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Journée de télémédecine : téléneurologie
1re
La Lettre du Neurologue - vol. VIII - n° 10 - décembre 2004
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L
e SROS 3 doit comprendre un volet traitant spécifiquement
des orientations prioritaires pour les cinq années à venir
en matière de télésanté, comprise comme l’association
de techniques de télécommunication à l’expertise médicale pour
délivrer des soins et de l’information. L’objectif prioritaire de la
télésanté est le soin de qualité pour le malade. L’ARH a un rôle
de coordonnateur régional, avec la participation des différents
acteurs de santé, pour : l’information, la coordination stratégique
et technique, l’évaluation et la définition des objectifs de soins,
telle la prise en charge de l’AVC.
L’INFORMATION
L’information véhiculée par la télésanté fait appel à des transferts
de fichiers, en particulier des fichiers d’images (scanner, IRM, etc.)
et à la télé-expertise. Cette dernière modalité, particulièrement
efficiente en neurologie, vise à apporter de la compétence dans
le cadre des réseaux et filières de soins. Ce sont les modalités de
vidéoconférences, associées aux transferts d’images, dont les films
vidéo en particulier d’examens cliniques au lit du malade et dans
le contexte de l’urgence qui font l’originalité de cette modalité
d’information.
Cette information :
– améliore la qualité de l’information médicale, sa diffusion, sa
rapidité, sa sécurité, sa confidentialité et sa traçabilité ;
– permet une mutualisation des moyens telles l’offre de soins ou
l’expertise au niveau d’une région ;
– améliore la compétence par des formations par exemple des
téléformations des praticiens et soignants ;
– améliore la réalisation de la recherche (annonces, e-CRF, etc.).
– alimente les projets organisationnels :
la connaissance du nombre de malades et de leur bassin de vie
permet d’ajuster l’offre de soins avec l’évolution démographique,
de combiner qualité des soins et proximité ;
l’information sur l’activité par la télésanté permet la production
de rapports sur l’activité par pathologie, sur l’organisation des
soins et la fluidité des filières. Ceux-ci permettent de prendre des
mesures pour améliorer la qualité et l’efficience.
LA COORDINATION STRATÉGIQUE ET TECHNIQUE
L’ARH a pour rôle, à travers le SROS, d’être promoteur de
l’installation de la télésanté dans une région. L’ARH a un rôle de
régulation afin d’éviter la dispersion des moyens et des données
médicales ainsi que la dispersion des initiatives pour des pro-
blématiques similaires. Ce développement régional doit tenir
compte des objectifs nationaux (dossier médical personnel, vigi-
lance, etc.). Ceci implique une traduction technique avec des élé-
ments modulaires tels l’identification régionale du patient, l’an-
nuaire des professionnels et des structures, la plate-forme
d’échange de données médicales, le dossier patient réparti, la
trajectoire et le suivi du patient. À travers des disciplines et des
maladies comme l’AVC par exemple, l’ARH peut tester le fonc-
tionnement de la télésanté et harmonise sa généralisation.
L’ÉVALUATION
L’évaluation de la télésanté participe à l’évaluation du SROS. Les
critères sont d’une part liés au développement technologique,
son adéquation au cahier des charges, son fonctionnement et le
déploiement des outils dans la région. L’utilisation de la télésanté
par les différents acteurs, le suivi des trajectoires des patients et
leurs caractéristique sont aisés à évaluer et il est possible d’estimer
les gains organisationnels et d’efficience auxquels contribue la
télésanté. En revanche, les impacts attribuables à la seule télésanté
sur la qualité des soins et sur le malade individuellement sont plus
difficiles à mesurer.
LES OBJECTIFS DE SOINS APPLIQUÉS À LAVC
Ils comportent du point de vue du malade et de sa trajectoire de
soins, les aides techniques indispensables à l’établissement d’un
réseau de soins gradué et à l’amélioration de la filière de soins
conformément aux indications de la circulaire DHOS/DGS/DGAS
N° 517 du 3 novembre 2003. Ce réseau de soins gradué est un
réseau interétablissement pour l’admission à la période aiguë de
l’AVC. La filière de soins au niveau des unités neurovasculaires
(UNV) et des hôpitaux de proximité implique l’accès à la compé-
tence et une amélioration de l’efficience. Lors de la réadaptation-
réinsertion au domicile, ou de l’accès aux EHPAD, une informa-
tion de qualité entre les secteurs sanitaire et médico-social est
indispensable.
* Unité neurovasculaire, département de neurologie, CHU de Grenoble.
** Agence régionale d’hospitalisation Rhône-Alpes, Lyon.
Rôles des ARH dans l’établissement
de la télémédecine
M. Hommel*, P. Vandenbergh**
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Lors de l’alerte, le centre 15 avec son annuaire de procédures
de soins dans les AVC, peut contacter les différentes unités neuro-
vasculaires de son bassin d’intervention. Il régule les transferts
avec la connaissance de la disponibilité des lits, en fonction des
caractéristiques du malade et l’adresse, par exemple, dans une
unité neurovasculaire qui pratique la thrombolyse, ou encore vers
un centre hospitalier de proximité. Les modalités de transfert
seront alors adaptées à un objectif de soins déterminé.
L’admission d’un malade avec un AVC dans un hôpital de proxi-
mité, premier maillon du réseau, entraîne son enregistrement,
éventuellement l’alerte et la transmission d’informations (enregis-
trement du malade, données cliniques, imagerie cérébrale, vidéo de
l’examen clinique, vidéoconférence entre les médecins, décision
ou non de transfert interétablissement et indications thérapeu-
tiques dont la thrombolyse ou autres expertises et traitements
d’urgence).
L’admission dans un hôpital avec une UNV ou UNV de réfé-
rence peut entraîner la même démarche que précédemment. S’y
ajoutent les missions de permanence de soins, d’expertise médico-
technique, d’accès aux plateaux médico-techniques, de régula-
tion de la filière, de documents de formation et d’incitation à la
recherche.
À la fin de l’hospitalisation en UNV, la disponibilité des places
en soins de suite (rééducation et soins de suite médicalisés) étant
connue et une place conforme au projet de soins trouvée, le trans-
fert d’informations vers ces structures est favorisé par le réseau
de télésanté.
Au-delà des soins de suite, la poursuite de la réadaptation au
domicile, l’information sur la prévention de la rechute, la réponse
à des demandes d’avis de la part de la médecine libérale peut
améliorer la prévention et réduire les réhospitalisations indues.
CONCLUSION
Toutes les technologies utiles en télésanté existent. Leur dévelop-
pement, déploiement et utilisation en routine pour l’amélioration
des soins du patient sont l’un des défis des prochaines années.
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