Quel est votre rôle actuel? (Quelles sont vos fonctions en vertu de ce rôle?) Je suis actuellement responsable de l’intégration centrée sur les personnes de CancerControl Alberta. Dans ce rôle, mes responsabilités ont trait au renforcement des capacités au point d’intervention pour permettre d’offrir des soins personnalisés aux patients en oncologie tout au long de leur cheminement. Ce résultat a été atteint grâce à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de programmes qui visent à rehausser l’aspect centré sur les personnes de la prestation des soins. Les programmes provinciaux de mon portefeuille ont trait à la navigation des patients atteints de cancer, à la survie, au dépistage de la détresse et aux résultats signalés par les patients. Qu’est-ce qui vous a attirée vers les soins infirmiers? Qu’est-ce qui a influencé votre décision de devenir infirmière? Je voulais vraiment faire un métier dans lequel je pourrais travailler avec des gens et apporter ma contribution à leur vie. Je ne voulais pas d’un métier dans lequel je me retrouverais coincée dans un bureau. Je voulais un milieu de travail attrayant et dynamique. Au moment de décider de mon parcours de carrière, j’ai envisagé l’orthophonie, la physiothérapie et les soins infirmiers. J’ai choisi les soins infirmiers comme étant le métier le plus transférable et offrant un grand nombre d’excellents débouchés. Qu’est-ce qui vous a attirée vers les soins infirmiers en oncologie? (Qu’est-ce qui a influencé votre décision de devenir infirmière en oncologie?) Lorsque j’ai reçu mon diplôme de premier cycle, j’ai posé ma candidature pour des postes de soins infirmiers médicaux et chirurgicaux. J’en ai accepté un dans un service de chirurgie qui pratiquait surtout des opérations Communiqué Une infirmière qu’il fait bon connaître : Linda Watson liées au cancer. Quand j’ai choisi ce poste, je n’ai même pas réalisé que le service se spécialisait en oncologie. Mais une fois que j’ai commencé à y travailler, j’ai été emballée. J’ai réalisé que le fait de travailler dans un service de chirurgie spécialisé en oncologie était un défi intellectuel, car il y avait tant à apprendre, mais aussi quelque chose de très gratifiant sur le plan relationnel, car j’avais ainsi l’occasion d’apprendre à bien connaître mes patients et leurs familles. La possibilité de contribuer grandement à améliorer la vie de mes patients à travers mes connaissances et mon soutien était quelque chose de vraiment tangible. Veuillez caractériser ou décrire les forces vives à la base de votre pratique infirmière. Les patients atteints de cancer attendent des infirmières en oncologie qu’elles aient des compétences techniques. C’est une attente de base. Ce qui rend une infirmière en oncologie inoubliable aux yeux de ses patients, c’est lorsqu’elle est capable de concilier habilement ses compétences techniques avec une implication authentique et une prestation de soins et de soutien efficaces. C’est toujours ça qui a guidé ma pratique, ce désir d’intégrer mes compétences techniques à des soins relationnels, car c’est ce qui est requis par les individus que je rencontre et les situations dans lesquelles je me retrouve en tant qu’infirmière. Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier d’infirmière? Ce qu’il y a de plus passionnant dans la profession d’infirmière, c’est le fait qu’aucune de nos journées de travail ne ressemble à une autre. On ne vit jamais deux fois la même journée, car on rencontre des gens différents, on relève des défis différents, on trouve des solutions différentes, et on rentre toujours chez soi en ayant appris quelque chose de nouveau. Canadian Oncology Nursing Journal • Volume 25, Issue 3, Summer 2015 Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie Quels sont, d’après vous, les plus grands changements ayant touché les infirmières depuis le début de votre carrière? Le changement le plus important pour les infirmières que j’ai observé au cours de ma carrière, c’est la complexité croissante de notre lieu de travail. Les protocoles que nous utilisons pour soigner les patients sont plus complexes que jamais. Par exemple, avant, il fallait hospitaliser les patients pour leur administrer des traitements qui sont désormais régulièrement offerts en soins ambulatoires. De même, des technologies comme les dossiers médicaux électroniques, les pompes à perfusion et les portails d’éducation des patients en ligne, qui sont essentiels au bon fonctionnement de notre système de santé, ajoutent à la complexité de notre travail quotidien. Les infirmières en oncologie, à l’avenir tout autant qu’actuellement, auront besoin d’être soutenues de manière continue pour pouvoir gérer la complexité d’un milieu de travail en évolution constante. À votre avis, quels sont les plus gros défis qui confrontent les infirmières et/ ou les soins infirmiers en oncologie? Le plus grand défi auquel sont confrontées les infirmières en oncologie de nos jours est le fait qu’il faudra élaborer 371 Communiqué de nouveaux modèles de prestation de soins oncologiques pour que ces derniers soient viables. Elles devront assumer de nouveaux rôles et responsabilités tandis que notre système de santé explorera de nouvelles façons d’offrir des soins oncologiques de haute qualité de manière durable sur le plan financier. Quel est votre plus grand espoir pour l’avenir des soins infirmiers en oncologie? Mon plus grand espoir pour les soins infirmiers en oncologie est que les infirmières elles-mêmes reconnaissent et acceptent leur capacité à apporter leur contribution à la transformation du système de santé. Pour cela, il leur faudra de la bravoure, du courage et de 372 l’innovation car ce n’est jamais facile de s’opposer au statu quo. Une transformation du système de santé exigera que nous abandonnions tous nos anciennes habitudes et que nous adoptions de nouvelles manières de faire ainsi que de nouvelles responsabilités. J’espère que les infirmières en oncologie réaliseront qu’elles doivent jouer un rôle dans la conception et la mise en œuvre de ce changement. Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner à toute personne songeant à devenir infirmier et/ou infirmière en oncologie? Lorsque j’ai débuté dans ma carrière, les gens me demandaient souvent comment je pouvais supporter d’être infirmière en oncologie alors que ça devait être si déprimant (et je suis certaine qu’on va vous poser cette question également), aussi je vais vous donner ma réponse en espérant qu’elle vous sera utile. « Lorsqu’on devient infirmière, on sait qu’on va s’occuper de gens qui vivent des pertes tragiques, qui sont malades et qui souffrent. Oui, un patient ayant le cancer est confronté à tout cela, mais je suis devenue infirmière précisément pour aider les autres. Chaque jour, en ma capacité d’infirmière en oncologie je sais que j’apporte ma contribution à ceux dont je m’occupe. Je n’ai jamais trouvé que les soins infirmiers en oncologie étaient déprimants. En fait, chaque jour, je me sens motivée par la bravoure que je remarque sur le visage de mes patients et par le courage dont ils font preuve face à ce à quoi ils sont confrontés. » Volume 25, Issue 3, Summer 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie