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I.2.3. LES ÉLÉMENTS DE NATURE « ORDINAIRE »
LLaa nnaattuurree ««oorrddiinnaaiirree»» eesstt llee ssuuppppoorrtt ddeess aaccttiivviittééss hhuummaaiinneess. Elle est constituée de prai-
ries, de vignobles, de vergers ou de champs cultivés structurés par de multiples petits
éléments paysagers : fossés, haies, talus, bosquets, friches, garrigues isolées. Dans les
villes, la « nature ordinaire » se fait urbaine ; parcs, jardins, alignements d’arbres et
haies contribuent à faire entrer la nature sauvage jusqu’au cœur des agglomérations.
Ce ssoonntt ddeess zzoonneess ddee ddéévveellooppppeemmeenntt ddee ffllo
orree eett ddee ffaauunnee ccoommmmuunneessfortement utiles
car elles ccoonnssttiittuueenntt lleess éélléémmeennttss iinnddiissppeennssaabblleess aauuxx ccoorrrriiddoorrss ddee lliiaaiissoonnentre les zones
sources d’espèces patrimoniales rares (secteurs de haute biodiversité) ou entre des
zones de différentes fonctions vitales pour une espèce (site de reproduction et site d’ali-
mentation).
C’est également le support d’activités économiques et de loisirs, et un important facteur
de bien être pour les habitants des villes.
Enfin, elle peut participer à l’atténuation des risques naturels tels que les incendies ou
les inondations.
SSaa
pprriissee eenn ccoommppttee eesstt iinnddiissppeennssaabbllee ppoouurr lluutttteerr ccoonnttrree lléérroossiioonn ddee llaa bbiiooddiivveerrssiittéé..
La caractérisation et la visualisation des corridors écologiques à l’échelle régionale
nécessitent des outils cartographiques innovants. Elles font appel à des notions de per-
méabilité et de fragmentation des espaces, mais aussi à la capacité de déplacement des
espèces. Ils sont déterminés à partir d’une analyse de la nature de l’occupation du sol et
des obstacles. A titre expérimental, les cartes suivantes présentent quelques résultats de
cette approche originale. (cf. cartes continuum écologique et dispersion potentielle des
espèces des milieux de matorral, thermophiles et écorchés).
LA BIODIVERSITÉ EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
Le point de vue des interlocuteurs
«« LLaa nnaattuurree «« oorrddiinnaaiirree »» eesstt llaa nnaattuurree qquuee ttoouutt llee mmoonnddee vvooiitt ssaannss sseenn rreennddrree ccoommppttee.. »»
«« EEllllee
jjoouuee uunn rrôôllee ssoocciiaall,, ééccoonnoommiiqquuee eett ééccoollooggiiqquuee iimmppoorrttaanntt.. »»
«« LLaa nnaattuurree «« oorrddiinnaaiirree »» ppeeuutt ppootteennttiie
elllleemmeenntt ddeevveenniirr «« rreemmaarrqquuaabbllee »» ((ppaarr ddiimmiinnuu--
ttiioonn ddeess ssuurrffaacceess «« oorrddiinnaaiirreess »»,, éévvoolluuttiioonn ddee llaa ccoommp
poossiittiioonn ddeess mmiilliieeuuxx,, ddee llaa pprréé--
sseennccee ddeessppèècceess rreemmaarrqquuaabblleess,, eettcc..)) ;; iill nnee ffaauutt ppaass llaa ccoonnssiiddéérreerr d
dee ffaaççoonn iinnddééppeenn--
ddaannttee ddee llaa nnaattuurree «« rreemmaarrqquuaabbllee »»..»»
Friche agricole - Biotope (M. Prat)
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PRÉSENTATION DES CARTES DE CONTINUUM ÉCOLOGIQUE ET DE
LA DISPERSION POTENTIELLE DES ESPÈCES DES MILIEUX DE
MATORRAL, THERMOPHILES, ÉCORCHÉS ET FORESTIERS NON
MÉDITERRANÉENS
Ces cartes mettent en évidence les ensembles contigus des milieux structurants, où peu-
vent s’exprimer et se déplacer les espèces qui y sont fortement liées. Les zones de
déplacement potentielles, présentées en différentes tonalités de vert, apparaissent frag-
mentées ou coupées en de nombreux points. Ces points de rupture sont soit dus :
à la présence de secteurs écologiquement défavorables à la dispersion des espèces
(fermeture des milieux liés à la déprise agricoles pour les espèces des milieux
ouverts, emprise des zones d’agriculture intensive),
à la présence de points bloquants liés au développement urbain et aux infrastruc-
tures routières.
1 – Espèces des milieux de matorral
Les points de rupture les plus importants des continuums des espèces représentatives
(Magicienne dentelée) des matorrals, milieux méditerranéens semi-ouverts évoluant
vers des stades forestiers, sont :
• la fragmentation des garrigues des secteur nord, et ouest de Montpellier liée à l’accrois-
sement des communes périphériques et au développement des réseaux routiers ;
• la fragmentation, voire la coupure, des piémonts du minervois liés au vignes de coteau ;
l’isolement par la présence des plaines agricoles des matorrals d’Aumelas, de la
Gardiole, du plateau de Lussan et des garrigues nîmoises;
le point bloquant de Lézignan-Corbières lié aux infrastructures linéaires et aux espa-
ces agricoles
2 – Espèces des milieux ouverts thermophiles
L’analyse du continuum écologique et de la dispersion des espèces des milieux ouverts
thermophiles (représentées par le Seps strié et le lézard ocellé) montre de nombreuses
zones de ruptures. Elles sont liées à la fermeture des milieux (par colonisation forestière:
plateau de Lussan, Montagne noire), à l’agriculture intensive (plaine de Lézignan-
Corbières, du Lauragais, nord de Béziers et Narbonne) et à la péri-urbanisation (axe
Nîmes – Montpellier – Sète, axe Adge – Béziers – Narbonne, pourtour de Perpignan),
aux infrastructures linéaires (A9, A75, LGV, grandes nationales).
3- Espèces des milieux écorchés
Le Psammodrome d’Edwards est un petit lézard de milieux écorchés ou sableux. Avec le
Scorpion languedocien, ils représentent les espèces des milieux écorchés pour lesquel-
les l’analyse du continuum écologique montre des ruptures de couloirs de liaison entre
les populations de la bande littorale. Les obstacles au déplacement sont liés à l’urbani-
sation (Argelès-plage, Canet, Le Barcarès, Salses, Port la Nouvelle, Valras-plage, Cap
d’Agde, Sète, Frontignan, Palavas, Carnon, La Grande Motte, Grau du Roi…) et au tissu
routier important en bord de mer. Au niveau des garrigues, des noyaux de population
sont isolés les uns des autres par la transformation des milieux naturels les entourant
(fermeture de milieux, zones viticoles intensives).
4 – Espèces des milieux forestiers non méditerranéens
Le Languedoc - Roussillon présente de grands ensembles de forêts bien structurés
(Cévennes, Montagne Noire, Hautes-Corbières et Pyrénées). Ces derniers, localisés dans
les secteurs montagnards, subissent peu de coupures et offrent de nombreuses connec-
tivités entre les zones de crêtes et les vallées (espèces représentatives: la Barbastelle, la
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Marthe; le Cerf et le Chevreuil dans une moindre mesure). Seules des pratiques modi-
fiant la qualité et perturbant la maturité des forêts, comme la sylviculture, peuvent être
à l’origine d’isolement de population. C’est ainsi le cas pour des espèces comme la
Barbastelle, une chauve-souris inféodée aux vieux massifs forestiers, qui présente une
répartition régionale morcelée et de petits noyaux de population. Elle est, en effet,
absente des grandes zones de plantations de résineux et des massifs trop jeunes ou
surexploités.
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