Page 1 sur 22
Chap. 3, 4 et 5 LES FORMES DE RELIEF ASSOCIEES AUX MOUVEMENTS
HORIZONTAUX ET VERTICAUX
Objectifs :
- Décrire les différents mouvements qui affectent la lithosphère ;
- Dégager les différents reliefs qui en résultent.
INTRODUCTION
Objectif intermédiaire : rappeler la structure de la Terre au niveau de et l’origine de la
mobilité de sa lithosphère.
L’une des caractéristiques qui fait de la Terre une planète très spéciale est la présence d’une
tectonique des plaques.
La croûte terrestre et la couche rigide du manteau supérieur forment ensemble une couche de
quelques dizaines de kilomètres, appelée la lithosphère, qui se distingue par sa rigidité. En
dessous se trouve l’asthénosphère, une couche moins rigide sur laquelle la lithosphère peut
lentement se déplacer.
La lithosphère n’est pas faite d’un seul bloc, mais divisée en plusieurs plaques qui peuvent
légèrement se déplacer les unes par rapport aux autres en glissant sur l’asthénosphère.
Ces plaques se déplacent sous l’effet de la convection dans le manteau. En effet, l’énergie
produite par la désintégration de noyaux radioactifs au centre de la Terre est transportée vers
l’extérieur par un phénomène de convection, les roches chaudes remontant vers la surface, les
roches refroidies plongeant vers les profondeurs.
Ces mouvements de matière dans l’asthénosphère provoquent le déplacement des plaques de
la lithosphère, un phénomène que l’on désigne sous le nom de tectonique
1
des plaques. Ainsi
par exemple, la plaque qui porte l’Amérique de sud se sépare de celle qui porte l’Afrique à
une vitesse d’environ trois centimètres par an.
La tectonique des plaques est responsable de la plupart des formations géologiques présentes
sur Terre. Ainsi, lors de la collision de deux plaques, une chaîne de montagnes peut naître.
C’est par exemple la collision des plaques portant l’Inde et la Chine qui a donné naissance à
l’Himalaya. Il arrive également qu’une plaque plonge sous une autre on parle de subduction
en menant au même résultat, comme dans le cas des Andes.
1
En géologie mécanisme de déformation ou de dislocation affectant les couches ologiques après leur
formation
Page 2 sur 22
Les mouvements des plaques lithosphériques se traduisent par des contraintes
2
qui modifient
la forme des roches et permet de donner une disposition aux couches géologiques ou
structure. Les contraintes exercées par les mouvements lithosphériques permettent donc la
mise en place des différentes couches de terrain. Ces couches peuvent alors être horizontales,
inclinées, plissées, faillées ou résulter d’une construction volcanique. Les forces qui
contribuent à la disposition de ces couches géologiques constituent les mouvements
horizontaux ou verticaux selon le cas.
I- LES FORMES DE RELIEF EN STRUCTURE HORIZONTALE
Au fond des mers, les couches de terrain se déposent horizontalement, les plus récentes
superposées aux plus anciennes. Les bancs ou strates sont de nature différente (calcaires,
marnes, argiles, sables) et de résistance inégale (dures ou tendres).
(Voir fig.1 p. 102 du livre de géographie de 2nde
photocopié)
2
La déformation cassante se traduit par des plans de cassures, les failles.
Par convention, on nomme toit le compartiment qui se situe au-dessus du plan de faille, et mur celui qui est au-
dessous. Le rejet est le déplacement net des deux compartiments.
Page 3 sur 22
Si les déformations, qui ont soulevé la région au-dessus du niveau de la mer, n’ont pas brisé la
disposition originelle des couches, on parlera de structure concordante
3
: les strates restent
parallèles entre elles et se suivent dans l’ordre de leur dépôt. Mais ces bancs peuvent être
horizontaux ou inclinés.
En structure concordante horizontale, ou très faiblement inclinée, les formes de relief sont
faciles à reconnaitre. (Voir fig. 2 et 3 p. 104 du livre de géographie de 2nde photocopié).
- Les plateaux sont horizontaux : ils correspondent généralement à l’affleurement d’une
couche dure, déblayée des couches tendres qui la surmontaient ; c’est l’œuvre de
l’érosion différentielle. On les qualifie de plateaux structuraux
4
ou de relief tabulaire
structural
5
. En effet, le relief épouse la disposition générale des couches. C’est le cas
du plateau de Villers-Cotterets, établi sur le calcaire grossier, débarrassé des sables de
Beauchamp.
