Déterminant. Applications en alg`ebre et en géométrie.

D´eterminant. Applications en alg`ebre et en g´eom´etrie.
Par Nicolas Lanchier 1
1 Propri´et´es classiques et r`egles de calcul.
Dans toute la suite, Kest un corps commutatif et Eun K-espace vectoriel de dimension n.
D´
efinition 1.1 Une forme n-lin´eaire fLn(E) est dite altern´ee si f(x1, x2, . . . , xn) = 0
d`es que xi=xjpour un i6=j. [2], Sect. 3.5
Th´
eor`
eme 1.2 L’ensemble des formes n-lin´eaires altern´ees sur Eest un K-espace vectoriel
de dimension 1. De plus, ´etant donn´ee une base Bde E, il existe une et une seule forme n-lin´eaire
altern´ee prenant la valeur 1 sur B. On l’appelle d´eterminant dans la base Bet on la note detB.
Proposition 1.3 Si x1, x2, . . . , xnEavec xi= (xi,1, xi,2, . . . , xi,n) alors
det(x1, x2, . . . , xn) = X
σSn
ε(σ)x1(1) x2(2) ··· xn,σ(n)
o`u ε(σ) d´esigne la signature de la permutation σ. [2], Sect. 3.5
Proposition 1.4 Pour tout n-uplet de vecteurs (x1, x2, . . . , xn)En, les assertions sui-
vantes sont ´equivalentes
1. les vecteurs x1, x2, . . . , xnforment une famille li´ee ;
2. pour toute base Bde E, detB(x1, x2, . . . , xn) = 0 ;
3. il existe une base Bde Etelle que detB(x1, x2, . . . , xn) = 0. [2], Sect. 3.5
D´
efinition 1.5 Soient fune application lin´eaire et B= (e1, e2, . . . , en) une base de E. Alors
le scalaire det(f(e1), f(e2), . . . , f (en)) ne d´epend pas du choix B; on l’appelle d´eterminant de f.
Proposition 1.6 Pour toutes applications lin´eaires fet g, det(f·g) = det(f)×det(g). De
plus, fest inversible si et seulement si det(f)6= 0 et dans ce cas det(f1) = (det f)1.
Proposition 1.7 (d´
eveloppement selon une ligne ou une colonne) Soient A= (ai,j )
une matrice et Ai,j les cofacteurs des ´el´ements de A. Alors
1. d´eveloppement selon la i-i`eme ligne : det A=ai,1Ai,1+ai,2Ai,2+···+ai,n Ai,n.
2. d´eveloppement selon la j-i`eme colonne : det A=a1,j A1,j +a2,j A2,j +···+an,j An,j .
2 Applications en alg`ebre.
Th´
eor`
eme 2.1 (syst`
eme de Cramer) Soient A= (ai,j )1i,jnune matrice carr´ee, B=
(bi)1inet X= (xi)1indeux vecteurs colonnes. Le syst`eme lin´eaire AX =Badmet une
unique solution Xsi et seulement si det A6= 0. Dans ce cas, le vecteur Xest donn´e par
xi=det(A1,··· , Ai1, B, Ai+1,··· , An)
det A
D´
efinition 2.2 Soit Ala matrice d’une application lin´eaire fL(E). On appelle polynˆome
caract´eristique de Ale polynˆome PA(X) = det(AX·id). [2], Sect. 4.1
1Tout usage commercial, en partie ou en totalit´e, de ce document est soumis `a l’autorisation explicite de l’auteur.
Th´
eor`
eme 2.3 (Cayley-Hamilton) Soit Ple polynˆome caract´eristique d’une application
lin´eaire fL(E). Alors P(f) = 0. [2], Sect. 4.2
Th´
eor`
eme 2.4 Pour tout rN, posons Γr={PC[X] ; deg P=r}. Alors pour tous n,
m1, il existe une application continue R: Γn×ΓmCappel´ee r´esultant telle que R(P, Q)6= 0
si et seulement si Pet Qsont premiers entre-eux. [2], Sect. 1.4
Application 2.5 Soit Dl’ensemble des matrices diagonalisables de Mn(C). L’int´erieur de D
est l’ensemble des matrices dont les valeurs propres sont toutes distinctes. [2], Sect. 4.5
3 Applications en g´eom´etrie.
D´
efinition 3.1 L’espace vectoriel ΛnEdes formes multilin´eaires altern´ees de degr´e nsur E
est de dimension 1. En particulier, ΛnE{0}admet exactement deux composantes connexes. On
appelle orientation de Ele choix de l’une de ces composantes O. Une base B= (e1, e2, . . . , en)
de Eest dite directe si pour tout ω∈ O,ω(e1, e2, . . . , en)>0. [1], Sect. 2.7
Proposition 3.2 Soit Xun espace affine de dimension 3 et a, b, c Xdes points non align´es.
L’´equation du plan passant Ppassant par a, b, c est alors donn´ee par
x1a1b1a1c1a1
x2a2b2a2c2a2
x3a3b3a3c3a3
= 0
[4], Sect. 5.4
Th´
eor`
eme 3.3 (in´
egalit´
e d’Hadamard) Les vecteurs colonnes X1, X2, . . . , Xnd’une ma-
trice M`a coefficients dans Cv´erifient
|det M| ≤ kX1k · kX2k · · · k Xnk
De plus, si pour tout 1 in,Xi6= 0, l’in´egalit´e pr´ec´edente est une ´egalit´e si et seulement si la
famille (X1, X2, . . . , Xn) est orthogonale. [2], Sect. 5.3
Th´
eor`
eme 3.4 Soient Eun espace pr´ehilbertien, Vun sous-espace de E, (e1, e2, . . . , en) une
base de Vet xE. Alors la distance dde x`a Vest donn´ee par
d2=G(e1, e2, . . . , en, x)
G(e1, e2, . . . , en)
o`u l’application Gd´esigne le d´eterminant de Gram. [2], Sect. 5.3
Application 3.5 (M¨
untz) Soient C([0,1],R) l’espace des fonctions continues de [0,1] dans
Ret αn,n0, une suite strictement croissante `a valeurs positives. Alors, l’espace vectoriel
E= vect ( fn(x) = xαn;n0 )
est dense dans C([0,1],R) pour la norme k · kL2si et seulement si la s´erie de terme g´en´erale α1
n
diverge. [3], Sect. 4.6
R´ef´erences
[1] Marcel Berger. G´eom´etrie. Tome 1. Nathan, 1990.
[2] Xavier Gourdon. Les maths en tˆete. Alg`ebre. Ellipses, 1994.
[3] Xavier Gourdon. Les maths en tˆete. Analyse. Ellipses, 1994.
[4] Pierre Mazet. Alg`ebre et g´eom´etrie pour le CAPES et l’agr´egation. Ellipses, 1996.
1 / 2 100%

Déterminant. Applications en alg`ebre et en géométrie.

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !