COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Cancers gynécologiques, un petit cru Gynecological cancers at American Congress 2012, a poor vintage P. Cottu* L e cru 2012 de la réunion annuelle du congrès américain en cancérologie aura continué de creuser le sillon entamé lors des éditions précédentes pour les principaux cancers gynécologiques. Peu de nouveautés marquantes sont à signaler cette année, mais des tendances lourdes, notamment dans le cancer de l’ovaire, ont été confirmées. Cancers de l’ovaire Place confirmée de la chimiothérapie L’essai japonais JGOG3016 a été rapporté par N. Katsumata et al. (abstr. 5003). Rappelons que cette étude − publiée dans le Lancet en 2009 (1) − est la seule à avoir montré un bénéfice en survie globale (SG) dans le cancer de l’ovaire avancé depuis l’arrivée du paclitaxel. Le passage à l’utilisation hebdomadaire de ce dernier, sans modification de * Département d’oncologie médicale, institut Curie, Paris. Survie sans progression (%) 100 Observation SSP médiane : 12,4 mois 80 Erlotinib SSP médiane : 12,7 mois p = 0,916 60 40 20 0 0 Bras de traitement Erlotinib Observation O N 318 307 420 415 1 2 219 209 140 144 3 Années 4 5 6 Patientes à risque (n) 114 117 78 73 15 5 O : observé ; N : total. Figure 1. Étude TARCEVA : absence de bénéfice en survie sans progression en entretien après chimiothérapie de première ligne (d’après Vergote I et al., LBA5000 actualisé). 56 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 son compagnon le carboplatine, voit son utilité confi rmée après plus de 6 ans de suivi médian : la survie sans progression (SSP) médiane passe de 17 à 28 mois (HR = 0,76 ; p = 0,0037). La SG médiane n’est pas atteinte (versus 62 mois) dans le bras hebdomadaire (HR = 0,79 ; p = 0,037). Ce résultat vient par ailleurs confirmer l’analyse d’une corrélation entre la SSP et la SG de K.M. Sjoquist et al. (abstr. 5081). L’analyse par sous-groupes montre que ce bénéfice est essentiellement présent dans le cas des cancers séreux/endométrioïdes avec debulking suboptimal. D’autres essais d’importance ont été rapportés. L’étude de l’EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer) dite “TARCEVA®” a testé l’apport potentiel de l’erlotinib en entretien (pendant 2 ans) chez des patientes non progressives à l’issue des traitements de première ligne (Vergote I et al., LBA5000). Cette étude a été montée sur le rationnel un peu vieillissant de l’expression de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) dans les tumeurs épithéliales. Au total, 830 patientes ont été randomisées, et le résultat est sans appel : aucune différence de la SSP, qui est identique à 12,5 mois (p = 0,9) pour les 2 bras (figure 1). Les premiers résultats des études annexes suggèrent un bénéfice chez les patientes porteuses d’une altération de la voie EGFR/RAS/RAF/PI3K, mais qui sont vraisemblablement très minoritaires. Confirmation également pour le bévacizumab Après les études ICON-7, GOG-218 (2, 3) et OCEANS (4) qui avaient montré respectivement l’apport du bévacizumab dans les cancers ovariens avancés en première ligne et en rechute platino- Résumé Mots-clés Plusieurs tendances anciennes auront été confirmées au cours du 48e congrès américain en cancérologie pour les cancers gynécologiques. Le paclitaxel hebdomadaire améliore la survie globale dans les cancers de l’ovaire en première ligne, le bévacizumab apporte un bénéfice en survie sans progression dans les cancers de l’ovaire résistants et les inhibiteurs de PARP continuent à chercher leur place. Pour les cancers du col utérin, l’association paclitaxel + carboplatine est devenue la référence à la suite d’une étude randomisée, sauf chez les patientes qui n’ont jamais été exposées au cisplatine. La caractérisation biologique des cancers ovariens et endométriaux se poursuit grâce aux travaux du TCGA (The Cancer Genome Atlas). en rechute, ne diffèrent pas de ceux de l’étude ICON-7 (Gonzalez-Martin A et al., abstr. 5017). Le ciblage de l’angiogenèse s’est poursuivi par l’évaluation d’autres molécules : le ramucirumab, un anti-VEGFR-3 (Vascular Endothelial Growth Factor Receptor 3) [Penson RT et al., abstr. 5012] ; le pazopanib (associé au topotécan) [Tillmanns TD et al., abstr. 5014] ; le vandétanib (associé au docétaxel) [Coleman RL et al., abstr. 5015] ; le lénalidomide (Selle F et al., abstr. 5018). Les résultats de ces études sont remarquables par leur faible niveau d’efficacité. Statut BRCA Le diagnostic de mutation germinale et/ou d’inactivation somatique de BRCA1 et BRCA2 dans les cancers ovariens va devenir un des éléments obligés de leur caractérisation. Aucune méthodologie n’est définitivement validée, et l’immunohistochimie (IHC) est une méthode possible en cours d’étude (Hyman DM et al., abstr. 5043). La question de l’impact pronostique réel de ces mutations reste d’actualité. Elle a été revue par la méta-analyse de 26 études publiées, dont 21 analysables (Valachis A et al., abstr. 5066). La survie des patientes mutées est meilleure dans les études de cohorte (HR = 0,58 ; IC 95 : 0,42-0,79 ; p = 0,0005) et cas-contrôles Highlights Trends for gynecological cancers from previous ASCO meetings and recent publications have been confirmed at the 2012 ASCO meeting. Weekly paclitaxel will become a standard for first-line therapy of advanced ovarian cancer, with a confirmed benefit in overall survival. In resistant tumors, bevacizumab yields a moderate benefit when combined with conventional chemotherapy. A randomized study has confirmed the value of paclitaxel-carboplatin combination in advanced cervical carcinoma, with the exception of patients who had been previously treated with cisplatin. Extensive genomic characterization of ovarian and endometrial cancers is under way by The Cancer Genome Atlas network. Keywords Weekly paclitaxel Bevacizumab The Cancer Genome Atlas Chimiothérapie Bévacizumab + (n = 182) chimiothérapie (n = 179) 166 (91 %) 135 (75 %) 3,4 6,7 0,48 < 0,001 100 Probabilité d’événements (%) sensibles à une chimiothérapie conventionnelle, E. Pujade-Lauraine et al. (LBA5002) ont rapporté les résultats d’AURELIA. Cette étude testait l’apport du bévacizumab à une monochimiothérapie conventionnelle, chez des patientes considérées comme résistantes au platine, c’est-à-dire présentant un intervalle libre de moins de 6 mois conférant une probabilité de réponse de l’ordre de 10 %. Elle a randomisé 361 patientes, qui ont reçu une chimiothérapie par topotécan (5 jours ou hebdomadaire), paclitaxel hebdomadaire ou doxorubicine liposomale pégylée, associée ou non à 10-15 mg/kg de bévacizumab. Le traitement était poursuivi jusqu’à toxicité ou progression. Il s’agissait essentiellement de patientes atteintes d’un cancer ovarien de haut grade, dont 25 % avaient progressé dans les 3 mois suivant la fin du traitement initial. L’objectif principal était une augmentation de 4 à 5,7 mois de la SSP. À son tour, cette étude montre un bénéfice significatif en SSP avec 3,4 mois pour le groupe témoin versus 6,7 mois dans le groupe avec bévacizumab (HR = 0,48 ; p < 0,001) [figure 2]. Ce résultat est confirmé par une augmentation significative du taux de réponse objective (RO), qui est plus que doublé dans le groupe avec bévacizumab, quel que soit le critère d’évaluation de la réponse. L’analyse par sous-groupes, à l’instar des autres études sur le bévacizumab (ICON-7, GOG-218, OCEANS), n’a pas permis d’isoler sur les critères cliniques conventionnels un sous-groupe bénéficiant plus particulièrement du bévacizumab. La très modeste SSP du bras témoin laisse même douter de l’efficacité de la chimiothérapie, quelle qu’elle soit, dans cette situation médicale catastrophique mais heureusement assez rare. Enfin, aucune toxicité inhabituelle n’est à déplorer dans cette étude menée chez des patientes récemment traitées. Il y a eu plusieurs autres résultats concernant la place du bévacizumab en association avec du pémétrexed (Hagemann AR et al., abstr. 5013), de l’irinotécan (Jain SS et al., abstr. 5016) ou du paclitaxel hebdomadaire + carboplatine (étude OCTAVIA, Gonzalez-Martin A et al., abstr. 5017). Ces associations se caractérisent avant tout par leur faisabilité et la quasi absence de toxicité supplémentaire due au bévacizumab. Les effets indésirables spécifiques observés dans l’étude OCTAVIA, chez des patientes Paclitaxel hebdomadaire Taxol hebdomadaire Bévacizumab The Cancer Genome Atlas 80 Patientes en progression (n, %) SSP médiane (mois) HR p 60 40 20 3,4 0 0 Patientes à risque (n) CT 182 CT + Bev 179 6,7 6 93 140 37 88 12 Mois 20 49 8 18 18 1 4 1 1 24 0 1 0 0 Bev : bévacizumab ; CT : chimiothérapie. Figure 2. Étude AURELIA : bénéfice apporté par le bévacizumab en survie sans progression chez les patientes résistantes à une chimiothérapie de première ligne (d’après PujadeLauraine E et al., LBA5002 actualisé). La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 | 57 COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Cancers gynécologiques, un petit cru Probabilité de survie sans progression (%) (HR = 0,65, IC95 : 0,45-0,93 ; p = 0,02). Ce bénéfice en survie semble plus marqué chez les patientes mutées pour BRCA2. L’étude des inhibiteurs de PARP (poly [ADP-ribose] polymérase) se poursuit sur le plan de leur efficacité et de leur impact possible sur l’histoire naturelle de la maladie. Le véliparib a été testé en association avec le cyclophosphamide métronomique chez des patientes mutées pour BRCA ou atteintes d’un cancer séreux de haut grade dans une phase II randomisée (Kummar S et al., abstr. 5020). Le résultat est paradoxal : en effet, la réponse était inférieure dans le bras contenant le véliparib (8 versus 18 %) ! Aucun critère prédictif n’a été mis en évidence. La place de l’olaparib, un inhibiteur de PARP, administré en entretien chez des patientes en rechute sensibles au platine a de nouveau été testée (Oza AM et al., abstr. 5001). Seules 14 % des 162 patientes incluses dans cette étude de phase II randomisée présentaient une mutation documentée de BRCA1 ou de BRCA2. Cette étude est malgré tout positive sur l’objectif principal, la SSP médiane étant passée de 9,6 à 12,2 mois (HR = 0,51 ; p = 0,0012) [figure 3]. Aucune donnée de SG n’est disponible, et l’allure des courbes rappelle d’une manière inquiétante les données de J. Ledermann (5) ayant brutalement bloqué le développement de l’olaparib… En parallèle, J. Ang et al. (abstr. 5022) ont étudié la chimiosensibilité résiduelle chez des patientes préalablement traitées par un inhibiteur de PARP. Il est remarquable que, Événements : n/total (%) 100 80 O/P/C P/C 47/81 (58,0) 55/81 (67,9) HR = 0,51 ; IC95 : 0,34-0,77 ; p = 0,0012 60 40 O/P/C (ASC 4) P/C (ASC 6) 20 0 0 Patients à risque (n) O/P/C 81 P/C 81 9,6 12,2 2 4 6 8 10 Mois 12 14 16 18 20 80 68 76 65 71 57 55 40 37 18 24 15 20 8 3 2 0 1 0 0 O/P/C : olaparib + paclitaxel + carboplatine ; P/C : paclitaxel + carboplatine. Figure 3. Étude olaparib versus nil en entretien dans les cancers séreux avancés sensibles au platine : bénéfice en survie sans progression apporté par l’olaparib en entretien chez des patientes répondeuses (mutation de BRCA : 14 %) [d’après Oza A et al., LBA5001 actualisé]. 58 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 dans cette population de patientes toutes mutées pour BRCA, on n’observe aucune modification de la chimiosensibilité (HR = 0,99), la mutation de BRCA conférant vraisemblablement une sensibilité globale aux agents anticancéreux. Cancers du col utérin La qualité de l’évaluation pronostique initiale est une question centrale compte tenu de la gravité potentielle de cette maladie et de la lourdeur des traitements. Le statut ganglionnaire lombo-aortique reste une des questions majeures dans l’évaluation initiale des cancers du col utérin (CCU). Les chirurgiens du groupe Unicancer ont évalué une série de 237 patientes avec TEP scan négatif et ayant subi un curage ganglionnaire lomboaortique cœlioscopique (Gouy S et al., abstr. 5083). L’envahissement ganglionnaire microscopique est significativement pronostique (p = 0,007), avec une survie sans événement à 2 ans de 76 (N−) versus 61 % (N+). Cet impact pronostique négatif de l’envahissement microscopique semble réservé aux envahissements de plus de 5 mm. Cette importante étude doit impérativement faire réfléchir aux indications et aux modalités de l’évaluation lombo-aortique dans les CCU, compte tenu de son potentiel impact pronostique et thérapeutique. Cette évaluation pronostique a également fait l’objet de la construction d’un nomogramme pronostique (Grimm C et al., abstr. 