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des marchés publics ne peut donc se faire sans une mobilisation de moyens humains et
matériels plus ou moins importants de la part de toutes les parties contractantes (maitres
d’ouvrages, entreprises, maîtres d’œuvre, etc.) Notre étude a montré que les dépenses de
fonctionnement de la direction des travaux publics de la Wilaya de Tizi-Ouzou, c'est-à-dire du
maître d’ouvrage, sont essentiellement des charges générées par la préparation, la passation, le
contrôle et l’exécution des marchés. Du côté des entreprises, la participation aux appels
d’offre ne se fait pas sans coûts. Ainsi, les frais d’abonnement à la presse et au Bulletin
Officiel des Marchés de l’Opérateur Public (BOMOP), les frais de retrait des cahiers des
charges (CDC), les frais générés par la recherche de l’information sur les prix et le
remplissage des CDC, les frais de déplacements sur le site du projets, etc, sont autant de coûts
que l’entreprise doit supporter pour répondre à un appel d’offre.
- Une mise en concurrence « formelle »
La procédure de préparation de la mise en concurrence des entreprises, telle que décrite par le
CMP est déjà assez longue. Lorsque celle-ci se conjugue avec une carence de compétences
techniques des intervenants (des différentes parties prenantes), cela peut être à l’origine de
lenteur, d’imprécision dans la rédaction des cahiers de charges et, forcément, d’augmentation
des coûts. Cela explique en grande partie le fait que la quasi-totalité des marchés se voient
greffés d’avenants pour le cas étudié.
En matière de la mise en concurrence des entreprises, les contraintes traitées par la littérature
économique telle que l’asymétrie informationnelle, l’incomplétude des contrats qui en
découle, l’opportunisme des contractants, etc, sont plus ou moins confirmées par notre étude
pratique. De plus, dans notre cas, la concurrence se heurte à une carence d’entreprises en
nombre et en qualification (cas travaux maritimes par exemple). A cela, il faut ajouter, que
dans certains cas, les règles sont incompatibles avec la réalité du terrain (qualification
insuffisante ou inadéquate des agents administratifs, le manque, voire l’absence, de la
coordination entre les acteurs y intervenant, etc.). En matière d’information, nous avons noté
que la publicité n’est pas toujours assurée de façon satisfaisante pour les appels d’offre. On se
contente souvent de satisfaire les exigences de la procédure, d’une façon formelle, sans tenir
compte de la mise en œuvre effective du principe de la concurrence lui –même. En outre, le
principe de la concurrence peut être contourné par le maître d’ouvrage. Il suffirait que des
« restrictions importantes » accompagnent l’appel d’offre, pour que ce dernier aboutisse à une
infrutuosité, et son attribution par le mode de consultation.