2 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease
la résistance aux médicaments et un échec du traite-
ment. Il est essentiel d’introduire le concept d’échec
du régime lorsque le régime utilisé n’est plus adéquat.
Une modi cation du régime de traitement liée à la
persistance d’une expectoration positive qui n’incor-
porerait pas le concept d’échec du régime peut rendre
non comparables les résultats signalés dans des con-
textes différents. Un article récent est un bon exemple
de ce problème: il signale que la proportion de pa-
tients à germes ultrarésistants (TB-XDR) qui ont été
traités avec succès n’est pas différente de celle ob-
servée chez les patients atteints de TB-MDR (60,4%
vs. 66,3%, P = 0,36).13 Les DST ont été exécutés
chez les patients où la négativation des cultures de
crachats n’était pas survenue après 4 mois de traite-
ment et lorsque c’était possible, on a renforcé le ré-
gime (renforcement dé ni comme étant l’addition ou
la substitution de deux agents susceptibles d’être ef -
cients). Cette pratique a été répétée en fonction des
nécessités.13 Le régime initial avait nettement échoué
à négativer les crachats chaque fois que le régime
avait été renforcé.
Nous présentons ici trois cas de patients atteints
de TB-MDR à frottis et à culture positifs pour illus-
trer la façon dont les patients ayant reçu des cures de
traitement substantiellement différentes auraient tous
été classés comme « guéris ».
Le cas 1 a été traité au moyen d’un régime standar-
disé de la TB-MDR comportant l’éthambutol, (EMB),
l’o oxacine (OXF), la kanamycine (KM), l’éthion-
amide (ETH) et la cyclosérine (CS) ; la négativation
de ses crachats est survenue au deuxième mois de
traitement. Le patient a poursuivi son traitement et a
été déclaré guéri. La durée totale du traitement a été
de 20 mois.
Le cas 2 a été traité au moyen d’un régime indivi-
dualisé de la TB-MDR comportant l’EMB, la cipro-
oxacine (CFX), l’amikacine (AMK), l’ETH et le py-
razinamide (PZA). On a observé une négativation des
frottis de crachats au 6ème mois du traitement alors
que la culture est restée positive jusqu’au 12ème mois
du traitement. Le régime a été renforcé par l’addition
d’acide para-aminosalicylique (PAS) et de CS et par le
remplacement de la CFX par la moxi oxacine (MXF).
La négativation des cultures de crachats a été obte-
nue 3 mois après la modi cation du régime. Le traite-
ment a été poursuivi pendant 18 mois après la négati-
vation des cultures et le patient a été déclaré guéri. La
durée totale du traitement a été de 33 mois.
Le cas 3 a été traité par un régime individualise
consistant en EMB, OFX, KM, ETH et PAS. La
culture des crachats a été négative au 6ème mois du
traitement, mais est redevenue positive au 14ème mois.
Le régime a été renforcé par la capréomycine, la CS
et le PZA. Au 20ème mois, la culture des crachats est
restée positive. Le régime a été renforcé davantage
par l’addition de clofazimine et par le remplacement
de l’OXF par la MXF. On a pratiqué une chirurgie
de résection pour enlever des cavités. La négativation
des crachats a été observée après le traitement chirur-
gical. Le traitement a été poursuivi pendant 18 mois
après la négativation des crachats et le patient a été
déclaré guéri. La durée totale du traitement a été de
38 mois.
Si les régimes de traitement n’avaient pas été modi-
és et si la chirurgie d’exérèse n’avait pas été pra tiquée,
le résultat des cas 2 et 3 auraient été un « échec ». Il
est raisonnable de classi er ces deux cas comme des
échecs du régime initial de traitement de la TB-MDR.
Toutefois, bien que le régime ait échoué, la possibilité
d’obtenir un résultat nal favorable persiste. Aussi
bien le cas 2 que le cas 3 pourraient pour cette raison
être réenregistrés comme des cas de TB-MDR traités
antérieurement avec des médicaments de deuxième
l igne (dans une cohorte différente) et traités avec
un régime de TB-MDR nouvellement élaboré. C’est
exacte ment le principe appliqué dans la prise en
charge des nouveaux cas de TB : ceux dont les frottis
de crachat restent positifs au 5ème mois du traite-
ment sont enregistrés comme « échecs », réenregistrés
comme cas de retraitement et traités au moyen d’un
régime différent.15 Si cette dé nition des échecs n’exi-
stait pas, les patients dont la bacilloscopie des frottis
de crachats reste positive au 5ème mois n’auraient pas
été déclarés comme « échecs » et enregistrés comme
cas de retraitement. On les aurait simplement placés
sous un régime de retraitement qui aurait été pour-
suivi pendant une période prolongée (la durée du ré-
gime de retraitement), et leur résultat n’aurait été
enregistré qu’en fonction du résultat nal du re-
traitement. C’est ce qui se produit maintenant avec
la classi cation actuelle appliquée au traitement de la
TB-MDR.
Nous voudrions argumenter en faveur du principe
d’analyse de cohorte et proposer que lorsque des mo-
di cations sont appliquées au régime de traitement
de la TB-MDR en raison de l’échec de la négativation
des crachats, les patients soient classés comme échecs
et réenregistrés comme « TB-MDR traitée antérieure-
ment par des médicaments de deuxième ligne » ; ils
pourraient être ultérieurement subdivisés en rechute,
traitement après abandon et traitement après échec
des médicaments antituberculeux de deuxième ligne.
« L’échec » pourrait être dé ni comme une positivité
des crachats après x mois de traitement.
Le Tableau expose différentes situations cliniques
pour la prise en considération de l’échec du régime au
mois x. Dans les contextes ayant la possibilité de pra-
tiquer des cultures de crachats, le résultat des cultures
est disponible après 1 à 2 mois. Pour cette raison, à
n’importe quel moment, les symptômes cliniques, les
résultats des frottis de crachats et les résultats de la
culture pratiqués 1 à 2 mois auparavant sont dispon-
ibles pour une prise de décision. La Situation 1 est la
situation clinique la plus favorable. La culture posi-
tive de la Situation 2 pourrait être due à l’existence de