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Correspondances en médecine - 1 - mai 2000
L
E PARADOXE DES RHINOPHARYNGITES
En France, les rhinopharyngites motivent envi-
ron chaque année trois millions de prescrip-
tions d’antibiotiques... alors qu’il s’agit d’une
infection virale !
Aussi, il n’est peut-être pas ici inutile de
rappeler :
– que les bactéries trouvées dans les sécrétions
rhinopharyngées (pneumocoques, H. influen-
zae, B. catarrhalis) font partie de la flore com-
mensale du rhinopharynx (elles se rencontrent
aussi bien chez les enfants sains que chez ceux
atteints de cette affection) ;
que le caractère purulent de la rhinorrhée est
normal (il traduit le mode de défense de l’orga-
nisme et non pas une surinfection bacté-
rienne) ;
et qu’aucun traitement antibiotique n’est jus-
tifié devant une rhinopharyngite aiguë non
compliquée (l’efficacité des antibiotiques sur le
raccourcissement de la symptomatologie ou
sur la prévention des complications n’a jamais
été démontrée).
C. Weil-Olivier, C. Schlemmer. Antibiothérapie de ville en
pédiatrie. La Lettre de l’Infectiologue 1999 ; 1 (XIV) :
24-31.
M
ODIFICATIONS DU CALENDRIER VACCINAL
:
POURQUOI
?
Les récents ajustements du calendrier vaccinal
concernant notamment le vaccin ROR (une
seconde dose est désormais recommandée
entre 3 et 6 ans) et le rappel “tardif” (entre 11 et
13 ans) contre la coqueluche l’aide du vaccin
coquelucheux acellulaire) ont été guidés par la
surveillance épidémiologique qui a montré :
un glissement inquiétant de l’âge de survenue
de la rougeole vers l’âge adulte (avec des
formes plus sévères) ;
et une recrudescence de cas de coqueluche
chez les nourrissons de moins de trois mois
contaminés par des adolescents ou des adultes
jeunes.
P. Bégué. Tableaux commentés du calendrier vaccinal.
La Lettre de l’Infectiologue 1999 ; 2 (XIV) : 61-3.
I
NFECTIONS RESPIRATOIRES BASSES
:
HOSPITALISER OU NON
?
Schématiquement, parmi les malades souffrant
d’infections respiratoires basses (terme recou-
vrant les bronchites aiguës, les pneumonies ou
pneumopathies infectieuses et les exacerba-
tions de bronchite chronique), trois groupes de
patients peuvent être individualisés.
– Les patients dont l’état ne requiert pas d’hos-
pitalisation (de loin fort heureusement les plus
fréquents) ; à savoir les sujets de moins de
50 ans n’ayant aucune des maladies associées
suivantes (cancer, insuffisance cardiaque,
maladie cérébrovasculaire, insuffisance rénale
ou hépatique) et ne présentant aucune des
anomalies cliniques suivantes (confusion, fré-
quence cardiaque 125/mn, fréquence respira-
toire 30/mn, PA systolique 90 mmHg, tempé-
rature rectale ‹ 37 °C ou › 40 °C).
Les patients chez qui l’hospitalisation s’im-
pose, à savoir les sujets tachycardiques (fré-
quence cardiaque › 125/mn), polypnéiques (fré-
quence respiratoire › 30/mn), hypotendus (PA
systolique ‹ 90 mmHg) et/ou présentant une
décompensation grave d’une comorbidité.
– Et les autres ! À savoir les “situations intermé-
diaires” dans lesquelles son expérience et sa
connaissance du patient et de son environne-
ment guident pour une large part le choix du
maintien à domicile ou de l’hospitalisation.
Groupe ECRIR (Entretiens du Club de Réflexion sur
l’Infection Respiratoire). Infections respiratoires basses.
Quand maintenir à domicile ? Quand hospitaliser ? La
Lettre de l’Infectiologue 1999 ; 7 (XIV) : 312-6.
Infectiologie - Parasitologie
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
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Correspondances en médecine - 1 - mai 2000
Risques de contamination par le VIH
Ce dernier est estimé à 0,32 % en cas de
piqûre avec du sang contaminé, 0,04 % en
cas de projection de sang VIH+ sur les
muqueuses et 0,67 % en cas de partage de
seringue avec un partenaire VIH+.
Le risque de contamination après un rapport
sexuel non protégé avec un partenaire VIH+
est pour sa part compris entre 0,5 et 3,2 % en
cas de rapport anal réceptif, 0,05 et 0,15 %
en cas de rapport vaginal réceptif, 0,03 et
0,09 % en cas de rapport vaginal ou anal
insertif.
X. de La Tribonnière. Prophylaxie après exposition
au VIH : en pratique. La Lettre de l’Infectiologue
1999 ; 4 (XIV) : 146-52.
Antibiothérapie des infections
génitales hautes
La prise en charge des infections génitales
hautes (endométrites, salpingites) non
compliquées est aujourd’hui réalisée en
ambulatoire. La durée de traitement est
d’environ 15 à 20 jours. L’antibiothérapie
prescrite comporte un antichlamydien
(cycline, macrolide ou fluoroquinolone type
ofloxacine) associé à une bêtalactamine
(amoxicilline-acide clavulanique ou
céphalosporine à large spectre injectable),
à la pristinamycine ou à la clindamycine.
P. Judlin. Antibiotiques en gynécologie : traitement
des infections génitales hautes. La Lettre de
l’Infectiologue 1999 ; 4 (XIV) : 155-60.
Angines streptococciques :
en attendant les TDR
Afin notamment de limiter l’émergence de
plus en plus fréquente de résistances
bactériennes, la prescription des
antibiotiques doit être réservée aux seules
situations cliniques leur efficacité a été
démontrée. Pour autant, dans l’attente de la
mise à disposition des tests de diagnostic
rapide (TDR) du streptocoque, l’attitude
actuelle qui consiste à traiter de principe par
antibiotique toutes les angines aiguës doit
être maintenue. Il fallait le souligner !
Agence du Médicament. Antibiothérapie par voie
générale en pratique courante : infections ORL et
respiratoires basses. La Lettre de l’Infectiologue
1999 ; 4 (XIV) : 161-71.
Dépistage du VIH
Actuellement, environ 650 000 tests
sérologiques de dépistage de l’infection par
le VIH sont prescrits chaque année en France
par les médecins généralistes (contre environ
500 000 à la fin des années quatre-vingt).
Le test prénuptial (incluant les demandes
faites par les couples avant abandon
du préservatif) et les contacts hétérosexuels
à risque sont les deux principaux motifs
de prescription de ces tests.
A. Flahault. Le réseau Sentinelles
®
: un système
d’information des médecins généralistes français
pour la surveillance et la recherche sur les mala-
dies transmissibles. La Lettre de l’Infectiologue
1999 ; 5 (XIV) : 189-94.
Virus et coquillages
La consommation de coquillages contaminés
par des virus entériques rejetés par l’homme
dans l’environnement (plus de 140 espèces
sont dénombrées à ce jour) conduit
essentiellement, dans nos régions, à des
gastroentérites et à des hépatites de type A.
Les indicateurs de contamination et les
techniques de purification des coquillages
jusqu’à présent utilisés se révèlent souvent
inefficaces. Mais que les amateurs de
plateaux de fruits de mer se rassurent, les
techniques de génétique moléculaire comme
la PCR devraient prochainement permettre
une meilleure surveillance de la
contamination virale des coquillages.
En attendant...
S. Billaudel, V. Aubineau-Ferré. Virus et coquillages.
La Lettre de l’Infectiologue 1999 ; 5 (XIV) : 195-8.
VIH et grossesse
La prévention de la transmission VIH mère-
enfant repose encore à l’heure actuelle sur
l’administration d’AZT en monothérapie au
cours du troisième trimestre de la grossesse.
L. Mandelbrot. Projet de grossesses chez les
femmes infectées par le VIH. La Lettre de
l’Infectiologue 1999 ; 5 (XIV) : 200-4.
Pour en savoir plus :VIH et grossesse. La Lettre du
Gynécologue 1999 ; 243 : 20-42.
Qui doit être testé pour l’hépatite C ?
Le dépistage de l’hépatite C doit être réservé
aux sujets à risque, à savoir :
– aux personnes qui ont reçu ou pourraient
avoir reçu des produits sanguins avant la
mise en œuvre des tests ELISA de deuxième
génération (1991) ;
– aux hémophiles ;
– aux hémodialysés ;
– aux enfants nés d’une mère atteinte
d’hépatite C ;
– aux toxicomanes i.v. ;
– et aux donneurs d’organes ou de tissus.
P. Marcellin. Conférence internationale de consen-
sus sur l’hépatite C. La Lettre de l’Infectiologue
1999 ; 5 (XIV) : 215-9.
Vers l’éradication de la poliomyélite
En dix ans, l’incidence mondiale de la
poliomyélite et des paralysies flasques
aiguës a considérablement chuté, passant
d’un peu plus de 35 000 cas en 1988 (dont 20
en Europe) à un peu plus de 5 000 cas en
1998 (dont aucun en Europe). À l’horizon des
années 2010, la poliomyélite devrait être
vaincue !
E. Nicand. Journée sur les vaccinations. La Lettre
de l’Infectiologue 1999 ; 9 (XIV) : 423-7.
Quelques brèves...
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