- Les vallées
6
sont symétriques : les mêmes bancs
7
apparaissent de part et d’autre du
talweg
8
; des couches dures forment des corniches
9
, les couches tendres constituent un
talus
10
en pente douce. Si la vallée se creuse dans un grand nombre de couches, il y a
autant de corniches ou de replats
11
que de bancs durs séparés par des couches tendres ;
les couches les plus anciennes se trouvent au fond de la vallée. On parle de vallée en
corniche.
- Le dessin du réseau hydrographique est régulier : il est en forme de feuille de fougère,
sauf cassures ou ondulations locales affectant les couches de terrain.
3
En géologie la concordance est la formation d'un dépôt sédimentaire sur des couches plus anciennes exemple :
la concordance des strates. Il y a concordance lorsqu’une formation sédimentaire repose sur des couches plus
anciennes non plissées, non basculées même si une lacune existe.
4
Relief structural : forme de la surface topographique contrôlée par la structure des terrains, soit directement par
édification active de reliefs (reliefs primitifs), soit indirectement par le jeu de l’érosion sur des roches de dureté
diverse (reliefs dérivés).
Cas très caractéristique, lorsqu’il s’exerce en séries sédimentaires montrant une alternance de couches dures et
de couches tendres de bonne épaisseur
5
Relief tabulaire, ou Relief aclinal (g.n. m.) : Relief structural édifié sur des couches horizontales, montrant des
plateaux étagés limités par des bords escarpés. Les cours d’eau, que ne guide pas la pente des couches, sont
inséquents, il leur arrive de creuser, à leur tête, des amphithéâtres rocheux, connus sous le nom de reculées ou de
bouts-du-monde.
6
1. Forme de relief creusée par un cours d'eau et limitée par des versants qui s'inclinent l'un vers l'autre
Exemple : le brouillard monte de la vallée • vallée sèche
2. région basse en montagne Exemple : redescendre dans la vallée pour l'hiver
3. région située sur les deux versants (d'un important cours d'eau) Exemple : les nécropoles de la vallée des
Rois
4. galerie descendante d'une mine Exemple : devoir travailler dans la vallée
7
En géologie couche (de roche homogène) composant un terrain. Exemple : un banc d'argile ou strates : en
géologie terrain sédimentaire homogène distinct par sa composition de ceux qui l'environnent. Exemple : des
strates rocheuses
8
En géographie ligne joignant les points les plus profonds d'une vallée ou du lit d'un cours d'eau Exemple : une
frontière délimitée par un talweg
9
En géographie partie de versant montagneux en pente abrupte (dont la pente est très forte Synonyme: escarpé ;
géographie dont la paroi est presque à pic, c’est-à-dire d'une façon escarpée. Exemple : le versant nord, très
abrupt, est couvert de sombres forêts.) Exemple : une corniche calcaire.
10
Terrain en forte pente
11
En géographie partie horizontale qui vient interrompre un relief Exemple : des replats dus à l'érosion
Page 4 sur 22
- Les buttes-témoins sont symétriques et à la même altitude que les plateaux
correspondants : les buttes-témoins sont des morceaux de plateaux isolés par l’érosion
(Voir fig. 2 et 3 précités) et montrent donc sur leurs versants les mêmes terrains que
le long des vallées, avec les mêmes replats.
- Les corniches reculent et sont tournées vers l’aval : l’érosion différentielle déblaie
facilement les terrains tendres ; les bancs durs, mis en porte-à-faux, forment des
surplombs qui s’éboulent. Ainsi, les vallées s’élargissent, les bords des plateaux
reculent. Comme les couches sont horizontales et que les rivières s’enfoncent vers
l’aval, c’est dans cette direction que les corniches sont les plus élevées au-dessus du
talweg et que les buttes-témoins sont les plus nombreuses.
Ces reliefs tabulaires ne disparaissent que lorsque les bancs ont été détruits par recul des
escarpements.
II- LES FORMES DE RELIEF EN STRUCTURE INCLINEE
L’épeirogenèse affecte de grands domaines continentaux et océaniques. Il s’agit des
ondulations à grand rayon de courbure qui engendrent les structures monoclinales. Il se
traduit principalement par des mouvements de montée ou de descente à partir desquels se
forment plateaux et bassins. Le relief qui s’en dégage est un relief structural monoclinal
12
.
Lorsque les couches de terrain sont inclinées et ont une pente d’au moins 3 ou 4%
13
, et que les
bancs durs et tendres alternent régulièrement, les formes de relief sont très caractéristiques.
- Les plateaux sont inclinés : dégagés eux aussi des couches tendres qui les
surmontaient, ce sont des plateaux structuraux (fig. 6 A du livre de géographie
photocopié) pour la plupart. Cependant, certains d’entre eux sont tranchés en biseau
14
12
Relief monoclinal (g.n. m.) : Relief structural édifié sur des couches régulièrement inclinées, avec des
pendages modérés. Les couches les plus dures, restent en saillie, elles forment des cuestas (ou côtes), dont le côté
le plus pentu, orienté en sens inverse du pendage, est appelé front, alors que le côté le moins pentu est le revers.
13
Le pourcentage de pente permet de décrire le relief en exprimant le rapport entre la dénivellation et la distance
horizontale. Par exemple, une pente de 3% correspond à une dénivellation de 3 mètres sur une distance
horizontale de 100 mètres. Attention : une pente de 100% signifie que pour 100 m à l'horizontale on progresse
de 100 m en verticale, ce qui correspond donc à un angle moyen de 45° (et non 90°).
Pour calculer la pente d'un trajet, il suffit d'appliquer la formule suivante :
Pente (%) =
Dénivelé (m)
X 100
Longueur parcourue (m)
Dénivelé = Hauteur totale entre le point d'arrivée et le point de départ.
Exemple :
Soit deux points sur une carte.
A est à 450 m d'altitude et B à 600 m.
La distance entre A et B est de 4,5 km, c'est-à-dire 4 500 m.
Dénivelé : B - A => 600m - 450m = 150m
Pente entre le point A et le point B :
150 m
X 100 = 3,3%
4 500 m
14
1. coupe ou tranchant obliques Exemple : tailler en biseau
2. dispositif comportant un tranchant ou une coupe obliques Exemple : le biseau des tuyaux d'orgue
Page 5 sur 22
par la surface topographique : le coup de rabot qui les a façonnés n’a pas tenu compte
de la dureté relative des bancs : on parle de plateau d’érosion (fig. 6 B op).
Sur les bords relevés des bassins sédimentaires, comme la Bassin parisien, les plateaux se
succèdent, formés par des couches de plus en plus récentes en allant des bordures vers le
centre de la cuvette. Ils apparaissent comme les bords de plats superposés, dont les plus
grands seraient placés en dessous de la pile et les plus petits au sommet (fig. 7 op) Chaque
plateau est séparé du suivant par une dépression taillée dans des roches dures.
- Les vallées sont dissymétriques
15
: elles sont bordées par un escarpement raide appelé
cuesta ou côte et par un versant en pente faible (fig. 8 et 9 op). Celui-ci est le revers
16
du banc calcaire dur formant le plateau, qui plonge doucement sous la couche tendre
supérieure. Parfois, sur un même versant, on observe deux escarpements successifs :
on dit que la côte est double. (fig. 10 op)
Cuesta
La cuesta est une structure monoclinale formée par trois éléments : l'alternance d'une couche
résistante (calcaire) et d'une couche tendre (marne), un faible pendage de ces couches et un
processus d'érosion. Lorsque le plateau de la cuesta recule, en raison de l'érosion fluviale, il peut
conserver en avant du front des buttes témoignant de son ancienne extension. Lorsqu'il existe
deux couches résistantes, donc deux fronts, la cuesta est double. Et lorsque le revers est coupé
par une vallée orthoclinale, qui atteint la couche tendre, formant ainsi deux fronts identiques, la
cuesta est dite dédoublée.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés.
Cuesta, forme de relief dissymétrique limitant un plateau inscrit dans des terrains
sédimentaires. Cuesta est un nom espagnol que les géomorphologues préfèrent à « côte » pour
éviter toute confusion avec le littoral.
15
Qui se caractérise par un manque ou une absence de symétrie (qui a de l'harmonie dans sa disposition par
rapport à un axe central).
16
Revers : versant opposé au front, en pente plus douce, conforme au pendage (cataclinal on conséquent) et
correspondant en général au toit de la couche dure inclinée. Caractéristiques : pente et pendage.
1 / 22 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !