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PRÉSENTATION DES CARTES DE CONTINUUM ÉCOLOGIQUE ET DE
LA DISPERSION POTENTIELLE DES ESPÈCES DES MILIEUX DE
MATORRAL, THERMOPHILES, ÉCORCHÉS ET FORESTIERS NON
MÉDITERRANÉENS
Ces cartes mettent en évidence les ensembles contigus des milieux structurants, où peu-
vent s’exprimer et se déplacer les espèces qui y sont fortement liées. Les zones de
déplacement potentielles, présentées en différentes tonalités de vert, apparaissent frag-
mentées ou coupées en de nombreux points. Ces points de rupture sont soit dus :
• à la présence de secteurs écologiquement défavorables à la dispersion des espèces
(fermeture des milieux liés à la déprise agricoles pour les espèces des milieux
ouverts, emprise des zones d’agriculture intensive),
• à la présence de points bloquants liés au développement urbain et aux infrastruc-
tures routières.
1 – Espèces des milieux de matorral
Les points de rupture les plus importants des continuums des espèces représentatives
(Magicienne dentelée) des matorrals, milieux méditerranéens semi-ouverts évoluant
vers des stades forestiers, sont :
• la fragmentation des garrigues des secteur nord, et ouest de Montpellier liée à l’accrois-
sement des communes périphériques et au développement des réseaux routiers ;
• la fragmentation, voire la coupure, des piémonts du minervois liés au vignes de coteau ;
• l’isolement par la présence des plaines agricoles des matorrals d’Aumelas, de la
Gardiole, du plateau de Lussan et des garrigues nîmoises;
• le point bloquant de Lézignan-Corbières lié aux infrastructures linéaires et aux espa-
ces agricoles
2 – Espèces des milieux ouverts thermophiles
L’analyse du continuum écologique et de la dispersion des espèces des milieux ouverts
thermophiles (représentées par le Seps strié et le lézard ocellé) montre de nombreuses
zones de ruptures. Elles sont liées à la fermeture des milieux (par colonisation forestière:
plateau de Lussan, Montagne noire), à l’agriculture intensive (plaine de Lézignan-
Corbières, du Lauragais, nord de Béziers et Narbonne) et à la péri-urbanisation (axe
Nîmes – Montpellier – Sète, axe Adge – Béziers – Narbonne, pourtour de Perpignan),
aux infrastructures linéaires (A9, A75, LGV, grandes nationales).
3- Espèces des milieux écorchés
Le Psammodrome d’Edwards est un petit lézard de milieux écorchés ou sableux. Avec le
Scorpion languedocien, ils représentent les espèces des milieux écorchés pour lesquel-
les l’analyse du continuum écologique montre des ruptures de couloirs de liaison entre
les populations de la bande littorale. Les obstacles au déplacement sont liés à l’urbani-
sation (Argelès-plage, Canet, Le Barcarès, Salses, Port la Nouvelle, Valras-plage, Cap
d’Agde, Sète, Frontignan, Palavas, Carnon, La Grande Motte, Grau du Roi…) et au tissu
routier important en bord de mer. Au niveau des garrigues, des noyaux de population
sont isolés les uns des autres par la transformation des milieux naturels les entourant
(fermeture de milieux, zones viticoles intensives).
4 – Espèces des milieux forestiers non méditerranéens
Le Languedoc - Roussillon présente de grands ensembles de forêts bien structurés
(Cévennes, Montagne Noire, Hautes-Corbières et Pyrénées). Ces derniers, localisés dans
les secteurs montagnards, subissent peu de coupures et offrent de nombreuses connec-
tivités entre les zones de crêtes et les vallées (espèces représentatives: la Barbastelle, la
LA BIODIVERSITÉ EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
SRB-brochure 3/04/08 17:06 Page 28