
Points forts
Figure 1. Échorepérage
avant ponction d’une bursite
d’épaule. Le premier temps
est diagnostique : repérage
de la zone la plus propice à
la réalisation de la ponction.
Le deuxième temps consiste
à marquer la peau : le point
d’entrée cutané de la ponction
est défini par l’intersection de
2 lignes tracées sur la peau
dans l’axe de la sonde d’écho-
graphie lorsqu’elle est placée
de manière à visualiser la cible,
successivement dans 2 plans
orthogonaux.
La Lettre du Rhumatologue • No 392 - mai 2013 | 11
»L’échographie constitue pour le rhumatologue un outil diagnostique et thérapeutique performant.
»
La pratique de l’échographie permet de guider la réalisation de la plupart des gestes de ponction et
d’infiltration réalisés en rhumatologie.
»
Deux techniques complémentaires peuvent être utilisées pour la réalisation des gestes : l’échorepérage
et l’échoguidage en temps réel.
»
L’échographie présente les avantages suivants par rapport à la fluoroscopie : l’absence d’irradiation
pour le patient et le médecin, l’absence d’injection de produit de contraste radio-opaque, l’absence de
contrainte réglementaire de radioprotection, la facilité d’installation en cabinet de ville.
Mots-clés
Gestes sous contrôle
échographique
Échorepérage
Infiltration
Ponction articulaire
Highlights
»
For rhumatologists, ultra-
sono graphy is a very efficient
diagnostic and therapeutic
tool.
»
Ultrasonography helps
guiding most aspiration and
injection rheumatology pro-
cedures.
»
Two complementary tech-
niques can be used: indirect
visualization ultrasound guid-
ance and real time direct visu-
alization guidance.
»
There are several advan-
tages of ultrasound compared
to fluoro scopic guidance.
The patient and the doctor
aren’t exposed to X-rays. No
radiopaque medium injection
is needed. At last, the equip-
ment is very easy to set up at
a private practice.
Keywords
Ultrasound-guided
procedures
Indirect visualization
ultrasound guidance
Injection
Arthrocentesis
La réalisation des gestes
de rhumatologie
interventionnelle à l’aide
d’un appareil d’échographie
peut faire appel à 2 méthodes
L’échorepérage permet de localiser une “cible”, un
récessus articulaire à ponctionner ou à infiltrer, et de
marquer sur la peau le point de ponction permettant
d’atteindre la cible de façon précise.
L’échoguidage permet en plus de suivre en temps réel
sur l’écran de l’appareil d’échographie la progression
de l’aiguille ou du trocart de biopsie depuis le point
de ponction jusqu’à la cible.
Ces 2 méthodes sont précédées par un temps
d’échographie diagnostique qui permet, si cela est
nécessaire, de confirmer l’indication du geste, mais
parfois aussi de modifier le choix de l’articulation à
ponctionner ou à infiltrer (6).
L’échorepérage
◆Principe
Une “cible” est repérée en échographie, sa profon-
deur est mesurée, les structures à éviter lors de
la ponction sont visualisées, un repère cutané est
marqué à l’aide de l’échographe. Après détersion
et désinfection de la peau, la ponction-aspiration-
infiltration est réalisée perpendiculairement à la
peau au point et à la profondeur repérés préala-
blement.
◆Matériel requis
Appareil d’échographie, matériel de ponction-infil-
tration, produits de détersion et de désinfection
cutanée, crayon dermographique ou trombone de
papeterie selon la méthode choisie.
◆Réalisation pratique
➤
Première méthode : une fois la cible identifiée par
l’examen échographique, la position de la sonde sur
la peau est marquée à l’aide du crayon dermogra-
phique, selon 2 plans orthogonaux, l’intersection
des 2 marques définissant le point de projection
cutanée de la cible (figure 1). La profondeur est
facilement mesurée à l’aide du logiciel présent sur
tous les appareils. L’aiguille est introduite par la
marque cutanée selon un trajet perpendiculaire à
la peau (et donc parallèle au faisceau ultrasonore
lors du marquage), à la profondeur déterminée lors
du temps échographique.
➤Deuxième méthode : une fois la cible identifiée
par l’examen échographique, une extrémité de trom-
bone métallique est glissée sous la sonde. L’artefact
échographique de “queue de comète” (effet simi-
laire à la réverbération acoustique) engendre sous le
trombone une image de répétition hyperéchogène
facilement identifiable. Cette “queue de comète”
est déplacée sur l’écran de l’échographe par les
mouvements du trombone vers la cible (figure 2,
p. 12). La position de l’extrémité du trombone se
projetant sur la cible définit le point de ponction
cutanée. Un dermographisme est obtenu par une
pression maintenue quelques secondes et sert de
repère pour l’introduction de l’aiguille.
➤
La réussite d’une ponction est attestée par
l’aspi ration de liquide. La bonne diffusion (ou
l’échec partiel ou total) d’une injection d’anesthé-
sique local et d’un dérivé cortisonique peut le plus
souvent être déduite de l’examen échographique
comparatif réalisé après une infiltration. En effet,
l’échographie permet d’identifier la présence et de
préciser la topographie des microbulles présentes
dans les suspensions injectées (dérivés cortisoniques
et préparations d’acide hyaluronique), qui appa-
raissent sous forme d’images hyperéchogènes, sur
fond de liquide hypo- ou anéchogène (figures 3
et 4, p. 12) [7].