Images en Ophtalmologie
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Vol. VIII
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janvier-février 2014
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Nystagmus
Selon la structure atteinte, on observe différents types de
nystagmus. Nous n’envisagerons ici que les plus fréquents.
Les structures impliquées dans le maintien du regard excentré
sont des neurones intégrateurs situés dans le tronc cérébral :
pour les mouvements horizontaux, il s’agit du noyau prépositus
hypoglossi, bulbaire, et du noyau vestibulaire médian ; pour
les mouvements verticaux, du noyau vestibulaire supérieur et
du noyau interstitiel de Cajal mésencéphalique. Ces intégra-
teurs sont connectés au fl occulus du cervelet, qui exerce un
rétro contrôle. Le nystagmus du regard excentré est souvent
retrouvé au cours de la SEP, en raison de la fréquence des
lésions du tronc et du cervelet. Il peut être asymptomatique
et évoluer de manière chronique.
Le réfl exe vestibulo-oculaire (RVO), qui permet la stabilisation
du regard pendant les mouvements de la tête, est assuré par
des récepteurs labyrinthiques, les noyaux vestibulaires, les
noyaux oculomoteurs et le cervelet labyrinthique. Le défi cit de
la suppression du RVO par la fi xation oculaire se traduit par
un nystagmus vestibulaire présent malgré la fi xation. Dans la
SEP, il témoigne le plus souvent d’un syndrome cérébelleux et
pourrait être corrélé à l’évolutivité de la maladie
(8)
.
Le nystagmus pendulaire se caractérise par des mouvements
lents de va-et-vient ; il est particulièrement fréquent dans la
SEP, très invalidant, le plus souvent horizontal, de faible ampli-
tude et de haute fréquence. Son origine peut être mixte ; en cas
d’antécédent de névrite optique, il peut être dû au ralentisse-
ment de la conduction visuelle, avec un retard du contrôle des
micromouvements oculaires, mais il est parfois secondaire à
une lésion de l’un des systèmes de contrôle centraux (cervelet,
noyaux gris centraux et cortex frontal).
✔
Intrusions saccadiques
Ce sont des mouvements oculaires anormaux et rapides qui
peuvent être classés en fonction de leur amplitude, de leur
direction et de l’existence ou non d’une pause intersaccadique.
On peut ainsi observer :
•
des ondes carrées et des ondes carrées géantes, horizon-
tales, avec une pause intersaccadique ;
•
un fl utter (horizontal) et un opsoclonus (multidirectionnel)
qui ne comportent pas de pause intersaccadique.
En cas de syndrome cérébelleux, on retrouvera des saccades
dysmétriques.
Conclusion
Les anomalies oculomotrices sont fréquentes et invalidantes au
cours de la SEP et doivent être recherchées systématiquement
lors de l’examen clinique. L’imagerie cérébrale permet de les
relier aux lésions infl ammatoires souvent localisées au niveau
du tronc cérébral et du cervelet. Leur traitement médicamen-
teux est souvent décevant, mais des solutions orthoptiques et
chirurgicales existent pour améliorer le confort des patients,
en particulier lorsque les troubles évoluent sur un mode chro-
nique et qu’il existe une diplopie permanente avec une déviation
oculaire horizontale ou verticale en position de face, et/ou un
torticolis gênant.
II
C.Vignal-Clermont déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Références bibliographiques
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