. Ces analyses sont néanmoins coûteuses en raison du nombre élevé de gènes thématique Dossier Tableau I. Expression des ARNm de récepteurs sst et D2DR dans les adénomes hypophysaires (d’après Saveanu et al. Mol Cell Endocrinol 2007, et des données personnelles non publiées). Phénotype tumoral Moyenne de l’expression des ARNm de récepteurs exprimée en copies/copies β-Gus (entre parenthèses, valeurs extrêmes) Sst2 Sst1 Sst3 Sst5 D2DR GH 1,8 (0,05-9) 0,3 (0,05-2)* 0,4 (0,1-1,5)** 2,9 (0,05-18) 4,5 (0,1-16) PRL 0,2 (0,01-4) 0,8 (0,05-6) *** 3,5 (0,05-20) 65 (2-190) ACTH 0,3 (0,01-2) *** *** 2,7 (0,05-12) 5,2 (0,1-8) LH/FSH 0,2 (0,01-2) *** 2,7 (0,05-18) *** 4,7 (0,1-17) TSH 1,5 (0,1-5) *** 0,4 (0,1-0,9)** 2,7 (0,1-5) 2,6 (0,2-7) β-Gus = β-glucuronidase (gène de référence). * dans les adénomes mixtes GH + PRL. ** dans seulement 50 % des tumeurs. *** pas de moyenne car retrouvé dans moins de 20 % des tumeurs analysées. En gras, niveau moyen de récepteur significativement plus élevé dans le phénotype (comparativement aux autres adénomes hypophysaires). candidats ; aussi est-il essentiel de pouvoir les effectuer selon une procédure optimisée. Le déficit somatotrope isolé Le syndrome de IGHD est caractérisé par un arrêt de croissance associé à un déficit en GH, sans autre déficit antéhypophysaire associé. La plupart du temps, ce syndrome est idiopathique ; néanmoins, des IGHD familiaux sont retrouvés dans 5 à 30 % des cas, ce qui suggère des causes génétiques (14). Deux étiologies génétiques ont été identifiées : les mutations du gène du récepteur du GHRH (GHRHR) d’une part, et celles du gène de la GH d’autre part. La première mutation du gène de la GHRHR a été décrite en 1996. D’autres ont par la suite été retrouvées, associant des mutations faux-sens, des mutations introniques et des mutations produisant des protéines tronquées. Leur phénotype correspond au type clinique 1 d’IGHD, à transmission autosomique récessive et qui répond bien au traitement par la GH recombinante. Les mutations du GHRHR sont rares et retrouvées exclusivement dans un contexte familial. Les mutations du gène de la GH (GH1), plus fréquentes, sont à l’origine des phénotypes cliniques de IGHD de type 2 à transmission autosomique dominante (10 à 15 % des cas). La mutation la plus fréquente concerne la zone d’épissage précédant l’exon 3, conduisant à la perte de l’exon 3 et à la formation d’une GH tronquée (del32-71 GH). Néanmoins, des mutations faux-sens sont à l’origine d’un phénotype similaire. Dans certains cas d’IGHD, la possibilité d’apparition secondaire d’un déficit sur une autre lignée hypophysaire est évoquée (15), celle-ci aboutissant à un phénotype d’“apparent” déficit hypophysaire combiné (CPHD). En fait, il existe parfois un chevauchement entre les phénotypes d’IGHD et de CPHD, car des mutations de PROP1 ou de POU1F1 peuvent se révéler par un déficit somatotrope (cf. infra). Néanmoins, les déficits thyréotrope et lactotrope, qui apparaissent rapidement, permettent d’établir le diagnostic de CPHD. Les déficits corticotropes isolés Rarement isolés, les déficits corticotropes sont à l’origine d’hypoglycémies graves potentiellement létales. Un phénotype particulier associant déficit corticotrope et obésité sévère est caractéristique des mutations du gène de la proconvertase 1 et de la pro-opiomélanocortine (POMC). Une coloration rousse des cheveux est associée en cas de mutation de ce dernier gène. Cependant, c’est la découverte du gène Tpit, facteur de Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd87 87 87 22/04/08 16:25:3 Dossier thématique transcription spécifique de la lignée corticotrope, qui a permis d’élucider la cause de 65 % des insuffisances corticotropes néonatales isolées (16). Douze mutations ont été identifiées à ce jour, combinant des mutations faux-sens, des mutations non-sens, des délétions et des mutations introniques affectant l’épissage. La transmission est autosomique récessive. L’hypoglycémie néonatale est grave, parfois à l’origine d’une mortalité périnatale. En effet, dans la fratrie touchée par une mutation de Tpit, il n’est pas rare de retrouver un antécédent de bébé mort-né. Aucune mutation de Tpit n’a été retrouvée chez les patients présentant une insuffisance corticotrope isolée à début plus tardif. Les déficits gonadotropes isolés (hypogonadisme hypogonadotrope) Les déficits en LH et/ou en FSH, complets ou partiels, sont parfois difficiles à différencier du retard pubertaire simple. L’hypogonadisme hypogonadotrope (HH) est dû à des mutations de multiples gènes impliqués dans le développement gonadotrope. Une première entité est le syndrome de Kallmann (SK), associant HH et anosmie. Une cause génétique est identifiée chez environ 30 % des patients. Les mutations du gène KAL1, codant pour l’anosmine, sont responsables du SK à transmission liée à l’X ; celles du gène KAL2, codant pour le récepteur 1 du FGF, sont responsables du SK à transmission autosomique dominante (17). Récemment, dans une série de 192 patients, 14 mutations des gènes codant pour le récepteur de la prokinéticine-2 (PROKR2) et un de ses ligands, la prokinéticine-2 (PROK2), ont été retrouvées. Les mutations de PROK2 se transmettent de manière autosomique récessive et celles de PROKR2 de manière autosomique récessive ou dominante. Pour les HH sans anosmie, des mutations du récepteur du GnRH et du GPR54 sont retrouvées dans environ 50 % 88 de cas (18). Enfin, l’HH doit faire évoquer des mutations de la leptine et de ses récepteurs lorsqu’il est associé à l’obésité, et des mutations du gène DAX1 lorsqu’il est associé à l’hypoplasie surrénalienne (18). Les déficits hypophysaires combinés Les déficits hypophysaires combinés (combined pituitary hormone deficiency [CPHD]) sont définis par la présence d’au moins deux déficits parmi les cinq lignées antéhypophysaires. Une cascade de molécules de signalisation hypothalamiques et de facteurs de transcription induit l’organogenèse, la prolifération cellulaire et la différenciation cellulaire terminale hypophysaire. Des interactions génétiques complexes, qui impliquent la répression et l’activation de gènes cibles, coordonnent ce développement hypophysaire. Celles-ci impliquent des facteurs de transcription, au sein de la poche de Rathke devenant ensuite l’antéhypophyse, tels HESX1, LHX3, LHX4, prophet of Pit-1 (PROP1) et POU1F1, qui suivent une expression spatio-temporelle précise et spécifique. V PROP-1 PROP1 appartient à la famille des facteurs de transcription de type paired. Son expression, intervenant de façon temporaire au cours du développement, est indispensable à celle de Pit-1, d’où son nom de prophet of Pit-1, mais ses gènes cibles sont encore mal connus. Dans le cadre des CPHD, les altérations du gène PROP1 sont les plus fréquentes. Ainsi, dans une série de 109 patients présentant un phénotype de CPHD, 18 % étaient porteurs d’une mutation de PROP1 (19). Le pourcentage est de 44 % dans les cas familiaux (consanguinité fréquente), contre 13 % pour les cas sporadiques (tableau II). La transmission est toujours de type autosomique récessif. Au total, chez l’homme, une vingtaine de mutations ponctuelles, courtes insertions ou délétions, du gène PROP1 ont été décrites (figure 2). Les patients présentent des déficits somatotrope, lactotrope, thyréotrope, gonadotrope et parfois corticotrope d’apparition retardée. Ces déficits peuvent être d’apparition progressive, avec un tableau clinique, dans les premières années de vie, de déficit isolé total ou partiel en GH. Néanmoins, des cas de patients de taille quasi normale ont été rapportés. L’atteinte des cellules gonadotropes à l’âge adulte est constante, mais la puberté peut survenir chez certains patients. L’ordre d’apparition des déficits peut varier, comme cela a été démontré dans un cas d’HH apparemment isolé. L’aspect morphologique de Tableau II. Fréquence des mutations des facteurs de transcription hypophysaires dans les CPHD sporadiques et familiaux (revue de la littérature). Fréquence des mutations retrouvées dans les CPHD (%) Gène muté CPHD sporadiques CPHD familiaux Références PROP1 13 % 44 % Reynaud et al., 2006 POU1F1 < 1% 3% Reynaud et al., 2006 LHX3 1,4 % 5% Pfaeffle et al., 2007 LHX4 0-1,3 % 8% Pfaeffle et al., 2008 ; Melo et al., 2007* ; Castinetti et al., 2008 HESX 0-1 % 1,5 % Melo et al., 2007* ; Thomas et al., 2001 ; McNay et al., 2007** * dans les phénotypes associant PSIS ; ** dans les phénotypes de SOD. PSIS : syndrome d’interruption de tige (pituitary stalk interruption syndrome) ; SOD : dysplasie septo-optique (septo-optique dysplasia). Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd88 88 22/04/08 16:25:3 69 N 1 Homéodomaine c.del112-124 c.150delA c.149-150delGA R71C R71H R73C R73H F88S Q83X Domaine de transactivation 128 226 W194X R120C F117I C c.629delC c.467insT c.343-2A>T c.301-302delAG Figure 2. Représentation schématique de la protéine Prop1 et des mutations fonctionnelles retrouvées chez l’homme. L’homéodomaine est situé dans la partie médiane de la protéine et comporte trois hélices α. Il est le siège de la majorité des mutations, parmi lesquelles deux (en rouge) sont plus fréquemment rencontrées : une sur le codon 73 (R73C ou R73H), et une sur le codon 101 (c.301-302delAG). La région C-terminale de la protéine correspond au domaine de transactivation, plus rarement touché par des mutations. Toutes les mutations sont de transmission autosomique récessive (19). l’hypophyse est également variable : celle-ci est généralement hypoplasique, mais elle peut aussi être normale ou hyperplasique avec un aspect pseudo-tumoral qui peut involuer spontanément. Dans le cas des patients CPHD présentant une interruption de tige ou une post-hypophyse ectopique, aucune mutation du gène PROP1 n’a été décrite. V POU1F1 Plus connu sous le nom de Pit-1 (d’après le gène homonyme chez la souris), POU1F1 est un facteur de transcription à domaine POU, exprimé de façon tardive dans l’ontogenèse hypophysaire. Son expression persiste dans l’hypophyse adulte. POU1F1 est indispensable à la différenciation terminale des cellules somatotropes, thyréotropes et lactotropes. Le phénotype induit par les mutations de POU1F1 est caractéristique, associant un déficit en GH sévère et précoce, fréquent avant l’âge de 2 ans, un déficit thyréotrope d’apparition parfois retardée et un déficit lactotrope. Il n’y a pas de déficit corticotrope ou gonadotrope. Chez l’homme, 25 mutations, délétions ou insertions ponctuelles ont été décrites. La transmission est autosomique dominante ou récessive. L’hypophyse peut être de taille normale ou hypoplasique, mais, comme pour PROP1, il n’y a jamais d’aspect d’interruption de tige ou de post-hypophyse ectopique. Les mutations de POU1F1 sont très rares, leur prévalence étant au moins dix fois inférieure à celle de PROP1 (19) [tableau II]. V LHX3/LHX4 Les gènes LHX3 et LHX4 appartiennent à la famille des gènes à domaine LIM. Ils sont exprimés précocement dans la poche de Rathke et interviennent dans la différenciation de plusieurs lignages antéhypophysaires (20). Lhx3 active le promoteur de la sous-unité alpha des hormones glycoprotéiques et agit en synergie avec Pit-1 sur le promoteur de la TSHβ, de la PRL et de Pit-1. Des mutations de LHX3 ont été rapportées dans sept familles consanguines et distinctes (21). Les patients présentent un déficit somatotrope, lactotrope, thyréotrope et gonadotrope, mais pas de déficit corticotrope ; néanmoins, la fonction corticotrope étant partiellement déficitaire dans deux cas, l’évolution tardive vers un déficit corticotrope ne peut être exclue. L’âge d’apparition des déficits n’est pas parfaitement établi. Avant l’adolescence, l’ensemble des déficits semble installé. Ces déficits s’accompagnent d’une rigidité cervicale limitant thématique Dossier la rotation de la tête dans tous les phénotypes, sauf un. L’hypophyse est hypoplasique ou hyperplasique, ou présente un aspect de microadénome. Le mode de transmission est autosomique récessif dans tous les cas (21). La prévalence des mutations de LHX3 dans le cadre des CPHD seraient de 1,3 %. Dans la majorité des cas, la présentation est celle d’un tableau familial, le plus souvent observé dans des familles consanguines (tableau II). LHX3 et LHX4 ont des effets partiellement redondants sur le développement hypophysaire (20). Une mutation intronique du gène LHX4 a été rapportée dans une famille consanguine (22). Les patients présentaient un déficit antéhypophysaire complet d’apparition progressive associé à une interruption