3,4 6,7
Chimiothérapie
(n = 182) Bévacizumab +
chimiothérapie
(n = 179)
Patientes en progression (n, %) 166 (91 %) 135 (75 %)
SSP médiane (mois) 3,4 6,7
HR 0,48
p < 0,001
0
20
40
60
80
100
0 6 12 18 24
182 37 8 1 093 20 1 0
179 88 18 1 0140 49 4 1
Mois
Patientes à risque (n)
Bev : bévacizumab ; CT : chimiothérapie.
CT
CT + Bev
Probabilité d’événements (%)
Figure 2. Étude AURELIA : bénéfi ce apporté par le bévacizumab en survie sans progression
chez les patientes résistantes à une chimiothérapie de première ligne (d’après Pujade-
Lauraine E et al., LBA5002 actualisé).
La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 | 57
Résumé
Plusieurs tendances anciennes auront été confirmées au cours du 48
e
congrès américain en cancérologie
pour les cancers gynécologiques. Le paclitaxel hebdomadaire améliore la survie globale dans les cancers
de l’ovaire en première ligne, le bévacizumab apporte un bénéfice en survie sans progression dans les
cancers de l’ovaire résistants et les inhibiteurs de PARP continuent à chercher leur place. Pour les cancers
du col utérin, l’association paclitaxel + carboplatine est devenue la référence à la suite d’une étude rando-
misée, sauf chez les patientes qui n’ont jamais été exposées au cisplatine. La caractérisation biologique
des cancers ovariens et endométriaux se poursuit grâce aux travaux du TCGA (The Cancer Genome Atlas).
Mots-clés
Paclitaxel
hebdomadaire
Taxol hebdomadaire
Bévacizumab
The Cancer Genome
Atlas
Highlights
Trends for gynecological
cancers from previous ASCO
meetings and recent publica-
tions have been confirmed
at the 2012 ASCO meeting.
Weekly paclitaxel will become
a standard for fi rst-line therapy
of advanced ovarian cancer,
with a confirmed benefit in
overall survival. In resistant
tumors, bevacizumab yields
a moderate benefit when
combined with conventional
chemotherapy. A randomized
study has confi rmed the value
of paclitaxel-carboplatin combi-
nation in advanced cervical
carcinoma, with the exception
of patients who had been previ-
ously treated with cisplatin.
Extensive genomic character-
ization of ovarian and endo-
metrial cancers is under way
by The Cancer Genome Atlas
network.
Keywords
Weekly paclitaxel
Bevacizumab
The Cancer Genome Atlas
sensibles à une chimiothérapie conventionnelle,
E. Pujade-Lauraine et al. (LBA5002) ont rapporté les
résultats d’AURELIA. Cette étude testait l’apport du
bévacizumab à une monochimiothérapie conven-
tionnelle, chez des patientes considérées comme
résistantes au platine, c’est-à-dire présentant un
intervalle libre de moins de 6 mois conférant une
probabilité de réponse de l’ordre de 10 %. Elle a
randomisé 361 patientes, qui ont reçu une chimio-
thérapie par topotécan (5 jours ou hebdomadaire),
paclitaxel hebdomadaire ou doxorubicine liposo-
male pégylée, associée ou non à 10-15 mg/kg de
bévacizumab. Le traitement était poursuivi jusqu’à
toxicité ou progression. Il s’agissait essentiellement
de patientes atteintes d’un cancer ovarien de haut
grade, dont 25 % avaient progressé dans les 3 mois
suivant la fi n du traitement initial. L’objectif principal
était une augmentation de 4 à 5,7 mois de la SSP.
À son tour, cette étude montre un bénéfi ce signi-
fi catif en SSP avec 3,4 mois pour le groupe témoin
versus 6,7 mois dans le groupe avec bévacizumab
(HR = 0,48 ; p < 0,001) [fi gure 2]. Ce résultat est
confi rmé par une augmentation signifi cative du
taux de réponse objective (RO), qui est plus que
doublé dans le groupe avec bévacizumab, quel que
soit le critère d’évaluation de la réponse. L’analyse
par sous-groupes, à l’instar des autres études sur
le bévacizumab (ICON-7, GOG-218, OCEANS), n’a
pas permis d’isoler sur les critères cliniques conven-
tionnels un sous-groupe bénéfi ciant plus particu-
lièrement du bévacizumab. La très modeste SSP
du bras témoin laisse même douter de l’effi cacité
de la chimiothérapie, quelle qu’elle soit, dans cette
situation médicale catastrophique mais heureuse-
ment assez rare. Enfi n, aucune toxicité inhabituelle
n’est à déplorer dans cette étude menée chez des
patientes récemment traitées.
Il y a eu plusieurs autres résultats concernant la
place du bévacizumab en association avec du pémé-
trexed (Hagemann AR et al., abstr. 5013), de l’irino-
técan (Jain SS et al., abstr. 5016) ou du paclitaxel
hebdomadaire + carboplatine (étude OCTAVIA,
Gonzalez-Martin A et al., abstr. 5017). Ces associa-
tions se caractérisent avant tout par leur faisabilité
et la quasi absence de toxicité supplémentaire due
au bévacizumab. Les effets indésirables spécifi ques
observés dans l’étude OCTAVIA, chez des patientes
en rechute, ne diffèrent pas de ceux de l’étude
ICON-7 (Gonzalez-Martin A et al., abstr. 5017).
Le ciblage de l’angiogenèse s’est poursuivi par
l’évaluation d’autres molécules : le ramucirumab,
un anti-VEGFR-3 (Vascular Endothelial Growth
Factor Receptor 3) [Penson RT et al., abstr. 5012] ;
le pazopanib (associé au topotécan) [Tillmanns TD
et al., abstr. 5014] ; le vandétanib (associé au docé-
taxel) [Coleman RL et al., abstr. 5015] ; le lénalidomide
(Selle F et al., abstr. 5018). Les résultats de ces études
sont remarquables par leur faible niveau d’effi cacité.
Statut BRCA
Le diagnostic de mutation germinale et/ou d’inac-
tivation somatique de BRCA1 et BRCA2 dans les
cancers ovariens va devenir un des éléments obligés
de leur caractérisation. Aucune méthodologie n’est
définitivement validée, et l’immunohistochimie
(IHC) est une méthode possible en cours d’étude
(Hyman DM et al., abstr. 5043). La question de
l’impact pronostique réel de ces mutations reste
d’actualité. Elle a été revue par la méta-analyse de
26 études publiées, dont 21 analysables (Valachis A
et al., abstr. 5066). La survie des patientes mutées
est meilleure dans les études de cohorte (HR = 0,58 ;
IC
95
: 0,42-0,79 ; p = 0,0005) et cas-contrôles