comportements possibles : soit elle accepte de jouer le jeu des règles en
vigueur, soit elle essaie de les contourner. Dans le cas du contournement
des règles, l’organisation exploite l’incomplétude des règles formelles et
informelles pour lui donner une interprétation qui va dans le sens de ses
intérêts ou qui maximise ses choix. Cette incomplétude vient en fait de
l’incertitude et l’imparfaite information qui caractérisent les organisations
ou du peu de maîtrise de celles-ci d’une information complète (Roland,
2000). Par ailleurs, dans la modification des règles du jeu économique, le
régime des droits de propriété est déterminant dans la stratégie à suivre
par les entreprises dans leur quête d’un profit maximum. Si le régime
des droits de propriété dont les incitations économiques est l’efficacité
productive des organisations, celles-ci vont se conformer alors aux règles
du jeu économique en vigueur et mener un processus de développement
novateur. Ce système, en sanctionnant positivement les entreprises les
plus dynamiques qui se sont soumises à une logique productive, est un
vecteur puissant de création de richesse qui va contribuer à la prospérité
du pays. Dans le cas contraire, un régime de droits de propriété qui va à
contre courant de cette logique, en encourageant par exemple un système
redistributif ou rentier conduira à des résultats économiques peu
performants sur le plan de l’efficacité économique, du progrès et de la
croissance économique. Au total, même si l’organisation est contrainte
institutionnellement par un certain nombre de règles à respecter (telles
que les lois et les règlementations…) , qui va déterminer une partie de ses
caractéristiques ,de sa stratégie, de son évolution, et de son
adaptation…elle dispose d’un degré de liberté qui lui permet d’influer sur
les règles du jeu et de son environnement. Ce jeu d’influence mutuelle
entre les organisations et les institutions va peser sur la trajectoire du
changement institutionnel. (Roland, 2004). En résumé, ce qu’on peut
déduire de cette analyse est qu’il y’a continuellement entre les
organisations et les institutions une sorte d’interaction mutuelle qui va
peser sur le cours à donner aux règles du jeu institutionnel c.-à-d. soit
dans le sens de la modification des règles, soit dans le sens de la
conformité à ses mêmes règles.
2. Normes informelles et comportements des acteurs
Nous avons vu à la suite de D.North, qu’on peut définir les institutions
comme un ensemble de règles formelles et informelles à travers
lesquelles les individus structurent leurs interactions. Les règles formelles
représentent l’ensemble des règles politiques et juridiques (constitutions,
lois et règlements) dont l’application des dispositions revient au pouvoir
politique et législatif. Les règles informelles sont composées de normes
de comportement, de conventions sociales et codes de conduite, des
habitudes, des traditions….. La combinaison des règles formelles et