de tige et à une post-hypophyse ectopique mais aussi à une hypoplasie de la selle turcique et à une malformation d’Arnold-Chiari (19, 22). Récemment, les travaux de R.W. Pfaeffle et al. (23) et F. Castinetti et al. ont permis d’identifier quatre nouvelles mutations de LHX4. Ces deux études évaluent la prévalence des mutations dans le cadre des CPHD à 3/245 (1,3 %) et à 1/136 (0,7 %) respectivement ; dans une majorité des cas, il s’agissait d’un tableau familial (tableau II). À noter que, dans une autre série récente de 62 patients, associant CPHD et interruption de tige, aucune mutation de LHX4 n’a été retrouvé. La transmission semble autosomique dominante, mais la pénétrance est variable. Un phénomène d’haplo-insuffisance a été évoqué. Par ailleurs, pour ces dernières mutations, la présentation clinique associe de manière variable des déficits en GH, TSH, LH/FSH et ACTH. Sur le plan morphologique, l’interruption de tige et la malformation d’Arnold-Chiari ne sont plus retrouvées de manière systématique. V HESX1 Appartenant à la famille des gènes de type paired, HESX1 est un gène Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd89 89 89 22/04/08 16:25:3 Dossier thématique intervenant au début de l’ontogenèse hypophysaire avant les autres gènes décrits dans cette revue. Au cours du développement, le facteur de transcription HESX1 est exprimé dans l’encéphale antérieur, le diencéphale ventral et la poche de Rathke. Au niveau antéhypophysaire, les mutations de HESX1 sont responsables d’un déficit hypophysaire variable, allant d’un déficit somatotrope isolé jusqu’au panhypopituitarisme, associé à une hypoplasie de l’antéhypophyse et à une post-hypophyse ectopique avec interruption de tige. Un diabète insipide est parfois présent. À ce jour, chez l’homme, 13 mutations différentes ont été retrouvées. Ces mutations sont de transmission autosomique dominante ou récessive, de pénétrance variable. Dans la plupart des cas, les atteintes hypophysaires sont associées à d’autres modifications morphologiques, telles que la dysplasie septo-optique (septooptic dysplasia [SOD]) [24]. La SOD est une anomalie congénitale rare caractérisée par une triade clinique : hypoplasie des nerfs optiques, anomalies neuroradiologiques de la ligne médiane, et agénésie du corps calleux. Sa prévalence est estimée à 6,3 pour mille nouveau-nés, mais les mutations de HESX1 en sont rarement la cause. Dans une très large série récente de 800 patients, moins de 1 % des sujets présentant un SOD étaient porteurs d’une mutation de HESX1. L’étiologie des SOD est en fait complexe, multifactorielle, combinant des origines génétiques et environnementales (infections virales, facteurs vasculaires, etc.). Dans les phénotypes de CPHD avec interruption de tige, sans SOD, sur une série de 62 patients, aucune mutation d’HESX1 n’a été retrouvée (tableau II). Il n’a été relevé qu’un seul cas de mutation de HESX1, chez un patient présentant un hypopituitarisme sans interruption de tige. V SOX3 - hypopituitarisme lié à l’X SOX3 est un facteur de transcription appartenant à la famille SOX, présentant un motif analogue à la région SRY. À la différence des autres facteurs présentés ici, il n’est pas exprimé directement au niveau de la poche de Rathke mais dans la zone proche, l’infundibulum. Une duplication large de la région Xq26-27, contenant SOX3, a été décrite chez des patients présentant un retard mental et un hypopituitarisme. Une duplication plus restreinte de la région du gène SOX3, Xq27.1, produit dans une autre famille un phénotype d’hypoplasie antéhypophysaire sévère, une post-hypophyse ectopique et une absence d’infundibulum, mais sans retard mental associé (25). Une expansion d’une séquence d’alanine (7 ou 11 Ala) dans la protéine SOX3 a été rapportée dans une autre famille ayant un phénotype similaire (25). Néanmoins, la même altération a été mise en évidence chez un patient présentant un déficit en GH isolé et un retard mental. La présence des déficits hypophysaires sans retard mental dans les altérations du gène SOX3 doit conduire à élargir le champ de recherche des anomalies de ce gène devant tout hypopituitarisme associant une malformation de l’infundibulum. La prévalence des altérations de SOX3 dans les CPHD n’est pas connue. Conclusion L’apport de la génomique a permis de mieux comprendre les mécanismes moléculaires des pathologies hypophysaires, d’en améliorer la prise en charge et de cibler des approches thérapeutiques qui peuvent s’inscrire dans l’approche générale d’une “carte d’identité des tumeurs”. Face à ces avancées indéniables, on peut néanmoins faire le constat que beaucoup reste à faire. Les gènes actuellement mis en évidence ne rendent pas compte à eux seuls du processus de la tumorigenèse hypophysaire, surtout dans le cadre des adénomes sporadiques. L’utilisation d’une approche génomique en vue d’identifier de nouveaux gènes impliqués et de définir leur rôle dans l’invasivité tumorale devrait nous apporter des informations importantes. Pour les déficits hypophysaires congénitaux aussi, malgré de réelles avancées, il apparaît clairement que les mécanismes impliqués restent dans la majorité des cas inconnus. La recherche de mutations des gènes connus doit être réalisée dans des contextes cliniques bien identifiés et dans un ordre dicté par leur fréquence (figure 3, p. 92). Là encore, une approche génomique tirant partie de quelques grandes familles présentant des déficits caractéristiques pourra apporter de nouvelles informations. À côté du décryptage de la physiopathologie de ces affections et d’une meilleure prise en charge des patients, la biologie moléculaire ouvre aussi des perspectives thérapeutiques innovantes. Dans les cas d’adénomes résistants aux traitements pharmacologiques actuels (adénomes somatotropes résistants à l’octréotide, adénomes corticotropes ou non fonctionnels), il est possible d’envisager de coupler le geste chirurgical à des stratégies de thérapie génique. Déjà, à l’aide de vecteurs lentiviraux, il a été possible de montrer que l’on pouvait affecter la sécrétion et la mort cellulaire de cellules de tumeurs hypophysaires humaines en culture. Les gènes thérapeutiques peuvent être des gènes codant pour des récepteurs inhibiteurs (comme ceux de la somatostatine) ou des gènes mutés codant pour des dominants négatifs de facteurs de transcription (comme Pit1). Nul doute que, dans les années à venir, ces nouvelles approches moléculaires contribueront à faire évoluer notre vision de ces pathologies hypophysaires et permettant d’améliorer leur traitement. N >>> 90 Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 2, mars-avril 2008 MHDN 2(XII) mars avril 2008.indd90 90 22/04/08 16:25:3 Dossier thématique >>> CPHD sporadiques CPHD familiaux Sans PSIS, sans PE, sans anomalies associées Sans PSIS, sans PE, sans anomalies associées Avec anomalies associées PROP1 PROP1 Sans déficit ACTH Sans déficit LH/FSH Anomalies de rotation de cou Arnold-Chiari ± PSIS Hypoplasie de l’infundibulum Retard mental lié à l’X SOD ± PSIS POU1F1 LHX3 LHX4 SOX3 HESX1 Figure 3. Arbre décisionnel des analyses génétiques dans les CPHD sporadiques et familiaux. La recherche des mutations des gènes impliqués dans les CPHD s’effectue en tenant compte du phénotype et dans un ordre dicté par la fréquence (tableau II). Pour les CPHD sporadiques, en absence d’interruption de tige (PSIS), PROP1 est le principal gène candidat, puisque des mutations sont retrouvées dans 14 % des cas (19). PROP1 est aussi le principal gène candidat dans les CPHD familiaux en l’absence de PSIS et d’autres anomalies associées. Les anomalies associées spécifiques peuvent orienter la recherche vers des mutations d’autres facteurs de transcription, mais le rendement d’une telle recherche reste faible (tableau II). PSIS : syndrome d’interruption de tige (pituitary stalk interruption syndrome) ; PE : posthypophyse ectopique ; SOD : dysplasie septo-optique (septo-optique dysplasia). Références bibliographiques 1. Agarwal SK, Lee Burns A, Sukhodolets KE et al. Molecular pathology of the Men1 gene. Ann N Y Acad Sci 2004;1014:189-98. 2. Verges B, Boureille F, Goudet P et al. Pituitary disease in Men type 1 (Men1): Data from the France-Belgium Men1 Multicenter Study. J Clin Endocrinol Metab 2002;87:457-65. 3. 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