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Pourquoi un cours catégoriel
en imagerie thoracique aux prochaines journées françaises
de radiologie ?
● J. Rémy*, V. Vilgrain**
a Société française de radiologie a décidé, pour ses
prochaines Journées nationales, d’organiser et de soutenir un cours catégoriel en imagerie thoracique comportant quatorze thèmes confiés aux personnalités les plus neuves,
les plus compétentes ou les plus représentatives de l’état de l’art
dans cette spécialité. Bien entendu, il ne faut pas espérer que cet
enseignement, dont l’objectif est postuniversitaire, expose des
idées novatrices dans ce domaine, car ce n’est pas son rôle. Mais,
pour le moins, il les annonce et prépare leur arrivée et le terrain
de nos connaissances à leurs applications prochaines. Ce cours
catégoriel comportera trois volets reflétant l’évolution actuelle
de l’imagerie thoracique :
– le premier aborde divers aspects de l’oncologie thoracique ;
– le deuxième affiche la volonté qui anime cette discipline de
s’adapter sans cesse aux évolutions technologiques ;
– le troisième rassemble des maladies, des variantes, des signes
disparates, fréquents ou rares, vus aussi bien en cabinet qu’en clinique ou à l’hôpital.
L
d’un nodule pulmonaire fait de celui-ci une préoccupation quotidienne que chacun de nous doit savoir dépister et surveiller
dans les règles de l’art (P. Grenier). L’atteinte du parenchyme
et des grandes et petites voies aériennes du fumeur sera, par
conséquent, découverte de plus en plus fréquemment. Encore
faudra-t-il savoir bien la reconnaître, par une imagerie qui
confine le plus souvent à l’histologie (M. Rémy-Jardin). Le bilan
d’extension préthérapeutique des carcinomes atteint maintenant
une précision reconnue et appréciée par les chirurgiens, surtout
lorsque l’imagerie métabolique, plus spécifique, de la tomographie d’émission de positons fusionne avec le nec plus ultra
morphologique du scanner (M.F. Carette et V. Latrabe). Il
s’ensuivra inéluctablement que dépistages précoces, bilans préthérapeutiques précis et surveillances de plus en plus prolongées d’“incidentalomes” et de petits cancers traités précocement entraîneront un cumul de radiations qu’il nous faudra
apprendre à éviter, ou à réduire fortement, et cela est tout à fait
possible (F. Asquier), même avec un outil qualifié d’“irradiant”.
Le premier volet concerne l’oncologie thoracique et exposera
particulièrement le projet DEPISCAN de dépistage tomodensitométrique du carcinome bronchopulmonaire se développant
sous forme d’un nodule pulmonaire périphérique, projet réalisé
grâce à l’action conjointe de la Société française de radiologie
et de la Société de pneumologie de langue française. Il est évident que le radiologue sera amené à dépister de plus en plus de
lésions, cancéreuses ou non, dans des contextes sociaux, environnementaux ou professionnels divers. Même en l’absence du
dépistage organisé et structuré d’un fléau qui tue chaque année
22 000 personnes, il se trouvera de plus en plus souvent
confronté aux détections infracliniques. L’“incidentalome” a
en effet deux facettes : il peut s’agir d’un carcinome bronchopulmonaire découvert par hasard dans une campagne de dépistage de cette lésion, mais il faut aussi savoir gérer le contraire,
quand une pneumopathie, un traumatisme ou un autre événement anodin justifient une expertise qui fait découvrir le carcinome. L’ultrasensibilité tomodensitométrique de découverte
Divers sujets sont d’une actualité sans cesse renouvelée par les
avancées technologiques de l’imagerie moderne. Il faut donc
les remettre au goût du jour. Le diagnostic angioscanographique
de la maladie thromboembolique (F. Laurent) entre dans sa
dixième année et la relecture des publications initiales affiche
l’ampleur du chemin parcouru. La place de l’IRM en pathologie thoracique reste encore faible (J.P. Sénac). Souhaitons-lui
de terminer ses étapes de rodage et de perfectionnement bien
vite avant qu’il prenne son envol, probablement surtout en imagerie fonctionnelle de perfusion, de ventilation ou d’hémodynamique cardiocirculatoire. Le moment de sortir de l’usage
empirique des produits de contraste (C. Beigelman) et de les
utiliser sur des bases plus physiologiques et physiopathologiques est arrivé puisque les rapidités d’acquisition en imagerie moderne nécessiteront une maîtrise rigoureuse et une utilisation parcimonieuse des bolus. De même, la place du traitement
d’images, qui reste encore confidentielle, émerge d’une réclusion confinant à la perpétuité (G. Ferreti). L’explosion du
nombre d’images par examen est venue s’associer aux bénéfices du post-traitement pour compléter, synthétiser, révéler ou
étayer l’information.
* Service de radiologie, hôpital Louis-Calmette, Lille.
** Service de radiologie, hôpital Beaujon, Clichy.
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La Lettre du Pneumologue - Volume V - no 3 - mai-juin 2002
Le médecin sait aussi que, dans son métier, un détail insignifiant peut parfaire et couronner son acte. Et les variantes anatomiques les plus fréquentes sont, sans doute, le prototype du
petit détail oublié qui peut faire les grandes erreurs en radiologie, en endoscopie ou en chirurgie (M.P. Revel). Le verre dépoli
est aussi un signe tomodensitométrique d’une extraordinaire
fréquence. Son opalescence rendrait-elle compte de tant de diagnostics fumeux évitables par une bonne révision de ses mécanismes et de ses substratums (M. Brauner) ? Le diaphragme et
les régions péridiaphragmatiques sont composés, sur le plan
anatomique ou lésionnel, d’interfaces horizontales dont le tronçonnage en coupes, elles-mêmes horizontales, est inadapté à
l’orientation des structures et des lésions (M. Coulomb). Ce
même médecin, peut-être, dans sa pratique quotidienne, aura
été “insuffisant” dans la façon méthodique, simple et efficace
d’examiner un enfant dyspnéique (P. Baudain). Il n’est pas non
plus justifié de penser que, sous prétexte qu’elles sont rares, les
malformations de l’appareil respiratoire découvertes à l’âge
adulte ne seront jamais vues dans un petit cabinet de campagne.
