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REVUE DE PRESSE
Dénosumab et survie sans métastase osseuse
chez les hommes atteints d’un cancer
de la prostate hormonorésistant
Les métastases osseuses constituent une cause majeure de morbidité et de mortalité chez
les patients atteints d’un cancer de la prostate. L’os est souvent le seul site métastatique.
Les événements liés aux métastases osseuses, comme la survenue de douleurs osseuses,
d’hypercalcémies ou de fractures pathologiques avec, parfois, une compression médullaire,
sont source d’une altération importante de la qualité de vie. La prévention de ces métastases
représente un enjeu majeur en onco-rhumatologie.
La fabrication des ostéoclastes nécessite une coopération entre ostéoblastes et préostéo-
clastes par l’intermédiaire du système RANK (Receptor Activator of Nuclear Factor κ B)-RANK
ligand (RANKL). Le RANKL, produit par les ostéoblastes, vient agir sur le récepteur RANK
des préostéoclastes, induisant leur fusion et leur différenciation en ostéoclastes matures.
Actuellement, on considère que la cellule tumorale n’est pas capable de résorber l’os
directement mais qu’elle produit des cytokines et des facteurs de croissance (PTHrp, IL-1,
IL-6, VEGF, etc.) favorisant la production de RANKL par l’ostéoblaste. Le dénosumab est un
anticorps monoclonal humain qui bloque le RANKL et inhibe la formation des ostéoclastes
et la résorption osseuse.
L’étude présentée par M.R. Smith et al. est une étude multicentrique de phase III, rando-
misée, en double aveugle, contre placebo, réalisée chez des patients atteints d’un cancer
de la prostate hormonorésistant non métastatique. Les patients inclus devaient présenter
un risque élevé de métastase osseuse, défini par un taux de PSA d’au moins 8 µg/l et/ou un
temps de doublement du PSA inférieur ou égal à 10mois. Les patients ayant déjà reçu un
traitement par bisphosphonate durant les 5 dernières années étaient exclus. Les patients
du bras traité recevaient une injection sous-cutanée de dénosumab 120mg toutes les
4semaines. Le critère de jugement principal était la survie sans métastase osseuse.
Résultats
Mille quatre cent trente-deuxpatients, dont 716 sous dénosumab, ont été randomisés entre
février 2006 et juillet 2008 ; 84 % des patients avaient plus de 65ans, et le PSA moyen était
de 12,2 µg/l. Le diagnostic de cancer de la prostate était posé depuis 6ans en moyenne,
et le score de Gleason lors du diagnostic était inférieur ou égal à 7 pour 60 % des patients.
Durant l’étude, 705 événements sont survenus : 100 décès et 605 métastases osseuses,
dont 165 symptomatiques. Le dénosumab a prolongé la survie sans métastase osseuse de
4,2mois (médiane de 29,5mois sous dénosumab [IC95 : 25,4-33,3] contre 25,2mois sous
placebo [IC95 : 22,2-29,5]), ce qui représente une diminution significative du risque de 15 %
pour toutes les métastases osseuses (HR=0,85 ; IC95 : 0,73-0,98 ; p=0,028) et de 33 %
pour les métastases osseuses symptomatiques (HR=0,67 ; IC
95
: 0,49-0,92 ; p=0,01).
Iln’yavait pas de différence de survie globale. Sous dénosumab, la résorption était diminuée
de 68 % par rapport à l’inclusion. Neuf patients sous dénosumab(1 %) ont présenté une
hypocalcémie et 33(5 %), une ostéonécrose de la mâchoire (aucun sous placebo). À la fin
de l’étude, l’ostéonécrose était résolue chez 13patients.
C. Confavreux (Lyon)
Commentaire
Le gain de survie sans métastase osseuse de 4mois
reste faible en valeur absolue, mais c’est la pre-
mière fois qu’un bénéfice en prévention primaire
est rapporté. Ce bénéfice est d’autant plus impor-
tant si l’on regarde les métastases symptomatiques.
L’étude n’a pas pu évaluer correctement la survie
globale sous traitement ni le délai d’apparition des
symptômes après la constatation de métastases
osseuses, car, une fois le diagnostic de métastase
posé, les patients recevaient le traitement de réfé-
rence par bisphosphonate. On retrouve également,
dans cette étude, un risque d’ostéonécrose de la
mâchoire avec le dénosumab comparable à celui
déjà rapporté dans son indication oncologique.
Pour expliquer le bénéfice observé avec le déno-
sumab, on peut évoquer la rupture du cercle
vicieux entre les cellules tumorales et le remode-
lage osseux occasionnée par le dénosumab. En
effet, la résorption osseuse libère moins de fac-
teurs de croissance pour stimuler la prolifération
tumorale. Une autre hypothèse est celle de l’action
antitumorale directe du dénosumab sur les cellules
tumorales prostatiques. Une troisième hypothèse
concerne le chimiotactisme et le homing tumoral
intraosseux. La diminution du remodelage osseux
libère moins de chimiokines susceptibles de guider
les cellules tumorales circulantes vers le site osseux,
ce qui expliquerait bien le retard d’apparition des
métastases osseuses dans cette étude. Ces 2 der-
nières hypothèses restent à étayer au laboratoire.
Référence bibliographique
Smith MR, Saad F, Coleman R et al. Denosumab and bone-
metastasis-free survival in men with castration-resistant
prostate cancer: results of a phase 3, randomised, placebo-
controlled trial. Lancet 2012;379(9810):39-46.
Liens d’intérêts. L’auteur déclare avoir des liens d’intérêts avec
Amgen (conférences ponctuelles).
La Lettre du Rhumatologue • No 383 - juin 2012 | 11
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