
nécessite pas un accord global de tous les nécéssiteurs. C’est la détention de cette monnaie qui permet
l’échange. Il associe la monnaie au concept de « désir-maître » : qui renvoie à Frédéric Lordon. C’est le désir
d’avoir tous les désirs, ce qu’incarne la monnaie, qui permet de se projeter dans l’imaginaire par la détention
de toute chose.
→ La monnaie est une construction sociale. Il y a une remise en cause de l’approche fonctionnelle de la
monnaie par des contributions sociologiques visant à réintégrer la signification de la monnaie dans un cadre
culturel par Karl Polanyi dans La grande transformation. Il reprend les fonctions de la monnaie des
économistes et il va dire qu’elle ne s’applique dans le cas des sociétés traditionnelles. Distinction entre deux
formes monétaires :
-les monnaies dans les sociétés traditionnelles → monnaie à usage spécifique
–les monnaies dans les sociétés moderne → monnaie qui peuvent tout acheter
C’est Viviana Zelizer qui critique l’idée d’encastrement car on suppose des règles autonomes or, elle est
imprégnée du social. Même si la monnaie apparait unique, il y a enfait des usages sociaux spécifiques (ex : la
monnaie peut jouer un rôle de dépendance entre la femme et son maris qui quémande en permanence de
l’argent → monnaie révélateur d’un système sociale → monnaie pas neutre). Il y a des distinctions de la
monnaie en fonction de son usage. Exemple : argent repartie en différents bocaux en fonction de leur usage :
les gens préfèrent s’endetter dans un domaine plutôt que de piocher dans un autre bocal.
George Simmel : l’argent rend commensurable toute chose. Pour comprendre la modernité, il s’intéresse à
l’argent come une forme propre de la modernité → réaction au marxisme (l’argent est accusé de générer la
lutte des classes). Il réintroduit l’argent dans l’économie, pouvant être considérer comme une superstructure
pour saisir les particularités de notre monde moderne. La particularité de l’argent est la mise en relation des
hommes qu’il permet → dimension relationniste dans le rapport à l’argent car on a une vie sociale régit par
l’économie monétaire. La forme contemporaine de l’argent est spécifique à nos sociétés et il remet en cause
Adam Smith (l’échange est un penchant naturel de l’homme) car pour Simmel, l’homme a peur de l’échange
(risque, peur d’être trompé). La philosophie de l’argent, est son principal ouvrage.
Mais l’argent n’est pas juste une forme « enchantée », il peut aussi être source de pathologie moderne
→ ambivalence de l’argent = ambivalence de la modernité avec à la foi une liberté, libération de l’individu et
des risques de réification de relations sociales. Les pathologies peuvent être :
- considérer l’argent comme une fin absolue → l’avare ou le prodigue (trouve son plaisir dans la dépense,
qu’importe l’objet acheté).
- perte des valeurs → devenir cynique (personne qui prend plaisir à la destruction, la perte des valeurs) ou
devenir blasé (personne qui se fiche des valeurs, il est tellement habitué que l’acquisition ne veut plus rien
signifier)
B) Les formes de la monnaie : le processus de création monétaire
① Histoire des formes de la monnaie : un processus de dématérialisation
La monnaie a eu plusieurs supports dans l’histoire, on peut constater un processus de dématérialisation de la
monnaie → la valeur monétaire s’est de plus en plus affranchie de la valeur intrinsèque, d’usage de son
support (travaux d’Orléan/Aglietta). Quand un bien est désigné comme forme monétaire, il acquiert une
dimension institutionnelle qui dépasse celle de la matière qui la supporte.