LE
BON JARDINIER
ALMANACH HORTICOLE
POUR L'ANNÉE
1869
Droits de traduction et de reproduction réservés.
Orléans. —
tmp
. G.
JAcoa
.
LE BON JARDINIER
PLANTES ET ARBRES
D'ORNE3IENT.
'
Chapitre C. — Caractères des familles
naturelles'.
SECTION I. — CRYPTOGAMES.
lr<
CLASSE. —
ACOTYLÉDONES. — Plantes dépour-
vues de fleurs, et, par suite, d'étamines, de pistils et de vé-
ritables graines. — On donne aux corps reproducteurs qui
représentent ces dernières le nom de spores.
On ne cultive de cette
classe que trois familles : les
Champignons, les Fougères, les Lycopodes; les plantes du Pr
groupe sont entièrement composées
de
cellules ; elles appar-
tiennent à la classe des végétaux cryptogames cellulaires : les
deux autres font partie des cryptogames vasculaires ; elles pré -
sentent dans leur organisation des cellules et des vaisseaux.
1. — CRYPTOGAMES CELLULAIRES.
Famille des Champignons.
Plantes de forme et
d'organi-
sation
extrêmement variées et qui embrassent dans leur
ensemble les moisissures et nos espèces culinaires; de con-
sistance charnue, subéreuse ou ligneuse ; de couleur varia-
ble, très rarement verte ; présentant le plus souvent dans
les espèces comestibles la forme d'un parasol, dont la par-
tie supérieure, nommée chapeau, est garnie, sur sa face infé-
rieure, tantôt de lamelles ou de pointes, tantôt de petits
tubes sur lesquels sont fixés de très petits grains
micro-
scopiques
(spores), ou organes reproducteurs ; le support
du chapeau (stipe, pédicule) est quelquefois garni à sa base
d'une sorte de bourse
(volva),
et à son sommet d'une col-
lerette
(velum).—De
toutes les espèces de Champignons, une
seule est cultivée en France comme plante alimentaire ; c'est
l'Agaricus campestris,
ou
Champignon de couche.
On la
multiplie au moyen de filaments entremêlés de fumier,
qu'on appelle vulgairement
blanc de Champignon,
filaments
auxquels les botanistes ont donné le nom de
mycelium.
On connaît encore plusieurs espèces employées dans
l'art
culinaire, et plus estimées que le Champignon de couche;
ce sont la Truffe, la Morille, l'Oronge, etc. Mais si parmi les
Champignons il se trouve quelques espèces comestibles,
combien ne s'en
trouve-t-il
pas de véneneuses ! Que d'ac-
cidents causés par l'imprudence de personnes qui ont la pré-
+
Voir, pour la description et la culture des espèces, p.
119.
4
FAMILLES.
tention de
connaître
les Champignons !—Pour empêcher les
funestes événements qui se renouvellent si souvent partout,
la
policd
ne permet à Paris que la vente de trois especes fa-
ciles à reconnaître, qui sont : 1" le Champignon de couche;
la Morille ;
la
1
ruffe. Nous n'essayerons pas de faire
connaître les autres espèces que l'on peut manger impuné-
ment, ce serait nous charger d'une trop
grande
responsabi-
lite;
nous
aimons
mieux
conseiller
de
s'EN
ABSTENIR
COM-
PLETEMENT
2. —
CRYPTOGAMES VASCULAIRES.
Famille des Fougères.
Plantes généralement vivaces, à
tige herbacée ou ligneuse, s'élevant parfois à 20", émet-
tant des feuilles ou plutôt des rameaux garnis d'appendices
foliacés simples, ou plus ou moins découpés,
enroulés
en
crosse avant leur entier développement, portant ordinaire-
ment à la face inférieure de petites capsules diversement
groupées,
dans
lesquelles
se trouvent les spores ou orga-
nes reproducteurs. Quelquefois ces capsules sont réunies au
sommet de ces rameaux appendiculés, et y forment des sor-
tes d'épis simples ou composés. C'est d'après la structure et
la disposition de ces capsules que cette famille a été divisée
Cette opinion est aussi celle d'un desbotanistes les plus versés
dans la connaissance des Champignons, le
D*
Léveillé
«
Tous
les jours, dit-il, on me demande comment on peut distinguer les
champignons vénéneux de
ceux
qui ne le sont pas, et j'avoue
que je ne sais encore comment répondre à cette question,
après 25 années d'études sérieuses. Les caractères auxquels on
reconnaît les espèces comestibles sont si légers, qu'il faut avoir
une extrême habitude
pour
les saisir ; ni la couleur ni la saveur
ne fournissent de bons renseignements... On est dans l'habi-
tude de rejeter ceux qui colorent en brun une cuiller d'étain
OU
d'argent, ceux qui donnent une couleur noire à l'oignon
avec lequel on les fait cuire : ces caractères ne sont d'aucune
utilité... On croit généralement que la dessiccation détruit
leur principe
vénéneux
,•
c'est une erreur, et il est d'observation
aujourd'hui que les espèces qui, à l'état frais, sont dange-
reuses, le sont également après leur dessiccation... On dit aussi
que la cuisson détruit les propriétés vénéneuses du Champi-
gnon,
ce
qui est vrai ; mais il faut les couper
par
morceaux,
les faire bouillir, et jeter l'eau qui a servi à les faire cuire.
C'est dans cet état, je pense, que l'on peut considérer tous ces
végétaux comme comestibles. Mais quelles peuvent être alors
leur saveur et leurs propriétés nutritives quand on les a dépouil-
lés de tous leurs principes ?... Quand on est appelé auprès d'une
personne qui a mangé quelque espèce vénéneuse, et qui éprouve
des symptAmes d'empoisonnement, il faut à l'instant même pro-
voquer le vomissement par une potion émétisée ou avec
l'ipé-
cacuanha.
Il faut se garder d'employer le sel ou le vinaigre, qui
dissolvent le principe vénéneux
et le
répandent avec plus de
rapidité dans le sang. »
FAMILLES.
5
en huit tribus. —Les Fougères croissent dans les lieux frais
et aiment l'ombre. Elles sont très nombreuses dans les ré-
gions tropicales,
on
quelques-unes s'élèvent en arbre et si-
mulent
d'élégants
Palmiers : leur nombre décroît à mesure
qu'on
approcie
des pôles. La France en produit une quaran-
taine d'espèces. Longtemps négligées par l'horticulture,
les Fougères, même les Fougères
indigenes
, sont aujour-
d'hui fort recherchées, surtout en Angleterre. En France
même, on construit des serres spéciales pour la culture des
Fougères exotiques. Les espèces indigènes sont principale-
ment employées à garnir des rocailles dans les lieux om-
bragés des jardins. Les genres de Fougères sont extrême-
ment nombreux ; les plus vulgaires dans les jardins sont les
suivants
:
Adiantum
.
Gymnogramma
.
Osmunda
.
Polypodium
.
Pteris
.
Famille des
Lycopodiacées
.
Plantes vivaces herbacées et
sous-ligneuses, à ramification dichotome; les unes rampan-
tes imitent certaines mousses, les autres droites ressemblent
à des arbrisseaux du groupe des Conifères ; la fructification
consiste en de petites capsules sessiles, disposées à l'aisselle
des feuilles ou de
bractees
rapprochées en épis terminaux;
ces capsules s'ouvrent en deux valves pour laisser échapper
les spores. Les plus grands et les plus beaux Lycopodes
croissent avec les Fougères dans la zone torride ; on en
trouve une dizaine d'espèces en France. —Les sporules du
Lycopodium
clavatum
sont inflammables et employées à
divers usages sous le nom de
poudre de Lycopode.
Beau-
coup d'espèces du genre
Selaginella
,
servent à orner les
rocailles dans les serres chaudes et à former des sortes de
gazons ou des bordures qui s'étendent avec une extrême
facilité.
Lycopodium
.
Selaginella
.
SECTION H. - PHANÉROGAMES.
Plantes pourvues de fleurs ; organes sexuels composés
d'étamines et de pistils; ovules rarement nus, généralement
renfermés dans le pistil. Embryon indivis ou présentant 2
ou plusieurs lobes ou cotylédons distincts.
2
° CLASSE. —
MONOCOTYLÉDONES. — Embryon
indivis ou à un seul cotylédon. Tiges composées de fais-
ceaux
fibro-vasculaires
, épars dans une masse de tissu me-
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