N OUVELLES
Elles aussi font l’objet d’un changement de moyen de diagnostic, de traitement et de suivi (J. Rémy).
On peut regretter que certains thèmes n’aient pas trouvé place
dans ce cours : la sémantique si souvent malmenée, la radiographie numérisée à laquelle chacun doit se résoudre, les problèmes médicolégaux qui se multiplient, les techniques de lecture et de rédaction du compte rendu qui sont mal maîtrisées.
Malgré ces carences, il a semblé utile aux organisateurs des prochaines Journées françaises de radiologie de planter une dernière fois le décor de l’imagerie thoracique telle qu’elle est pratiquée en 2002 avant l’irruption en son sein des grands
changements qui se profilent. Le plus immédiat est l’imagerie
fonctionnelle et l’on peut parier, et souhaiter, que le prochain
cours catégoriel Thorax associera aux données morphologiques
des informations sur la réactivité bronchique, la fonction diaphragmatique, la ventilation-perfusion ou le retentissement cardiaque. Soyons donc prêts pour ce nouveau défi de l’imagerie
cellulaire, moléculaire, fonctionnelle et morphologique.
■
DE L ’ INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
Avis positif pour l’enregistrement
en Europe de Tamiflu®, traitement oral
spécifique de la grippe, à visée curative
et prophylactique
Les laboratoires Roche et Gilead Sciences, Inc.
(NASDAQ : GILD) annoncent aujourd’hui
l’avis positif du Comité européen des spécialités pharmaceutiques (Commise for proprietary
medicinal products - CPMP) pour l’enregistrement de Tamiflu® (oseltamivir phosphate),
médicament antiviral spécifique de la grippe,
par voie orale, à visée curative chez l’adulte et
l’enfant, et à visée prophylactique chez l’adulte
et l’adolescent, appelé à jouer un rôle important dans la prise en charge de l’infection grippale en Europe.
L’avis positif du CPMP se fonde sur des résultats d’essais cliniques démontrant que Tamiflu®
permet non seulement une amélioration rapide
des symptômes mais prévient également les
complications de l’infection grippale, en s’attaquant au virus causal, dans tous les sites infectés de l’organisme. Les études conduites chez
l’adulte montrent que le traitement par Tamiflu® administré sous forme de suspension
buvable bien tolérée réduit la sévérité des symptômes et diminue l’incidence de l’otite moyenne
aiguë. Tamiflu® s’est également avéré efficace
dans différents schémas prophylactiques de la
grippe, permettant une protection immédiate en
cas d’épidémie.
L’infection grippale est une infection générale
à tropisme respiratoire. La grippe peut affecter
jusqu’à un adulte sur dix en temps normal, cette
proposition pouvant augmenter de manière
significative en cas d’épidémie sévère. Chez
l’enfant, la grippe touche chaque année un sujet
sur trois. Les complications secondaires à
l’infection par le virus de la grippe sont associées à la prescription excessive d’antibiotiques,
aux hospitalisations et aux visites en consultation externe.
En France, selon le Dr Jean-Marie Cohen,
coordinateur national des GROG (Groupe
régionaux d’observation de la grippe), “les
données recueillies lors des cinq dernières
épidémies indiquent que la grippe peut toucher
1 à 8 millions de personnes selon les années.
Aux conséquences sur la santé publique
s’ajoute l’impact économique qui atteint 80 à
100 millions d’euros par million de personnes
contaminées”.
“À côté de la prévention vaccinale, Tamiflu®,
médicament antiviral, apportera une aide précieuse pour lutter contre la grippe en période de
circulation du virus. La grippe frappe de nom-
La Lettre du Pneumologue - Volume V - no 3 - mai-juin 2002
breux sujets chaque année en Europe et peut
être à l’origine de complications graves potentiellement mortelles”, commente le Pr Paul
Léophonte, du CHU Rangueil, à Toulouse.
Tamiflu® est déjà disponible pour le traitement
de la grippe dans plus de 40 pays à travers le
monde, dont le Japon, les États-Unis, l’Australie, le Canada, la Corée, la Suisse et de nombreux pays d’Amérique latine. Environ quatre
millions de patients ont déjà bénéficié de Tamiflu® depuis son lancement. Tamiflu® est également enregistré aux États-Unis pour le traitement prophylactique de la grippe chez l’adulte
et l’adolescent, et le traitement curatif chez
l’enfant à partir de un an, aux États-Unis et au
Canada.
Tamiflu®, codéveloppé par Roche et Gilead
Sciences, Inc., est un traitement antiviral spécifique de la grippe, par voie orale. Conçu pour
atteindre tous les sites de l’infection virale, y
compris les voies respiratoires supérieures et
inférieures, en ciblant la neuraminidase, il est
pratiquement semblable dans toutes les souches
communes de virus grippaux ; si celle-ci est
inhibée, le virus n’est plus capable d’infecter
de nouvelles cellules ni de se propager dans
l’organisme.
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