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Act. Méd. Int. - Hypertension (13), n° 5, mai 2001
progrès en
Progrès en diabétologie
un véritable centre d’éducation du patient.
Cette fédération s’inscrit dans la droite
ligne de la loi hospitalière insistant sur la
nécessité pour le service publique de déve-
lopper des actions de médecine préventive
et d’éducation pour la santé en participant
à leur coordination. Elle est en concordan-
ce avec la charte européenne du patient
hospitalisé (1979), précisant que le mala-
de usager de l’hôpital a le droit d’être
informé de son état, c’est l’intérêt du
malade, déterminant pour son informa-
tion. Celle-ci doit permettre au malade de
connaître son dossier médical et d’être
consulté quand une décision doit être
prise. L’hôpital de Roubaix fait partie de
l’Association des hôpitaux promoteurs de
santé.
Les objectifs et les missions de cette fédé-
ration seront de :
– faciliter, à partir de ce qui existe et par
la mise en commun des moyens, le fonc-
tionnement actuel des services et du per-
sonnel agissant dans le domaine de la pro-
motion de la santé et de l’éducation
thérapeutique des patients ;
– développer :
* les actions dans le domaine de l’éducation
du patient au niveau du centre hospitalier de
Roubaix ou des établissements associés, de
les coordonner et de les évaluer ;
* les alternatives et la flexibilité à l’hospi-
talisation classique entre les différents
secteurs pour optimiser le coût/efficacité
dans les différents domaines de patholo-
gies envisagées faisant intervenir l’éduca-
tion thérapeutique des patients ;
* les réseaux de soins en collaboration
étroite avec la médecine de ville ;
* la formation adaptée du personnel fré-
quentant ou travaillant régulièrement dans
ces différentes unités, ainsi que le person-
nel “ressource” mis en commun ;
– valoriser la promotion de la santé et
l’éducation du patient au sein de la terri-
torialité versant Nord-Est de l’aggloméra-
tion lilloise avec tous les partenaires
appropriés intervenant dans ce domaine.
Cette fédération devrait principalement
permettre la mise en commun des moyens
locaux ou personnels afin de parvenir à un
développement plus approprié de l’éduca-
tion du patient au sein du centre hospita-
lier de Roubaix.
C’est à partir de l’expérience du centre
d’éducation pour le traitement du diabète et
des maladies de la nutrition que nous devions
nous intéresser au développement de la pré-
vention et du traitement du risque cardiovas-
culaire. En effet, comme nous l’avons déjà
dit, les maladies cardiovasculaires sont la
principale cause de mortalité chez les
patients diabétiques et le coût en est très
important. Elle est tout particulièrement en
augmentation chez les femmes.
Une étude récente développée par des
auteurs anglais a permis de montrer à partir
d’une cohorte de patients fréquentant un ser-
vice hospitalier centré sur le traitement du
diabète que le risque cardiovasculaire est très
élevé et alarmant et que la pratique médicale
de routine ne peut permettre d’obtenir des
résultats probants quant à une réduction
effective de celui-ci et ce bien qu’une métho-
dologie de contrôle du diabète, de conduite à
tenir devant l’arrêt du tabac, de contrôle de la
pression artérielle et d’observance thérapeu-
tique ait été conçue pour les patients et dis-
tribuée à ceux-ci, ainsi qu’aux généralistes
de la territorialité de l’hôpital concerné. Il
semble que pour les patients à risque cardio-
vasculaire élevé, estimés par le protocole issu
de l’étude de Framingham, il est nécessaire
d’envisager une stratégie plus efficace pour
diminuer ce risque.
Cette étude nous a confortés dans la
nécessité de prendre en charge beaucoup
plus globalement les problèmes de risque
cardiovasculaire chez les diabétiques mais
également de l’étendre à la population géné-
rale. Cette option est d’ailleurs en parfaite
conformité avec la circulaire DGS-DH
99/264 de mai 1999, initiée par Joël Ménard,
alors qu’il était directeur général de la Santé
pour le diabète de type 2. Cette option peut
parfaitement s’adapter aux maladies cardio-
vasculaires et plus largement, aux risques
cardiovasculaires avec trois niveaux dans
l’organisation des soins : un niveau basal
correspondant à l’organisation de réseaux de
ville, un deuxième niveau correspondant au
site orienté, pour terminer par un troisième
niveau correspondant au site de référence
dans la pathologie concernée.
Enfin, la création, dans la région Nord- Pas-
de-Calais, d’un programme régional de santé
cardiovasculaire, conformément à la volonté
de la conférence régionale de santé, devait
achever de nous convaincre d’évoluer à par-
tir du diabète vers une meilleure organisation
des soins et une stratégie dans la prévention
et la prise en charge des patients porteurs de
facteurs de risque cardiovasculaire ou ayant
eu un accident aigu, et afin d’en prévenir les
récidives. C’est dans ce contexte qu’est né,
en janvier 2000, le réseau “Cœur en Santé”,
pour le traitement et la prévention des mala-
dies cardiovasculaires du versant Nord-Est
de l’agglomération lilloise.
Du diabète au risque cardio-
vasculaire : la création d’un
réseau de soins “Cœur en Santé”
Préambule
Ce projet, qui remonte à plusieurs années,
s’intègre dans la réflexion d’un groupe de
professionnels de santé, de patients, d’ha-
bitants sur l’évolution de la prise en charge
de notre santé.
Cette réflexion a permis de montrer la
nécessité d’une collaboration entre les diffé-
rentes institutions que représentent les soi-
gnants libéraux de ville (médecins généra-
listes, spécialistes, paramédicaux), la
médecine hospitalière et l’hôpital plus glo-
balement, les collectivités territoriales. Il
serait illusoire de limiter cette discussion
aux soignants sans y inclure les associations
de patients et bien sûr les habitants de notre
agglomération dont on connaît la précarité.
C’est ainsi qu’après de nombreuses
réunions est née notre association “Cœur
en Santé” pour une meilleure prise en