5111). Une série rétrospective de 528 patientes traitées entre 1996 et 2009 a été analysée. Les variables retenues étaient l’âge, le stade FIGO, le type histologique, l’envahissement paramétrial, la taille tumorale et l’envahissement ganglionnaire. Selon les points attribués à chaque critère, la probabilité de survie à 5 ans peut être évaluée entre 96 et 17 %… La chimiothérapie joue un rôle croissant dans la prise en charge des CCU, et les Japonais persistent et signent. Nous sommes nombreux à utiliser la combinaison paclitaxel + carboplatine dans les CCU avancés, en ne nous appuyant que sur des études pilotes souvent paucicentriques (Kitagawa R et al., abstr. 5006). Les auteurs ont comparé, chez 253 patientes atteintes de CCU de stade IVB, la combinaison standard paclitaxel + cisplatine à un schéma paclitaxel 175 mg/m2 + carboplatine ASC 5 (aire sous la courbe). Plus de 70 % des patientes ont pu recevoir les 6 cycles programmés. La toxicité était moindre dans le bras paclitaxel + carboplatine, en particulier la toxicité hématologique, ce qui se traduisait par un taux de réhospitalisation moindre COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Biologie tumorale Le réseau TCGA (The Cancer Genome Atlas) a pour objet de colliger et d’analyser de manière extensive sur le plan génomique les 20 principaux types de cancer (6). Les résultats pour le cancer de l’ovaire ont été publiés en 2011 (7) et ont été remis en perspective (Levine D et Spellman P, session éducationnelle “Genomics in Gynecologic Cancers”). Plus de 20 000 mutations ont été identifiées dans les cancers de haut grade, avec plus de 18 000 gènes analysés. Le taux de mutation de p53 (non ciblable…) avoisine les 100 %, alors que celui des autres mutations oscille entre 1 et 5 %, ce qui donne une idée du chemin à parcourir pour identifier les (petits…) sous-groupes biologiquement homogènes. Les données sont moins élaborées pour les cancers de l’endomètre (Goodfellow P et Levine D, Session éducationnelle “Genomics in Gynecologic Cancers”). À ce jour, 370 tumeurs ont été analysées, endométrioïdes de grade 1 (88), 2 (105) ou 3 (111), 13 tumeurs de grade 3 d’histologie mixte et 50 tumeurs séreuses. Les altérations de la voie PI3K/PTEN sont fortement majoritaires dans les cancers endométrioïdes (figure 5), et les tumeurs séreuses se caractérisent par la prédominance des mutations de p53. Le profil global est donc assez différent de celui des cancers ovariens et nécessitera des méthodologies diagnostiques différentes, ainsi que l’évaluation d’options thérapeutiques différentes. L’indispensable description biologique des différentes formes de carcinome ovarien se poursuit aussi par l’analyse des tumeurs de bas grade. Dans une série de 75 cas de tumeurs de bas grade ou borderline, une analyse extensive du statut de KRAS et de BRAF a été réalisée (Grisham RN et al., abstr. 5030). De manière très prometteuse, une mutation significative a été mise en évidence chez plus de la moitié des patientes (figure 6). Ces mutations, telle la mutation V600E de BRAF, sont potentiellement ciblables, et ont une probable valeur pronostique. n Événements Médiane, mois (IC95) 123 106 18,3 (16,1-22,9) Paclitaxel + carboplatine 121 98 17,5 (14,2-20,3) Paclitaxel + cisplatine SG à 1 an (%) SG à 2 ans (%) SG à 3 ans (%) 72,4 38,8 18,3 67,6 31,5 21,3 100 HR = 0,994 ; IC90 : 0,789-1,253 Non-infériorité démontrée (p = 0,032) Borne supérieure de l’IC < limite prédéfinie de 1,29 80 Patientes en survie (%) (38 versus 64 % ; p < 0,0001). Les taux de réponses étaient identiques, d’environ 60 %, et la SG (objectif principal en non-infériorité) était similaire : environ 20 % à 3 ans (figure 4). Le cisplatine reste cependant supérieur au carboplatine chez les patientes non exposées au préalable. Cette étude importante va conforter une pratique déjà largement répandue, et permet de garder une option thérapeutique supplémentaire chez les patientes n’ayant pas reçu antérieurement de cisplatine. 60 40 20 0 0 1 2 3 Années 4 5 6 Figure 4. Validation du paclitaxel + carboplatine dans les cancers du col utérin : survie globale (d’après Kitagawa R et al., abstr. 5006). Altérations dans 210 cas (91 %) PTEN PIK3CA PIK3R1 KRAS Total (%) 75 55 24 25 239 cas Amplification Délétion homozygote Les variations du nombre de copies sont présumées Mutation Mutations ponctuelles détectables par immunohistochimie sur matériel fixé Figure 5. Répartition des mutations de p53 et de la voie PI3K dans les cancers endométriaux. La plupart des mutations observées sont des mutations ponctuelles, qui devraient être plus facilement identifiables par des techniques de routine telle l’immunohistochimie (d’après Levine D, Goodfellow P, session éducationnelle “Genomics in gynecologic cancers”). 75 tumeurs : – Bas grade : 19 – Borderline séreuse : 56 BRAF V600E 35 % 43 % KRAS G12V KRAS G12D 13 % 9% BRAF et KRAS non mutés Figure 6. Mutations de KRAS et de BRAF dans les tumeurs ovariennes séreuses borderline et de bas grade (d’après Grisham RN et al., abstr. 5030 actualisé). La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 | 59 COMPTE-RENDU ET ANALYSE Chicago 2012 Cancers gynécologiques, un petit cru Ces données seront prochainement complétées par une analyse en séquençage massif qui viendra compléter les données récemment acquises pour les tumeurs de haut grade par le TCGA. Conclusion La chimiothérapie reste incontournable dans les cancers ovariens de haut grade. Cependant, depuis 2 ans, la prise en charge médicale des cancers de l’ovaire a été bouleversée par l’arrivée du bévacizumab de manière quasi simultanée à tous les stades de la maladie, avec une remarquable cohérence dans le niveau de bénéfice, et une non moins remarquable cohérence dans l’absence quasi totale de piste clinique ou biologique permettant d’identifier les sous-groupes de patientes en bénéficiant réellement. Néanmoins, son meilleur positionnement reste encore inconnu dans l’attente de données définitives de survie. Les résultats contrastés des inhibiteurs de PARP confirment le besoin urgent d’approfondissement du démembrement biologique des cancers ovariens et endométriaux. L’association paclitaxel + carboplatine est également la référence dans les cancers du col utérin. ■ Références bibliographiques 1. Katsumata N, Yasuda M, Takahashi F et al. Dose-dense paclitaxel once a week in combination with carboplatin every 3 weeks for advanced ovarian cancer: a phase 3, openlabel, randomised controlled trial. Lancet 2009;374(9698): 1331-8. a Gynecologic Oncology Group study. Congrès américain en cancérologie 2010: LBA1. 2. Burger RA, Brady MF, Bookman MA et al. Phase III trial of bevacizumab (BEV) in the primary treatment of advanced epithelial ovarian cancer (EOC), primary peritoneal cancer (PPC), or Fallopian tube cancer (FTC): 4. Aghajanian C, Blank SV, Goff BA et al. OCEANS: a randomized, double-blind, placebo-controlled phase III trial of chemotherapy with or without bevacizumab in patients with platinum-sensitive recurrent epithelial ovarian, primary 3. Perren TJ, Swart AM, Pfisterer J et al. A phase 3 trial of bevacizumab in ovarian cancer. N Engl J Med 2011;365(26): 2484-96. peritoneal, or Fallopian tube cancer. J Clin Oncol 2012; 30(17):2039-45. 5. Ledermann J, Harter P, Gourley C et al. Olaparib maintenance therapy in platinum-sensitive relapsed ovarian cancer. N Engl J Med 2012;366(15):1382-92. 6. The Cancer Genome Atlas. http://cancergenome.nih.gov/ 7. Cancer Genome Atlas Research Network. Integrated genomic analyses of ovarian carcinoma. Nature 2011; 474(7353):609-15. Agenda XVes Journées de sénologie interactive 2012 29e Congrès de la Société française de psycho-oncologie 20-21 septembre 2012 – Pavillon Dauphine, Paris 10-12 octobre 2012 – Université de Caen Les événements et avancées de l’année en sénologie Vivre après un cancer : retentissements psychiques de la maladie et des traitements Renseignements : Tél. : 01 42 86 55 69 / Fax : 01 42 60 45 35 E-mail : [email protected] 60 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 2 au vol. XXI - n° 6 - juin 2012 Renseignements : Tél. : 05 57 97 19 19 www.sfpo.fr